D. Pourqooi étiez tous sortie ce jour-là? R.
Poor mendier le pain de mes enfants,
D. Depuis qoaod êtes tous mariée sveeKestelyD?
R. Il y a dix ans.
D. Il sortait de prison? R. Je n'en sais rien.
Je ne le connaissais pas.
Kestelyn. Les gens qui sortent de piison peuvent
se marier aussi, pas »rai
M. le président. Oui, mais les femmes qo'ils
épousent, doivent savoir quoi elles s'exposent.
Interrogatoire de H. Vermeersch.
M. le président. Faites venir Vermeersch ici.
(Les gendarmes l'amènent.)
D. A quelle distance demeurez-vous de Saloraé?
R. A cinq minutes de chemin.
D. Vous êtes allé chez Lahousse, pendant la
matinée du crime? R. Non, je suis seulement
allé chez mon père Ange Vermeersch, après la
messe.
D. Combien de temps a duré la messe? -- R.
Trois quarts d'heure.
D. Il y a deox messes
Kestelyn. Trois messes.
D. La femme Salomé est allée h la messe
Vlamerlioghe avant d'être assassinée. Le savez-
vous? -- R. J'en u'eo savais rien. Je suis resté chez
mon père, auprès de mes enfants. Le quart avant
onze heures, Je suis allé chez mon père. Je suis
rentré vers midi.
D. Vous avez demeuré h Brielen, où vous avez
travaillé? R. Oui. Je rentrais chez moi le sa
medi soir et je partais le dimanche après-midi.
D. En rentrant le soir la ferme, avez-vous
parlé du meurtre? -- R. Oui. J'ai raconté ce que
ma mère m'en avait dit.
D. Et par vous-même, n'avez-vous rien appris
dans la matinée? -- R. Rien. J'ai vn courir quel
ques personnes, je ne me suis pasinformé pourquoi.
D. C'est bien étrange. Kestelyn, qui est éloigné
de la ferme, sait tout, «oit tout, et vous, un voisin,
vous ue savez rien. C'est invraisemblable. -- R.
Chez moi je ne puis ni voir ni entendre ce qui se
passe autour de nous.
D. Il en est de même de Barroo qui, cependant,
s'est empressé d'aller porter secours chez Salomé.
R. J'eu aurais fait autant si Barroo m'avait
appelé en passant.
D. Que direz-voos de la déclaration de votre
enfant? -- R. Je n'y conçois rien. Je suis innocent.
Ma fille Emérence n'a jamais rien vu de mal la
maison. Elle a été instiguée par Jean Barroo.
D. Votre conduite est étrange. Votre ignorance
du meurtre est tout aussi étrange. -- R. Je ne
l'ignorais pas. On le prouvera. J'ai dit la fermière
tout ce que j'avais appris de ma mère.
D. Connaissez-vous Lahousse? R. Oui, mais
je ne suis jamais allé chez lui. Il n'est jamais entré
chez moi.
M. l'avocat général. Vous avez été chez vos
parents 'a onze heures? -- R. A onze heures moios
le quart.
D. Vous aviez besoiu de tabac pour le porter
quelqu'un R. Oui.
D. Avez-vous fait la commission? R. Ma
mère s'en est chargé.
D. Le fermier Merlevede vous a demandé si
vous n'aviez pas connaissance du meurtre et vous
avez répondu non. R. Le fermier Merle»ede a
menti.
D. Vous avez parlé du meurtre le dimanche au
soir un autre domestique, et le lendemain matin
vous avez dit a Merlevede que vous ne saviez rien?
R. Je répète que le fermier a menti. J'ai raconté
tout ce que je savais.
M. le président. Retournez h votre place.
Faites venir Lahousse.
Interrogatoire de Lahousse.
Accusé, vous travailliez, au moment do crime,
chez le fermier De Baem R. Oui.
(L'accusé, sor l'interpellation de M. le président,
explique l'itinéraire qu'il suivait, selon lui, poor
se rendre son travail.)
D. Deviez-vous passer devant le cabaret la
Patente -- R. Pas nécessairement.
