Audience du 1" avril.
brisure R. Le témoin a dit qu'il n'y avait pas
pris garde.
Le témoin. J'ai dit qu'il n'y avait ni brisnre ni
morceaux de glace.
D. Le temps était il clair? R. Non, couvert.
La femme Kestelyn. Le soleil brillait au point
qu'il a fondu la glace qui entourait le pistolet
lorsque je l'ai caché sous un boisson.
M. Dellour, juré. La femme Kestelyn avait-elle
le pied mouillé après avoir brisé son sabot sur la
glace? R. Mon sabot était fendu, mais non
brisé.
52e témoin, Clémence Uiele, 29 ans, faiseuse
de bonnets h Vlamertingbe.
Peu de jours après le crime, la femme Vande-
voorde viol chez moi et rue dit qu'il était impossible
que Kestelyo eût dîné ce jour-la chez son fermier,
parce qu'elle l'avait vu passer vis-à-vis de chez
elle l'heure du dîner. La femme Vandevoorde me
dit aussi qu'il était impossible que le pistolet eût été
trouvé dans les conditions dites par la femme
Kestelyn. Ko parlant d'eux, elle qualifiait les
accusés d'assassins et elle se déclarait prèle sou
tenir son assertion en justice.
M. r avocat général. La femme Doize nous
a déclaré que, pendant sa course chez Moukerbey,
ses enfants et son mari étaient chez elle? R.
Oui.
D. Que vous a dit ce sujet la mère de D.
Vermeersch? R. Que sod fils était chez elle en
ce moment-là.
53'témoin, Catherine Clarysse, 53 ans, femme
Vandevoorde, journalière Vlamertingbe.
Le vendredi avant le 1" janvier, le petit Keste
lyn est venu demander mon fils s'il voulait
acheter uu pistolet trouvé sur la rue par sa mère.
J'ai refusé.
Le dimanche du crime, le quart après-midi, j'ai
vu Kestelyn, vêtu de son mieux, qui sortait ce chez
lui et remontait la chaussée.
D. Est-ce le chemin qui conduit chez Salomé
-- R. Non, le chemiD opposé.
Kestelyn. Je n'ai jamais nié cela. J'ai dit aussi
que la direction prise doit être changée au carre
four des quatre rootes, si l'on veut se rendre chez
Salomé. C'est par là que je suis allé.
O. Femme Kestelyn, vous avez dit que vous
aviez troové le pistolet sur la rue? R. Jamais, si
mes enfants ont dit cela, c'est une erreur.
D. (Au témoin.) Quel jour votre fille s'est-elle
reudue la mare? R. Le même jour. Elle a dit
qu'elle De pouvait puiser de l'eau, la brisure de la
glace étant trop exiguë.
M. le chef du jury. N'avez-vous pas été priée
par la femme Kestelyn de faire cette déclaration
-- R. Non.
D. N'avez-vous pas chassé les enfants de Keste
lyn en disant qu'ils étaient des enfants de meur
triers? -- R. Noo, j'ai dit qu'ils avaient des
regards d'assassins. Ils jetaient des pierres dans mes
fenêtres.
Clémence Hulerappelée, rapporte que la
femme Vandevoorde lui a dit qu'elle avait chassé
les enfants Kestelyn, en disant Hors d'ici, avec
vos yeux d'assassins.
D. Quel est le caractère du fils de Kestelyn?
R. De tristes enfants, ayant tendance au mensonge.
D. Comment pouvez-vousétablir cette assertion
R. Je les ai vus volant mes carottes et ils l'ont
nié.
54e témoin (Amelie Vandevoorde, malade.)
M' Maertens. Il faut qoe l'on supplée son
absence ou je demanderai la remise de l'affaire.
M. l'avocat général. M. le juge d'instruction
est là.
D. (A. M. Missiaen.) Quelle a été la déposition
d'Amélie Vandevoorde? R. Je m'eD réfère
mon procès-verbal.
Ce procès-verbal porte qu'Amélie Vandevoorde
se rendant au puits où le pistolet a été troové a vu
nn trou dans la glace et qu'elle n'a pu agrandir ce
trou, malgré tous ses efforts.
55« témoin, Pierre Hoyaerls, 61 ans, barbier
et marchand de tabac, Vlamertingbe.
