Audience du 3 avril. profession Renioghelst. J'étais seul dans la ferme de mon père, située au-delà de la ferme de Salomé. Deux mendiants se sont présentés et m'oDt demandé du pain. Je leur ai donné chacun une tartine. 88e témoin, Marie Six, 5o ans, femme Cafetier, fermier Reninghelst. Le g décembre, ers 10 112 heures, deux mendiaots se soot présentés cher moi, tenant de la direction de la ferme de Salomé, l'un pieds nus, l'autre en sabots. Le plus grand portait nn petit paquet contenant, ce que je supposai, deux ou trois tranches de pain. Ils m'ont demandé l'aumône, je l'ai refusée. Ils soot partis. 89e témoin, Sophie Vermeulen, 65 ans, veuve Verborg, cultivatrice, Poperingbe. Vers deux heures, un peu avaot, deux mendi ants, l'un pieds nus, l'autre chaussé de sabots, sont tenus chez moi et m'out demandé du café, contre payement. Ils avaient du pain dans un mouchoir, en ont mangé et m'oot remis le reste en payement. L'un a raccommodé son pautalou, l'autre sa veste. Ils soot partis vers quatre heures. D. De quoi parlaient-ils entre eux? R. De leur voyage. Ils venaient d'un endroit dont je n'ai jamais entendu parler et dont j'ai oublié le nom. M. le président. Noos avons fini d'entendre les témoins dans l'affaire de Reninghelst. Je dois commencer l'iaterrognloiredes accusés dans l'affaire de Stadeu. Pour ne pas le scinder, l'audience sera remise demain. Douze témoins entendus en dernier lieu, sont autorisés a se retirer. L'audience est levée 1 heure 15 minutes. L'audience est ouverte 10 b. 15 m. M. le président. Hier, la fin de l'audience, MM. les jurés, j'ai oublié de vous dire ce qui est arrivé des deux mendiants. L'un était de Clercken l'autre de Merckem. Ils ont déclaré ne pas être entrés chez Salomé et avoir vu sor le seuil de la porte nn homme qu'ils n'ont pu reconnaître. Arrêtés d'abord, ils ont été bientôt relâchés, leur innocence étant reconnue. Faites retirer Keslelyn et qu'un gendarme veille sur lui. Faites retirer maintenant Desot et qu'on le sépare de Kestelyn. La femme Degryze doit se retirer également. Les trois accusés sont éloignés et placés chacun séparément sous la garde d'un gendarme. Lepouttre, enfin, est conduit dans la salle du jury. Evariste Vanderzype est amené dans le prétoire. M° Maertens. Ne jugeriez-vous pas utile, M, le président, de faire retirer les témoins déjà entendus et qui doivent faire des dépositions dans la seconde affaiie? Les témoins Coubé, Koene, Brixis et M. le juge d'instruction s'éloignent momentanément. M. le président constate que cet ordre est donné sur la demande de la défense. Interrogatoire d'Evariste Vanderzype D. Evariste, vous avez treize aos? R. Oui. D. Vous demeurez chez votre mère Stadeo? R. Oui. D. Votre père est ramoneur? R. Oui. D. Habite-il chez vous?R. Oui. D. Desot remplaçait votre père? R. Il était plus souvent maître chez nous que mon père, seuvent absent. D. Votre père était absent le 6 mars R. Oui, depuis plusieurs semaines. D. Vous couchiez avec Desot? R. Oui. D. Votre mère couchait seule R. Oui. D. Avez-vous vu souvent Kestelyn chez vous? R. Non. D. Vous l'avez dit jusqu'à présent? R. Oui, mais ce n'était pas vrai. D. Prenez garde, le mensonge vous nuira. Pour quoi avez-vous dit précédemment que deux ou trois jours avant le crime Kestelyu était chez vous, qu'il y était aussi trois semaines auparavant? R. Je ne le connais pas. D. Comment alors avez-vous parlé le premier de Kestelyo? R. C'était sur la demande du gardien Goubé. D. Mais pour répondre ainsi vous deviez savoir ce qu'était Kestelyn? R. Non. M. l'avocat général. Expliquez cela? -- R. J'avais parlé Goubé du meurtre de Staden. J avais avoué