FRANCE.
faction de la cour, comment il s'était fait que de
1791 1839 çe testament avait été caché. Le
secret était tout simplement que les personnes
chargées de recevoir les revenus se les étaient ap
propriés, tenant lep fils daqs l'ignorance la plus
absolue de la fortune paternelle.
Il parait que la dame J. Mobbs, qui a donné ces
détails au coroner, va commencer des démarches
légales pour que cette même fortune revienne aux
héritiers du saog.
Durant la semaine qui vient de sécouler, le
nombre des sinistres de mer qui ont eu lieu sur les
côtes de la Grande-Bretagne a, dit le Sunété
considérable il a dépassé de beaucoup celui de la
semaine correspondante de l'année dernière. Il a
péri 102 navires eu une semaine, ce qui élève h
1,461 le chiffre des naufrages de l'anDée. Plus de
5oo naufrages out été accompagnés de perles
d'hommes. Combien ce chiffre serait plus considé
rable si la statistique relevait tous les désastres qui
ont eu lieu sur les côtes des divers royaumes dans
l'Europe septentrionale.
On lit dans le Constitutionnel
L'Empereur, l'Impératrice et le prince impé
rial ont quitté dimanche le palais de Saiot-Cloud
pour aller établir leur résidence Compiègne.
On s'entretieot Heidelberg d'un fait qui
frappe toujours les étrangers et qui ne laisse pas
que d'inquiéter la population elle-même. On sait,
dit le Courrier du Bas-Rhin, que, pour le tracé
du nouveau chemin de fer du Neckar, ou a creusé
un toDnel sous le château. Etait-il urgent de
choisir précisément celte route et de passer sous la
montagne au lieu de passer b côté? Toujours est-il
que par suite de l'ébranlement continuel de ses
fondations, le château se trouve menacé assez
sérieusement; la façade qui regarde la ville présente
des lézardes; on y a disposé de distance en distance
des crampons solides qui retiennent tant bien que
mal les murailles et empêchent les lézardes de
s'élargir.
Pour le moment, il n'y a pas de danger; mais on
se demande s'il n'y en aura pas d'ici peu, et il est
presque impossible qu'il n'en soit pas ainsi, un
tremblement se faisant sentir dans plusieurs parties
du château quand les trains passent sous la monta
gne. Si le château de Heidelberg devait s'écrouler,
ne fût-ce qu'en partie, ce serait une perte irrépara
ble, car c'est Ib certes nu des monuments les plus
curieux el les plus beaux de la renaissance. On
s'étonne que, en creusant le tunnel, on n'ait pas
soDgé a la possibilité de pareilles conséquences.
M. le duc de Grammont-Caderousse, après
son duel avec M. Dillon, dont l'issue a été si funeste,
a quitté la France; il se trouve actuellement eu
Allemagne. Mc Lachaud, qui M. de Caderousse a
confié le soin de sa défense, vient d'écrire a M. le
procureur impérial de Versailles que M. le duc de
Grammout se tiendrait aux ordres de la justice et se
présenterait au jour du débat.
M. de Caderousse, en s'éloignant, n'a voulu
qu'éviter une prévention qui pourrait être assez
longae. En effet, en province, les cours d'assises ne
siègent que tous les trois mois. (Patrie.)
Les époux S..., cultivateurs, domiciliés près
de Saiut-Cyrao, avaient, dit une feuille parisienue,
conservé pour leur usage particulier une certaine
quantité de grain qui leur avait semblé de trop
mauvaise apparence pour pouvoir être veodu
avantageusement. L'ayant fait moudre, ils com
mencèrent avant-hier b s'en servir en confection
nant une galette, dont mangèrent au repas de midi
le sieur S..., sa femme, leurs deux enfants, âgés de
sept et dix ans, et leur garçon de ferme. Les débris
furent donnés aux poules et an porc.
