ESPAGNE.
AUTRICHE.
PORTUGAL.
DANEMARK.
CHINE.
lieu daos la boutique du sieur Chapard, marchand
d'oiseaux, quai des Orfèvres a Paris. Depuis long
temps on s'était aperçu qu'il existait une fuite au
comptoir. On avait fait venir oo employé de l'ad
ministration, qui voulut la chercher.
Quoiqu'il existe des procéJés pour faire cette
recherche sans danger, il eut l'imprudence de se
servir d'une allumette. Dis qu'il eut approché
cette allumette, le gaz qui s'était amassé et s'était
combiné avec l'air atmosphérique de manière h
former un mélange détonant, a fait soudainement
explosion.
Ou peut facilement s'imaginer le désastre qu'a
dû occasionner parmi la gent emplumée cette ex
plosion, qui a fait sauter la dévantore et a produit
une commotion telle, que toutes les vitres du pre
mier étage ont été brisées. Personne n'a été blessé,
mais toutes les cages ont été culbutées.
Uo grand nombre d'oiseaux, parmi lesquels il
s'en trouve de très rares et d'une valeur conven
tionnelle assez importante, ont été tués. D'autres
ont été blessés plus oo moins grièvement, écloppés,
affolés par le bruit et la secousse. Quelques-uns,
plas heureox, ont recouvré leur liberté.
Comme dans toos les établissements de ce genre,
il y avait aussi des furets, des fouines, etc. Plusieurs
de ces animaox o'avaient pas été tués et on essaya
de les sauver; mais ils étaient dans un état de
surexcitation tel qu'ils mordaient cruellement et
qu'on eut toutes les peines du monde h s'emparer
d'eux.
On lit dans le Nouvelliste de Rouen
u Deux jeunes filles jumelles, appartenant au meil
leur monde, viennent de renouveler h Paris le
phénomène curieux qu'on a signalé chez les fil
leules de Rubens. Nées le même jour et en même
temps, ce qui n'arrive pas toujours dans les nais
sances géminées, elles ont eu pendant tonte leur
enfance les mêmes sensations.
Quand elles avaieot la fièvre il suffisait de
tâter le pouls h l'une pour constater le nombre des
pulsations de ces deux cœors qui battaient h l'unis
son, avec une précision mathématique. Devenues
jeunes filies, elles manifestèrent les mêmes goûts
et, ce qu'il y a de plus étrange, les mêmes senti
ments.
C'est au point que toutes deux furent éprises
en même temps d'un jeune homme qui avait un
jour été présenté dans la famille. On eût pu croire
que cette mutuelle inclination aurait amené entre
les deux sœurs un sentiment de jaloosie, mais la
conformité de leur nature et de leur destinée les
rendait également expansives et elles apprirent un
jour l'une de l'autre le fatal secret qui pour la
première fois pouvait les désunir.
A cette nouvelle, chacune éprouvant la même
impression, prit la même résolution, et toutes deux
sont entrées dans un couvent, espérant y trouver
le remède b cette étrange maladie morale qu'on
avait constatée seulement h l'état physique dans
[es frères siamois.
On lit daus le Progrès c On nous raconte
un événement terrible qui est arrivé, il y a quel
ques jours, près de Noyoo.
Un tonnelier était occupé dans sa cave h net
toyer on tonneau. A cet effet; il se servit d'esprit-
de-vin,et avait arrosé les parois intérieures du vase.
Mais la portelle étant trop petite pour le laisser
passer, il chargea son fils, âgé de 10 ans, de s'in
troduire dans le tonneau par cette ouverture et d'y
finir l'ouvrage commencé. Bientôt l'enfant se plai
gnit de ne pas voir assez clair, et le père eut l'im
prudence de trop approcher la chandelle, de sorte
que l'esprit-de-vin prit feu.
En un clin d'œil, l'enfant se trouva enveloppé
d'un tourbillon de flammes du milieu desquelles on
entendait ses cris étouffés. Le malheureux père
faisait des tentatives désespérées pour atteindre
son fils qui, par un mouvement instinctif, s'était
jeté au fond do tonneau. Les mains horriblement
brûlées, il dut renoncer b le tirer de ce gouffre de
feu. Enfin, perdant la tête, il se précipite hors de
la cave en criant Au secours, je crois que j'ai
tué mon enfant
Entrant b la cave, on trouva le feu éteint.
L'enfant était encore en vie, mais il a succombé la
nuit même, moins aux blessures extérieures, qoi,
quoique très graves, n'étaient pourtant pas mor
telles, qu'aux brûlures intérieures occasionnées par
la respiration de cet air embrasé.
Nous trouvons dans le Coorrier littéraire de
VEsprit public une curieuse légende de Napoléon
I" chez les paysans rosses. La voici
Un russe de mes amis, dit le chroniqueur, un
prince, cela va sans dire, on est convenoh
Paris que les Russes sont toos princes, de même
que jadis les Anglais étaient tous des mylords,
doncon prince rosse me contait l'autre jour
l'opinion que ses paysans se sont faite de l'empe
reur Napoléon I". Ce n'est rien moins qu'une
légende, et je veux vous la dire.
La journée fioie, les paysans se réunissent*
d'habitude auprès de la maison du staroste, ou
intendant, et ils écoutent avec uo plaisir toujours
nouveau les récits du Irasnobay, le bel esprit du
village. Or, voici la légende que le krasnobay de
Bounikovo, district de Sboreyagouvernement de
Vladimir, raconte sur l'empereur Napoléon I"
Quand les temps forent accomplisSatan
envoya son Antéchrist, nommé Bonaparte, pour lui
conquérir le monde. Il le fit tzar des Français, un
peuple de diables qui habite plus loin que Moscou
et Pétersbourg, plus loio que l'Allemagne; tout
près des contrées pleines de téoèbres, où l'on voit
des géants, des hommes b deux têtes et le mon-
stroeux poisson qui porte la terre.
