D'TPRES, 46mr Année. Mercredi 22 Avril 1803. Ro 4,753. LE FBOPÂGATEUB FOI CATHOLIQL E. -- CONSTITUTION BELGE. JUGEMENT. Voici le verdict rendu par le tribunal de Bruges dans l'affaire de la bande rouge Samedi dernier le jury est entré en dé libération onze heures du soir. Le juge ment a été rendu deux heures. Kestelyn, Vermeersch, Lahousse, Desot, Lepoutre et la femme Vanderzype sont condamnés mort. L'exécution aura lieu Ypres. Lucie Doize et Virginie Eeckhout sont condamnées 5 ans de prison, Vande- voorde 10 ans, pkis l'exposition. Evarisie, considéré, grâce son âge, comme ayant agi sans discernement, a été acquitté. Il sera détenu jusqu'à vingt ans dans une maison de correction. Kestelyn a montré une grande forfante rie. Les autres accusés étaient abattus. Evarisie et Desot, après l'arrêt, ont rétracté leurs aveux. CC7?. :9i.so:ssQ DE LA FLANDRE-OCCIDENTALE. AFFAIRE DE LA BANDE ROUGE. Suite de l'audience du 3 Avril. D. N'avez-vous pas dit qu'Evarifte avait allumé un boui de chandelle? R. Je ne sais si j'ai dit que c'était Kestelyn ou Evariste. D. Qu'avez vous dit ensuite? R. Qu'Évariste a ouvert la porte de derrière et que je suis resté dans la cuisine. D. N'avez vous pas dit que Kestelyn est resté dans la chambre de la servante? R. J'ai peot- être dit cela. D. N'avez-vous pas dit que vous aviez un bâton? R. Je crois l'avoir dit. D. N'avez-vous pas dit que Kestelyo, en enten dant que la fille s'était levée, a soufflé la chandelle? R. C'est possible. D. Kestelyn n'a-t-il pas maltraité la servante? R. Oui. D. N'a t-elle pas demandé grâce? R. Oui. D. Reconnaissez vous ce marteau? R. (Mo ment d'hésitation.) Oui. (Sensation:) D. Est-ce celui avec lequel Kestelyn a frappé? R. Kestelyn l'avait en main, mais je ne sais s'il s'eo est servi. Quanta moi,j'étais dans la buanderie, je ne pouvais voir. D. Où a-t-il pris ce marteau?R. Sous l'esca lier, où il était déposé d'habitude. D. N'avez-vous pas entendu frapper? R. Noo, j'ai seulement entendu crier. D. Qu'avez-vous dit b propos delà viande salée qui se trouvait chez Assez? R. Kestelyn a défendu de l'emporter, parce qu'ou pouvait la décoovrir dans une visite domiciliaire. D. Vous vous êtes enfuis après que la femme Degryze vous eut prévenus que la servaote n'était plus la? R. Oui. D. Kestelyn a emporté une bourse? R. Oui, un sac contenant de l'argent. D. Vous deviez partager cet argent? R. Ooi, pendant la semaine de la fête d'Ypres. D. Le partage a-t-il eu lieu l'époque fixée? R. Non nous étions en prison. D. N'avez-vous pas dit que vous aviez emporté de l'argent? R. Oui, 25 ceultmes, tombés hors de l'armoire. D. Et que c'était là toute votre part du butin? R. Oui. D. Savez-vous qne la casquette d'Évariste a été trouvée sur les lieux? -- R. Oui, très-bien. D. (A un huissier.) Montrez la casquette b l'ac cusé. -- La reconnaissez-vous? -- R. Je u'ai jamais vu cette casquette. D. Et vous, Evarisie? R. Je ne la connais pas. D. Ce n'est pas la casquette que vous avez perdue? R. Je n'ai rien perdu. D. Vous perdez la raison en ce moment-ci. M. l'avocat général. Vous avez désigoé Le poutre comme étant votre complice daos le crime? R. Je ne connais pas cet homme. D. Vous avez déclaré que vous accusiez Lepoutre de peur de Kestelyn qui menaçait de mort qui conque des complices le déuoucerait ou parlerait du crime? R. J'ai dit cela. M° Biebuyck. Il ne donne qu'un des motifs qui lui ont fait accuser Lepoutre. M. Cavocat général. Il ne faut pas interrompre l'interrogatoire tout ce qu'il a déclaré est couioi me b l'instruction. M' Moelaert. Je ne comprends pas l'accusé qui n'est pas clair daos ses réponses. Je ne sais s'il répond afFu mativement s'il fait des aveux ou s'il répète seulement ce qu'il a dit au juge d'instruc- tioo. M. l'avocat généralNon, Non, il ne répè e pas, il affirme bel et bien. C'est affirmativement qu'il a déclaré b M. le président reconnaître le maillet; c'est affirmativement qu'il du être rentré avant la femme Vanderzype, c'est affirmativement encore qu'il déclare avoir pris 25 centimes chez Assez et n'a voir reçu aucune autre part du butin. M. le président donne lecture des procès-verbaux contenant les aveux de l'accusé devant M. le juge d'instruction. D. Desot, c'est bien ainsi que vous avez fait vos