D'YPRES. 46me Année. V 4.702. LE PROPAGATEUR REVEE POLITIQUE. C'est avant-hier qu'a été close la sessioD du parlement sarde. Il était temps. Les sénateurs, dont 1(1 Ira.ans ue sool jamais qu'iutermilteots, auraient pu fournir encore une carrière plus longue; mais les dépu'és étaient b bout de forces. Ils avaient tarit bâte d'eo finir que, le 8, sur la proposition de M. Peruzzi, ils avaient résolu de tenir deux séances pat jour. Ou écrit de Tut in que, depuis le séquestre mis sor des armes e! sur une petite pièce d'artillerie bord d'un navire sur lequel se trouvait Meuotti Garibaldi, on s encore saisi b Livourue 59 caisses de fusils destinées être expédiées b Florence, au chef des mazziniens en Tuscaue. Ce qui donnerait cette capture une certaine importance, c'est que Garibaldi venait précisément d'annoucer son arrivée prochaine b Livouroe. Les informations auxquelles la justice se livre donneront bientôt sur celte afTaire les éclaircissements qui mauquent aujour d'hui. Plus que jamais l'état de la Sicile est lamentable. Le mouvement en faveur de la Pologne s'étend dans le nord de l'Europe. En tête d'une souscrip tion ouverte b Copenhague, figurent les noms de la comtesse Danner, épouse morganatique du roi Frédéric VII, et de M"' Hall, femme du président du conseil. Une assemblée d'étudiants a volé <1 l'unanimité une adresse énergique aux Polonais Les Russes, dit-elle, menacent saus cesse nos frontières, notre nationalité ils voudraient, s'ils le pouvaient, nous préparer le sort de la Pologne. En présence de cette politique d'usurpation, d'en vahissement, la Pologne régénérée est pour nous nue alliée naturelle, a Celte adresse exprime les sentiments qu'inspire généralement la politique moscovite. Il n'y a encore rien de décidé b Berlin. Le mi nistère ue vent point dissoudre la Chambre, b moins que le roi ne promulgue une nouvelle loi électo rale. Mais ceci est un expédient auquel le loi lient b ue pas recourir. Il est dooe probable que la Chambre restera maîtresse de la situatiou. Elle sera mise alors eu demeure de moutrer si elle est capable d'exercer le pouvoir. On écrit de Copenhague, b la date du 19 mai, que la dépntation grecque continuait b résider dans cette ville, qu'elle était saris iostructioos officielles d'Athènes, et qu'elle n'avait pu, malgré ses dé marches réiiérées, obtenir jusqu'ici du prince Chrétien de Danemark aucune déclaration précise en ce qui louche son consentement b l'acceptation, par son second fils, de la couronne de Grèce. Le prince Chrétien aurait résolu de ne prendre auron engagement avec la dépotation, sans avoir été lustrait officiellement des résolutions auxquelles S arrêtera prochainement la conférence des trois grandes puissances protectrices de la Grèce. JEAN-BAPTISTE MA LOT, Par la miséricorde de Dieu et la grdcedu Saint Siège apostoliqueéféque de Bruges, prélat domestique de Sa Sainteté et assistant au Trône pontifical, au clergé et aux fidèles de notre diocese. Salut et Bénédiction, Nos Très Chers Frères A plusieurs reprises déjà, Nous avoos en l'occa sion de tous rappeler no devoir important de conscience, celui d'exercer vos droits élecloraox, dons les cirBOOHances périlleuses où nous dods frontons. Nous venons encore aujourd'hui, b la veille des élections du mois de juin, vous rappeler ce devoir, qui est devenu, par nne suite d'événements, bêlas! trop coonus, plus impérieux et plus pressant que jamais. En vaio chercherait-on b se le dissimuler ce qui est mis en question aujourd'hui, dans les élections générales, ce n'est pas l'un on l'autre avanlageteutporel,l'noeoo l'antre libertéde l'ordre citil, c'est la liberté de conscience, c'est l'existence du culte catholique, ce sont les droits les pins sacrés des chrétiens, ce sont les droit inaliénable» de notre Eglise. Pour le démontrer, il suffit de rappeler quelques faits publics, qui saoteut ans veux de tous. Vous savez, N. T. C. F., ce que la liberté de conscience et d'opinion est devenue pour les catho liques en Belgique. On exclut systématiquement des (onctions publiques les catholiques, parue qtt'tls sout catholiques; ou leur fait nu grief de leur opinion, un crime de leur croyance, et 011 cherche b persuader au publtc, au moins par les faits, que plus on est hostile b la teligiou, plus on a de chau» ces de réussir dans le monde. Pour les pères de famille qui dépendent d'uue administration publique, et le uonabre en est grand, la liberté d'eoseignemeDt est devenue un vain mot; ces citoyens n'oot plus d'autre liberté, en fait d'enseignement, que celle de confier leurs enfanta aux maîtres qui leur sont impérieusement désignés. Nous ne rappellerons pas ici les tracasseries et les vexations sans oombre, auxquelles nos institu tions charitables et nos écoles catholiques ponr les pauvres soot exposées. Vous le savez assez par la rumeur publique. Qu'il oous