D'YPRES.
47me Année.
No 4,813.
REVUE POLITIQUE.
Uo incident qu'il faut noter s'est produit
avant-hier au Corps législatif de France.
M. le duc de Morny, président de celte
assemblée, s'est plaint des appréciations
malveillantes émises par le Journal des
Débats relativement aux délibérations de
la Chambre. Il a ajouté qu'après une con
versation avec le ministre de l'intérieur, il
a été résolu que si de pareils faits se
renouvelaient, il serait fait application de
la loi qui permet de traduire les écrivains
la barre de la Chambre. Il n'est donc pas
permis aux écrivains, en France, de se
permettre la moindre appréciation un peu
hardie sur les actes des représentants du
pays! Et cependant, les organes officieux
du gouvernement ne cessent de parler des
libertés dont on jouit sous le régime im
périal ils ne cessent de comparer la
France l'Angleterre sous ce rapport.
Une dépêche de Madrid, du 16, annonce
que la reine Isabelle a accepté sans réser
ves l'invitation qui lui a été faite par l'em
pereur Napoléon III de prendre part au
futur congrès.
Une dépêche de Stockholm annonce que
le gouvernement de Suède et de Norwège
a résolu d'assister au congrès. Le gouver
nement français aurait reçu un premier
avis. Des informations sûres permettent,
dit la Patrie, de croire l'arrivée prochaine
des adhésionsofBcielles des cours deTurin,
de Madrid et de Lisbonne.
Un fait d'abominable cruauté a soulevé
d'indignation la population de Palerme
un pauvre muet a été arrêté comme réfrac*
taire, el sous le prétexte que son infirmité
pouvait être simulée, l'autorité militaire
piéraontaise a, pour emprunter les expres
sions de la malheureuse mère, voulu le
faire parler par le jeûne, le feu et les coups!
un député au Parlement sarde, M. Morvillo,
a révélé au public sicilien les navrants
détails de ce forfait atroce. Ce n'est pas
seulement l'autorité militaire que la lettre
accuse; ce sont aussi les autorités civile et
judiciaire; c'est tout le personnel officiel
de l'annexion! M. Morvillo a fait, dans un
excellent sentiment d'humanité, les plus
actives démarches pour arracher la triste
victime ses bourreaux; il a sollicité
l'intervention du questeur, du procureur
général. Or, sait-on quel résultat ont obtenu
ses généreuses instances? Le pauvre muet
a disparu!
Une dépêche annonce la mort du roi de
Danemark, survenue dans Fa près midi de
dimanche. Le roi Frédéric VII, fils du roi
Chrétien VIII et de la princesse Charlotte
de Mecklembourg Scbwérin, était né le 6
octobre 1808 et, par conséquent, âgé de 55
ans. Il avait succédé son père le 20 jan
vier 1848 et ne laisse pas d'enfants. On sait
lu'en vertu de la loi d'hérédité du 31 juillet
1853, sanctionnée par le protocole de Lon
dres, le prince Chrétien de Danemark, de
ja maison de Schleswig Holstein-Sonder-
onnrg-Glucksbourg, père de la princesse
Galles et du roi des Hellènes, est appelé
succéder au roi défunt.
Dès son avènement au trône, le roi
Frédéric VII avait doté'son pays du régime
constitutionnel, dont, depuis, il a toujours
pratiqué les principes avec une inébran
lable fidélité. Très-populaire en Danemark,
cause de ses tendances la fois libérales
et nationales, ce souverain y sera d'autant
plus regretté que sa mort surprend le pays
au milieu d'une crise des plus menaçantes.
Heureusement les institutions constitu
tionnelles se sont fort développées dans le
Danemark depuis 1848, et les populations
trouveront dans les lois qui les régissent
des garanties efficaces contre les consé
quences éventuelles de la perte qui vient
de les frapper.
L'Assembléemoldo-valaqueaétéouverte,
le 15, par le prince Couza. Dans son
discours d'ouverture, le prince a annoncé
la présentation d'une série de lois d'une
haute importance. Dans ce nombre se
trouvent en première ligne la réforme
électorale, la décentralisation administra
tive, l'amélioraliou du sort des paysans,
l'instruction gratuite et obligatoire, ainsi
que la construction d'un réseau de voies
ferrées. Le prince, faisant allusion aux
éventualités d'un conflit européen, a déclaré
3u'il défendrait l'indépendance et les droits
e la Roumanie, s'ils venaient être mena
cés, contre qui que ce fût, et qu'il se ran
gerait du côté de celui qui aurait pour lui
les sympathies du pays.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
La Chambre des Représentants a tenu Samedi
une courte séance, dans laquelle deux rapports
seulement ont été présentés.