La mission de Bonaparte était presque termi
née quand il vint chez nous. Il avait réservé les
Russes pour la fin, parce qu'il en avait peur. Il
s'abattit sur la sainte Russie comme un chasse neige,
et ne laissa que le désert partout où il avait passé.
Notre cher czar se mit sa poursuite, et il
l'attrapa sur les bords de la Bérésina. Où trouver
un châtiment capable de punir son iusolence?
Notre czar aurait bien pu l'inventer tout seul, mais
il disait Un esprit, c'est bien; deux, mieux, i'
rassembla donc tous les rois par lb-bas, dans une
grande ville, pour aviser.
Notre tzar s'assit b la première place, sous les
imagesles princes allemands étaient groupés tout
autour, comme des mouches le long do mur. Le
roux Anglais se tenait près de la porte.
Le tzar demanda b chacun son avis. L'on dit
Il faut l'emprisonner daos one lie déserte. Il
faut le brûler, dit un autre. Il faut le tuer d'un
coup de canon, dit un troisième.
Alors notre tzar se leva et dit II faut l'em
prisonner dans une lie déserte. II faut le brûler,
bourrer le canon de sa cendre et faire partir le
coup, afin qu'il n'en reste pas trace sur la terre, a
Tous les princes allemands s'inclinèrent. Le
roux Anglais n'avait pas dit on mot.
La sentence fut mise sur-le-champ b exécu
tion; mais comme Bonaparte était l'Antéchrist,
cela ne lui fit aucun tort. Il revint au bout d'un
an avec plus d'audace encore que la première fois.
Oo eut tontes les peines du monde b l'attraper
puis le conseil se réunit dans le même ordre.
Le tzar interrogea tout le monde, mais per
sonne ne souffla mot. Alors il prit la parole et dit
Il faut l'envoyer aux travaux forcés en Sibérie.
Les princes allemands s'inclinèrent en silence
mais le roux Anglais s'avança Puissant tzar, dit-
il, je connais au bout do monde un lieu où il n'y a
ni terre ni ciel, mais on espace vide poor le passage
du vent. Ce lieu est gardé par une sentinelle qui
touche aux deux bouts et qui bouche toute l'ou
verture. C'est lb qu'il faut mettre l'empereur des
Français. Soit, dit notre tzar. On y mit
Bonaparte, et il y est encore.
L'attentat do Montgomery dans les eaux de
Cuba ne doit pas altérer (on peut le dire avec une
parfaite sécurité) les bonnes relations existant
entre les Etats-Unis et l'Espagne. Le gouverne
ment de l'Union, dans des communications adres
sées b son représentant b Madrid, donc notre
gouvernement a déjb connaissance, reconnaît avec
une noble franchise que le capitaine du Montgo
mery a commis on attentat inexcusable. Il a fait
ouvrir une enquête b ce sujet, il a promis de
châtier le délinquant aussi durement que le com
portera la gravité prouvée du délit, et il a autorisé
M. Kœener b donoer b l'Espagoe les satisfactions
les plus complètes poor une insulte que déplorent
et condamnent les Etats-Unis.
Le Camaradefeuille militaire technique
donne qoelques détails sur les tours mobiles in
ventées par Streffleur et approuvées par le méca
nicien vienoois Siegfried Morkus. Huit b seize
hommes suffisent pour les mouvoir, sans le secours
de la vapeur. Elles rendraient les mêmes services,
pour ta défense des côtes, que les frégates cuiras
sées. La construction d'une de ces tours ne coûte
rait pas plus de 3oo,ooo florins (760,000 fr.),
tandis qu'une frégate cuirassée coûte deux millions,
et un vaisseao comme le Monitor, 600,000 flo
rins (1,600,000 fr.). On prétend que ce plan est
b l'examen et que le comte Degenfeld, ministre de
la guerre, ne serait pas éloigné de faire élever
quelques-unes de ces tours sur les côtes de
l'Adriatique.
Dans les séances des deux chambres des cortès
portugaises du 6 novembre, il a été donné lecture
du décret qui suit
Usant du pouvoir que me concède l'article 71
4) de la charte constitutionnelle de la monar
chie, le conseil d'Etat entendu, aux termes de
l'article 110 de ladite charte, c'est mon bon plaisir
de proroger les cortès générales de la nation
portugaise au 2 janvier i863.
Oo nous écrit de Copenhague que, le 5 novem
bre, il a été tenu, soos la présidence do roi de
Danemark, au château de Christiaosborg, un con
seil des ministres fort important.
On y a, dit-on, décidé qu'il serait établi, pour le
duché de Holstein, uo gouvernement b part qui
aurait son siège b Plœn, ville située b a5 kilomètres
de Kiel, et ancienne résidence des ducs de Holstein-
Plœn, et qu'on assujettirait b ce gouvernement le
duché de Lauenbourg.
Cette mesure est cooforme aux décisions de la
Diète germanique, et on peut la regarder comme la
dissolution de la Constitution unie du royaume de
Danemark. On assure qu'elle est due aux conseils
de l'Angleterre qui, depuis que le mariage de la
princesse Alexandra avec le prince de Galles est
décidé, porte un intérêt tout particulier b la cour
de Copenhague.
La Gazette de Pékin du a4 août publie un
décret impérial relatif an général Tienn-Ching-
Chou, l'assassin de l'abbé Neél daos le Kouéi-
Tchéoo. Comme c'est la première fois que le
gouvernement chinois, constatant en présence du
pays entier le meurtre d'un missionnaire par on
de ses agents, en fait l'aveu aussi publiquement, ce
document présente un certain intérêt.