D. Vous logiez chez le fermier De Baem? -- R.
Oui, !i l'exception du samedi et du mercredi.
D. Quel a été l'emploi de votre temps, pendant
la matinée du 8 décembre 1861 -- R. Je suis allé
h la première messe Vlamertinghe, avec D.
Vermeersch et sa femme. Après la messe, je sois
rentré et j'ai mangé d'abord. J ai travaillé ensuite.
A onze heures, je sois allé chez ma belle mère, j'y
suis resté un iostaut. A onze heures et demie, je
suis allé chez mon fermier. J'ai dloé vers une heure
avec la famille; j'ai pris une tasse de café et fumé
une pipe. A deux heures, je suis rentré chez moi.
Ma belle-mère, vers quatre heures, est venue dire
que deox personnes avaient été assassinées Vla
mertinghe. Le soir, la ferme où je suis rentré
coucher, le maître nous a donné des détails du
crime.
M. le président, sur la prière de M* Soeoens,
demande l'accusé qui il a trouvé la ferme quand
il est venu la première fois. -- R. C'est un nomtné
Josse. Il est ici parmi les témoins.
D. Deox personnes déclarent vous avoir vu
coorir en sortant de chez vous? Us déclarent que
vous avez suivi un chemin autre que celui désigné
par vous. R. Ils se trompent.
D. Avez-vous passé devant la ferme de Knoc-
kaerl? -- R. Non.
D* Avez-vous traversé les champs pour gagner
le chemin pavé? R. Non. Ceux qui prétendent
m'avoir vu courir sont des menteurs.
D. C'est cependant une servante du fermier
Knockaert qui déclare cela. -- R. Elle a menti. Je
n'ai point passé par là; je marchais en fumant, de
mon pas accoutumé.
D. Il est bien étrange que sur trois accusés, tons
trois déclareot être sortis la même heure, vers
onze heures. R. Je déclare être sorti onze heu
res précises.
D. La petite Emérence a déclaré que vons étiez
porteur des effets volés chez Salomé? R. C'est
encore un mensonge. Je n'ai pas été chez Ver
meersch ce jour-là, je n'ai pas vu les enfants.
D. Un trou a été fait dans une haie. Le proprié
taire a vu de l'autre côté des traces de pas d'homme
et d'enfant, se dirigeant vers l'endroit où les effets
ont été trouvés. Cette déclaration confirme celle
d'Emérence.
M° Soenens. Cela ne le regarde pas. Nous
devrious être autorisés répondre de suite.
M. l'avocat général. Cela le concerne très bien.
Combien, Lahousse, gagnez-vous chez De Baeue?
-- R. i3 francs par mois.
D. Vous étiez payé tous les mois. -- R. Non,
tous les i5 jours. Je ue pouvais atteudre un mois
entier après mou salaire.
D. Et vous, Vermeersch, que receviez-vous
chez Merlekeele? -- R. Sept soos par jour.
D. Comment étiez-vous payé? -- R. Exacte
ment tous les samedis.
L'audience, suspendue midi quaraote-ciuq
minutes, est reprise une heure.
Interrogatoire de Lucie Doize.
M. le président. Faites venir Lucie Doize.
D. Vous êtes la femme de D. Vermeersch?
R. Oui.
D. Vous avez été condamnée une première fois
pour vol? -- R. Oui, pour six semaines.
D. Dites nous ce que vous avez fait pendant la
matinée du double crime? -- R. Je suis allée la
messe avec mon mari.
D. N'êtes -vous pas allée prendre Lahousse en
passant? -- R. Non. J'ai été porter mon petit
enfant chez ma mère.
D. Lahousse vous accompagnait-il? R. Je ne
saurais le dire.
D. Quel âge a votre petit enfant -- R. Un au.
D. Qu'avez-vous fait après la messe? -- R. Je
sois allée la boutique et de là j'ai été rechercher
mon eofant.
D. Qui avez-vous trouvé eu rentrant? -- R.
Mon mari et mes enfants.
D. Que faisait votre mari? -- R, Je ne me le
rappelle pas.
