M. Sommers fat placé provisoirement dans le lit du malade, tandis qu'on alla prévenir, avec tous les ménagements possibles, la femme du docteur que son mari venait d'être atteint d'nn mal subit. La dame Sommers comprit bientôt la triste vérité qu'on essayait en vain de lui dissimuler et donna libre cours k uu mouvement de douloureux dé- sespotr. Plus tard, on voulut faire transporter dans une voiture de place le corps inanimé du docteur Sommers, mais le chocber du véhicule s'y étant re fusé, force fut d'avoir recoors k une civière pour porter le cadavre place S'-Géryau domicile du défunt. M. le docteur Sommers, connu par sa cbarité, était très-estimé parmi la classe ouvrière des par ties les plus populeuses de la capitale et des envi rons. Il était âgé de 62 ans. Deux nouvelles démissions sont parvenues k l'Hôtel-de-Ville de Liège. Le nombre des con seillers communaux démissionnaires est donc actuellement de 13. Il est question, nous dit-on, de fonder prochainement dans le Hainaut une institution de bienfaisance destinée k servir d'asile jusqu'à leur majorité aux orphelins de mineurs victimes de sinistres dans nos charbonnages. L'initiative de ce projet paraît due k un auguste personnage, et l'établissement serait placé sous le patronage d'un membre de la famille royale. Uu orphelinat de l'espèce peut être considéré comme un bienfait inappréciable pour les travailleurs du Borinage et doit valoir k son promoteur toute la reconnaissance publique. A vis aux chasseurs. Sur cent fusils qai éclatent, quaire-vingt-quioze fois le canon gaucbe est le siège de l'accident. Pourquoi? la fabrication est la même, les épreuves supportées avant la mise en veote de l'arme identiques. Il doit cependant v avoir une raison de la plas grande fréquence de l'éclatement k gauche qu'k droite. Une fois le chasseur en campagne, que se passe- t-il. Une pièce de gibier se présente, un coup de fusil part, c'est le coup droit. Si le gibier est abattu, le chasseur recharge le canon droit et se met en quête. Si le gibier n'a pas été atteint il est bientôt hors de portée, et la manœuvre du chasseur est la même. En un mot, le coup gauche est une réserve dont on ne se sert qu'k la dernière extrémité. Il semble, au premier abord, que ce moindre travail devrait rendre pins rares les accidents du côté gaucbe; il produit, en réalité, un effet tout contraire. Suppo sons qae coup droit parle vingt avant le coup gaucbe, les secousses des défoliations successives ébranlant chaque fois la charge contenue dans le tonnerre du canon gauche, (luiront par éloigner la bourre de la poudre et par laisser entre elles uu intervalle notable; le coup gaucbe étant tiré alors, le canoo éclatera. Que faut il faire pour prévenir cet accident, presque toujours suivi de mutilations terribles? Rien de plus simple: il faut, toutes les fois qu'on charge le coup droit, laisser tomber la baguette dans le canon gauche, de façon rétablir le contact entre la bourre et le plomb. Cela est lellement simple, tellement facile, et se comprend si bien, qu'il suffira, nous l'espérons, de sigoaler la chose aux chasseurs pour qu'elle soit immédiatement mise en pratique. La science a fait dans ces derniers temps une découverte des plus intéressantes. Elle est parvenue k opérer l'analyse chimique des corps dont se com pose le soleil et les étoiles, ao moyen de l'examen du spectre solaire ou stellaire. Un grand nombre d étoiles ont été ainsi étudiées, notamment par MM. Kirchhoff et Donati; il est résulté de ces recherches un fait qui paraît aujourd'hui acquise k la science, k savoir que le sel marin n'existe pas en dehors de notre système solaire. Agriculture. Castration des vaches. Les progrès sont toujours très-lents, mais en agri culture plus encore que partoot ailleurs, parce que la publicité et l'instruction manquent aux paysans, et parce qu'ils ne consentent pas facilement k quitter la routine, et qu'il leur faut que tout progrès se traduise pour eux en pièces de cent sous. Les vaches dites taurelières ou coureuses re cherchent sans cesse le taureau, et malgré cela restent stériles, perdent leur lait et maigrissent. Le propriétaire obligé de les vendre au boucher éprouve une perte considérable. Depuis environ dix ans, dans les Vosges et dans plusieurs déparlements de France, se pratique la castration des vaches taurelières, qui donnent alors un double bénéfice 1* un rendement de lait abondant et de meilleure qualité et longtemps continué; 2* la vache finit par s'engraisser, et sa viande acquiert sans frais et en peu de temps une valeur qui peut s'augmenter de i5o fr. La viande de vache mérite alors la préférence sur celle du bœuf, fatigué et surmené. Il devient nécessaire de détruire les préjugés contre la viande de vache que nous mangeons k notre insu pour de la belle et bonue viande de bœuf. La viande de vache peut être aussi fine, aussi délicate et aussi succulente que celle de bœuf. DÉPÈCHES TÉLÉGRAPHIQUES. Paris, 3 octobre. La cour de cassation a rejeté le pourvoi des époux Favre et du nommé Chorel, qui ont été condamnés, par