D'YPRESi 47me Année. Mercredi 11 Novembre 1803. No 4.811. Il se confirme que l'empereur Napoléon a adressé une lettre autographe aux sou verains de l'Europe pour les inviter se réunir en congrès. Ces lettres sont por tées par des courriers spéciaux aux divers représentants de la France l'étranger, chargés de les remettre en audience spé ciale aux souverains près desquels ils sont accrédités. Il ne paraît pas cependant que les souverains eux-mêmes soient invités se réunir en congrès, et, dans le cas où le congrès aurait lieu, ils s'y feraient seule ment représenter par des ministres pléni potentiaires munis de pleins pouvoirs. Une réunion de souverains est impossible, ne fût ce que parce que la reine Victoria ne pourrait s'y rendre, car la constitution anglaise ne permet au chef de l'Etat d'agir que par l'intermédiaire de ses ministres. Il paraît, d'ailleurs, que le gouverne ment français a tenu compte de la situation des Etats constitutionnels où la responsa bilité ministérielle est en vigueur. Dans ces Etals, en effet, la couronne ne peut prendre aucun engagement sans l'assen timent du cabinet. En conséquence, les agents diplomatiques français recevront, avec la lettre adressée au souverain auprès duquel ils sont accrédités, le programme renfermé dans le discours impérial et des instructions qui les mettront même de déterminer la portée pratique du projet proposé. Les journaux anglais s'occupent princi palement de la partie du discours de l'empereur Napoléon qui a trait au congrès des souverains. Suivant le Morningl'ost, l'Angleterre ne mettrait point d'obstacle la réalisation du congrès, mais les obsta cles viendraient d'autres côtés. Les feuilles allemandes, italiennes, espa gnoles ne parlent en première ligne que du discours impérial, les unes pour com battre quelques unes des idées émises par l'illustre orateur des Tuileries, les autres pour approuver le discours dans son en semble. Nous devons revenir sur un fait, savoir qu'il y a peu d'accord entre les journaux sur la portée véritable et le sens de certains passages de la harangue impériale. Est-ce la guerre est-ce la paix Voilà ce que l'on se demande sans pouvoir répondre d'une manière catégorique, ni dans un sens ni dans l'autre. Le langage de l'Empereur est assez habile ou assez ambigu pour défier toute solution cet égard. Nous saurons plus lard comment on entend aux Tuileries interpréter les paroles de l'Empereur. Le roi de Prusse a ouvert avant-hier la session des Chambres législatives par un discours qui exprime, en termes pressants, le voeu de voir mettre un terme au conflit intérieur, mais sans indiquer les bases de la transaction ni les coucessions que la Couronne serait disposée faire. Bien au contraire, il y est fait mention de la pré sentation d'un projet de loi autorisant le gouvernement fixer lui seul le budget, dans le cas où celui-ci ne peut l'être avec le concours de la Diète, et le maintien de la nouvelle organisation de l'armée y est posée comme la condition sine qua tion du règlement du budget par voie législative. L'ordonnance provisoire sur la presse sera soumise la sanction de la Chambre, ainsi qu'une nouvelle loi sur la presse. Les autres points touchent plus spécialement la situation financière du pays et ses rapports commerciaux avec le Zollverein, l'Autriche et la France. L'exécution dans le Holstein y est mentionnée comme pou- vantentraînerdes charges exceptionnelles. Quant la réforme fédérale allemande, il n'en a pas été question dans le discours du roi de Prusse. Le même jour a eu lieu, Dresde, l'ou verture de la Diète saxonne. Là aussi le Boi a présidé la cérémonie et prononcé un discours. Nous y remarquons surtout les vœux que le souverain saxon fait pour le succès de l'œuvre de la réforme fédé rale telle qu'elle a été entreprise Franc fort, dans le congrès des souverains. 11 est également question dans le discours du roi Jean de l'exécution fédérale dans le Holstein comme d'une chose tout fait décidée et irrévocable. La vérification des pouvoirs u commen- lundi au Corps législatif de France. L'op position après plusieurs réunions, s'est mise d'accord sur sa participation aux débals sur cette matière. Le gouverne ment, de son côté, aurait résolu de garder une certaine neutralité. 