Qu'a fait le roi Guillaume? Il a »oulu restiloer
les bourses k leurs titulaires. Le gouvernement
provisoire a voulu que les libéralités fussent
affectées k l'enseignement libre aussi bien qu'k
l'enseignement officiel. Quand les fondateuis ont
désiré un enseignement religieux, c'est un devoir
de loyauté de respecter la destination de leurs
libéralités.
Quaud le fondateur a voulu envoyer les institués
dans on collège où l'on forme des martyrs, vous ne
pouvez les envoyer, je ne dis pas dans une univer
sité rationaliste ou dans une université de l'État,
mais daus une université comme il eo existera
peut être un jour, où l'oo formera des persé
cuteurs.
I.'esprit de l'Eglise n'est pas mort; regardez en
bas, vous verrez des borutues qui vont k la messe,
qui vont a confesse; regardez en haut, voyez qui
siège k l'Académie.
M. Crombbz. Et la congrégation de l'index?
M. Schollaert. Dans la ville où siège la
congrégation de l'iudex, on a convoqué il y a
quelque temps deux cents vieillards qui se sont
réunis, et le monde entier a tressailli.
Fondez comme nous, et je vous applaudirai.
Mais vous ne fondez pas, et le projet de loi aura
pour résultat de tarir la source des libéralités.
C'est aux anciens fondateurs que i'oo doit toutes
les lumières qui ont été répandues sur le peuple
depuis quatre siècles; c'est k eux que moi, homme
du peuple, je dois la position que j'occupe dans la
Société; c'est k eux que la bourgeoisie belge doit
tout ce qu'elle a conquis. Ne nous dites donc pas
que ces fondateurs élaieut daos l'erreur, qu'ils se
sont trompés.
Je volerai contre la loi parce qu'elle est injuste
pour le passé et stérile pour l'avenir.
Le système des injures, des outrages et des per
sonnalités les plus bru'ales a été inauguré, le 6, k
la Chambre des représentants, aux applaudissements
de la majorité par M. Bara, rapporteur de la section
centrale chargée d'examiner le projet de loi spoliaut
l'Uuiveisiié de Louvaiu de ses bourses d'éiudes.
C'est contre l'honorable M. Schollaert que M. Bara
s'est déchaîné comme uo forcené. Ce n'est que
très-accessoiiement qu'il s'est occupé du projet de
loi. Son discours o'a été d'un bout k l'autre qu'une
véritable diatribe dirigée contre les chanoines de
Tournay, coutre le clergé en général, coutre la
religion, coutre M. Schollaert et contre la liberté
des fondateurs; tout cela sous prétexte de progrès
de diffusion des lumières. M. Bara a parlé de tout
de l'inquisition, des bûchers, du bonheur que
ressentiraient les libéraux a si le Pape tombait et
du plaisir qu'ils auraient, en ce cas, k lui offrir
leurs aminés [tic). En un motM. Bara a fait
uo discours d'enragé. M. le comte de Theux, qui
a parlé après lui, a protesté contre l'introduction
daos le Parlement belge d'un semblable système de
discussion. Jamaisa-t-il dit, je n'ai vu agir de
la sorte ni au Congrès ni daus les législatuies qui
l'oot suivi. Si c'est Ik, a ajouté l'honorable
membre, un discours de progrès, je vous prédis
a que le progrès nous mènera loin et qu'il piovo-
quera l'anéantissement progressif de nos libertés
et du régime parlementaire. M. de Theux avait
le droit de parler aiusi, car il s'est toujours montré
calme et digne daus toutes les situations où il s'est
trouvé. Soosce rapport, il niériie d'être cité comme
un modèle k suivre. Aissi, les paroles graves
tombées de ses lèvres pour protester contre le
discours injurieux de M. Bara ont-elles dû faire
réfléchir ceux des membres de la majoiiié qui
n'ont pas rougi d'applaudir aux paroles outia-
geantes de M. Bara contre nu représentant de
la Nation.
Après le discours de M. le comte de Theux, la
majorité voulait pronooeer la clôture de la dis -
cossioo générale; mais, grâce k une proposition de
M. B. Dumonier, la suite du débat a été remise au
lendemain.
nominations ecclésiastiques.
M. C. Copin est nommé chapelain dn S'-Saog,
k Bruges.
M. De Baecker, coadjuteur k Ettelgbem, est
nommé vicaire k Marialoop.
M. DelanoeyeestnommécoadjuteurkEttelghem,
nouvelles diverses.
