ANGLETERRE. Un sojet perpétuel d'étonoemeot pour les étran- gers est la facilité avec laquelle les mariages se contractent en Angleterre. L'acte le plus sérieux de la vie est celoi qui est entouré de moins de formalités. Le grand ressort des romans qni out la vogue du jour, est ordinairement un mariage clan destin, voire même un double mariage. A l'étranger, l'iotrigue de ces récils parait invraisemblable, mais la réalité de toos les jours laisse bien loin derrière elle toutes les inventions de miss Braddon. Il n'est pas rare de voir des jeoues gens de 18 a 19 ans, condamnés pour bigamie. Cela est assez triste; mais, en somme, toutes les fois qu'il s'agit du mariage, c'est le côté comique qui domine. C'est du moins soos ce point de vue qu'un village des enviroos de Darlington a pris l'incident drôla- tiqoe qni s'y passait il y a quelques jours. Une jeune fille de quatorze aos partit ce matin- lb de chez elle b six heures; c'était l'heure où elle se rendait ordinairement b la fabiique. Mais une mauvaise langue vint rapporter b la mère qui la croyait tranquillement assise b son métier, qu'elle s'était mariée daos la matinée a.ec un jeune adoles cent imberbe de seize b dix-sept ans, et que les heureux époux célébraient leur union b la table d'un voisin. Elle y court, et les trouve en gain de festoyer. A cette vue, la tendre mère pousse des cris d'aigle, se débarrasse en uo tour de main de son cbapeau et de son châle, et fustige b tour de bras, l'un après l'autre, sa fille d'abord, soo gendre eusuile. Tout en administrant la correction !i celui-ci, la vigou reuse commère lui répétait qu'elle le ferait souve nir du jour de ses noces. El elle tenait parole. Tel fut, pour le nouveau marié, le dernier souvenir de sa vie de garçon. HOLLANDE. Noos avons rapporté, il y a quelques temps, l'arrestation du nommé J. Van Veeo, domestique de Mgr Zwysen, archevêque d'Utrecht. C'est cet individu que l'on soupçonne d'être l'auteur de la tentative d'assassioat et du vol commis au détriment du vénérable prélat. Une correspondance de Bois- le-Duc nous apprend aujourd'hui que la justice a donné ordre de faire faire la photographie de cet individo, afin de répandre ce portrait et d'obtenir des éclaircissements dans cette affaire. D'autre part, on lit dans le Noord- B rabander Les soupçoos cootre J. Van Veeo, domestique de Mgr Zwysen, ne dimiooent pas. Environ huit jours avant soo arrestation, il avait quitté Gerra, disant se rendre auprès de sa mère a Gent, près de Nimè- gue; mais, après une absence d'un jour et demi, il était revenu. Iaterrogé sur ce retour subit, il avait déclaré n'être allé que jusqu'à Grave, où il s'était trouvé indisposé. On a constaté depuis qu'il s'était rendu b Amsterdam, d'où uo cocher de Zalt-Bommel l'avait conduit b Utrecht. FRANGE. On lit dans le bulletin du Moniteur Il a été décidé que le roi Georges, par suite du retard apporté b son départ pour la Grèce et du temps doot il peut disposer jusqu'à cette époque, se rendrait b Saint-Pétersbourg. Sa Majesté Hellé nique partira le 17 sur uo vapeur de l'Etat qui la conduira b Stettiu, d'où elle s'embarquera pour la Rossie. Cette visite a le même caractère que celle qui sera faite aux autres cours garantes, de Paris et de Londres. On pense que le roi Georges arrivera b Paris vers le milieu d'octobre. On écrit de Bergoes (Nord) Mercredi, notre beffroi, cette coostructioo du moyen-âge qui fut classée dans la catégorie des monuments b respecter et b restaurer, a été frappé par la foudre. La tour en elle-même a peu souffert, mais la foudre y a causé mort d'homme. L'un des guetteurs, celui qui veillait, a été frappé mortellement; I autre, endormi en ce moment, mais réveillé par la com motion, se précipita de sa couchette; b peine avait- il aperçu le corps inauirné de son compagnon de nuit, qu'il fut lui-même saisi par le fluide et rejeté b distance, sans cepeodaot être tué. Des secours arrivèrent, ruais, malgré leur promptitude, l'état de cet homme reste désespéré. Le feu avait atteint la charpente du monument; il fut combattu et éteint avant d'avoir pu occastouuer des dégâts considérables. La foudre a égalemeut frappé le clocher de la commune de Socx, l'uu des plus élevés, par sa positioç, de l'arroudissemeut de Dunkeique. Les dommages causés sont de peu d'importance. Ou lit dans le Journal d'agriculture pra- tique Uu de nos correspondants de Lille, M. Terwangne, nous signale un arrêté pris par le préfet du Nord et publié daus le Mémorial de Lille du i3 août. Cet arrêté interdit le rouissage du lin daus la Lys, b cause des iucouvéuieuis que ce rouissage devait produire depuis qu'ou a fait des travaux pour ameuer les eaux de la Lys daus les villes de Tourcoing et de Roubaix. a Le Mémorial de Lille raconte uu singulier mariage qui vient d'être célébré b Laventie ^Nordj Uue veuve de quatre-vingts aus épouse uo vieillard de soixante dix sept aus. Le fils, âgé de ciuquauie-trois aus, était témoin du mariage de sa mère. Ce qui prouve la vérité de celle parole de Mm< de Sevigué Boire sans soif, manger sans faim et se marier eu toute saisoo et b tout âge, c'est ce qui distingue l'homme de la bêle Encore uu malheur occasionné par la piqûre d'uue mouche 1 Meiciedi dernier, du uu journal parisien, l'homme d'affaiies de M. C..., b