D'YPRES 47me Année. Mercredi 30 Septembre 1863. J\o 4,709. 1 e lovO .ÎSITl REVUE POLITIQUE. On mande de Lemberg qu'une grande agilalion règne dans le gouvernement de Lublin et que les armements s'y font sur une grande échelle. Les hommes et les armes ne manquent pas, mais ce qui man que, ce sont des officiers capables. Le palalinal de Lublin est occupé par les corps polonais du colonel Kticki et ceux de Kusina WierzbickiGosdawa Linieki Marecki; plusieurs corps de moindre im portance s'organisent pour le moment, et de nombreux détachements de gendar merie polonaise seront créés. D'après une dépèche de Copenhague, le gouvernement danois mettrait en ce mo ment la dernière main un projet de loi fondamentale pour les affaires du Dane mark et du Schleswig. Comme le bruit s'en était répandu le cabinet sarde vient de retirer l'exequatur aux consuls pontificaux. Uu décret étend celte mesure tous les Etals soumis au roi Victor-Emmanuel. Les représentants l'étranger du royau me subalpin sont en ce moment réunis Turin. Une rumeur dont il esl assez diffi cile de garantir l'exactitude veut que celle circonstance se rattache des propositions d'alliance offensive et défensive faites par le gouvernement français. Les correspondances de Berlin attri buent au ministère divers projets qui seraient destinés disposer favorablement les électeurs, et attiédir, sinon désar mer entièrement l'opposition. C'est dans celle vue que legouvernemenlconsentirail réduire la durée du service militaire, organiser les cercles dans des conditions qui répondent aux besoins et aux vœux de la Prusse actuelle, et présenter une loi sur le mariage, plus libérale que celle qui existe. On annonce encore qu'outre le rapport au roi sur la question allemande, qui a été publié ces jours ci, le gouverne ment se propose de communiquer aux Chambres toutes les pièces diplomatiques échangées celte occasion. Les mêmes correspondances signalent d'assez nombreuses désertions dans cer tains corps prussiens, les soldats de natio nalité polonaise regardant comme uu devoir d'aller se joiudre l'insurrection. La Presse de Vienne s'occupe du rapport du ministère prussien sur le Congrès de Francfort. Après avoir critiqué ce docu ment, elle conclut pourtant qu'il ne ferme pas la porte un rapprochement entre Berlin et Vienne sur la question fédérale Nous croyons, dit elle, qu'il ne faut pas considérer ce nouveau mémoire comme un refus définitif. Il se confirme que les représentants des divers Etats de l'Amérique méridionale ont proposé Juarez de conclure une alliance avec lai et d'inviter les Etats Unis y ac céder. On prétend, en outre, que le nou veau gouvernement de Mexico a notifié aux légations étrangères son installation, mais que les ministres des Etats-Unis et ceux de l'Amérique centrale ont refusé, provisoirement du moins, de le recon naître. Nous n'enregistrons celte dernière nouvelle que sous toutes réserves. Le Moniteur univer se/an nonce que l'amiral Jaurès a dirigé une expédition contre les forts japonais de la mer Intérieure qui avaient tiré sur un aviso français, le Kienchan. On lit ce sujet dans l'Overland Mail du 12 août Les navires de guerre français Sémiramis et lancrèdc ont ren contré peu de résistance de la part des Japonais. L'amiral Jaurès s'est proposé de détruire une batterie japonaise de cinq pièces de 25. La batterie a été démontée, puis l'amiral français a débarqué un dé tachement, en annonçant par une procla mation qu'il ne serait fait aucun mal aux habitants des villages non armés. Le maire de Tanauraa parfaitement reçu celte com munication. Le Tancrèile, de son côté, avait fait taire une autre batterie près Shimo- nesaki; 200 hommesavaientélé débarqués; ils sont tombés dans une ambuscade japo naise, mais les Français ont immédiate ment chargé la baïonnette. La plupart des Japonais se sont enfuis. Les Français ont détruit les batteries, brûlé les affûts de canons, jeté les munitions la mer et fait sauter une poudrière. l>es Japonais ont enlevé tous leurs blessés des batteries, maison a vu là des mares de sang qui an nonçaient les perles qu'ils avaient faites. Les Français ont eu 5 hommes blessés. Un corps de troupes japonaises de 2,000 hommes s'élant approché du village où le$ Français