ESPAGNE. ITALIE. ALLEMAGNE. DANEMARK. AFRIQUE. AMÉRIQUE. MEXIQUE. La population ouvrière de la Catalogne est ré duite par suite de la disette du coton b une détresse extrême. La plupart des établissements ont dû se fermer. Le cirque de Saragosse vient d'être le théâtre d'un drame sanglant. Les courses des fêtes du Pilar avaieut été brillantes. Le Tato, le meilleur espada d'Espagne, les avait bieo dirigées, et était reparti en laissant b Saragosse quelques toréadors secon daires et un petit solde de taureaux b tuer, car ou en avait fait venir de plosieors endroits, et même da Portugal, une quarantaine, et on n'en avait tué que trente-deux. Dimanche, la place des Taureaux était pleine, et deux toréadors secondaires, mais chéris du public, tous deux, comme étant enfants de la ville même. Joaquin Gil, el Haevatero, et Perez, el Relojero, vinrent faire le salut d'usage et offrir de tuer les taureaux en l'honneur du président et de l'assem blée. Le premier taoreao fut bien tué par el Rolojero; le second taureau était portugais, très- méchant, noir, zébré de taches plus claires, sournois et vigoureux. Il reçut le coup de la mort de el Huevalero, mais, au même instant, il lança en l'air le malheureux espada, le reçut sur ses cornes, qui péoétrèrent profondément dans le corps, et le jeta b terre évanoui, puis, il s'affaissa lui-même et tomba mort b côté de sa victime. Le troisième taureau était aussi portugais les toréadors étaient sous une impression de terreur difficile b décrire; b peine les picadores le tou chèrent-ils; fier au milieu de l'arène, il semble défier les banderilleros, qui, b grand'peine, lui plantent au cou trois ou quatre baoderilles de feu pour l'exciter. A la douleur et au bruit, le taureau devient furieux: c'est au Relojero qu'incombe le péoible devoir de l'abattre; mais il n'y va qu'en hésitant, et ne peut donner que des coups d'épéè non assurés; le président l'appelle et lui propose de faire couper les jambes au taureau avec la demi- lune (faux traochante, emmanchée sur une longue perche); mais le Relojero refuse cette proposition honteuse pour on toréador, qui doit frapper un enoemi redoutable et non un ennemi b terre. Il retourne au combat, le taureau fond sur lui; en vaio jette-t-il la muletta en drap rouge, le taureau n'y fait pas attention et le suit; mais il a saisi la barrière et va la franchir en lançant son épée au mufle du taureau; l'épée rebondit sur le front de la bête, et, par une étrange fatalité, elle vient frapper le pauvre toréador au mollet, qu'elle coupe jusqu'à l'os. Le sang coule b flots de l'artère ouverte; on emporte le malheureux; alors on emploie la demi lune, elle tranche les deux jambes de derrière du taureau; mais, debout encore sur ses trouçons, l'animai parait si redoutable que personne n'ose l'approcher; la demi-lune agit de nouveau et lui coupe une jambe de devant; alors la bête tombe, et le cachetero vient traîtreusement l'achever par un coup de stylet dans la nuque. Croirait-on qu'après cela le public n'était pas encore satisfait et demandait la suite de la course, et que l'autorité a été obligée de faire rendre les billets pour venir b la prochaine course! El Huevatorc a été eoterré hier. El Relojero est très-mal; on doit essayer l'amputation dès qu'il sera en état de la supporter. M. Sella, ministre des finances, vient de publier un bilan de ce ministère pour l'année 1862. La Gazetta del Popolo, journal de Turin, fait remarquer d'après ce travail miqistériel, que ('Italie- Piémont est le cinquième Etat européen, vu le chiffre de son bilan passif, qui est de 974,347,388 livres italiennes, et qui le place immédiatement après la Russie, la France, l'Au triche et l'Angleterre. Quant b l'actif de ce bilan, la situation n'est pas ta même; l'Italie, dit ce même journal, pour son actif vient immédiatement après la Turquie; de même que la Turquie, le royaume d'Italie dépense un tiers de plus de ce qu'il lou che Le 2 s'est terminé b Cologne le jubilé de Sainte- Ursule, patronne de la ville. Il avait duré boit jours. Le premier jour, les reliques avaient été portées par la ville en procession solennelle. La même cérémonie a en lien par la clôture; les maisons étaient illuminées. Vienne et Berlin, les capitales des deux grandes puissances allemandes, comptent actuelle ment un nombre presque égal d'habitants Vienne en a 539,000, Berlin 527,000. Cette dernière ville ne comptait cepeodant, il y a cinquante ans, qu'en viron la moitié d'habitants de la capitale autri chienne. II est assez remarquable que la somme totale des loyers ne diffère également que très peu. Des restes des vaisseaux submergés sont rejetés chaque jour, non - seulement sur les côtes da Schleswig- Holstein et du Jutland, mais aussi sur les lies de la Baltique. A Nordby, on a trouvé une bouteille renfermant une lettre du capitaine Lognes, qui a péri avec le Glory, Le capitaine adresse des adieux navrants b sa femme et la prie d'informer diverses personnes, qu'il désigne, de la perte do bâtiment et de tout sou équipage. On écrit de Berlin, b la Gazette de Cologne Nous apprenons du Schleswigmalgré le silence de la presse danoise, que, pendant les der nières grandes