11 éviterait ainsi, sinon la publicité des actes arbitraires commis par les autorités dans l'intérêt de tel ou de tel candidat, du moins la solida rité résultant de la sanction des abus commis. On écrit de Copenhague que les troupes danoises dans le Holstein ont déjà reçu l'ordre d'évacuer le pays, aussitôt qu'arri veront les troupes fédérales. Cet acte de modération de la part du cabinet danois avait été prévu. Mercredi 4, s'est assemblée, au Foreing- Office, la conférence convoquée pour ré gler les dernières questions relatives l'élévation du roi Georges au trône de Grèce et l'annexion des îles Ioniennes. Le Piémont avait élevé la prétention d'y prendre partcomme ayant hérité des droits du royaume des Deux Siciles; mais celte prétention a été écartée. La princi pale question résoudre est celle qui con cerne les fortifications de Corfou, dont l'Autriche exige la démolition. Il paraît certain que les grandes puissances sont disposées admettre la justesse de cette demande, et ont déjà transmis leurs in structions en conséquence aux plénipo tentiaires réunis Londres. Une bataille, dont les détails ne sont pas encore connus, a été livrée dans la nuit du 29 octobre entre les fédéraux et les confédérés d'Amérique. Le lieu même du combat n'est pas indiqué par les dé pêches. Ce que l'on sait, c'est que les con fédérés ont pris l'initiative de l'attaque, que la lutte a duré depuis minuit jusqu'à sept heures du malin et que le général llookerqui a eu en supporter tout le poids, réussi battre les assaillants et s'emparer de toutes leurs positions. Les nouvelles de Saint-Domingue por tent que les troupes espagnoles reprennent partout l'offensive. S. M. le Roi a ouvert hier en personne la session législative de 1863-1864. La garde civique et l'armée formaient la haie depuis le palais du Boi jusqu'au palais de la Nation. A une heure, le bruit de l'artillerie a annoncé le départ du Roi et de la famille royale. Le cortège était formé conformé ment aux dispositions annoncées dans un des récents n°' du Moniteur. Le Roi a fait son entrée dans la salle des séances au milieu d'un enthousiasme impossible décrire et a ensuite prononcé le discours d'ouverture. Après la lecture de ce docu ment les applaudissements et les cris de Vive le Roi! se sont renouvelés avec une nouvelle énergie et S. M s'est retirée avec le même cérémonial qu'à son entrée. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. REVUE POLITIQUE. NOMINATION ECCLÉSIASTIQUE. Monseigneur l'évêqoe de Bruges vient de nom mer Re'gent des études au collège S'-Viocent de Paul de notre ville, Monsieur l'abbë L. Nuttin, professeur de Rhétorique au même établissement. CHRONIQUE JUDICIAIRE. Les assises de la Flandre occidentale, pour le 4' trimestre de i863, s'ouvriront b Broges le lundi 7 décembre prochain, sous la présidence de M. Vujlsteke, conseiller b la cour d'appel de Gand. Deux jeunes Vendéens, Pierre Gaboriau et Auguste Gaboriau, âgés, l'un de vingt-trois ans, l'autre de vingt-un ans, viennent de comparaître devant le jury de la Vendée sous l'inculpation de parricide. Jean Gaboriau, père des accusés, s'était remarié et avait trois enfants de sa seconde unioo. Il vivait avec tous ses enfants tant du premier que du second lit; les plus scandaleuses discossiops avaient lieu dans cet intérieur. Pierre et Auguste Gaboriau, violents et adonnés b l'ivrognerie, ré pondaient par des violences et des coops aux reproches de leur père. A la suite d'une de ces scènes, Jean Gaboriau fnt porté étendu sans mou vement sur le sol; il put b peine prononcer ces mots quand il vit sa femme: Embrasse-moi, je suis mort. Sa femme et se fille essayèrent de le porter sur son lit, mais le blessé était grand et vigoureux, et leurseflorts impuissants pour le soulever. Jusqu'à quatre heures du matin, Jean Gaboriau resta éteoda sur le sol, sans que ses gémissements et les sanglots de sa femme et de sa fille, qu'Angnste et Pierre entendaient parfaitement, aient pu exciter la pitié et le repentir chez les deux accusés. Une demi- heure peut-être après le crime, Pierre rentra dans la chambre où son père était mourant, mais ce fut pour chercher do pain et do lard et manger tran quillement b côté de sa mère et de sa sœur en larmes, et de son père mourant de sa main. Les médecins constatèrent que le vieillard avait

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Le Propagateur (1818-1871) | 1863 | | pagina 1