D'YPRES. 46me Année. Mercredi 11 Mars 18(13. S° 4.741. 1 Y PUES. PROPAGATEUR REVUE POLITIQUE. Les Polonais poursuivent imperturba blement leur plan harceler les troupes russes, les fatiguer, les exténuer par des démonstrations simultanées, empêcher la concentration des divisions, enlever les détachements isolés, et donner ainsi aux forces nationales le temps de s'organiser, telle est la stratégie îles bandes polonaises. On apprend de Berlin une nouvelle manifestation en faveur de la Russie, de la part du gouvernement Des troupes russes réfugiées sur le territoire prussien ont été reconduites au delà de la frontière en armes et escortées de hussards. La Gazette nationale, de Berlin, signale un fait qui ne manquerait pas d'importan ce ce journal assure que le mouvement actuel a effacé les divisions de partis qui existaient en Pologne, et que les démocra tes et les conservateurs ont combiné leur action pour la résistance. Trois meetings polonais ont eu lieu Turin, Brescia et Naples Le premier a décidé qu'il adresserait au parlement sarde une pétition en faveur de la Pologne; le troisième s'est borné promettre d'en voyer aux Polonais l'expression des sym pathies du peuple italien; mais le second a voté une motion, exhortant le gouverne: ment continuer ses armements pour combattre les ennemis des nationalités et de la liberté! Entend-il donc que le Piémont et la révolution respectent la nationalité napolitaine? Satisfaite d'avoir terminé, pour ce qui la regarde, l'affaire de l'emprunt des 700 millions effectifs, et croyant sans doute sa tâche financière accomplie, la Chambre des députés de Turin paraît disposée voter en bloc le budget de 1863, recettes et dépenses. Elle consacrerait ainsi les quelques économies que sa commission propose, et donnerait pour le reste une sorte de blanc seing au ministère. C'est un des adversaires les plus bruyants de M. de Cavour, alors membre de l'opposition quasi républicaine, et depuis préfet des premiers temps de l'annexion, c'est M. Valerio, pour tout dire, qui a eu cette idée lumineuse et qui en a fait l'objet d'une motion spéciale. Il y a vu assure t onle seul moyen qu'eut l'assemblée de fermer lere des douzièmes provisoires. Le parti ministériel applaudit des deux mains la pensée de l'ex-puritain parlementaire. Pour peu que la gauche veuille s'y prêter, la motion sera adoptée d'enthousiasme. Voilà ce qui fait que le statut du roi Charles-Albert est une vérité Au reste, il y a peut-être de celte manœuvre constitutionnelle une explica tion c'est qu'uoe modification ministéri elle est promise, par la presse au moins. Lemprunt aurait été accordé au cabinet sous la condition tacite que certains por tefeuilles changeraient de mains et servi raient sceller l'accord de la majorité nouvelle. Les bases d'un connubio auraient été jetées dans des conférences secrètes, et le budget serait le présent de noces du ministère futur. Nous répétons ces bruits sans les garantir. Nous lisons dans la Discussione, du 6, que ce journal a reçu de tristes nouvelles de la Sicile. La sûreté publique est de nouveau gravement compromise Pa ïenne. Au dire de la Cosliluzione, le vicaire général de Naples, Mgr Tipaldi, n'a pas pu être arrêté par (a police piémonlaise. Il a réussi sortir du royaume, et il doit être arrivé Borne. Nous accueillons celle nouvelle avec joie; mais la fuite du vénéra ble prélat et les violences exercées contre l'administration diocésaine n'en restent pas moins la charge de l'annexion. On n'a pas oublié le vol fameux qui a été commis, l'été dernier, chez MM. Parodi, de Gênes. Les employés de la maison garrottés et 800,000 fr. enlevés en plein jour, dans une des rues les plus fréquen- lées Un ancien aide de camp de Garibaldi, le colonel Caltabene, arrêté comme com plice des voleurs! Des bruits de toutes sortes rattachant ce complot de flibustiers la politique du parti d'action Ces cir constances et d'autres encore sont assuré ment présentes tous les esprits. Après une longue et laborieuse instruction, le procès vient enfin de s'ouvrir Gênes. Nous n'avons pas appris qu'il ait jusqu'ici donné lieu aucun incident digne de remarque, si ce n'est celui-ci Dans la séance du 1" mars, une lettre anonyme a été remise au président de la cour d'assises, menaçant les juges et les jurés de la pointe d'un poignard empoisonné