D'TPRES.
4Ô,ne Année.
Ao 4,739
LE PROPAGATEUR
Ils
REVUE POLITIQUE.
Sous ce titre iInsurrection polonaise, M. le
comte He Montalemliei t |>ii(tMe dans la livraison du
Correspondant qui tient de paraître des pages
émues où il se l'ail l'interprète éloquent des sym
pathies universelles pour les victimes et de l'indig
nation générales pour les bourreaux. L'illustre
écrivain s'est toujours montré le défenseur ardent
delà Pologne; ses malheurs lui ont inspiré plus
d'une fois de nobles protestations, et dès le mois de
septembre 1831Il plaidait sa cause devant la
Cour des pairs de France avec ries accents qui
n'ont pas été oubliés. Les événements actuels ne
pouvaient le laisser indifférent, et après avoir si
admirablement peint naguère la situation désolée
de cette nation en deuil, il lui appartenait de té-
pnudre des premiers a son cri de douleur et
l'appel de ses légions du désespoir.
Le sang qui coule, s'écrie-t il, c'est le oône,
n car c'est celui de nos fi ères, celui d'un peuple
a qui nous est uni par des liens intimes et sacrés.
r> Eu coulant par tuirents, il cimente de nouveau,
devant Dieu et devant l'histoire, l'indissoluble
union de ce qne la France estime le plus, de ce
que la Pologne peisoiniifîe le mieux, la foi, la
liberté, le patriotisme.
Ces nobles et courageuses paroles indiquent
assez quelle publique M. de Moutalembert con
seillerait a son pays dans les conjonctures actu
elles. Il se prononce pour l'intervention, mais,
avant tout, il lient a ce que cette intervention soit
désintéressée. Il dit, que la France ne doit suivre
en Orient comme en Pologne que ses propres tra
ditions, qui sont celles de l'honneur, de l'humanité
et surtout du désintéressemeut. M. de Moutalem
bert ajoute
«Rêver pour elle (la France) les compensations,
c'est-à-dire des annexions sur le Rbin ou sur la
Meuse, ce serait porter un coup fatal la cause
polonaise, ce serait précisément outrager le prio
ri cipe de nationalité qne nous devons invoquer et
défendre en Pologne. Ce serait armer juste
n titre contre nous le sentiment national de l'Ai -
lemagne et de la Belgique; ce serait rétablir
contre la Fraoce les coalitions, noo pas celles des
a impuissances absolutistes, mais celle bien autre-
ment légitime et invincible des nations menacées
et iudigoées. a
C'est par ce langage que M. le comte de Mon-
talembert répond aux indignes suggestions do
Murning Pusi qui, tout en engageant la France
secourir la Pologne, fait entendre qne cette inter
vention ne saurait être désintéressée et que
l'Angleterre adhérerait d'avance aux compensa
tions que la Fiance chercherait sur le Rhin ou
ailleurs parce que, suivant la feuille ministérielle
anglaise, l'accord de la France et de la Russie
serait détroit en Orient et n'opposerait plus d'ob
stacle la solution amiable qu'y rêve l'Angle
terre.
Que pensera-t-on en Belgique do laogage du
Morning Poste I de son laisser-aller sur le prin
cipe des compensations Nous nous inclinons
chaque jour un peu plus devant l'Angleterre, «t
cependant les organes semi-officiels du gouverne
ment anglais ne rbugissent pas d'iositruei qu'au
besoin l'Angleterre sacrifierait notre nationalité
Nous avons parlé, d'après les lettres de Pologne,
du rappel du généial Rarosay; on le dit remplacé
par le général d'infanterie comte de Berg. Ce
petsonuage a gouverneur de la Fiulande. Il a
de plus joué eu Pologne, eu i83i, un tôle de la
plus haute gravité cette époqoe, il occupait
Varsovie le poste de chef d'état major général. On
lui attribuait unè grande part dans If régime de
terreur qui pesa sur la Pologné pendant cette
douloureuse période, et il fut même accusé d'avoir
fait avorter un projet d'amnistie déjà définitivement
lésolu dans les conseils impériaux. Nul doute, dit
la Presse, que le retour du général comte de Berg
n'éveille parmi les populations de vives inquiétu
des, et ne soit envisagée comme un défi jeté
l'indignation publique.
La tranquillité continue régner, tant Berlio
que dans les provinces.
Le Parlement de Turin, nous l'avons déjà dit,
a voté l'emprunt de 700 million? effectifs. Il avait
de bonnes raisons pour approuver cette grave
mesure financière, les meilleures raisons. Aussi ne
s'est-il trouvé, au moment du scrutin, que treote-
deox voix d'opposition. C'est - direque la majorité
du parti d'action s'est one, dans la circonstance,
la fraction ministérielle. Il en est toujours aiusi
lorsqu'il s'agit d'argent. L'Armonia expliquait,
l'autre jour, le vote de l'Assemblée par ce seul
titre d'uu de ses articles 700 millions ou la
mort.' L'emprunt va doue se faire. A quel taux?
