46me Année. Samedi 4 Octobre 1862. N<> 4,696.
REVUE POLITIQUE*
On parle toujours de l'amnistie b Turin, et
il paraît que le cabinet du Roi Victor-Emmanuel
s'est enfin prononcé pour le parti de la clémence,
cédant en cela aux prières de la princesse Pie qui,
avant de quitter son pays, a imploré de son royal
père la grâce du héros d'Aspromonte et de ses
complices. Le décret royal d'amnistie serait rendu
demain. Que fera-1-on alors de Garibaldi? Il
paraît que le général La Marmora lui-même, qui
d'abord avait combattu l'amnistie au point de vue
militaire, a fini par la conseiller comme gouverneur
de Naples, dans l'intérêt de la conciliation et du
rétablissement de la paix dans les esprits. La
clémence de l'ami de Garibaldi ne changera
rien a la situation; elle ne fera que mettre plus en
relief la faiblesse et l'impuissance du gouvernement.
Pourquoi la grâce de Garibaldi, par voie d'amnistie,
ferait-elle tomber le ressentiment que les pays
annexés gardent contre le Piémont? Est ce que
l'amnistie rendra l'autonomie aux populations qui
en ont été spoliées par la violence et la force
brutale?
La correspondance romaine de VAgence Havas
renferme un passage ainsi conçu Il faut que le
roi d'Italie renonce a faire de Rome sa capitale;
c'est lb pour tous une véritable nécessité, attendu
que le pape a besoin de Rome et qu'il ne peut y
rester b côté d'uo roi revêtu de l'autorité civile.
Ce passage d'une correspondance peu suspecte est
une preuve que l'on commence, même au delb des
monts, b penser que l'Italie doit se passer de Rome.
Le Daily-Netvs commence b trouver que les
meeticgs garibaldiens d'Angleterre déploient on
zèle dangereux. Il les engage a se modérer Les
notes et les démonstrations anti-papales, leur dit-
il, ne peuvent produire qu'un effet: c'est de faire
penser dans les pays catholiques et surtout en
France, que céder Rome b l'Italie, ce sera donner
une victoire b la foi protestante sur la foi catholi
que. La réflexion est juste; mais elle vient un peu
tard. Il n'est pins permis b personne de se tromper
sur le caractère de l'opposition que l'Angleterre et
les Anglais font b la souveraineté temporelle du
Pape. C'est une opposition huguenote qu'envenime
la jalousie héréditaire de John Bull contre la
France.
La question constitutionnelle est sérieosement
engagée en Prusse, et l'attitude du Roi ne paraît
pas laisser entrevoir un abandon quelconque des
prérogatives que S. M. revendique. C'est du moins
ce qu'il est permis de dire de la réponse qu'il vient
de faire b la députation des conservateurs dn
district de Lauenbourg, chargée de lui remettre
une Adresse pour le prier respectueusement de ne
pas dévier de la voie salutaire où i! était entré,
notamment eo ce qui concernait, l'œuvre de la
réorganisation de l'armée, si essentielle pour la
défensive de la Prusse.
Une dépêche de Varsovie mande qne le grand-
duc Constantin a présidé le i" b l'ouvertore des
séances du Couseii d'État et qu'il a prononcé
cette occasion un discours en polonais, dans
lequel il déplore les récents événements qui sont
*enus si malheureusement entraver les bonnes
dispositions du gouvernement.
Lundi 39 septembre 1863, le conseil commooal
d'Ypres s'est réuni d'urgence et a voté b l'unani
mité, sur la proposition du collège des bourgmestre
et échevins, une adresse de félicitations b Sa
Majesté sur le parfait rétablissement de sa sauté.
Celte adresse, dans laquelle les mandataires de
la commune expriment, au uotn de la population
yproise, le bonheur qu'elle a ressenti eu apprenant
la rentrée dans la capitale dn monarque que la
Belgique vénère et que l'Europe admire, a été
signée séauce tenante, par tous les membres de
l'assemblée et immédiatement expédiée b Bruxelles.
On remarque que le Moniteur universelqui
n'a pas dit un mot de la réception faite au Roi des
Belges, le 34 septembre, parle de l'ovation en
thousiaste qui accueille la reine d'Espagne dans
sou voyage.
La commission belge vieot de recevoir l'avis
que la clôture de l'Exposition universelle de
Londres est définitivement fixée au ieT novembre.
ACTE OFFICIEL.
Par arrêté royal du 18 septembre, le capitaine
Van Rode, des grenadiers, a été autorisé b porter
la décoration de chevalier de l'ordre de Charles 111.
NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES.
M. Dewulf, professeur au collège de Thielt, est
nommé coadjuieur b Aerseele. Il est remplacé
an collège de Thielt, par M. Vande Maele, élève au
graod séminaire de Bruges.
M. Maes, vicaire b Wervicq, est nommé vicaire
de la cathédrale de Bruges.