être allé Staden avec Desot, Lepouttre et un inconnu. Il me demanda si cet inconnu u était pas Kestelyn, dé Vlaroertinghe; j'ai répondu oui. D. Pourquoi le désigniez-vous? Vous auriez aussi bien pu répondre non. Vous dites Goubé ce que vous aviez déjà répondu au juge d'instruction, auquel vous avez désigné Kestelyo, sous le nom de Charles, soas le nom de Kestelyn? -- R. Cela n'est pas. M Maertens. Il n'a parlé qu'à des reprises différentes. M. le président. Ecoutez-moi. Vous dites que Goubé voos a demandé si Kestelyn n'était pas un des meurtriers? -- R. Oui. D. Eh bien! c'est impossible. Avant votre dire, il n'était pas qnesiion de Kestelyn, qui demeure quatre lieues de là. D. Dites-oous maintenant ce qui est arrivé pendaut la nuit du 5 au 6 mars? -- R. J'ai dit que j'avais été chez Assez, avec Desot, Lepoutre et un quatrième. Tout cela n'est pas vrai. D. Desot vous a fait lever au milieu de la nuit? R. J'ai dit cela, ce n'est pas vrai. D. Bon, mais qu'avez- vous déclaré ce sujet? R. Que Desot m'a fait lever, m'a fait venir avec lui, a fait un trou dans le toit, m'a fait passer par le trou et m'a aidé allumer une chandelle qui m'avait été donoée, puis ouvrir la porte de derrière aux autres. Tout cela je l'ai dit, ce n'est pas vrai. D. Vous avez dit plus? R. Que Kestelyn a été sons l'escalier prendre un lourd marteau long manche, qu'il s'est rendu dans la chambre de la servante où, après avoir soufflé la chandelle, il a happé la servante, lui a demandé où était la lampe et. l'argent. D. Voos avez dit qu'il a ensuite replacé dans son lit la servante qui demandait grâce? R. Si je l'ait dit, ce n'est pas vrai. D. Vous avez dit plus? R. J'ai dit que de la cuisine j'ai entendu un coup sourd et un râle, que j'ai été voir, que sans entrer, j'ai vu Assez étendu, la tête contre le lit, urort ou le paraissant, les armoires ouvertes, des papiers éparpillés sur le plancher. Qu'avez-vons dit propos de votre mère? R. Qu'elle faisait le guet, qu'elle est entrée dans la chambre, disaut que la servante s'était sauvée et que Desot s'est écrié: Sauvons nous aussi, mais qu'avant de partir, il a voulu enlever une assiette de viande, ce que Kestelyn a défendu en disant! Cela pourrait nous trahir. D. Mais tout cela n'est pas vrai? R. Non, rien du tout. D. Très-bien. Qu'avez-vous dit ensuite? -- R. Que les trois hommes se sont sauvés par une porte, ma mère et moi par l'autre, que ma mère m'a dit de me retourner pour voir si les hommes nous suivaient, que j'ai obéi et qu'alors ma casquette s'est envolée. t.- D. Et ce n'était pas vrai? -- R. Non. D. Voos n'avez pas perdu votre casquette? -- R. Non, jamais. D. Pourquoi alors avez-vous fait tous ces men songes? (Silence de l'accusé.) C'est parce que vous avez été surpris par la découverte de votre cas quette et que, dans ce moment-là, écrasé par l'évidence, vous n'avez pu nier. Vos mensonges d'aujourd'hui ne peuvent vous faire aucun bien. Pourquoi ne vous êtes vous pas rétracé devant moi quand je vous ai ioterrogé eu prison* (Nouveaux silence.) M. le président donne lecture l'accusé des procès-verbaux constatant tous ses précédents aveux. A chaque phrase l'acousé répond J'ai déclaré cela, mais ce n'est pas vrai. D. Vous avez dit qu'en rentrant vous vous étiez couché et que votre mère s'est couchée aussi, mais qu'elle s'est bientôt relevée et que vous ne saviez pas quand Desot est rentré? R. J'ai dit cela, ce n'est pas vrai. D. Mais pourqooi avez-vous donné tous ies détails explicatifs du crime, détails vrais et que vous ne pouviez inventer? R. J'ai dit cela ainsi. D. Allons, dites-nous une bonne fois que vous cherchez nous tromper. Qui vous a