D'YPRES.
4Gme Année.
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LE FROPACATEUR
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FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
i5ii—
REVUE POLITIQUE.
La discussion du rapport sur les pétitions rela
tives la Pologne s'est terminée a.ant-hier au
Sénat français. C'est M. Toutangin qui le premier
a pris la parole au nom de la majorité de la com
mission. M. Btllaul', ministre-orateur, a patlé
ensuite au nom du gouvernement. Son discours,
qui a duré plus d'une beute, a produit beaucoup
d'effet. Le Séoal a voté, immédiatement après ce
discours, l'ordre du jour, la majorité de 109 voix
coutre 17.
Il j a eu beaucoup d'émotion, avant-hier,
b Paris. Uu grand nombre d'étudiants se soul
dirigés vers le palais du Sénat, eu sortant du cours
de M. Saint-Marc Girardin, pour y faire nne
manifestation en faveur de la Pologne. Plusieurs
brigades de sergents de ville ont dispersé les étu
diants qui prenaient part la manifestation, quand
ils soul arrivés sur la place de l'Odéon. Pendant la
sëauce du Sénat, des sergents de ville circulaient
sur la place de l'Odéou et rue de Vaogirard, afin
d'empêcher les groupes de stationner. Le Temps
annonce que quelques arrestations ont été opérées.
Au milieu des nouvelles de marches et des
contre- marches des insurgés, nous en tronvous une
qui confirme la déaiissiou de tous les membres du
conseil municipal de Varsovie et du maréchal de la
noblesse, Staziuski. Eu Lithuanie, la plupart des
auloiités polonaises se seraient également démises
de leurs lonctious, et auraient proclamé infâmes
ceux qui conseuliraieul a les remplacer.
Le correspondant de Turin de l'Union confirme
ce qui a été dit du complot de Païenne. Il y ajoute
même quelques nouveaux détails; mais en somme,
nous ne «oyons pas qu'on soit bien fixé encore sur
le but des conjurés. L'opiuiou la plus générale
paraît être qu'il s'agissait de ressaisir a l'autonomie
de la Sicile, le plébiscite n'ayant été que condi
tionnel, et d'investir Garibaldi de la dictature. Le
cabinet de Turin n'est pas moins embartassé que
mécontent de celte conspiration séparatiste. U
craint de n'avoir pas, malgré le grand nombre des
arrestations opérées, tous les meneurs sous la main.
On assure, en effet, que le mouvement avait été
concerté des deux côtés du Phare et que ses
ramifications s'étendaieot de l'île au continent par
Messioe et Reggio.
Les nouvelles de Naples signalent nne des plus
curieuses pièces qui aient été publiées b propos du
brigandage. C'est un certificat, en bonne forme,
que quatre officiers des lanciers de Milan ont
délivré au général La Marmora snr sa campagoe da
Béoéventin. Il porte qoe pendant le temps qu'il a
parcouru le territoire très-restreint de celle pro
vince, le général n'a pas en la «ne d'un seul
brigand. La csricatore avait doDc raison? Vil-
lustre épee de Turin a fait son voyage d'inspection
en tâtonnant et les yeux fermés.'
La Chambre des représentants a terminé, le ig,
la discussion des articles du budget de la justice.
A I art. 57, M. Guillery a développé son amende
ment, tendant b ne pas augmenter !e traitement des
évêques. Cet ameodemeut a été repoussé par 75
voix contre 10 et 1 abstention (M. De Naeyer).
Après différentes observations ptéseotées sur la
restauration des édifices religieux, on a procédé en
vole sur l'ensemble do budget, qui n'a été adopté
que pat 02 voix cootre 34.
La discussioo du budget des travaux publics
a commencé hier. C'est le dernier budget qui reste
b voter l'exercice courant.
La Belgique a dit sou dernier mot relativement
b la question du rachat du péage de l'Escaut. Elle
a, aiusi qu'oo l'avait fait entrevoir, fait l'offre de
36 millions de francs. De celte somme l'Angleterre
supporterait 8 millions 700 mille francs, la Belgi
que 12 millions. Les autres 16 millions 5oo mille
fraocs seraient supportés par les diverses puissances
maritimes intéressées dans cette navigation. Celte
offre a été faite il y a un mois. Le gouvernement
néerlandais n'a pas encore fait connaître sa réponse,
ueison l'attend d'un moment b l'autre.
Noos détachons ce qui suit d'une correspondance
de Rome du i4 mars
Le duc de Brabant, venant d'Alexandrie et de
Naples est arrivé Rome avaot-hier. Les journaux
oui parlé du danger qu'il a couru b bord d'uo
paquebot fraoçais S. A. R., en témoignage de
reconnaissance, a fait décorer par le Roi les officiers
et s'est montré très-sensible aux marques de respect
de l'équipage. Vous connaissez les détails de son
excursion au Siuaï. Quelles impressions l'auguste
voyageur a-l-il rapportées de sou séjour b Naples,
je l'ignore; mais auiaut que la réserve des persoa-
nages de sa suite permet de le coujecturcr, il est
douteux qu'elles soient favorables. Le duc est des
cendu b l'hôtel Serny; il a déjb été reçu par le
Pape. Le cardinal Antonelli, Mgr de Me'rode, Mgr
Pacca, Mgr de Neckere et les principaux membres
de la colonie belge lui out rendu visite. Le géuéral
de Montebello et sou état-major ont été reçus hier.