On écrit d'Ostende Le gouvernement
vient de mettre k la disposition de la Société de
pisciculture belge le steamer de l'Etat le Remor
queur Ostende. Cette Société se propose d'explo
rer les côies belges k l'effet de rechercher les
endroits convenables et propices k la piscicultore et
k l'ostréoculture.
La première exploration aora lieu jeudi pro
chain. Parmi les peisotines qui s'einbarqneroot se
trouvent MM. Scbiainiu et Jules d'Udekem, mem
bres de la Société de pisciculture, ainsi que M.
Stessels, officier de marine beige.
Pendant le mois d'avril 1863, 4,091 lettres
sont tombées au rebut par suite de vices d'adresse.
De ce oomb'e 2,860 oui pu être réexpédiées aux
destinataires ou restituées aui auteurs k la suite de
leur ouverture; 1,251 sont restées eo souffrance k
l'admiuisiratiou. [Moniteur.)
Les adhésions au rachat du péage de l'Escaut
se succèdent. Ou uuus assure que le guu«eirieujeul
vieut de tecevoir celles du baïut-Siége, du Portu
gal et de la Tuiquie. {Moniteur.)
Pendaut le mois d'avril on a exporté par
Bredaeu Belgique et eu France, 907 bètes k coroes,
ce qui fait un total de 3,4o6 depuis le premier
janvier, Pendaut le même mots il y a eucore passé
aBeda 283 veaux, desuués eu graude partie pour
la Piusse.
Un de nos abonnés de Spa, dit une feuille de
Liège, nous lait connaître le trait suivant d'un
cbien de chasse, qui déuute un instinct, une fidé
lité et une vigueur rares
Depuis une dizaine de jours j'ai reçu d'Ailoo,
par la malle-esialeiie, uu fuit bel épagueu! de la
lace du pays, extrêmement obéissant et bieo dressé.
Luudt le chieu liuuva moyen de se sauver.
Parti vers quatie heures, il aniva le leudemaiu
mardi, k 10 heures, exiéuué de fatigue, k la maison
de sou aocieu inaiire, ayant ainsi paicouiu en dix
heures, la nuit, et Dieu sait par quel cherniu, les
vingt cinq lieues qui nous sépareul d'Arlou.
Le nommé Wiliuode, marié, âgé de 48 ans,
demeurant Pied-du-Thter de la Chartreuse, était
reuiré k sou domicile dimanche daus la soirée, pus
de boissou k un tel point, dit uu journal de Liege,
qu'on dût le potier daus sa chambre et le cuucber.
Y trouva t il le sommeil réparateur dont il avait si
graud besoin? C'est ce qu'ou igoote. Lundi malin,
les gens de la maison allant dans la cour, y trou
vèrent le malheureux Wilinotte plongé dans un
tonneau, la têie eu bas. Ou l'eu 1 étira, mais il était
asphyxié, et uu médecin arrivé sur les lieux constata
que la mort remontait k plusieurs heures.
Ou écrit d'Oosterbout, 2 mai Pendant le
mois d'avril ou a transporté par cette coiumuoe en
Belgique, 566 tètes de bêtes k cornes, ce qui fait
uu total de 2,428 depuis le 1" janvier de celte
auuée. Il y avait peu de vaches laitièies de 1"
qualité, qui se veodeut k de bous prix, k savoir de
fl. 190 a fl. 24o. Oij paye la 2m° qualité de fl. i3o
k fl. 1 60. Les bèies grasses valent de 54 k 58 ceuts
par kilogramme, les veaux gras de 5o k 54 ceuts,
et les poics de 33 k 38 ceuts. Eu outre, 00 a im
porté eu Frauce 189 chevaux.
Le valet de chambre d'un de nos élégants
écrivit deruièiemeot k son maître, qui se trouvait
au ibéâii e, qu'une personne était venue le demander
et l'atteudait avec impatience. L'hounête et uaïf
garçon terminait sa lettre par ce post scriptum
Je vous prie de tu'excuser, mousieur le baiou, si
je vous écris eu manches de chemise, malgré tout
le respect que je vous dois, mais le désir de vous
avertir aussitôt m'a fait oublier les règles de la
civilité.
Unecoïacidence remarquable s'est reproduite,
cette année, pour la première fois depuis le com-
meuceiueut du siècle que uous parcourons, le jour
du vendredi saint.
Pendant que l'Eglise célébrait avec tristesse la
commémoration de la mort du Christ, au moment
où se terminent les méditations, k trois heures de
l'après-midi ou la neuvième heure du jour, il y
avait réellement mille huit cent soixante-trois
années, heure pour heure, que Jésus accomplissait
son suprême sacrifice eu expirant sur le mont
Golgotba, puisque cette année ci, le vendredi saint 4
s'est tiouvé le 3 avril, date précise do crucifiement
Cette coïucideoce ne s'était pas reproduit
depuis 1795.