Le premier l'a été par M. Thooissen au nom de
la commission, sor l'élection de Gaod dont la
validité est contestée. La commission propose
d'ouvrir uoe enquête parlementaire sur les griefs
allégués d&ns la pétition adressée ii la Chambre.
Le second rapport est celui de M. Frison sur
l'élection de Bastogne qui est également contestée.
Deux membres de la commission se sont prononcés
pour l'admission de l'élu, deux contre, un s'est
abstenu et deux étaient absents.
La chambre a ordonné l'impression des pièces
et s'est ajournée b mardi pour discuter ces deux
rapports.
Le Sénat a voté Samedi par 33 voix et 6 absten
tions le projet d'adresse en réponse au discours du
trône.
Il y a eu une discossioo h laquelle MM. Osy,
d'Anetban, Dellafaille, de Selys, Frère, etc, ont
pris part.
Les explications donoées par l'honorable rap
porteur ont beaucoup atténué la portée de quel
ques phrases qui avaient motivé les observations
de M. d'Aoethan.
Le Sénat a mis b son ordre du jour le projet de
loi sur les caisses d'épargne et le premier livre du
code pénal.
La dépotation du Séoat, chargée de présenter au
Roi l'Adresse de cette assemblée en réponse au
discours du Trôoe, a été reçue samedi b midi et
demi par S. M. au palais de Bruxelles.
A l'issue de la léception royale, M. d'Omalius
d'Helloy, premier vice président, monte au fauteuil
de la présidççcç. Il fait connaître que le Roi a
reçu la députation avec sa bonté ordinaire et qu'il
a daigné répondre b l'Adresse dans les termes sui
vants
Messieurs,
C'est avec une vive satisfaction que je reçois
l'expression des sfptimeols patriotiques du
Sénat. Grâce h son'concours efficace et loyal, la
tâche de mon gouvernement sera rendue plus
facile et les travaux de la session actuelle seront,
je l'espère, aussi féconds pour le pays que ceux
des précédentes sessions.
Après cette communication, M. le président an
nonce qne l'Adresse et la réponse du Roi seront
imprimées.
Le Sénat s'ajooroe indéfiniment.
ACTES OFFICIELS.
Par arrêté royal du 9 novembre, est nommé
dans le service de santé Inspecteur vétérinaire,
le vétérinaire de 1" classe Marcoux (J.-F.-F.), de
l'Ecole de cavalerie.
Uo arrêté royal do 11 novembre accorde un
subside de 4oo fr. la société de Flaemsche Ster
d'Ypres, afin de l'aider b continuer ses repré
sentations
4oo fr. b la société Kunstbare Minnebroeders,
de Meuin, afin de l'aider b couvrir les frais d'un
concours dramatique qu'elle se propose d'organiser.
Par arrêté royal de la même date, l'art. 5 de
l'arrêté do 3o septembre i85g, instituant un prix
trienna! pour la composition, en langue française,
d'une ceuvte dramatique doot le sujet devra être
emprunté soit b l'histoire, soit aux meeurs nationa
les, est modifié comme soit
Art. 3. La pièce couronnée sera représentée
pendant les fêtes anniversaires de septembre de
l'année qui suivra la clôture de chaque période
triennale.
Si cette représentation ne pouvait avoir lieu
une indemnité de 5oo b i,5oo fr., b fixer par notre*
ministre de l'intérieur, d'après le mérite et l'impor
tance de l'oeuvre couronnée, serait allouée b l'au
teur, b titre de compensation.
La présente dispositiou est applicable aux
pièces dramatiques en langue flamande, dont les
auteurs auront obtenu le prix institué par l'arrêté
royal du 10 juillet i858.
Par arrêté royal de la même date, un subside
de 10,000 fr. est accordé b la ville d'Ostende,
pour la mettre b même de pourvoir aux frais
d'acbèvemeot de son temple anglican.
Par arrêté royal du 13 novembre, la décora
tion de seconde classe est accordée aux travailleurs
industriels dont les noms suivent F. Florentyn,
ouvrier charpentier, b Ypres; F. Lylon, ouvrier
tanneur, b Alverioghem; J.-L. Ceuniock, ouvrier
ferblantier et zingueur, b Ypres.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
Le tribunal de commerce de Lyon, statuant sur
une question longtemps débattue et qui intéresse
essentiellement les capitalistes, a admis eo principe
que le propriétaire d'une action au porteur d'une
compagnie de chemin de fer a le droit, lorsqu'il a
perdu cette actioo, de saisir les tribunaux de corn-