suffise de vous dire, N. T. C. F.,que ces institutions, qui, après la divine Providence, ont sauvé les Flandres, il y a peu d'années, ne rencontreot que malveillance et ré pulsion, Ib où elles rencontraient autrefois, et où elles devraient rencontrer toujours aide et secours. Daos l'instruction pastorale que Nous vpos avons donnée, b l'occasion du carême de cette année, Nous vous avons expliqué b quel point se trouvait compromise la liberté de la sépulture chrétieope. Au moment où Nous écrivons ces lignes, dos Chambres délibèrent sur un projet de loi qui a pour objet de supprimer nos anciennes fondations catholiques, destinées b l'instruction, pour les consacrer, au moins eu partie, b un enseignement doo catholique. Ajouterons nous qu'en ce moment même Nous avoos sous les yeux uu projet de loi destiné b envahir le bien des églises au nom de l'Etat, b enlever aux évêqoes, outre une partie de leurs pouvoirs spiri tuels, l'administration des biens ecclésiastiques de leur diocèse, et b retirer aux corés l'administration journalière de leur propre église, pour la coofier au premier laïque veou, pourvu qo'i) soit électeur commuual Enfin, chose inouïe depuis que la Belgique existe, od vieol d'entendre retentir, sous les voûtes de notre Parlement, des vœux qui appellent et qui saluent la chute de Pie IX, c'est-b-dire la ruioe de l'Eglise catholique. Voua le voyez, N. T. C. F., les seules question» agitées aujourd'hui en Belgique, soit daps les i FOI CATHOLIQIT. -- CONSTITUTION BELGE. hdUies régions du gouvernement, soit par notre législature, soit par la presse, «oit par l'opinion publique, sont nées d'un esprit manifeste d'hostilité contre l'Eglise catholique, et n'ont été soulevées que dans le bul, sinon avoué, au moins très cet laio, de spolier celle-ci de sa liberté et de ses droits. Or, dans les élections du 9 juin, toutes ces ques tions se trouveront posées devant le corps électoral, pour Recevoir une solution plus ou moins directe. Les électeurs qui voteront pour les candidats cathpliqnes ou censervateurs, voter oui pour l'Eglise catholique^es droitset sa liberté; ceui qui voteront Contre cescaudidats, voteront coutre l'Eg ise calbp- |tque et repousseront virtuellement sa liber té gt ses droit». Aucune équivoqnen'est possible. Tout le ippudc entend les choses ainsi. Considérez donc, vous tous, N. T. C. F., qui avez reçu le baptême de Jésus Christ, et qui, par ce baptême, êtes devenus les eufants de Dieu et de l'Eglisç, ce que vous avez b faire pour répondre b votre étpt de chrétien, b votre nom, b la loi sacrée de vos devoirs. Examinez bien si, eo conscience, vous pouvez renier votre Mère, et l'abandonner aux cqups.de tfftS ennetuU* Et lorsque vous aurez Lieu comprit la situation, agissez selon l'inspiration de votre cceçr Rester indifférent, en présence d'une pareille situation, ce serait trahir, vos obligations les plu* sacrées. Ni le nombre de vos affaires, ni vos goûts ponr la tranquillité et la paix, ni votre aversion pour letomultedescomices électoraux, ne sauraient vous dispenser de l'immense devoir que la loi de Dien même vons impose, celui de soutenir vqs droits et ceux de votre religioD. Ici donc vous ferez attention avant tout au prin cipe. Le choix des candidats aura lieu partout, on peut en être convaincu, le mieux possible. Si çe choix ne vous plaisait point, gardez-vous d'aban- donDer pour cela la défense de vos liberté^ et l'exercice de vos droits. Les personnes ne sont ici qu'une chose secondaire, des instruments, Es grande affaire est de sauver la liberté de conscience et lalibertédescultes. Le choix des moyens, pourvu qu'ils soient toujours légaux et honnêtes, est une affaire tout b fait accessoire, qui jamais ne doit ni ne peut tourner au détriment do but principal. De l'a vous conclurez, N. T. C. F., que voqs ne pouvez accorder vos suffrages aux candidats enne mis de l'Eglise, quelque obligeants et aimables qu'ils se moutreot dans les rapports de la vie pri vée, ni sacrifier surtout le cri de votre conscience b l'espoir d'obtenir de l'argent ou des subsides, dans on intérêt quelconque. L'intérêt de la religion catholique qui se trouve directement mis en cause, dépasse évidemmeot et de beaucoup, dans les cir constances où nous sommes, tout antre iolérêt quel qu'il zoit ou quel que l'on puisse se l'imagiper. Si un adversaire de la religion tentai) d'açhetgr votre suffrage, répondez-lui, sans hésiter, ce que Saint Pierre répondit b Simon, qui voulait acqoérir b prjx d'argeot les dons de Dieo Que votre argent périsse avec vous Ces sentiments de foi et d'attachement b l'Eglise (doivent du reste demeurer pjira de toute haine et de toute an imositéeD ver s .lespersonne» qui Attaqoept aussi perfidement l'Eglise, et qni travaillent b

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Le Propagateur (1818-1871) | 1863 | | pagina 1