Voici une légende touchante qui vient d'être
révélée parles recherches de la Suciétè historiqUe
de Long Island sur la race aborigèue qui peuplait
autrefois celte contrée.
Les souvenirs laissés par la tribu Montauk sont
nombreux. On rencontre k chaque pas des tombes
et des débris qui rappellent une industrie relative,
ment avancée, et il reste encore des familles qgj
traînent une triste et misérable exisleoce, poar
attester la déchéance d'une race jadis fière et
puissante. Il y a quelques années k peine, dans la
forêt qui s'étend de Sag Harbor k Eastharuptoo
011 «oyait encore on singulier souvenir de l'un des
grands chefs de la tribu des Mootauks. Ce chef était
mort k Shelter Island on l'apporta k Montauk pour
l'enterrer, et pendant le voyage, ceux qui le por
tèrent s'ariêièrent dans un bois de pins, où, durant
une halte, ses pieds forent on instant appuyés sur
le sol. Lorsque la procession funèbre reprit sa
marche, des maius pieuses creusèrent la place où
avaient reposé les pieds de leur chef vénéré, et eo
emportèrent la terre, qui fut déposée avec lui dans
la tombe. Le trou ainsi creusé était k peine visible,
k peine une surface d'un pied carré, d'une profon
deur égale; pourtant pendant plusieurs siècles il est
resté intact, et jamais un indieo Montauk n'a passé
près de Ik sans le nettoyer, sans en retirer les
feuilles sèches ou les antres débris qui auraient pu
le combler. Peodant deux cents ans cette marque
presque imperceptible a été connue sous le noui de
Trou du Sachem, et, une chose remarquable, c'est
que les blancs qui habitent aux environs, aussi bieu
que les Peaux Bouges, ont toujours respecté celte
tradition. Malheureusementil y a une dizaine
d'aouées, cette partie de la fo"êt a été défrichée et
les pauvres Indiens ont vu disparaître ce simple
monument de leur piété oationale.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Paris 8 mai- Dans son discours de clôture,
M. le duc de Morny, eo remerciant le Corps
législatif, a dit que le concours prêté au gou.er-
iieuieul par celle assemblée a plus contribué k
pacifier les esprits que ne l'aurait fait un silence
trompeur. L'Empereur, a ajouté M. de Mornj,
développe graduellement nos institutions. Dans ii
période qui va suivre, uae nouvelle Chambre,
sage et fidèle, sachaut comme vous conserver
l'harmonie eutre les grands pouvoirs publics,
assurera l'aveuir de la dynastie, le bonheur de
la Frauce. (Approbation.) Je tous souhaite k tous
une réélection. (Applaudissements.)
Berlin, 7 mai. On s'attend k ce que
la Russie déploie, partir du 1 3, un redoublement
d'énergie pour comprimer l'insurrection polonaise,
qu'elle espère maîtriser.
Cracovib, 6 mai. Dans uo combat livré
dans la journée d'hier près d'Olkuscb, un corps
russe de 600 hommes a été vaincu et mis en
déioute par Miniszewski.
FRAUCE.
On lit dans le Salut public de LyoD du 3
0 Daus la journée d'hier, une jeune femme, assez
élégamment mise, s'est, dans la rue, élancée sot
uu officier supérieur, a cherché k lui arracher sa
croix, et k le ftapper d'uu couteau qu'elle tenait'
la uiaiu. Ou a pu fort heureusement s'emparer de
la pauvre femme, et ou s'aperçut alors qu'elle était
atteiule d aliéuattoo mentale. Taudis qu'on était k
la recherche de sergents de ville, la folle s'écbapp»
des mains de ceux qui la tenaient.
Ou s'est mis alors k sa recherche, et l'on 1
apptis qu'elle habitait la rue Ferraudière. Des
ordres ont été dounés pour qu'elle lût transportée
daus une maison de santé, et, ce matin, des sergent»
de ville se sont rendus k sou domicile pour s'eœp"er
d'elle. La lutte a été des plus longues, la pau«fe
folle a offert la plus vive résistance on est enfin
parvenu k s'en reudre maître. Cette femme est âgée
de vingt cinq ans, elle est veuve et mère de qu»"e
enfants eo bas âge.
Un accident bien malheureux, dit VAbeiU*
cauchoise, est arrivé cette semaine k Prétot-