D'YPRES. 4fime Année. Mercredi 22 Juillet 1863. j\° 4,779. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. CONSTITl T10N REl.fiE. REVUE POLITIQUE. On est encore aujourd'hui sans connaître le texte officiel de la réponse de la Rossie anx Notes des trois puissances. Le Moniteur universel n'a pas même mentionné jusqu'ici l'arrivée de cette réponse et sa communication au ministre des aiFaires étran gères. A Saint-Pétersbourg, le cabinet russe n'a pas cru devoir, paraît-il, livrer le premier ii la publicité ce document important. Le télégraphe russe ne transmet aucun lenseignemeot. Des dépêches ont été échangées entre Paris, Londres et Vienne, immédiatement après la récep tion des Notes du prince Gorlschakoff. On assure que des négociations se poursuivent en ce moment d'une manière très-ac'ive, l'effet de préciser l'en tente des puissances et de concerter les termes dans lesquels les trois cours co agissantes devront formuler leurs vues en préseoce de la situation créée par la répouse du cabinet de S' Pétersbourg. L'affaire de V Aunis est arrangée. Le gouverne ment italien rend les cinq brigands faits prison niers par la police de Gênes. Est-ce l'a tout ce qu'exigera le gouvernement français? Dans ce cas, le roi galant homme en serait quitte bon marché. L'interpellation faite au Reichsrath autrichien sur les violations de territoire commises par les Russes paraît n'avoir pas eu de suites. Mais on en annonce une autre qui portera sur la détention des insurgés polonais et sur des violences dont la force armée vient de se rendre coupable Cracovie eontredescitoyens paisibles. Des lettres deCracovie annoncent que ces violences se sont produites l'occasion d'une visite domiciliaire opérée chez un Polonais. La foule s'est ameutée, et la troupe a fait usage de ses armes. Il y a eu des blessés. Nous lisons dans une correspondance de Berlin qu'on s'entretient dans cette ville d'une lettre que l'empereur Alexandre II aurait écrite l'empereur d'Autriche, et dans laquelle le czar se serait prévalu des bons offices que la Russie a rendus l'Autriche lors du soulèvement hongrois, qui eut aussi pour but de porter atteinte l'intégrité de l'empire. Dans la même lettre, l'empereur Alexandre II aurait critiqué les six propositions relatives la Pologne et aurait fait surtout des observations piquantes au sujet de la tolérance réclamée pour le culte catholique. L'entrevue du roi de Prusse et de l'empereur d'Autriche aura lieu définitivement Gasteio. M. de Bismark y assistera seul. Des nouvelles graves des États Unis sont arri- *ées, le 19, en Angleterre. La garnison de Wicks- bnrg s'est rendue l'armée du général GraDt, et 1 artnée de Lee a abandonné aux troupes fédérales Gettysburg pour prendre la direction de la Virgi le. Ces deux événements portent un coup seosible a 'a cause du Sod. Mais il ne faut peut-être pas se bâter d'en tirer toutes les conséquences apparentes, ba reddition de Wicksborg est eu réalité le fait le P'tts important; quant au mouvement de retraite général Lee, nul ne peut dire s'il ne cache pas quelque nouveau plan stratégique d'un général qui déjà déjoué bien des calculs. CONSEIL PROVINCIAL DE LA FLANDRE OCCIDENTALE. Séance du 16 juillet. Présidence de M. Vande Wallb. La séance est ouverte 10 172 heures. Il est donné lecture des pièces adressées au con seil. Parmi ces pièces se trouve uue proposition de M. fan Ooteghem, demandant uue modification la taxe de l'indemnité accordée par le bétail abattu. Une discussion s'engage entre MM. Van Oote ghem, Van de Venne, Roels, Merghelynck, le président du conseil et le gouverneurau sujet du développement de la proposition dont il s'agit. L'assemblée fixe la discussiou la suite de l'ordre du jour. M. Vergauwen, au nom de la 1" commission présente les conclusions de la commission, au sujet de l'orgaoisatiou d'un service medico rural de la province. Le renvoi la députatiou est prononce. M. Verhaeghe donne lecture des conclusions de la 2" commissions au sujet d'une proposition de modification de règlement provincial sur la rache chevaline. Adoptées. M. Van de Venne, an nom de la 3* commis sion, présente un rapport au sujet d'une lettre adressée au conseil, sous la date du 6 juillet 1863, par M. le président du tribunal de 1" instance de Courtrai, tendant ce que le concierge du dit tribunal obtienne uue augmentation de traitement. Renvoi l'examen de la députatiou. Plusieurs rapports sont déposés. M. Coevoet donne