D'YPRES 46me Année. No 4,703. REVUE POLITIQUE. Les nouvelles de l'insurrection grecque acquièrent unegravité toutà fait imprévue. La révolution paraît consommée par la fuite du Roi, son abdication en faveur du prince Luitpold de Bavière, son frère, et par l'institution d'un gouvernement provi soire. Ce n'est pas seulement un change ment de dynastie, ou même une modifica tion radicaledans le régime constitutionnel de ce pays que présage une pareille situa tion, c'est la question d'Orient qui se trouve posée devant les grandes puissances euro péennes. On l'a bien vite compris Con- stanlinople; les télégrammes de la Sublime- Porte nous tiennent au courant des progrès d'un incendie dont le gouvernement du Sultan suit les phases diverses avec anxiété. Ën Italie, la question de Rome serait, sinon abandonnée, du moins réservée. M. le général Durando, trop engagé dans la solution bref délai ou jour fixe, par la fameuse note restée, dit-on, sans réponse, irait défendre la politique unitarisle Saint-Pétersbourg, et cédérai lie portefeuille des affaires étrangères M. Farini. M. Farini est au-delà des monts l'expression la moins accusée de l'unité outrance; il peut servir de transaction provisoire entre les unitaristes et les fédéralistes, par ses idées de décentralisation fort connues. Les ardeurs piémonlistes ou les impa tiences italiennes seraient dirigées du côté de Venise. Déjà le comité vénélo-italien, qui réside Turin, cherche prendre la tète du mouvement abandonné jusqu'ici au comité national romain. Dans une proclama- lion adressée aux braves Vénitiens, ce comité informe le public que la question romaine disparaîtra jusqu'à nouvel ordre, mais que, par contre, l'on prépare la quarta riscossa contre la Vénélie. Le comité ajoute qu'il ne se dissimule pas les difficultés qui s'opposent la revendication de Venise, mais que les efforts de la nation, l'activité patriotique des braves habitants de Venise, l'appui de puissants amis, et enfin le concours moral de l'Europe par viendront néanmoins chasser les ennemis de l'Italie et compléter la génération de la patrie par la conquête de Venise. On ne croit pas que le Parlement de Turin se réunisse avant le 18 novembre. Les journaux ministériels annoncent que le cabinet se présentera alors au grand complet. Mais la date de cette réunion et les combinaisons qui se préparent sont tout fait subordonnées l'état de santé de Garibaldi, dont les jours paraissent comptés, s'il faut en croire les derniers bulletins des journaux qui reçoivent leurs informations de la Spezzia. Le télégraphe de Turin a négligé, nous ne savons pourquoi, de nous donner la réponse de Victor-Emmanuel la dépu- talion romaine que l'on connaît. L'Italia supplée ce silence trop prudent. Elle ne publie pas textuellement, il est vrai, les paroles du roi; mais elle les résume sous une forme indirecte: S. M., dit-elle, a répondu en remerciant les Romains au nom de sa fille. Elle a ensuite adressé des paroles de consolation aux députés, et les a chargés de faire savoir aux Romains qu'ils peuvent compter sur lui, sur lui qui prend une vive part leurs douleurs, et qui persistera dans sa voie sans se laisser arrêter par les difficultés, jusqu'à ce qu'il atteint le but Nous n'essaierons pas de 'commenter ce petit discours qui, adressé une dépulalion romaine ne pouvait guère être plus pâle. Il n'est pas vrai qu'une bande de 150 insurgés aient fait leur soumission entre les mains du préfet de Foggia. Le corres pondant napolitain de l'Union dément, de la manière la plus péremptoirecelle nouvelle que le télégraphe s'est d'ailleurs borné emprunter aux feuilles annexion nistes: Le mouvement légitimiste, dit il, ne s'accroît et se développe dans aucune province avec plus de vigueur que dans la Capilanate. Ce qu'on a dit de la soumission de 150 brigands, n'a été inventé que pour faire contrepoids la dissolution de la garde nationale de Foggia, soupçonnée de renfermer dans