arrêt de la cour d'assises du Rhône, en date du 27 août dernier, Favre k cinq aos de réclusioo, la femme Favre et Cborel chacun k douze aos de travaux forcés, pour avoir empoisonné le millionnaire Crépin. Marseille, 2 octobre au soir. Les lettres de Constantinople du 28 septembre signalent des conflits isolés mais fréquents entre les Serbes et les Turcs, également froissés du résultat des dernières conférences. Athènes, 29 septembre. Les différends diplomatiques avec la Turquie se sont aggravés. ANGLETERRE. Lundi a eu lieu k Guildhall l'élection du nou veau lord-maire de Londres. Lorsque le greffier eut donné lecture des noms des aldermen qui n'ont pas encore rempli les fonctions de premier magis trat de la Cité et qui étaient éligibles au poste de lord-maire, la cour des aldermen s'est retirée dans la chambre du conseil et a nommé M. l'alderman Rose, opticien. Ce choix a été vivement applaudi, puis le lord-maire élu a prononcé un discours dans lequel, après avoir remercié ses collègues de l'hon neur dout il venait d'être l'objet, il a dit que son plus ardent désir sera que l'honorable et l'antique charge qu'il est appelé k remplir ne perde, daus ses mains, rien de son prestige ni de sa dignité aux yeux des citoyens de Londres et du monde. FRANCE. Peu de successions auront autant occupé le public que celle du maréchal Castellane, que l'on commence k surnommer le Suwaroff français, k cause de ses excentricités. Il n'est plus question d'une promotion dans le cadre des maréchaux. S'il faut en croire les bruits qui circulent k Lyon, dit le Salut public, le commandement de cette division serait donné au maréchal Pélissier, que le maréchal Castellane aurait lui même désigné comme être sou successeur. Mais si important que soit le commandement de Lyon, celui de l'Algérie l'est davantage; c'est uoe vice-royauté, moins le titre et il s'agit de savoir si le duc de Malakoff trouverait la compensation avantageuse. Des correspondances étrangères parlent du ma réchal Canrobert, et, d'un autre côté, il était question, k Paris, d'une troisième combinaison, en verlo de laquelle le maréchal Randon céderait |e portefeuille de la guerre au maréchal Niel et prendrait le commandement de Lyon. Une dernière version envoie k Lyon le maréchal Mac-Mahon, duc de Magenta, qui serait remplacé k Lille par le maréchal Niel, et le général Martim. prey irait k Toulouse succéder au maréchal Nie], (Union.) On lit dans la France Nous apprenons qu'une nouvelle émeute, suscitée par les prédications mazziniennes du père Gavazzi,- vient d'avoir lieu dans le comté de Kerry, en Irlande. Ce personnage, ayant, k propos de l'évacuation de Rome, insulté grossièrement la piété des dames irlandaises, a ameuté contre lui tontes les femmes du pays, et, sans l'intervention de la force publique, il aurait couru les plus grands dangers. On lit dans le Courrier du Centre Il vient de mourir, au bourg de Vicq, une femme âgée de cent quinze ans. Elle n'est restée au lit que huit jours. Auparavant, elle filait sa quenouille et mar chait assez bien. L'an dernier, au mois de juillet, elle faisait ses 12 kilomètres k pied, et il n'y a que trois ans qu'elle a cessé de garder ses brebis. a Ou nous signale un autre cas de longévité remarquable Mézières, dans Parroodissement de Bellac, compte, parmi ses habitants valides, uDe femme qui a atteint, sans iofirmilés, l'âge de cent huit ans. On nous écrit de Varsovie que M. le marquis Wielopolsky, profondément découragé, venait de donner sa démission. Ou assure que S. A. I. le grand-duc Constantin l'avait prié de rester aux affaires jusqu'k ce qu'on connaisse le résultat du voyage du comte Zamoisk* k Saiot- Pétersbourg. (France.) Voici une anecdote, racontée par le Cour rier de Lyon, et qui montre comment, aux Etats- Unis, on eottend la discipline «Un ouvrier en soie de Lyon, récemment revenu des Etats-Unis, où il avait été prendre du service dans l'armée fédérale, raconte, entre beaucoup d'autres impressions de voyages, un trait dont ils été témoin. a Pendant une marche pénible en Virginie, sous un soleil ardent, notre compatriote se trouvait k côté d'un musicien américain pur sang qui portait sur son dos une énorme grosse caisse. Survient un colonel k cheval. Holk, colonel, lui dit le musi cien, descendez donc de votre bête, que j'y monte k mon tour. Mon brave camarade, reprend l'of ficier, ce cheval m'appartient. Je m'en fiche pas mal, est-ce que tout ne doit pas être commun entre compagnons d'armes. Vous oubliez que vous parlez k votre chef. Oh! by-god! croyez-vous que votre grade vous donne le droit de me regar der comme votre inférieur? Non sans doute, nous sommes tous égaux, mais j'ai besoin de mou cheval pour faire mon service de colonel. Que le diable vous emporte! mon service n'est-il p»s plus pénible que le vôtre! est-ce que vous avez comme moi une grosse caisse sur le dos; allons, chacun son tour! Il y a assez longtemps que vous vous prélassez sur votre bidet; il est bien juste que je me repose uu peu sur soc dos.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 2