Pessac, fut piqué b la main par uue mouche; sur le moment il ne prit pas garde b ce petit iucouvéuieut, qui se renouvelle b chaque iusiaut daus les campagnes; mais, dès le même soir, uue souffiauce iuioléiable se fit sentir, et veudiedi, ce malheureux pèie de famille, qui u'éiaii âgé que de trente-deux aus, succomba b uue affection charbonneuse. Danger de lire en chemin de fer. La lecture en chemin de fer est une distraction, mais voici qu'uu médecin la déclare dangereuse et de nature b provoquer des congestions cérébrales. Selon le docteur Legrand du Saulle, dit le Jour nal de la Nièvre, la lecture daos ces conditions lk est extrêmement difficile et fatigante; la trépida tion do waggon impr'me au journal ou au livre on tremblement b peu jûès constant, et il est néces saire que le voyageur déploie une certaine somme d'attention et de volonté. Cette fixité attentive cause parfois de la cépha lalgie, et il n'est pas très rare d'observer, lorsque le fait se renouvelle, de véritables souffrances orbi - taires, et ao bout d'un certain temps nne légère congestion de la réline. Les malades se plaignent alors de migraines et de troubles de la vue, qu'ils attribuent en géoéral b la première cause venue. Il y a plus. Lorsque l'habitude de lire en chemin de fer est invétérée, qu'elle se reproduit régulière ment deux fois par jour et pendant trois quarts d'heure ou une heure chaque fois, que les individus commencent déjb a avancer en âge, et qu'ils ont, par exemple, franchi la cinqoantaine, cette cépha lalgie et ces très-mioimes congestions, si fréquem ment renouvelées, peuvent, dans quelques cas extrêmement rares, finir par déterminer un joor une véritable congestion cérébrale. Oo lit dans une correspondance du Me»Qg(r du Midi: Maintenant que toute la cour es, installée b Biarritz, le public va être admis b visiitr le château de Saint-Clood. Savez- vous, b ce propos, comment ce spleridide domaine est entré dans les biens de la couronne? Je gage que non; eh bien! veuillez m'écooter- Saint Cloud a été acheté par Mazariu, pour Loui, XIV, qui voulait le donner b soo frère d'Orléans et il n'a été payé que 200,000 fr., grâce a une rose da cardinal. Voici comment il s'y prit Dès qu'il sut que Louis XIV avait la fantaisie d'acquérir Saint-Gond, il alla trouver le pro- priétaire de ce domaine, un Italien venu b la suite de Catherine de Médicis, et qui, chargé de perce voir je ne sais plus quel impôt, faisait une fortune colossale et jetait des sommes folles dans les embellissements de soo château. Mazarin lui en fit reproche au nom du roi, et loi dit que c'était uo scandale d'iusulter de la sorte b la misère du peuple. Four se justifier, Hervart (c'était le nom du maître) protesta sur son honneur qu'il avait dépensé b peiue une centaine de mille francs. Le cardinal retient le mot, et, quelques jours après, il présentait b Hervart on traité de vente pocr 5o,ooo écus. L'Italieu eut beau se récrier, Mazariu lui rappela que Saint-Cloud ne lui coûtait pas plus de 100,000 fr., et l'acquisition fut faite au prix de 900,000 francs, car il plot b S. M. Louis XIV d'ajouter ôo,ooo fr. b la somme offerte par Mazariu. En 1785, Saint-Cloud fut vendu b Marie- Antoinette moyennant 6 millions; Napoléon ja dépensé 3,i4 1,000 fr., et les gouvernements qui se sont succédé depuis ont, toor b tour, réalisé des modifications ou des améliorations dans ce spleu- dide domaine. Les aïssa-outra, une des sectes les plus fana tiques de l'islamisme, viennent de célébrer b Alger l'anniversaire de la naissance de Mahomet. Une lettre d'Alger doune de curieux détails sur ces fêtes, qui durent trois jours. C'est un spectacle des plus émouvants. Les uns lèchent des pelles rougies an feu; les autres font l'exercice du trapèze sur des lames de sabres très-affilées; d'autres mangent des scorpions ou s'enfoncent daus l'œil une broche qui fait sortir cet organe de soo orbite. Enfin, ou eu voit qui avalent les feuilles des cactus les plut épineux. Les charmeurs des serpents, de leur côté, se foot de ces reptiles des colliers, des bracelets, les agacent, puis calmeot aux sons de la fluKces animaux, qui viennent les caresser et poussent la familiarité jusqu'b entrer daos leur bouche. ALLEMAGNE. Le gouvernement danois a racheté b la noblesse do Holstein, moyennant une somme de 4oo,ooo écus, les privilèges qu'elle avait de ne payer impôts ni droits de douane; mais les propriénire' de terres nobles dans le duché sont encore exempt du timbre, et ils ont conservé les droits de chasse, de pêche, de police et de juiidiction dite inatri- moniale. Tout noble on propriétaire d'on bieo ooble»1' droit de nommer le magistrat chargé de rendre '1 justice sur sa terre; il faut cependant que ce chu* soit confirmé par une décision royale. Le juge d "a bien noble connaît de toos les délits et criofS commis dans l'étendue de sa juridiction. H Pe0' condamner b des amendes et b l'eroprisonoetf^ pour no terme qui ne dépasse pas douze mois- S'5 sentences sont exécutées par les soios du seigoeof| qui ne peut aucunement les modifier. Les peine' plus ordinairement infligées par le juge s°Dl détention avec nourriture ao pain et b Ie' pendant cinq jours, les amendes en argent» corvées, etc.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1863 | | pagina 2