D'YPRES. 46me Année. Samedi 10 Janvier 1863. N0 4,724. LE PROPAGATEUR 1*1» 20 A FOI CATnOLIQl'E. - CO.NSTITITIOM BELGE. REVEE POLITIQUE. Le Moniteur universel, dans une lettre de Rome, donne le résurué des grâces accordées par le Saint-Père b des condamnés politiques, pendant l'année 1862, et il ajoute que les chiffres parais sent authentiques. Ces grâces s'élè«en! 4g. On voit que si la nécesssité condamne le Saint Père a réprimer le mal qui peut porter préjudice la sûreté de l'État, son cœur s'ou»re toujours la miséricorde, aussitôt que la miséricorde est possible. On considère comme dénoée de fondement la nouvelle qui a été donnée touchant la souscription de 100,000 francs au roi galanthomme en fa.eur de ceux qu'on appelle les victimes du brigan dage. Le ministère piémontais n'est pas d'avis de prendre l'initiative. Il suivra l'élan, si élan il y a, mais il ue le donnera pas. I.es nominations du général de Willisen et de M. le comte d'Usedotu aux légations prussieuues de Rome et de Turin indiquent mieux que tout le reste le changement de vue qui s'est opéré dans les régions gouvernementales Berlin, au sujet de la question italienne. Ces deux diplomates sont opposés "a la politique piémootaise et assez favora bles l'A rit riche. Le rappel du comte Brassier de Saint Simon du poste de Turin, où il a éré un des principaux soutiens diplomatiques du système d'envahissement inauguré par M. de Cavour, est sut tout bien accueilli par les catholiques, ainsi que par tons les amis et sujets fidèles de la royauté en Prusse. Ou avait cru d'abord que M. d'Usedom trait b Rome et M. de Willisen Turin; mais il paraît que le roi Guillaume et ses ministres se sont ravisés. M. d'Usedom, suivant la Gazette de la Croix, est désigité pour le poste de Turin. Ce 'diplomate a déjà représenté la Prusse auprès de la cour pontificale. Il était Rome dès les premières années du pontificat de Pie IX et dans les dernières années du règne de Grégoire XVI. Des rapports que M. d'Usedom a écrits cette époque, il résulte, suivant ce qu'on mande de Berlin au Monde, qu'il est non-seuleraeot un excellent ap préciateur du caractère et des qualités personnelles du Souverain-Pontife, mais aussi un profond admirateur de sa sagesse, de son dévouement la cause de l'Église et des peuples. Il reconnaît en Pie IX non-seulement un Pontife, dont les vues élevées dépassent l'horizon des politiques ordinai res, mais encore un véritable grand homme, dans le «rai sens du mot, c'est-à-dire un homme dont tous les actes sont empreints du sceau de la fermeté, de la grandeur et du génie. Il est hors de doute aujourd'hui que la mission de lord Eliiot en Grèce a pour but de traiter avec le gouvernement provisoire de la cession des îles Ioniennes. La Gazette de Londres vient de publier le mémorandum remis par le représentant delà Grande Bretagne. Le cabinet de lord Pal— merstoo déclare formellement, par cet acte, que le gouvernement provisoire des Grecs se montre fidèle sa mission de maintenir en Grèce la Con stitution monarchique, les relations de paix avec les autres États, et s il choisit un souverain contre lequel on ue puisse formuler uoe objection fondée, il est disposé favotiser l'union des îles louienues a la monarchie grecque; mais l'élection d'un prince qui sera t le Symbole des troubles révolutionnaires ou l'adoptiou d'uue politique agressive vis-b- vis de la Turquie empêcherait tout abandon du protec- lorât des îles. Une démonstration a eu lieu b Corfoo, le 25 décembre, pour fêter la réunion future des îles louienues la Gièce. L'archevêque de Corfou a récité des prières devaul le corps de saint Spiri- dioti, patron de l'île. Le prélat grec n'avait con senti figurer dans cette manifestation politique qu'autant que le nom du prince Alfred ue serait pas prououcé. L ue dizaine de députés prussiens ont déposé leur maudat depuis que la session a été fermée. Jusqu'ici le terme de l'élection de leurs remplaçants n'est point encore fixé par le ministre de l'intérieur. On voit dans ce retard un nouveau signe de l'intention du ministère de dissoudre la Chambie des députés. Le parti grogressiste se remue beaucoup afin d'em- pecher celte mesure. La discussion relative a l'affaire du Mexique vient de renaître au Congiès des députés d'Espagne. Dans la séauce d'avant-hier, M. Mou, ancien ambassadeur b Paris, a prononcé, b l'appui d'un amendement présenté par lui b l'Adresse un dis cours daus lequel il a critiqué la conduite du général Prim et l'approbaiiou qu'y a donnée le cabiuet. Il est entré dans de très-grands dévelop pements. Langbmarck. 