De quelle ressource sera-t-il effectivement pour le
gouvernement du royaume subalpin Combien de
temps dorera- ï-il Nons le saurons plus tard.
Des lettres de Vienne présenteutcoiutne définiti
vement arrêté le projet d'un Statut pour la Véuétie.
Ce projet est rédigé et déposé dans les bureaux du
ministère de l'iutérieur. A Vieune, la publication
de ce projet rencontie de uombreux obstacles.
Toutefois, on assure que l'empereur est résolu
passer outre; et déjà, par l'intermédiaire du minis
tre d'Etat, le comte Mamiani, vice-président do
gouvernement; le comte Bembo podesta, et le
comte Ferrari, député général, ont reçu l'ordre de
se trouver Vienne, le 2 mars, pour prendre paît
des débats définitifs.
Le Sénat s'est réuni avaut-hier deux heures.
Après avoir reçu communication des projets de loi
adoptés par la Chambre des représentants, il les a
renvoyés l'examen de ses commissions. Le livre
I" do code pénal revisé a été mis l'ordre du jour.
Toutefois, il De sera discuté qu'après l'adoption par
la Chambre du budget de la justice pour l'exercice
courant.
Voici le texte de l'art été royal qui modifie la
teuue de la cavalerie
Art. 1" L'habillemeut des guides, des chasseurs
cheval et des lanciers se composera des objets
suivants le dolmau, le pantalou d'ordonnance, le
pantalon de cheval dtf lassale, la veste, le bonnet
de police et le manteau.
La forme et la coupe de ces vêtements seront les
mêmes daos tous les corps.
Art. 2. Le dolmaD, la veste et le bonnet de
FOI CATR0L[QIE. - CONSTITUTION BELGE.
police seront en drap vert au légiment des guides;
eo drap bleu dans les autres corps. Les brande
bourgs et les tresses du dolmau seront en laine
jaune d'or pour les guides, le 3" et le 4* régiment
de lanciers; eu laine blanche poi r les chasseurs, le
1" et le a* régiment de lanciers.
Art. 3. Le pantalon d'ordonnance et le pantalon
de cheval serout en drap amarante au régiment des
guides et eu drap giis—Lieu dans tous les autres
corps.
Art. 4. Le manteau sera en drap gris bleu avec
brandebourgs dans tous les rëgiroeuts.
Art. 5. Les couleurs distinctives seront aux
guides et nu 1" régiment de lanciers, le rouge
amarante; au 1" régiment de chasseurs et au 3* de
lanciers, le jaune jonquille; au 2* régiment de
chasseurs, le rouge écarlate; au 3* régiment de
lanciers, le blanc; au 4e le bleu du ciel.
Art. 6. Les guides continueront porter le
colback, les chasseurs le shako, les lanciers le
schapska. Toutefois ces coiffures auront plus de
légèreté que les modèles actuels.
Elles seront recouveites de drap de la couleur
du dolmao au ir chasseurs; écarlate au 3e; ama
rante au i* lanciers; jooquille au 2*; blanc au 3*;
bleu de ciel au 4'.
L'usage du shako et du schapska de petite tenue
est conservé pour les sous- officiers, les musiciens et
les trompettes.
Art. 7. L'Uoiforme des sous-officiers sera le
même que celui de la troupe; mais le drap de
l'habillement sera d'une qualité supérieure. Ils
porteront hors de service le pantalon d'ordonnance
et la coiffure de petite teuue.
An. 8. L'uniforme des adjudants sons-officiers
sera semblable celui des sous-officiers, sauf les
marques distinctives du grade.
Art. 9. L'uniforme des musiciens et des trom
pettes sera pareil celui des sous-officiers, sauf la
couleur du collet, des parements, des tresses et des
brandebourgs du dolman, de la partie supérieure
du bonnet de police et la nuance du plumet.
Le collet du dolman des musiciens sera orné, de
chaque côté, sur le devant, d'une soutacbe et d'aae
lyre, symbole de la musique.
Art. 10. L'uoiforme du chef de musique sera
semblable celui des musicieus, sauf la matière des
ornements. Il portera deux soutaches au collet du
dolman.
Notre ministre de la guerre détermiuera l'habil
lemeut du chef de musique dans le cas où il serait
assimilé au grade de sous-lieuteuaut.
Art. u. L'uniforme des officiers aura pour type
celui de la troupe; mais il eu différera par les ma
tières et par les ornements. L'officier aura deux
dolmans, un bonnet de police et un bonnet de
ville.
Les brandebourgs et les tresses do dolmao
d'ordonnance seront en or; ceux du dolmao pour
la teuue de route et de ville en poil de chèvre uoir.
Les marques distinctives des grades seront
placées sur les maoches des dolmans et du manteau.
Art. 12. Notre ministre de la guerre pourra
autoriser les aides de camp de généraux porter
oue teuue analogue celle des officiers de cavalerie.
Art. i3. Le ceinturon de sabre et la bretelle de
carabine seront du même modèle pour tous les
corps.
Art. i4. Le petit équipement, qui comprend les