ses rangs beaucoup d'hom mes détrompés, ennemis aujourd'hui de la tyrannie piémontaise, autant qu'ils ont été artisans zélés de la Révolution. Crocco, l'intrépide et actif Donatello Crocco, con tinue de tenir droite et ferme la bannière de la liberté et de son Roi dans les vastes plaines de la province et sur les montagnes qui les environnent. Il est toujours la terreur des Piémontais et surtout des uni taires qui n'osent plus revêtir l'uniforme de garde national, moins encore accepter aucune fonction publique. L'agitation se montre dans les Prin cipautés danubiennes et paraît tendre la rupture de l'Union de la Moldavie et de la Valachie. Une adresse des électeurs mol daves leurs représentants expose les raisons qui militent en faveur de celte rupture. Ce document n'est qu'une longue plainte propos des événements accomplis dans les Principautés depuis la fusion des ministères et des assemblées législatives. Les signataires déclarent que tous les intérêts moraux et matériels sont com promis; que les finances sont dans un état déplorable; que Injustice et les travaux publics sont dans un désordre non moins grand que celui des finances; que l'instruc tion publique a été sacrifiée; que les intérêts ecclésiastiques ne sont pas régu larisés; que la répartition des contributions dans les colonies bulgares est injuste; que le nombre des malfaiteurs augmente dans une proportion effrayante; enfin, que, de quelque côté qu'on jette les yeux, on n'aper çoit partout que ruine, décadence, dissolu tion complète. Comme les dernières nouvelles le fai saient prévoir, la province de Buenos-Ayres n'a pas accueilli la décision du Congrès fédéral qui désignait Buenos-Ayres pour capitale, en fédéralisant la province tout entière. Le Sénat a repoussé celte solution par 13 voix contre 10. A la chambre des députés, le débat a été d'une violence extrême, et, sous la pression du public des tribunes, passionné pour l'autonomie pro vinciale, une majorité de 33 voix contre 9 a également rejeté l'œuvre du Congrès. Ce qu'il y a de bizarre dans cette affaire, c'est que très peu de jours avant le vote, des élections partielles aVaienteu lieu Buenos- Ayres, et que les trois candidats nommés étaient notoirement favorables au système que ce vote a condamné. Au Brésil, les Chambres étaient closes, et la politique, qui sommeillait déjà pen dant la session, n'apparaissait encore dans les journaux qu'à propos de questions secondaires. Une grosse affaire financière venait de recevoir une solution depuis longtemps désirée. Trois banques exis taient Riô-Janeiro jouissant toutes trois du droit d'émettre des billets vue et au porteur. Le plus important de ces établis sements la Banque du Brésil sous la direction du sénateur Candido d'Oliveira, a réussi, par une transaction amiable, amener les deux autres institutions, la Banque commerciale et agricole et la Banque rurale et hypothécaire, renoncer au droit qui leur appartenait d'émettre des billets. Le gouvernement a sanctionné, par un décret du 9 septembre dernier, cette transaction qui dégage la place d'une sura bondance de papiers de crédit, et qui accélérera l'effet des mesures qu'il a prises pour retirer de la circulation son propre papier-monnaie. Certains avantages pécu niaires sont accordés ces Compagnies, dont la Banque du Brésil doit amortir les émissions. Le décret élève le capital de celte Banque 33 millions de conlos de reis (environ 99 millions de francs). LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. Oo écrit de Bruxelles une feuille de Liège On s'est occupé dans quelques journaux des travaux probables de la Chambre pendant la pro chaine session. Chacun connaît l'arriéré considéra ble des sessious précédentes. Il reste amplement de quoi défrayer une campagne de six mois. Selon toutes les probabilités, il n'y aura pas de discours du Trôna. Une des premières mesures soumises la

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 1