Uue heure après, les cinq personnes qui avaient
mangé de la galette furent en proie d'horribles
douleurs d'entrailles, accompagnées de convul
sions. On courut chercher le médecin, qui reconnut
tous les symptômes d'uo empoisonnement par
l'ergot. Une médication énergique a eBrayé les
progrés du mal, et l'oo espère sauver les cinq
malades.
Quant au porc et aux poules, ils avaient rapi
dement succombé b une affection gaugréoeuse
telle quechez les poules, les phalanges des doigts
étaient successivement tombées et que le bec
même se détachait. Chez le porc, les oogles s'étaieot
séparés. Il a été reconnu que la galette qui a occa
sionné ces accidents, renfermait un vingtième en
viron de farine provenant de grains ergotés.
On écrit de Monfort, au journal d'J/le et-
Vilaine: «Un horrible malheur vient d'atteindre
le gendarme P..., de cette résideoce. Il y a environ
quinze jours, sa femme, eu faisant santer son enfant
dans ses bras, le laissa tomber b terre. L'enfant
n'eut aucun mal, mais la mère ressentit nn profond
saisissement, et il s'ensuivit un certain dérangement
dans les idées.
Lundi, vers huit heures et demie du matin, le
gendarme P... monta b cheval ponr se rendre b
Saint -Mâlon et y recueillir des renseignements.
Aussitôt après son départ, Mm* P... mit on chau
dron sur le feu pour échauder sa vaisselle. Alors
une idée étrange lui passa par la tête: elle désha
billa sou eufaut et le mit dans cette chaudière,
dont l'eau était tellement chaude déjà qu'elle-
même se brûla les maios et abandonna l'enfant,
qui fut totalement immergé.
n A cette vue, la malheureuse mère eut eocore
le courage de retirer la pauvre petite créature du
bassin d'eau bouillante et de la porter sur la gale
rie, où rencontrant un des gendarmes, elle loi dit
J'ai voulo faire prendre un bain b mon enfant,
et je me suis brûlé les maios! Ce geudarme vou
lut enlever la chemise de l'eufant, mais l'épiderme
venait en même temps. Un médecin fut appelé; il
ne dissimula pas que tout espoir était perdu.
Quaod le gendarme P... est rentré de sa
tournée, ce ne fut pas assez d'apprendre qne son
enfant allait mourir, il trouva sa femme complète
ment alliéoée, chantant et divaguant. Elle a dû
être transférée b l'asile Saint-Méeu.
Nous apprenons, dit le Phare de la Manche,
du 5i octobre, que le gardien du phare le Blaiu-
v il leeu face de Coutances, que la tempête avait
laissé pendant six jours sans communication avec
la terre, a pu enfin être ravitaillé jeudi dernier. Il
était grand temps. Les trois malheureux prisonniers
(le gardien, sa femine et sa fille) étaient b bout de
forces. Depuis le samedi précédeot, jour où ou
devait les visiter, leurs provisions étaient épuisées;
ils buvaieot l'eau de pluie qu'ils pouvaient re
cueillir avec des serviettes. La jeune fille du gar
dien, âgée de seize ans, paraît avoir particulière
ment souffert de la faiin et de l'horrible émotion
que lui a causé la perspective d'une mort aussi
affreuse. Son étal, quoique grave, n'iospire pas
jusqu'ici d'inquiétudes.
Le 20 octobre, la foudre s'est introduite par
la cheminée, dans une ferme ao village de Kervot,
b vingt mètres du chemin de fer, et atteint plusieurs
personnes qu'elle a étourdies. Une jeune fille de
18 ans a eu les yeux assez fortement atteints, et
est restée sourde. Quatre porcs ont été tués. Pois
le fluide électrique, gageant les rails, a suivi le
parcours du chemin de fer. Ed passant près de la
forge, il a reoversé le forgeron sacs lai faire d'an
tre mal. De là le fluide se transporta b 800 mètres
plus loin, au bout de la voie, où, rencontrant un
attelage de trois chevaux, il foudroya le cheval du
timon, souleva et jeta contre le talus b 2 mètres
plus loin les deux autres chevaox et le charretier,
qui fut trouvé entre les jambes d'un de ces ani
maux. Cet homme est resté dix minutes sans con
naissance et a eu le bras droii paralysé pendant dix
heures. A 200 mètres plus loio, le tonnerre ren
versait de la même secousse une vingtaiue d'ou
vriers qui travaillaient ensemble au chemin de fer.