déclarations. R. Oui. D. Cela est-il arrivé réellement ainsi? R. Oui, c'est ainsi. D. Lepoutre était avec vous? R. li n'y était pas. M° Maertens. Enfin, l'accusé avoue-t-il ou nie t il? M. le président. Il avoue, et je vais lui poser nettement la question. Les choses se sont-elles passées comme vous dites? R. Exactement comme je l'ai déclaré un juge d'instruction. M. l'avocatgénéral. Évariste,qu'en dites-vous? Desot qui a nié d'abord, avoue maintenant. Que ferez-vous devant cette déclaration? R. Eh 1 monsieur, que ferais-je bien. D. Vous devez le savoir. Persistez-vous b nier? R. Oui. D. Ainsi tout ce que vous avez déclaré au juge d'iostructioo est faux? R. Tout est faux. D. Vous l'entendez, Desot, Évariste persiste b nier. L'accusé Desot. Je n'y comprends rien. C'est lui qui tout révélé. Je ne savais pas qu'il connût Kestelyn. M. Dellourjuré. Évariste a-t-il vu Kestelyn après l'assassinat, M. le président. Il n'en a pas eu le temps. Son arrestation a été presque immédiate. Le défenseur de Kestelyn. Il faudrait que Desot duquel jour Kestelyn est venu chez la femme Vanderzype? R. Je crois que la première visite a eu lieu an dimanche soir. D. Lepoutre était-il Ib? -- R. Lepoutre n'était pas la. M. le chef du jury. Puisqu'il avoue, il devrait dire s'il a porté lui même quelques coups au mal heureux Assez? Desot. Je n'a; pas frappé. Évariste l'a déclare lui-même. Je n'ai point quitté la buanderie. D. Cette pièce, cette buanderie, fait-elle partie du corps de logis? R. Oui. D. A quelle heure Kestelyn est-il venu chez la femme Vandeizype le soir du crime? R. Vers huit ou neuf heures. D. Quand êtes-vous sortis pour accomplir ce crime? -- R. Vers minuit. Un juré. Qui vous a dit que Kestelyn et Ver meersch on accompli le crime de Reninghelst? R. Charles, le gardien de la prison, me l'a dit. D. Vous aviez travaillé chez Assez avant le crime? -- R. Oui et Évariste aussi. Il connaissait la maison. D. Qui a hissé Évariste sur le toit? R. J'ai aidé b le hisser mais je ne saurais dire qui a fait le trou daos le toit. D. Comment vos complices sont-ils entrés dans la ferme, Évariste? R. (Evariste avec des gestes de colère.) Il le sait mieux que moi, puisqu'il avoue ce que moi j'ignore. Ah si je voulais.... D. Si vous vouliez parler, n'est-ce pas? Eh bien, c'est ce qu'il faut faire. Pourquoi reculer après avoir révélé? L'accusé Desot répète ce qu'il a dit au juge d'instruction. L'accusé Evariste. Oh il sait tout mieux que moi, ilcounaît la maison mieux que moi. Il pourrait avoir b se repentit d'accuser les autres. M. le président. Noo, il a compris qu'il ne pouvait persister b mentir. Il a fait beaucoup mieux que vous; il veut avoir le mérite des aveux, et ce mérite lui est acquis. Desot. Vanderzype a parlé dès son second interrogatoire; c'est le gardien qui me l'a déclaré. Evariste, depuis ses aveux, me disait le major de la prison, est délicatement nourri il a du pain blanc et du lait le matin, du bouillon b midi, de la viande rôtie, des pommes de terre et de la bière le soir. Il ajoutait même que, depuis son changement de régime, Evariste était tellement engraissé et grandi qu'on ne l'aurait plus reconnu. C'est alors que je me suis décédé b faire moi-même des aveux. Je voulais m'eograisser aussi. J'ai demandé b voir le procureur du roi. Il n'était pas Ib, je dus m'adresser au juge d'instruction. C'est pourquoi je n'ai pas tout dit dans ma première déclaration et que j'ai réservé une partie de mes aveux pour le procureur da roi. Quant b ceci dit l'accusé en prenant en main la casquette d'Evariste je ne sais pas ce que c'est. Je ne connais pas cela. L'accnsé est reconduit b sa place. M. le président. Eh bien, Evariste, persistez- vous daos vos absurdes dénégations? R. Non, M. le président. D. Vous avouez donc que ce qne vous avez déclaré b M. le juge d'instruction est la vérité? R. Oui, M. le président, c'est la vérité. D. Vous avouez que ce que vous avez écrit b votre mère est la vérité? R. Oui, c'est bien la vérité. Le chef du jury. Lepoutre était-il b Staden? Évariste Vanderzype. Il y avait an troisième homme; je ne le connais pas. Desot. Pourquoi a-t-il désigné Lepoutre?

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Le Propagateur (1818-1871) | 1863 | | pagina 1