manœuvres, il y a eu entre des dragons danois et des soldats schleswig-bolsteinois une rixe violente, où deux danois ont été tués et i5 grièvement blessés. A Kœrsœr aussi, petite ville de l'île de Seeland, une rixe acharnée a éclatée entre des soldats danois et schleswig-bolsteinois, et l'on a transporté des deux côtés un grand nom bre de blessés au lazaret. L'expédition organisée b grands frais pour aller chercher en Afrique des renseignements sur le sort du voyageur Vogel, est terminée. MM. de Heuglin et Steudner sont allés en Abyssinie, tandis que MM. Mnuzinger et Kinzelbach se rendaient dans le Wadai. A leur demande de pouvoir traverser le Darfonr, le sultan de ce pays fit une réponse qui, au milieu d'une foule de formules polies, laissait trop clairement entrevoir la vraisemblance de la mort du voyageur, tout en ayant l'air d'en rejeter d'avance la responsabilité. Il ne semblait pas prudent, dans de telles circonstances, de con tinuer le voyage. L'espoir de l'expédition allemande d'atteindre le Wadai repose donc tout entier sur M. de Beurman, qui s'y dirige par le nord el a déjh, grâce b son énergie et b son courage, pénétré fort loin avec de médiocres ressources et parcouru des contrées ou les Européens n'avaient pas encore mis le pied. Aussi ces espérances sont-elles partagées par les autorités consulaires anglaises b Tripoli et par les habitants les plus notables du Tessan. (Gazelle de Cologne.') Le Congrès des Etats américains du Nord a décidé, dans sa dernière séance, qu'b partir du 1" septembre 1862, il ne sera pins distribué de spiri tueux aux marins de la flotte et qu'il n'eotrerait b bord aucunes liqueurs alcooliques siuon pour les besoins du service médical. Un haute paie de cinq cents par jour sera allouée aux hommes en échange de la ration accoutumée. On lit dans la Revue mexicaine du 28 sep tembre Dans la capitaleon a célébré les fêles de tindépendance avec plus d'animation que de coutume. On redoutait cette occasion quelques désordres, et la population française se tenait sur une prudente réserveLe 16 au soiren effet, quelques vitres ont été briséeset un boulanger français a été blessé d'un coup de pierre la tête. Ces désordres, causés par des malfaiteurs qui s'étaient introduits dans les rangs du peuple, ne se sont pas renouvelés grâces aux dispositions prises par le gouver nement du district. On travaille activement aux fortifications de la capitale. Chacun paie avec exactitude sa contribution d'exemption, même les fonction naires et les employés qui en sont exceptés le club de la réjorme, la junte patriotique, des corps de la garde nationale el des corporations d'artisans sont allés plusieurs reprises manier la pelle el la pioche. Les fortifications de Puebla sont achevées on parle d'élever des travaux sur des points intermédiaires entre cette ville et la capitale. Une circulaire du ministère des relations etde intérieur en) oint aux gouverneurs d'Etals de procéder la prompte et complète organisa tion des gardes nationales, el de tes exercer au maniement des armes, tout en remettant au gouvernement état des forces appartenant la garde mobile et sédentaire et de armement dont elles peuvent disposer. Le même ministère a encore adressé aux gouverneurs d'Etats la circulaire suivante Le gouvernement de La fédération reçoit tous les jours des preuves innombrables de la décision généralisée dans toute république pour repousser l'inique humiliation laquelle l'em pereur des Français voudrait la réduire. Le président, obéissant aux exigences de son devoir, aux inspirations de son patriotisme et la foi de sa parole solennellement engagée, est résolue assurer par tous les moyens dont il pourra disposer, le triomphe de la cause nationale, en préparant une défense vigoureuse dans tout le pays et en montrant ainsi que amour des Mexicains pour la liberté et l'honneur de leur nation leur inspire la résolution suprême de déjendre. pied pied, le sol de la patrie, contre les armées qui combattent pour l'offrir, titre d'immense butin, au perturbateur de la paix du monde. En conséquence, le président me prescrit de vous dire de dicter vos ordres le plus effica ces, pour que, dans tous les centres de popula tion de votre Etat où l'on peut établir des fortifications et amasser des provisions de bouche et de guerre, on procède, sans retard, la construction des unes et l'agglomération des autres, en voulant bien rendre compte, hebdomadairement, de ce qui aura été fait en exécution de la présente résolution suprême. Veuillez agréer, etc. Liberté el réforme. Mexico, 23 septembre 1861. FUENTE. Nous approchons donc de la crise dans quelques semaines, l'armée française marchera sur Puebla ce mouvement aura lieu, proba blement, dans la première quinzaine de novem bre, après l'arrivée de tous les renforts et la concentration des forces Orizaba. Le Mexique se défendra vigoureusement, qu'on n'en doute pas, mais ses adversaires sont nombreux el forts il ne se dissimule pas combien il lui faudra d'efforts pour conserver sa capitale, et il a accepté déjà, comme une chose possible, l'occupation de celte dernière par Us Français.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 3