D. Kestelyn s'est rendu chez vous le dimanche du
crime? -- R, il est venu se faire raser avant la
messe de sept heures. Il est revenu vers neuf
«n'emprunter une scie et un villebrequin pour
travailler ooe cage lapins.
Kestelyn. Je suis allé la messe de huit heures
et doq pas celle de sept heures.
M. r avocat général. Vous manifestiez l inten
tion d'aller la messe de sept heures.
D. Qo'avez-vous fait eotre sept et huit heores?
M° Maertens. Cela n'a pas d'importaoce.
M. l'avocat général. Une grande importance
au contraire.
D. (Au témoin.) Avez-vous souvenir que votre
fille Henriette, ayant vu le pistolet que Kestelyn
prétendait avoir été trouvé par sa femme, déclara
le reconnaître? R. Oui, c'est exact. Ma fille
travaillait souvent la couture chez Salomé. Elle
recoouot le pistolet l'iostant même.
56' témoin, Virginie Hoyaert, femme Cop-
poeo, 42 ans, journalière.
Le témoin habite la maison adjacente celle de
Kestelyn. Le dimanche du crime, elle le vit rentrer
chez lui vers neuf heures, l'entendit marteler
jusque vers onze heures. Elle le vit de nouveau
l'apiès midi, vers une heure.
D. Avez-vous vu le petit Henri pendant la
matinée? R. Je n'y ai point pris attention.
D. Et le petit Edouard Kestelyo? R. Il était
la messe.
D. Si Kestelyn était sorti ou rentré par la fenêtre
de derrière, l'auriez-vous vu? R. Ni moi ni
personne, il n'y a point d'autre feuêtre dans le
voisinage par laquelle od puisse voir celle-là.
D. (A l'accusé.) Quand avez-vous rendu les
outils Bogaens? -- R. Un des enfants les a rap
portés le lundi dans la matinée.
D. Connaissez-vous l'emplacement de la cage
lapins chez Kestelyn? -- R. Oui.
D. Avez-vous vu le petit Edouard se reodant
la m»sse et l'avez-vous vu son retoui? R.
Oui, je l'ai vu sortir vers neuf heures et demie et
rentrer midi passé.
D. Quel est le caractère des enfants Kestelyn?
R. Menteurs et mauvais.
D. En quelle circonstance les avez-vous surpris
en flagrant délit de roensoDge? R. Chaque fois
qu'ils étaient surpris en faute.
D. Avez-vous aussi des enfants? R. Oui,
j'eD ai.
D. Ne mentent-ils jamais? R. Si, quand ils
veulent cacher leurs fautes. Tous les enfants sont
les mêmes.
D. Avez-vous connaissance des corrections que
Kestelyn infligeait sou fils pour le punir de ses
mensonges? -- R. Nou, j'ai souvent entendu
Kestelyn battre ses enfants. C'était son droit; je
n'en ai jamais demandé la cause.
Le témoin rentre dans la salle d'attente repren
dre son enfaot la mamelle qui fait un bruit
épouvantable. (Rires daos l'auditoire.) Le témoin
est autorisé se retirer.
57" témoin, Marie- Thérèse Bouillet, 60 ans,
femme Verraeulen, ouvrière.
Le 9 décembre, Henri Kestelyn est venu me dire
que la veille il avait mangé beaucoup de viande.
Un jour ou deux plus tard, la femme Kestelyo est
venue se plaindre avec colère de ce qoe ses voisins
avaient demandé ses enfaots ce qu'ils avaient
mangé le dimanche auparavant.
(La femme Kestelyn oie que ses enfants aient pu
faire une semblable déclaration.)
Le témoin. Si fait, elle a ajouté que ce qu'elle
mangeait dans son ménage u'imporlait pas aux
voisins.
La femme Kestelyn. Jamais je n'ai rien dit de
pareil.
M. l'avocat général. Avez-vous entendu Kes
telyn se servant d'uo marteau? R. Oui.
D. Jusqu'à quelle heure? R. Jusqu'à oDze
heores.
D. Combien de fois avez-vous vu Kestelyn ce
joor-là? R. Deox fois. A dix heures et demie
et une heore peu près.
D. Quelle est la distance de la demenre de
Kestelyu la ferme de Salomé? -- R. A vingt
minutes de chemin.
