D'YPRES. ,v LE PROPAGATEUR REVUE POLITIQUE. Les nouvelles de Pologne sont unanimes sor l'héroïsme de la lutie que les insurgés soutiennent. Mais celte lune n'esi-elle pas le suprême effort que puisse tenter, pour longtemps du moins, cette malheutense nation polonaise, jalouse de se sous traire, en renaissant h l'indépendance, au joug de la Russie? Les grandes puissances échangent en ce moment des notes entre elles, pour déterminer exactement le terrain où se placera la diplomatie. Les diplomates commenceront alors leur oeuvre lente et laborieuse. Pendant ce temps, le sang coale et la Pologne perd ses plos jeunes et ses plus géné reux défenseurs! Chaque jour de retard apporté b une solution radicale de la question polonaise, qui ne peut plus s'accommoder, b l'avenir, d'atermoie ments et de demi-mesures, chaque jour de retard, disons nous, est un avantage pour la Russie, dont le temps devieut le meilleur auxiliaire, et un danger de mort pour la Pologne. Que l'Europe agisse donc; qu'elle se montre fidèle aux ardentes sympa thies qui, dèi le début de l'insurrection, l'entraî naient vers un peuple depuis trop longtemps op primé; qu'elle se demande enfin, car elle n'a pas d'autre alternative, si elle veut sauver la Pologne vivante, on n'en être plus que le fossoyeur. La situation de la Prusse empire tous les jours. On sait déjb que la Chambre des députés de Berlin a voté, sauf quelques modifications, l'Adresse au Roi rédigée par une commission. Ces modifications ne changent rien b la signification de l'Adresse. Il devient certain, en même temps, que la sauté do roi de Prusse n'est pas meilleure que la situation de son royaume, tons les symptômes d'une crise prochaine et très-sérieuse se manifestent. On a fait de nouveau courir, b Londres, un brait annonçant qu'un armistice allait être conclu en Ainéiique entre les fédéraux et les confédérés. Le voyage inopiné b Paris de M. Mason, envoyé des Etats du Sud b Londres, se rattachait, disait-OD, b cette grave mesure. Noos ne saurions, pour notre part, tout en formant les vœux les plus sincères pour nne treve daos la guerre américaine, attacher b ces bruits qu'une médiocre confiance. On a pu remarquer que, depuis quelque temps, les télégraphes de Turin et de Naples n'ont pas transmis b la presse la plus mince noovelle du brigandage. Y a-t -il un mot d'ordre? Les insurgés continuent de tenir la campagne dans les diverses provinces qu'ils ont choisies pour les théâtres principaux de leurs opérations; et nous avons eu occasion récemment de dire combien leurs rencon tres avec les troupes piémontaises avaient été fréquentes depuis le commencement de ce mois. Pourquoi les nouvellistes de l'annexion D'en ont ils rien publié. Voici, par exemple, un combat qui leur aurait fourni, s'il» l'avaient voulu, la matière d'une dépêche intéressante. L'Jtalia militaire du 18 a composé des récits qu'elle eo a reçus, uo article que nous allons résumer pour suppléer a leur silence L'affaire a eu lien dans la Capita- nate. Le commandant sarde, major Brero, avait sous ses ordres le capitaine Moriando avec la i5' compagnie du 33e de ligne, le capitaine Carelli et compagnie do 3« grenadiers, plos hnssatds de Plaisance. Les brigands, au nombre de 120, obéissaient b Coppa. Lutte s'est engagée dans les environs de Castiglione. Elle a été tiès-acbarnée jusque-Ib, que le major Brero, eutouré par plusieurs volontaires de la bande royaliste, n'a pu, après avoir déchargé les six coups de son revolver, se dégager qu'à l'aide de sou sabre. Le capitaine Carelli a eu deux chevaux tués sous lui, et le lieuieuant Cxjuia a été atteint d'un coup de crosse de fusil b la tête. Le sergent Veniui, qui s'était élancé contre Coppa, a été renversé mort par no brigand. Un caporal et six hussards ont été tués également; cinq autres ont été blessés. Le détache ment piémontais a eo eu somme treize hommes hors de combat. C'est le chiffre de la Gazetta militaire. Le major Brero, battu, a pris enfui le parti de la retraite, et Coppa, maître du champ de bataille, a fait enlever ses blessés. Celle fois, il n'y a eu persoune de fusillé après le combat. C'est le signe le plus certain de la défaite des troupes sardes. Le comité des députés allemands s'est réuni b Fraucfort, le 24, pour fixer l'ordre du jour du cougrès qui aura lieu le 20 et le 21 juillet. Les questions mises b l'ordre du jour sont: 1* les affaires du Scbleswig-Holsteiu2* les intérêts de l'Allemague dans la question polonaise; 3' la portée de la crise constitutionnelle eu Prusse pour l'Allemague; 4" l'organisation du congrès surtout au point de vue du développement d'une législa tion commune pour toute l'Allemagne. La France