7 janvier i863. Monsieur le Rédacteur du Propagateur, Veuillez insérer dans le prochain n*, de votre journal les ligues suivantes. Monsieur le Rédacteur, Nous venons d'assister a uu service fuuèbre qui vieut d'être célébré aujourd'hui (7 du courant) daus l'Église de Poelcapelle pour le repos de l'âme de feu Messire Joseph - Félix - Marie- Charles- François vicomte de Patin de Langemarck, enlevé trop tôt b notre affection. Vous décrire l'impression que celle lugubre cé rémonie a faite sur nous et sur la nombreuse assis tance serait chose impossible. Et eu effet, l'orne mentation de l'Eglise tendue de noir, un catafalque surmouté de la couronne couverte d'une gaze noire, dressé devaul le cbœur, de larges banderoles disposées aox quatre coins, allant se rattacher aux pillters de l'Eglise; le chœur entièrement tendu de noir jusqu'à la hauteur des croisées, etc., etc., nous présentaient tout l'effet d'une chapelle ardente daus laquelle|sont veuuesse joindre bien des prières pour le repos de l'illustre défunt pendant deux heures de calme et d'espérance.'!! A cette triste cérémonie assistaient dans le chœur de l'Eglise, M' le baron de Giey et sa dame, Mr Cassiers, membre du Sénat et sa daiue, Mr Iweius et sa dame, etc., etc., tous membres de la famiile du défool en présence d'une infiuité de fidèles qui étaient venus de Lan gemarck et d'autres endroits pour rendre on der nier tribut d'affection et de reconnaissance b la mémoire de leur ami et bienfaiteur. Honneur doue et reconnaissance au véoétable curé qui a su s'in spirer d'une si noble idée pour rendre cette céré monie si lugubre et eo même temps si imposante! Honneur b ses bons paroissiens qui ont rivalisé de zèle pour l'aider et pour répondre b ses désirs'... Communiqué D'après une statistique publiée par le Lloyd (inversais, l'ensemble des sinistres maritimes des quatre dernières années représente 2,320 navires perdus eo 1869, a,i48 en 1860; 2,171 en 1861 et 2,098 en 1862. ACTE OFFICIEL. M. V. M.-J.-R. de Schodt, receveur de l'en registrement et des domaines b Ronsbrngge- Haringhe, est nommé en la même qualité b Etalle. NOUVELLES DIVERSES. Lundi dernier, dans l'après-midi, un cordon nier d'Hazebroock se rendant b Messines, a été accosté en chemin, b l'endroit nommé Diependael, par un homme qui sortait d'un bois voisin et qui lui demanda l'aumône. Le cordonnier lui remit 5o centimes mais le mendiant fit observer que cela ne lui suffisait pas. Au même instant, deux autres hommes vinrent se joindre au premier et se mirent b attaquer l'étranger; celui-ci se défendit vailla- nienl, mais dans le plus fort de la tnélée, le cor donnier fit un faux pas et alla rouler daus un fossé où il resta quelque temps étendu. Ayant pu se remettre un peu, il parvint, malgré les contusions qu'il avait reçues, b se traîner jusqu'à Messines. La police, avertie immédiatement de ce qui venait d'arriver, se mit en campagne et parvint b arrêtée les coupables qui ont été conduits b la maison d'arrêt de cette ville. P. S. L'individu qui a été victime de l'attentat précité est le nommé Jean Haubotirdin, d'Haze- brouck (France). Les voleuts lui oot enlevé une somme de 92 fr. sa niouire, sa giletière et sou parapluie. On nous écrit de Poperinghe le 9 c* Les prix du houbloo de la dernière récolte sont aujourd'hui de fr. 111-âo b fr. n5-oo les kilogrammes. Le capitaine Caltoir, officier d'ordonuance, qui fait partie de la suite du duc de Brabant dans le voyage de S. A. R. en Egypte, est revenu ces jours derniers b Bruxelles chargé, dit-on, d'une mission auprès du Roi. M. Palmans, artiste vétéiinaire du gouverne ment b Lokeren, a expédié mercredi, au maître d'hôtel du Roi, pour être servie b S. M., une botte d'asperges magnifiques, récoltées dans cette saison en pleine terre. Les perturbations atmosphériques qui se sont produites récemrueot paraissent avoir eu leur contre-coup dans l'intérieur du globe; c'est du moios ce qu'indiquerait un phénomène qui, ces jours derniers, est venu étonner les habitants de la petite ville de Varages, daus le Var. La source qui alimentecette localité, ordinairement pure, limpide et d'un goût excellent, s'est subitement altérée, et, pendaut Irois jours consécutifs, elle a donné une eau noire comme de l'encre, d'une odeur et d'un goût peu agréables. Le quatrième jour, ce phéno mène, encore inexpliqué, avait disparu et la source reprenait sa pureté primitive, b la grande satis faction des habitants.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1863 | | pagina 1