iosligué? R. Personne. D. Pourquoi, je vons l'ai dit déjà, ne vous êtes vous pas rétracé quand quand je vous ai interrogé une première fois? R. Je ne voulais pas varier alors. D. Vous êtes assez intelligent pour comprendre que vous aggravez votre position et que vous ne pouvez plus compter sor notre indulgence en persistant dans vos mensonges. Nous pourrions diminuer votre peine si vous le méritiez par ]a franchise de vos aveux. Par vos mensonges, au contraire, vous vous perdrez sans retour. Persistez, vous nier? -- R. Oui, parce qu'aujourd'hui je dis vrai. M. le président continue donner lecture des procès-verbaux d'interrogatoire de l'accusé. poursuit D. Avez-vous couche avec votre mère ou avec Desot? -- R. Avec Desot. D. Votre mère déclare que vous avec couché avec elle, mais, je vous demande encore, comment avez vous pu parler de Kestelyn que l'on ne vous désignait pas et que vous préleodez ne pas con naître? -- R. J'ai entendu Desot parler d'un homme avec lequel il travaillait. On m'a demandé si c'était Kestelyu. J'ai dit oui, et ce n'était pas vrai. D. Je répète encore que vous avez prononcé le premier son nom et qu'après l'avoir prononcé, vous l'aviez désigné comme ayant pratiqué la brèche dans la toiture, fait que vous attribuiez d'abord 'a Desot. (Silence de l'accusé.) La lecture des procès-verbaux dure plus de vingt urinu'es. D. Comment serait-il possible que vous ayez inventé tous les détails que vous nous avez donnés. Personne n'admettra cela. Les témoins vous décla reront que tout ce que vous avez dit de l'intérieur de la tnaisou d'Assez est la vérité? -- R. Les témoins peuvent dire tout ce qu'ils veulent. D. Vous avez appris ce système en entendant les dénégations des accusés daus la première affaire. Mais vous serez déçu. Comment auriez-vous connu qu'Assez a été assassiné avec cet horrible martean deux mains. Huissier, montrez l'accusé cet horrible maillet. L'huissier présente le maillet tout empreint de sang et dont la vue provoque un long frémissement daus l'auditoire. Evariste. Si j'ai parlé du maillet b deux mains et de la chandelle, c'est parce que j'ai été voir. D. Et comment autiez-vous su que la servante s'était enfuie? R. On m'a raconté cela. D. On ne vous a rien raconté. Encore une fois, dites vrai,cela vousfera du bien. (Silence, agitation. L'accusé est pris d'un mouvement nerveux; il est visiblement ému. Il fléchit.) D. Tout espoir n'est pas perdu pour vous si votts écoutez un bon mouvement. On pourra encore voas ramener au bien. Nouveau silence. L'accusé se remettant subitement.) R. Q„e dirai je? D. La vérité, entant. Allons, parlez, soyez vrai. N'ayez peur de personne, ni votre mère ni Kestelyo ne sont là. R. Je n'ai peur de personne. D. Desot vous a fait la leçon?R. Il m'a dit: Pourquoi avez-vous menti, en nous accusant? D. Alors Desot a menti aussi, car ses aveux égalaient les vôtres. Avez-vous peur de la femme Kestelyn?R. Je n'ai peur de personne. D. Où a vez-vons vu le marteau? R. Je Dt 1 ai pas vu, mais j'ai entendu dire où il était. D. Quand êtes-vous allé voir chez Assez? -- R* Le matin, j'ai tout vu par la fenêtre. D. Comment saviez vous qu'il était ordinaire ment place' sous l'escalier? R. Je le savais parce que j ai travaillé chez Assez, avec ma mère. D. Ainsi vous persistez. Vous vous en repentirez trop tard. M. te président donue ensuite lecture do procès-verbal daus lequel Evariste Vanderzyp6 déclare avoir vu Kestelyo dans la maison desa mère avaot le meurtre. D. Vous avez déclaré cela? R. Oui, je l'ai dit. D. Ce u est pas vrai? - R. D'uue voix afiaihlie,J Non.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1863 | | pagina 2