avaient incendié un puste mili taire, quelques bombes habilement diri gées ont mis ces soldats en désordre. Le Moniteur porte 4 le nombre des blessés du côté des Français, 2 soldats et 2 matelots. ÉLECTIONS COMMUNALES. Les collèges électoraux sont convoqués pour le marrii 37 octobre prochain, dix heures du matio, l'effet de procéder au renouvellement partiel des conseils communaux. Nous sommes heureux de pouvoir annoncer b nos lecteurs que l'état de santé de M1 le vicaire Loncke a subi une notable amélioration. Espérons que lè digne piètre pourra bien tôt reprendre les fonctions de son saint ministère fonctions aux quelles il se dévoue avec tout le zèle qui carac térise uu vrai miuistre du Seigneur. i-n jv Au Tir national qui a eu lieu 'a Bruxelles b l'oc casion des journées de Septembre l'artilleur Dewaete, de ia demi-batterie d'artillerie de la garde civique d'Ypres, a remporté le Prix du Roi. La distributioo des récompenses aura lieu, b Bru xelles, le 18 octobre. Nous apprenons qu'il est question de réserver b l'heureux vainqueor une brillante réception et que dans celle intention toute la garde civique d'Ypres (infanterie et artil lerie) serait invitée pour le 19 du même mois b faire partie du cortège qui irait b la statioo du chemin de fer recevoir sa descente de convoi le héros do graud Tir oatiooal de i863. CHEMINS HE FER DE LA FLANDItE OCCIDENTALE. L'Administration a l'honneur de prévenir le public, qu'à dater du 1" Octobre i8G5, les convois partant de Courtrai pour Bruges b 10 heures 35 minutes du matin et de BtOges pour Courtrai b 5 heures 5 minutes du soir, seront supprimés. ACTES OFFICIELS. Un arrêté royal du 10 septembre nomme M. Emile De La«eleye, doc'eur eu droit Gaud, aux fonctions de professeur extraordinaire la faculté de droit de l'uuiversité de Ltége, et charge le ministre de l'intérieur de régler provisoirement les attributions do nouveau professeur. Par arrêté ministériel du 11 septembre, M. Emile De Laveleye, professeur extraordinaire b lé faculté de droit de l'université de Liège, est chargé de faire les d?ux cours d'économie politique et d'économie industrielle pendant l'année académi que 1863 -1864. Par arrêté royal du 28septcmLre,est nommé: A técole moyenne d'Ypres. Troisième régent, en remplacement de M. Boullienne, inté rimaire, qui reçoit une autre destination, M. L. Raepsaet, actuellement troisième régent b l'école moyenne de Malines. NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES. M. Van de Putte, coadjoteur b Ettelghem, est nommé coadjuteur b Clemskerke. M. Cousin, professeur au pensionnat de Dix- ruude, est nommé coadjuteur b Ettelghem. CHRONIQUE JUDICIAIRE. D'aprèsun préjugé qui existe trop communément dans les campagnes, le propriétaire d'un jardin entouré de baies a le droit de tirer sur les personnes qui s'y introduisent. Voici, b ce propos, une condamnation qu'il o'est pas inutile de rapporter Un sieor Stelandre, d'Estaimpuis, s'étant aperça qu'on lui enlevait des poires dans son jardin, char gea son fosil de petits plombs, se blottit dans un coiu, et lorsqu'il aperçut les petits maraudeurs, il fit feu; les plombs atteignireot, peu gravement du reste, des enfants qui se trouvaient contre la haie du jardin. Traduit de ce chef en police cor rectionnelle, ledit Stelandre a été condamné jeudi dernier b quinze jours d'emprisonnement, le tribu nal ayant admis des circonstances atténuantes. Oa écrit de Verviers: Le sieur Waocomont, de la commune de Cbarneux, avait grand besoin d'uo médecio; c'est pourquoi il s'empressa de faire venir chez lui uu ferblantier, le sieor Lavergne, de Herve, qui se mil b le traiter de la belle façon, et qui, sous prétexte que le patient était en proie b no maléfice, se mit b l'exorciser de trente-six manières, dévastant le jardin, arrachant les légumes, asper geant les chambres d'eau béDile, montant au gre nier, descendant b la cave, enfonçaot des clous dans les murailles, décbiraDt des coupons de toile, ramonaol la chemioée, brûlant des vêtemeots pré tendument suspects, en un mot, se livrant a des actes de nature b prouver que si quelqu'on était possédé du démou, ce n'était pas le malade, mais bien le médecio.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1863 | | pagina 1