H. Vermeersch. Je raccommodais mes souliers.
D. Et vous, Lucie, vous ne pouvez le préciser?
-- R. Non. Deox personnes sont entrées.
D. Quelles persoones. R. Spiquere(le, un
soldat en congé et une personne dont j'entretenais
le linge.
D. Qu'avez-vous fait ensuite? R. A dix
heures et demie, j'ai été chercher du lait chez
Mootperré.
D. Pour aller cet'e métairie, ne deviez vous
pas passer devaut la demeure de Salomé?R. Si.
D. Qn'avez-vous vu là? R. La femme sor la
porte l'eofant courant et jouant, le chien aboyant
fort.
D. Comment était habillée la femme? R. Je
ne saurais le dire.
D Etait-elle nu-tête? R. Je ne me le rap
pelle pas.
D. Emérence, votre fille, a fait une autre
déclaration. Votre réponse est fautive. A dix heu
res et demie la femme Salomé et son neveu étaient
assassinés on bien l'on était en train de les assassiner.
R. C'est bien possible.
D. C'est vrai. Les médecios légistes déclarèrent
qoe le menrtre a été commis entre neuf heures et
demie et onze heures.
M' Soenens (avec une grande vivacité). C'est
une erreur. Le meurtre n'a pas été commis avant
neuf heures et demie. A celle heure-là les victimes
n'avaient pas mangé. Nous devons le constater dès
présent; pendant six ou sept jours nous ne pour
rons parler et M. le président aura répandu des idées
fausses dans l'esprit du jury.
M. le président. Emérence a dit que sa mère
avait fait partie de l'expédition et faisait le guet.
C'est pour remplir cet office que vous êtes sortie
sous prétexte de chercher du lait.
M' Dewulf. Des témoins dirent qoe Lucie Doize
allait tous les dimanches chercher du lait chez les
Montperié. D'ailleurs l'acte d'accusation ne charge
pas Lucie Doize de complicité dans le meurtre de
Salomé.
M. le président. L'acte d'accusation ne dit pas
tout. Votre fille Emérence a dit, Lucie Doize, qne
vous aviez serré dans l'armoire la part d'argent volé
reçue par votre mari.
M' DewulJ. Emérence n'a-t-elle pas dit aussi
que Lucie Doize a lavé les couteaux qui ont servi
au crime? Cependant l'acte d'accosation ne dit pas
que des couteaux ont servi au crime.
M. l'avocat général. Nous verrons cela plus
tard.
M. le président. Répondez, Lucie Doize, la
déclaration de votre enfant? R. Ma fille Emé
rence a cioq ans. On fait dire un enfant ce que
l'on veut.
D. Connaissez-vous un colporteur nommé Soe-
nen? R. Oui.
D. Votre fille a-1-elle dit Soenen que de
l'argent avait été volé chez Salomé. R. Non.
M* Maertens. Emérence, confrontée avec Kes
telyn, l'a-t-elle reconoo?
L'accusé Kestelyn. Elle ne m'a pas reconnu.
Interrogatoire des témoins.
M. le président. Faites entrer le premier témoin
dans cette affaire.
1" témoin, Salomé, 4g ans, fermier Reningr
hest. En rentrant de la grand'messe, j'ai trouvé les
cadavres.
D. A quelle heure votre femme est-elle allée la
messe? R. A la messe de huit heures,
VlamertiDgbe?
D. A quelle distance de chez vous? R. A une
lieoe.
D. Qui accompagn&it votre femme? R. Mon
neveu Théophile.
D. Quand sont-ils rentrés? R. A neuf heures
moins un quart.
D. Qu'avez-vous fait alors? R. Selon mon
habitude, je suis allé mon tour la grand'messe
Reninghelst.
D. Cette habitude était-elle connue R. Oui,
de tout le voisinage.
D. Qu'avez-vous fait après la messe? R. Je
suis allé payer deux mois d'école de l'enfant,
et alors j'ai causé quelque temps avec mon frère,
et puis je suis rentré. Je comptais rencontrer
Théophile eu chemin. J'ai été inquiet de ne pas le
voir. En entrant, j'ai vu Théophile baigné dans son