si les accusés sont frappés delà moindre condamnation! Les correspondances de Borne ont dit et répété que le brigandage napolitain, favo risé par le retour du printemps, allait reprendre prochainement le cours de ses opérations. Sa prévision semble commen cer dé,à se réaliser. On écrit de Naples, en effet, que, le 24 février, un petit déta chement de Piémontajs, commandé par le lieutenant Lauro, a été attaqué et battu par les royalistes 3 milles de Bénévent. Il sortait de Torre Palazzo pour une expédi tion. Le lieutenant a été tué, et 16 de ses soldats avec lui. C'est, depuis peu de jours, la deuxième rencontre des brigands et des soldats de Victor-Emmanuel dans le Béné- venlain. On se rappelle que, l'an passé, les évêques portugais furent empêchés de se rendre l'appel du Souverain-Pontife pour la grande solennité de la canonisation des martyrs japonais. La contrainte laquelle ils se crurent obligés de céder montrait déjà assez dans quel état de compression est tenue l'Eglise de Portugal. Aujour'hui pourtant, nous avons encore signaler un fait plus considérabled'où ressort avec évidence le caractère des atteintes portées par le gouvernement aux droits de l'épis- copat et de la liberté des âmes. Par un décret du 2 janvier, le ministère a a régle menté les études ecclésiastiques pour chacun des ordres sacrés; et il a été jusqu'à faire dépendre d'un double FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BF.L0E. placet royal la promotion du diaconat au sacerdoce! de sorte qu'il ne s'est pas constitué seulement le maître souverain de l'enseignement, mais aussi le juge suprême des vocations. Les évêques ne pouvaient pas accorder même un consentement si lencieux des usurpations aussi exorbi tantes. 1 Is ont prolesté par une pétition au roi. Une lettre adressée de New-York, le 17 février, au Moniteur universel, contient des informations très-intéressantes et très- dignes d'attention sur la disposition des esprits dans le nord de l'ancienne Union américaine. Le correspondant prend texte du bille qui appelle au service militaire tous les hommes valides de 20 45 ans, pour soutenir que les soldats sont aussi las de la guerre que les citoyens. il com mence par faire remarquer qu'en effet ce ne sont ni les batailles ni les maladies qui ont réduit les armées unionnistes au point de contraindre le gouvernement de Was hington user d'un remède aussi extrême. Si, dit-il, les soldats n'étaient point fati gués de celte lutte pleine de périls et sans issue, aurait-on vu se fondre sanscombattre celle immense agglomération d'hommes qu'on appelle l'armée du Potomac?... Le mécontentement a commencé la dissolu tion; la lassitude l'achève. Et le corres pondant montre comment la guerre se trouve comme suspendue dans la Virginie, sur le Kappahannok, dans le Tennessee, sur les rives du Mississipi et dans la Caro line du Sud, partout enfin où elle sévissait, il y a quelques mois, avec tant de fureur. Le Sénat de Washington a autorisé la suspension de l'habeas corpus acl; un bâti ment cuirassé de la marine du Nord a été pris par les confédérés; une certaine agi- talion s'est manifestée la Nouvelle-Orlé ans contre l'organisation de bataillons de nègres; enfin le bombardement de Wicks- burg a commencé le 18 février. Telles sont les dernières nouvelles qui parviennent de New-York. La suspension de Vhabeas corpus act prouve que les pouvoirs publics du Nord sont plus déterminés que jamais poursuivre la guerre, puisqu'ils y sacrifient même ce qu'il y a de plus spécieux pour le citoyen les garanties de la liberté indi viduelle. W. rs—n L'on sait que parmi les barraques qui se trouvent sur la Grand'Place il y en a où des femmes d'uue corpuleoce peu commune sont exposées la curio sité du public. Ces jours derniers, une de ces femmes a été réclamée par sa famille. C'est une jeune fille de Meoin peine âgée de dix-sept ans! Dimanche dernier, la foire a été visitée par uoe énorme afflaence de gens de la campagne. NOUVELLES DIVERSES. Pendant le mois de février i865, 5,6o3 lettres sont tombées au rebut par suite de vices d'adresse. De ee nombre 2,288 ont pu être réexpédiées aux destinataires ou restituées aux auteurs la suite de leur ouverture; i,3i5 sont testées en souffrance b l'administration. [Moniteur.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1863 | | pagina 1