D'YPRES. 46me Année. N° 4,715. REVUE POLITIQUE. On apprend de Turinpar le télégraphe, que MM. Pasolinie et Cassinis n'acceptent plus maintenant de portefeuille dans le nouveau Jca- binet. Qui expliquera cet imbroglio ministériel et ces retours du jour au lendemain? Il parait décidé que M. Farini cumulera les affaires étran gères avec la présidence du cofiseil. Hier, il n'était investi que de la prési dence du cabinet seulement, sans portefeuille. M. Cassinis serait rem placé la justice par M l'isonelli On ne dit pas si le portefeuille de la guerre a été accepté par le général délia Rovere. Les Chambres ont du s'assembler aujourd'hui et les expli cations qui lui ont été données nous mettront au courant des incidents de la crise. MM. Farini, Minghetti, Pe- ruzzi el Menabrea ont déjà prêté serment entre les mains du Roi. On écrit de Turin, le6 décembre, qu'il se signe, dans les Marches et dans l'Ombrie, une pétition au Parle ment italien pour demander la dimi nution des impôts. Ce document établit qu'à aucune époque les popu lations de l'Italie n'ont été soumises autant de charges qu'en ce moment, où le pays n'est en guerre avec aucune puissance. Désordre dans le vide tel est, d'après M. Petruccelli délia Gattina, le caractère de la situation intérieure en face de laquelle va se trouver le futur cabinet deTurin Nous n'avons aucune raison de contredire le spiri tuel député; nous nous bornerons donc résumer les principaux traits de l'argumentation qui l'a conduit cette conclusion non moins juste que rigoureuse. On avait cru, dit M. Petruccelli délia Gattina, faire de la conciliation en appelant aux foncti ons publiques des hommes de cou leurs différentes. On a fait un gâchis, un grouillement d'incapacités avides et prétentieuses... L'état des finances est sérieux. L'échauffourée deGari- baldi a coûté elle seule 4o millions; tout le reste l'avenant; le crédit public ébréché sur le marché euro péen, et cependant la veille d'un emprunt de 600 millions déjà en gloutis...; urgence de doubler les impôts pour équilibrer le budget et pousser l'armement national avec vigueur; 1111 mécontentement général d'autant plus redoutable qu'il est vague, indéfini...; la bureaucratie et le militarisme devenus deux dangers sociaux.. le prestige du nom de Victor-Emmanuel amoindri; le par lement n'est plus un corps... c'est un échiquier de petits partis, de petites ambitions qui n'exprime plus l'Ita lie...; l'armée, qui est le point le plus solide de la nation, a besoin de repos pour régulariser la discipline qui s'est naturellement ralentie dans cette vie de brigands qu'elle est obligée vivre en poursuivant les brigands. Ne cherchons pas ce que cachent ces formules choisies et travaillées Pre nons les mots pour ce qu'ils sont. Ne voilà-t-il pas bien le désordre et le vide accusés par M. Petruccelli délia Gattina? Le publiciste-député est si effrayé de ce qu'il voit, qu'il en va jusqu'à répudier la liberté: La liberté, dit-il, est une entrave l'unité Selon lui, il n'y a de remède cette situation que dans la pré pondérance d'un parti sur l'autre. En conséquence, il demande que l'appel au peuple en décide. Quand le peuple aura parlé, tout sera permis, fout sera licite, tout sera juste. C'est la théorie de g3 et de la Convention! M. Petruccelli délia Gattina, cependant, n'avait pas pris place parmi les impatients dans la dernière discussion de la chambre des députés; il a parlé et voté pour M. Rattazzi Son jugement sur la situation n'en est que plus digne de remarque; et aussi le sans façon avec lequel il se prête aux plus redoutables conséquences de la révolution. On lit dans la correspondance turinoise du Constitutionnel que le parti mazzinien reprend del'ha- leineetqu'il est question denouveaux enrôlements. Une douzaine des prin cipaux chefs, ajoute l'auteur de la lettre, ont tenu, Milan, une réunion laquelle Menotti Garibaldi est in tervenu, et dans laquelle on a décidé de se tenir strictement au dernier manifeste lancé par Mazzini Ces nouvelles ne manquent certes pas d'intérêt, surtout après les instructi ons du grand agitateur. Garibaldi veut aussi reprendre un rôle actif dans la politique militante. Il vient de faire son deux décembre en adressant, de Pise, un appel aux dé mocrates de l'Europe, en se livrant, tout particulièrement, dans des vues que chacun appréciera, l'apologie des peuple hongrois. Le chef des chemises rouges recommence donc son agitation, et c'est dans le but de j eter le trouble en Europe qu'il adresse son brûlot révolutionnaires aux démocrates. Les élections ont commencé, le 4, en Grèce. Elles ont donné lieu une grande effervescence. A Athènes, Hydra, Syra, Corinthe, on a voté pour le prince Alfred. On n'avait pas encore reçu de nouvelles des autres provinces; mais on sait que, depuis quelques jours, le parti anglais s'agi tait beaucoup. Le comité anglo- hellénique siège en permanence. Il dispose de ressources considérables, et toutes ses dispositions sont prises, lorsque le cabinet britannique aura décliné le choix du prince Alfred, pour produire immédiatement une autre candidature qu'on tient secrète, mais qui est convenue, dit-on, entre Londres et Athènes Des nouvelles du Mexique reçues Madrid, d'après des avis de la Ha vane du 6, apprennent la réunion 4u Congrès, dont les premières déli bérations auraient porté sur un pro jet d'expulsion de plusieurs plénipo tentiaires étrangers. Le ministre de Prusse est du nombre des proscrits. On ne dit pas si le représentant de l'Angleterre a obtenu la même faveur. VILLE D'YPBES, 11 résulte des rapports de la Police, que pour la semaine du 7 au 14 décembre 1862, des quarante-six boulangers extra et intra muros Les prix les plus élevés sont respecti vement pour les trois qualités de 57 c., 41 c., 45 c. cbez Leuridan, Charles, rue Cra- poudière; les plus bas de 36 c., 39 c., 43 c. chez Mavaut, Louis, rue de Dixmude; de 38 c., 42 c. chez Léo Vasseur, S' Jacques- lez-Ypres, el de 35 c., 58 c., 42 c. chez MuHer, P. H., rue de Thourout. Le pain de seigle est côté de 20 22 c. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. Le Sénat est convoqué pour luudi i5 de ce mois, li 2 heures. Il est question, en ce moment, dans les hautes régions du pouvoir, h Bruxelles, et dans des réunions industrielles Charleroi, de l'entreprise de la fonte de quatre mille canons destinés b l'armement de la place et des citadelles d'Anvers. Ces canons, parmi lesquels se trouveront beaucoup de pièces de gros calibre, ne coûteront pas moins de vingt millions. Avis aux contribuables... Et ce n'est point la der nière carte b payer! 39 vendent le pain bluté. 36 cent, par kilogramme. le demi blanc. 4° id. 40 le blanc. 44 id.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 1