a des dépèches particulières de la Havane du 5 mai. On y avait reçu des avis de la Vera-Cruz du 26 avril. Aux dernières dates, le siège de Puebla continuait d'une manière régu lière, et la situation des troupes françaises était très-satisfaisante. Toutefois, il ne paraît pas pro bable que le paquebot-poste anglais Tasmanian, attendu d'un moment b l'autre b Soutbampton avec des dépêches de la Vera-Cruz du 1" mai, apporte la nouvelle de la capitulation de la place. Ce résultat définitif ne sera counu que par le paquebot français, qui arrivera le i5 juin b Saint-Nazaire. CLOTURE DE LA SESSION. Le Moniteur publie un arrêté royal du 27 mai, qui prononce la clôture delà session législative de 1862-1863. Cet arrêté a été communiqué mer credi dr au Sénat, par M. le ministre de l'intérieur. La session législative est close. L'arrêté royal de clôture a été lu le 27 au Sénat, après le vote du dernier projet de loi qui figurait b l'ordre dn jour de la séance. Le Sénat s'est séparé aux cris de: Vive le Roi La session législative de 1862-1863 est close. L'atteotion publique va maintenant se concentrer tout entière sur les élections législatives qui doivent avoir lieu le 9 juin prochain, daos les neuf provin ces du pays, b l'effet de renouveler, par moitié, les membres de nos deux Chambres dont le mandat a cessé avec la session qui vient de se terminer. Les électeurs de la Flandre orientale, du Hainaut, de Liège et du Limbourg sont convoqués pour élire les sénateurs de ces provinces; les électeurs d'An vers, du Brabant, de la Flandre occidentale, du Luxembourg et de Namar sont appelés b élire les FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BKI.CF., députés chargés de représenter ces proviuces b la Chambre des représentants. De plus les électeurs de l'arroudissemeut d'Auvets doivent élire, le même jour, un membre du Sénat, en remplacement de M. Van den Berg-Elsen, qui persiste b refuser le mandat que lui avait couféré le corps électoral; les électeurs de l'arrondissement de Louvaio éliront également, le 9 juin, uu membre du Sénat, en remplacement de M. de la Coste, démission naire; les électeors de l'arrondissement de Gand éliront, eo même temps que les (rois sénateurs de cet arrondissement, un membre de la Chambre des représentants, en remplacement de RI. Van de Woestyne, qui a donné sa démission pour se présenter comme candidat au Sénat. Outre M. de la Coste, trois autres sénateurs renoncent aussi au renouvellement de leur mandat législatif: ce sont d'abord Rl. le baron de Schiervel, que les électeurs conservateurs des arrondissements de Tongres- Maeseyck avaient donoé récemment pour successeur b M. le comte de Reoesse-Breidbacb, sénateur ministériel, décédé; eu secood lieu, M. Dethuin, sénateur de l'arroudissemeut de Mons et apparte nant comme le précédent b l'opinion qui nous gouverne; eufio, M. Cassiers, sénateur de l'arron dissement de S'-Nicolas, qui se relire b cause de sou grand âge. La retraite de MM. deScbiervel, de la Coste et Cassiers est des plus regrettables pour l'opinion conservatrice et pour le pays, car ces honorables citoyens ont rendu, d'une part, des services signalés b la chose publique, et, de l'autre, ils se sont constitués en tonte occasion les cham pions les plus zélés des principes d'ordre et de justice, de la liberté et de la Constitution. La gratitude publique les suivra dans leur retraite, et le pays se souviendra des services qu'ils lui ont rendus pendant leur longue, utile et laborieuse carrière. ACTES OFFICIELS. Par arrêté royal du 26 mai, RI. E.-A. Huyghe- baert, candidat notaire b Handzaeme, est nommé notaire b la résidence de celte commune, en rem placement de son père, démissionnaire. Un arrêté royal dn 28 mai nomme M. le baron Du Jardin, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de Belgique b La Haye, grand-officier de l'Ordre de Léopold en témoi- goage de la bienveillance royale, pour les services qu'il a rendus daos l'exercice de ses fonctions. NÉCROLOGIE. On a enterré le 6, b New-Reicbenau, en Bavière, une femme de près de 111 ans, Elisabeth Weiss. Née en 1762, elle a vu six princes évêqoes et trois rois. M. P.-C. Koypers, directeur d'hôpital militaire pensionné, vient de mourir b Broges, b l'âge de 64 ans. On écrit de Rome qoe M. l'abbé Hugo, neveu du romancier, Rl. Victor Hugo, est mort dernièrement au séminaire français. Il revenait de Jérusalem avec Rl. l'abbé Ratisbonne. Tout le monde déplore la mort prématurée de ce jeune ecclésiastique français. NOUVELLES DIVERSES. La nuit dernière un soldat do 11* de ligue s'est brûlé la cervelle, b la caserne.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1863 | | pagina 1