lecture de l'adresse de félici- tatiou au Roi pour l'affranchissement de l'Escaut. Cette adresse est ainsi conçue Sire, depuis de longues années le commerce de la Belgique se sentait paralysé par les eotraves que les événements avaient imposés la liberté de l'Escaut, cette grande voie de communication de notre pays avec le monde commercial. Grâce la haute sagesse qui fit naître le projet de l'affranchissement de notre beau fleuve et guida les persistants efforts employés pour obtenir la réalisation de cette grande œuvre, la Belgique sent aujourd'hui tomber ses chaines, et voit s'ouvrir devant elle une ère nouvelle de développements et de prospérité. Gardien fidèle de nos admirables institutions, vous avez vu grandir sous votre égide le peuple qui vous a confié ses destinées: en le guidant avec sagesse dans la voie de la liberté vous l'avez placé au premier rang parmi les nations; par de radicales réformes l'intérieur, vous avez donné aux trans actions uneimpulsion nouvelle;il vous appartenait, Sire, de remporter la pacifique conquête que la Belgique commerciale célèbre aujourd'hui avec bonheur. Convaincu que la reconnaissance d'un penple libre constitue le plus beau titre de gloire d'un souverain, le conseil provincial de la Flandre occidentale, au nom des populations qu'il repré sente, s'empresse de venir déposer au pied de trôné de Votre Majesté ses félicitations les plus sincères et l'hommage de sa profonde gratitade. La rédaction de celle adresse est adoptée aux applaudissements de l'assemblée. M. Goddyn demande le développement de la proposition de M. Van Ooteghem. M. le président fait remarquer qù'i) y a eu décision. Après quelques observations faites par MM. Heyvaert, Roels et le gouverneur, le conseil décide d'intervenir son ordre du jour. M. Van Ooteghem développe sa proposition qui conclu accorder Cindemnité intégrale aux cultivateurs, pour perte de bétail abattu cause de maladie contagieuse. L'ordre do jour appelle la discussion du rapport concernant le règlement arrêté par le conseil, provincial, dans sa session de i852, sur l'orgaoi- sation des gardes-champêlres dans la province. Il est donné lecture de ce rapport. M. Coevoet s'élève contre les conclusions du rapport. Il peuse qu'il n'y a pas de motifs revenir sur une décision antérieure. Eo retirant le projet le conseil ferait la besogne du gouvernement qui est saisi en ce moment de l'examen de l'affaire, et qui présente des objections qu'il s'agit de combattre. L'orateor pense que la commission ne se rend pas bien compte de ce qu'est un règlement. Il donne la définition du mot et le sens de l'idée qui s'y rattache. Il propose de maintenir le règlement dont il s'agit et d'attendre la décision royale. M. Roels fait l'historique de l'affaire. La com mission propose le retrait du règlemeut, parce que, en présence des difficultés soulevées, elle est dans la conviction que le ministère ne donnera plus de réponse la députation. L'honorable membre ne peut se rallier la théorie développée par M. Coevoet, au sujet des règlements. Un règlement n'est pas une transaction entre diverses autorités. Il donne une toute autre portée la chose. M. Roels pense que dans la situation actuelle le conseil ferait acte sage en retirant le règlemeot et il insiste particulièrement sur le retrait, parce que chaque autorité doit rester dans le cercle de ses pouvoirs. Sans cela, la hiérarchie administrative serait trou blée et une telle position entraînerait des incon vénients graves. M. le gouverneur fait ressortir l'inconséquence de la deuxième commission rencontre les argu ments développés par M. Roels, en faveur des conclusions de cette commission. Il s'étend longue ment sur la position précaire des champêtres, sur la nécessité de l'améliorer et sur ses prérogatives en ce qui concerne leur nomination. M. Van Ooteghem se défend contre le blâme d'inconséquence infligé par M. le gouverneur la 2" commission et s'attache démontrer qu'elle est restée, au contraire, toujours conséquente avec elle-même. Après une longue discussion laquelle prennent I part MM. Coevoet, Roels et Merghelynck, il est présenté au bureau une proposition tendant ajourner la discussion jusqu'à ce que la correspon dance au sojet de l'affaire soit complète. M. Van de Venne fait connaître les motifs qui ont dicté cette proposition. MM. Roels et le gouverneur s'opposent l'ajournement.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1863 | | pagina 1