M. le juré Delcourl. Est-ce qoe l'horloge d®
témoin n'avance pas? -- R. Si, d'un quart d'heure
quelquefois.
L'audience est levée 3 heures.
L'andience est ouverte dix heures dix minutes
Plusieurs témoins entendus sont autorisés se
retirer.
Le 57' témoin, Marie-Thérèse Bouillet, est
rappelé.
D. Quel est le caractère des fils Kestelyn?
R. De vilains menteurs.
D. Expliquez-vous mieux? R. Ils sont mal-
faisants, voleurs et d'effronteurs menteurs.
D. Avez vous connaissance de soupçons qu'E.
douard Kestelyn aurait cherché faire naître dans
l'esprit de son père propos de relations entre sa
mère et un certain charretier? R. Nou.
La femme Kestelyn. Edouard a dit son père
que ce charretier m'avait demandé de passer la
ouit avec lui.
D. (Au témoin.) A quelle heure, dans la matioe'e
du crime, avez vous vu Kestelyn pour la dernière
fois? -- R. Vers dix heures. Il n'avait pas de blouse.
D. Où était-il? -- R. Sur le seuil de sa porte.
D. Que faisiez-vous là, Kestelyn?-- R. Je ne
saurais plus le dire.
D. Votre présence, hors de chez vous, au moment
de votre travail est étrange? -- R. En rien. Ce
n'est étrange que parce que mon innocence est
apparente au grand jour. Comment Vermeersch
et Lahousse habitent dans les bois, ils sont vu par
tout le monde, et moi qui ne puis sortir sans tra
verser les champs ouvers tous les regards, per
sonne ne m'a vu On me poursuit avec acharne
ment parce que je suis un repris de justice et que
l'on ne trouve pas de coupables; s'ensuit il parce
que j'ai volé, que je doive être nécessairement un
assassin
D. (Au témoin.) Qu'avez-vous dit quand les
enfants se sont vantés d'avoir mangé de la viande?
-- R. Que s'ils avaient mangé de l'ordure, ils ne
le diraient pas.
58° témoin, Pierre Vermeulen, ouvrier, 3î
ans, Vlamertingbe.
Je sois un proche voisin de Kestelyo. Le diman
che 8 décembre, il m'a emprunté uu marteau. Je
l'ai entendu travailler jusqu'à 11 heures environ;
je ne l'ai plus revu avant 1 heure. Il est vrai de
dire que pendant la matinée je suis sorti de chez
moi pour me rendre dans une maison de voisinagr.
D. A vez-vous vu le petit Henri pendant le
travail? -- R. Non.
D. Kestelyn pourrait il sortir par sa fenêtre de
der rière sans être vu des voisins? -- Aisément.
Kestelyn. Voulez-vous lui deroauder, s'il vous
plaît, M. je président, quelle messe j'ai été? --
R. A huit heures. Je l'ai vu entrer l'église pen
dant la messe.
Kestelyn. De 7 heures 8 heures, j'ai été payer
mon loyer, chez M. Caseele, mon propriétaire.
M. le piésident M. Delcour, juré). Vousavez
compris, jusqu'à présent, monsieur, toutes les dé
positions des témoins, ainsi que les réponses des
accusés et leurs interrogatoires? -- R. Oui, M-
président.
D. Si Kestelyn était sorti par sa fenêtre de
derrière, l'aurait-on entendu sauter? -- R. Noo,
certainement; quand bien même on l'eût entendu,
on n aurait pas fait attention au bruit.
D. Voit-on de la maison de Bosschaert la feoetr®
de derrière de Kestelyo? -- R. De l'intérieur, noo.
De la fenetre, de la porte de Bosschaert, on
tout le derrière de la maison de Kestelyo. CepeD-
dant, une haie est entre les deox demeures.
D. Cette haie est-elle feuillée en hiver?
Non, c est une haie d'épines.
D. Habitez-vous depuis longtemps le voisinas®
de Kestelyu? -- R, Je suis né dans ma denieur®
actuelle.
D. N avez-vous jamais en de querelle avec Kes*
telyn? R. Jamais.
59° témoin, Sidonie Kiele, 35 ans, couturière
en robes, Vlamertinghe.
Le témoin raconte que la femme Vandevoord®