Mgr l'évêque de Bruges a nommé professeurs:
Au petit séminaire de Roulers, \1. Van Daele;
Au collège S1-Louis b Bruges, M. De Hondt;
Au collège de Menin, M. Noyttens;
Au collège S1-Vincent b Ypres, M. Cnapelynck.
M. Huys, professeur au petit séminaire du
diocèse de Bruges, est nommé vicaire b Wervicq.
M. Van de Vyvere, vicaire b Houlhem (Fûmes)
passe en la même qualité b Zedelghem, en rempla
cement de M. De Meyere, qui est nommé vicaire b
Houlhem.
Sa Sainteté Pie IX, voulant donner an clergé
do diocèse de Broges une nouvelle marque de son
estime et de son affection paternelle, vient de
conférer une prélatnre b M. le chanoine Faict,
grand- vicaire du diocèse, et b M. le chanoine Bu-
neel, président du Séminaire de Bruges, qu'il a
nommés ses prélats domestiques.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
Dans sa séance du 30 septembre, le 3me conseil
de guerre de la 3™" division militaire, siégeant b
Lille a jugé le nommé Raffio, canonnier au 8m®
d'artillerie, accusé de tentative d'assassinat sur la
personne du jeune Dubrulle, fils d'uo magistrat de
Douai. Déclaré coupable par le conseil, il a été
condamné b 30 ans de travaux forcés et b la dé
gradation.
On écrit de Vienne, le 37 septembre
Le procès de Kalleb le facteur de la poste
qui a détourné nn si grand nombre de lettres, s'est
terminé aujourd'hui par la condamnation de Kalleb
b dix ans de carcere duro pour abus de ses fonc
tions.
NÉCROLOGIE.
M. J.-P.-G. Maubach, ancien avocat a la cour
de cassatioo et du département des finances, ancien
juge de paix snppléaot du canton d'Ixelles, vient
de raoorir b Namur dans sa y59 année.
M. Maubach comptait cinquante-deux aooées de
barreau et passait pour l'un de nos jurisconsultes
les plus instruits. Il était, avant la révolution,
rédacteur do journal le Vrai libéral qui a con
tribué puissamment en flétrissant avec énergie les
abus do gouvernement décbn, b fonder l'indépen
dance de la Belgique.
Encore un membre du Congrès nalioDal qui
vieot de descendre dans la tombe. On annooce, eu
effet, de Liège, la mort de M. H.-F.-J.-B. De
Wandre, ancien membre du Congrès national et
ancien conseiller communal de Liège, président
depuis plus de trente ans de la Commission admi
nistrative des prisons et président de la Société
d'émulation.
Avocat distingué, M. De Wandre avait été b
plusieurs reprises élu bâtonnier de l'ordre. Homme
dégoût et essentiellement artiste, il était depuis
longues années membre correspondant de l'Aca
démie d'Anvers et de la commission royale des
monuments, et membre de la commission de sur
veillance dn Conservatoire, etc. Il était officier de
l'ordre de Léopold.
M. le docteur Scanners vient de mourir
subitement b Bruxelles.
M. P.-A. De Cockconsul de Belgique b
Lille, officier de l'ordre de Léopold et de l'ordre
de la Légion d'honneur, est mort dimanche dernier
b Bruges, b l'âge de 63 ans. Les restes mortels du
défunt ont été conduits b Lille.
M. L.-L. De Monie, vicaire de Notre-Dame
b Bruges, est mort mardi soir, b l'âge de 3o ans.
La veille, M. De Monie avait eocore dit la m sse.
La princesse Antoine de Saxe-Cobônrg-
Gothaveuve du prince Ferdinand de Saxe-
Cobourg, est décédée le 35 septembre b Vienne.
Cette princesse était la mère dn roi Ferdinand de
Portugal et des princes Auguste et Léopold de
Saxe-Cobourg.
NOUVELLES DIVERSES.
On annonce de Bruxelles que M. le ministre
de l'intérieur sera absent pendant une dizaine
de jours.
Un cas de mort subite, entouré de circon
stances fort dramatiques, s'est produit mardi matin
entre 9 et ro heures dans le populeux quartier de
la partie sud de Bruxelles. M. Sorniners, docteur
en médecioe, chirurgie et accouchements, se trou
vait eo visite chez un ouvrier malade et alité, tue
Wœringen lorsque tout-b-coup ce praticien
s'allaisa sur lui-même b côté du lit de son malade.
Celui-ci, effrayé, saute d'un bond hors de sa cou
chette s'empresse autoor du médecin et appelle
du secours. On arrive immédiatement et l'oo eut
la douleur de constater que le docteur avait cessé
de vivre. Il était mort nomme foudroyé b la sui'e^
b ce qu'on présume, d'un anévrisrue. Le corps de
LE FHOFÂMTEUB
D'YPRES.