Il u'y en eui aucun de tué; mais les plaintes, les
cris de terreur qui retentissaient b la fois dans ce
malheureux chantier, disaient assez que pas un
n'avait échappé b la commotion électrique. Les uns
souffraient dans les bras, les autres dans les jam
bes d'autres dans les reins; tous se plaignent de
quelque douleur, et pourtant aucun ne portait de
traces de blessure.
Les travaux de percement du tunnel des
Alpes se poursuivent avec beaucoup d'activité. On
espère que l'avancement actuel de 3m8o par vingt-
quatre heures sera porté prochainement b 5m6o et
même 6m. Dans ces conditions de fonctionnement,
et si aucune difficulté imprévue ne survient tont b
coup, le percement sera terminé en 1870.
On a émis quelques craintes sur l'aération dn
tunnel après l'achèvement des travaux. Quelques
personnes ont pensé que l'air manquerait peut-être
dans un souterrain aussi loDg. La réponse est
facile; non-seulement il y anra assez d'air, mais on
craint qu'il n'y en ait trop.
Les deux extrémités du tunnel sont b une diffé
rence de niveau de i3i m.; elles ne seront donc
jamais b la même température; il se manifestera
toujours par conséquent un courant d'air et UDe
ventilation plus ou moios énergique.
Le souterrain constituera uoe gorge b travers
laquelle le veut s'engouffrera. On le voit, c'est
bien plutôt la tempête qu'il faudrait redouter que
le manque d'air.
L'imagination a été bien justement nommée
la folle du logis. Voici une preuve de plos de
son extravagance
Au commencement de cette année, dit une
feuille parisienne, le 6 janvier, jour des Rois, une
respectable famille devait se réunir autour de la
table pour tirer la fève et saluer l'heureux couron
né. On pensait être seize et on se promettait
beaucoup de plaisir; mais, par des iocidents for
tuits, trois convives manquèrent b l'appel au mo
ment de commencer le repas, et quand on passa a
la salle b manger on était treize!
Les hommes, esprits-forts par nature ou par
habitude, plaisantèrent sur ce nombre fatal; mais
les femmes s'en émurent, et une jeune dame sur
font montra une telle frayeur que, pour la rassurer,
on envoya chercher la petite fille de la portière
afin d'occuper la quatorzième place. Mais, comme
l'eofaot n'était pas habillée convenablement, on se
mil toujours b table en l'attendant.
On mangea la sonpele relevé de potage, et
non-seulement le premier service était enlevé,
maison avait même déjb attaqué le second, quand
la petite fille arriva. Aussi, malgré les plaisanteries
que plusieurs cherchèrent b faire accepterle
dÎQer fût-il triste et la soirée s'en ressentit.
Mon ami, dit en se retirant, b son mari, la
jeune femme qui avait été le plus frappée du nom
bre treize, c'est e'gal, la petite fille n'empêchera
rien; un de nous mourra celte année, ce sera moi,
tu verras.
En entendant cette prophétie, le mari d'abord
de rire, puis de se fâcher; mais rien n'y fit, la jeune
femme répéta son oracle, et dès ce jour, comme
pour lui donner raison, elle fut prise d'une fièvre
lente.
La famille s'en émut; on consulta inutilement
tons les médecins de Paris. On ne savait b quel
saint se vouer, quand une des amies de la malade,
qni avait été un des treize couvives du dîner, fut
obligée de partir subitement, sans avoir le temps
de faire ses adieux b personne, ayant été appelée en
Amérique près de sa mère mouraDte. On eut alofs
l'idée de profiter de cette absence, qui devait au
moins durer un an, croyait-on, pour annoncer la