Tons soot frappés de l'urbanité et des manières
distinguées du prince royal. Il voyage incognito
daus toute la force du terme, car nous le voyons se
proraeuer seul, visitaot avec uo vif intéiêt les
églises; les musées, les ruines, les grands édifices,
les ateliers, s'iuformaut du prix des denrées et des
objets eo homme qui aime b se rendre compte de
tont dans les plus minutieux détails. Le voyage ne
parait pas avoir apporté an soalagemeut complet b
son état. On aououce qu'il ira eoteudre la messe
demain h l'église nationale de Saint-Julien des
Belges où se font de grands préparatifs pour le
recevoir. Cette église, bien qoe petite, est toujours
visitée avec intérêt.
On écrit de Rome le i4, au Monde S. A. R.
le duc de Brabant est arrivé b Rome et a été reçu
par le Pape. S. Em. le cardinal Antonelli, Mgr le
ministre des armes, Mgr le majordome et Mgr le
maître de chambre de Sa Sainteté, M. l'ambassa
deur, les secrétaires et les attachés de l'ambassade,
M. le comte de Montebello et son état-major sont
allés rendre hommage au prince héréditaire du
trôoe de Belgique.
ACTE OFFICIEL.
Par arrêté royal du se mars, M. A. Petyl, ban
quier, domicilié b Duokerque, est déclaré coocessi-
oooaire da chemin de fer de Foroes b la frontière
de France vers Duukerque, aux danses et conditions
de la couventiou et du cahier des charges du 11
mars 1865.
NOUVELLES DIVERSES.
On écrit de Meulebeke u Le fisc déploie ici
une lapncité sans exemple peut-être dans on pays
civilisé. Une pauvre et hoouête fille des Flandres,
Mélanie Schuers, tient oneécole librede 5o enfants,
la plupart au-dessous de g ans. Sept de ces enfants
apprennent b faire de la dentelle; les 4o enfants
paient pour écolage 5o centimes par mois. Le prix
des dentelles leur est intégralement payé par les
fabricants pour lesquels les 7 enfants travaillent.
Avec cette petite rétribution cette demoiselle en
tretient sou père pauvre, vienx et infirme. Eh
bien ccotrait-ou qa'elie vient d'être sommée par
le fisc de payer pour 1862, la somme de 22 fr.
comme fabricaute de deutelles Oui, celte mon
struosité s'est accomplie contre une personne qui
mériterait des subsides 1 Ou lui a donné vingt-
qoatre heures pour s'eiécoter, et comme elle ne
saurait liouver les 22 fr., elle s'attend d'beore eu
heure b voir vendre ses meubles; elle et soa père
tomberont b la charge du buteau de bienfaisance.
Cette conduite du fisc n'est-elle pas odieuse
après les énormes dépenses que la Chambre et le
gouvernement ordonnées, et dont l'utilité est si
contestable Est-il permis de te montrer aussi pro
digue des deniers poblics péniblement amassés
L'emploi de l'huile de pétrole comme éclai
rage dans les manufactures tend b soulever une
question de droit eotre les coropagoies d'assurances
cootre l'iocendie et lems assurés; il paraît que
certaines d'entre elles émettent la pcéieotioo
d'élever d'un demi pour mille la reeevance b payer
par la pallie de leur clientèle qui ferait usage de
ce Douteau mode d'éclairage, et qoe, d'uo antre
côté, les assurés veulent résister b cette prétention;
c'est un poiut qui a besoin d'être éclairci dans
l'intérêt commun des compagnies et de leur
clientèle.
On nous raconte, dit on journal de cette
ville, b propos de la princesse Alexaodra, aujour
d'hui priocesse de Galles, une anecdote fort amu
sante et dout les journaux anglais seraient heurenx
sans doute de faire leur profit.
L'été dernier, la princesse étant b Bruxelles avec
sa famille alla visiter le Jardiu-Zoologique. Ce
jour même était né dans les écuries de l'établisse
ment nn poney dont S. A. R. voulut être la mar
raine. Elle lui douDa le nom A'Alexandre, et
comme ce nom est on peu trop loog ponr un cheval,
la duchesse de Brabant demaoda qu'oo y ajoutât
celui de Joujou,
Le filleui de la priocesse de Galles se porte b
merveille et l'on a inscrit au-dessns de son box la
date de sa naissance et de l'honnenr qui loi fot fait.
Le jour du mariage de la princesse Alexaodra,
on Anglais se rendit an Jardio-Zoologiqoe, et
après avoir fait appeler le directeur, il lui demanda
s'il était vrai qoAlexandre-Joujou fût le filleul
de la future reine d'Angleterre. La réponse
ayant été affirmative, l'Anglais répondit que dans
ce cas on avait manqué b tontes les convenances eu
ne mettant pas une rosette ou une cocarde b l'inté
ressant quadrupède.
Depuis lors les Anglais qoi habitent Bruxelles
vont en pèlerinage ao JardiD-Zoologique pour
admirer le protégé de la gracieuse époose de l'hé
ritier présomptif du trôoe des Trois-Royaumes.