D'Y PRE S
REVUE POLITIQUE.
47me Année.
i\o A,814.
LE PROPAGATEUR
F0, cATHOLigee. -- constitution belge.
Le» réponse» de» souverains k la lettre de l'em-
pereor Napoléon de convocation au congrès sont
attendues S Paris. Il résulte de l'ensemble des ren
seignements de la Patrieque ces réponses seront
toutes affirmatives en principe, sauf k établir nn
programme qui sertira de hase aux délibérations
du futur congrès. Le Saint-Siège a aussi accepté,
dit-on, l'invitation impériale.
La commission d'adresse de la Chambre des
seigneurs de Berlin a élaboré un projet qui sanc
tionne en tous points la politique do mioistère.
Une autre commission de la même assemblée pro
pose d'approuver l'ordonnance royale du i" juin
sur la presse et en demande le maintien jnsqn'k la
mise en vigueur de la oouvelle loi pénale. Par un
semblable vote, la Chambre des seigneurs se mettrait
en conflit avec la Chambre des représentants, qui
vient de rejeter celte ordonnance.
Le gouvernement de Saxe Cobourg.Gotha, vient
de reconnaître le prince héréditaire de Scbleswig-
Holsteiu-Sonder bourg Augustenbourg comme hé
ritier légitime des duchés de Schleswig et de Hol-
stein; le même gouvernement a chargé son repré
sentant k Francfort de s'opposer a toute prétention
venant d'autre part et d'agir en ce sens auprès de
la Diète germanique. Suivant l'Europe, les gou
vernements de Bavière, de Bade et de Saxe-Weimar
se joindraient k la protestation do doc de Saxe-
Cobourg.
Nous trouvons dans VUniia politica de Palerme
de nouveaux renseignements sur les tortures que
les autorités piémontaises ont infligées k ce pauvre
muet de la même ville, Antonio Capello. La feuille
sicilienne raconte qu'un juge, M. Magarotti, assisté
de trois chirurgiens, a visité la triste victime et
dressé des constatations médicales uo procès- verbal
dont elle cite le passage soivaot Cent cinquante-
quatre blessures qu'on croit avoir été faites dans
uo espace de trente jours Il y eu a aux bras, aux
épaules, aux jambes et aux hanches. Vingt quatre
étaieot encore saignantes ou eu suppuration; d'au
tres étaient cicatrisées, mais leur couleur rouge
foncé indiquait qu'elles étaient d'une date encore
técente. Les dernières, enfin, ne pouvaient pas
dater de plus d'un mois. Toutes ces blessures
avaient été faites par bandes avec on métal rougi
au feu I Horreur Et tout le crime de l'infortnoé
Capello était d'être muet et ses bourreaax mêmes
ne l'accusaient que de simoler nne infirmité, hélas
trop réelle I Rappelons encore une fois que les
démarches généreuses de M. Mortillo auprès du
questeur et du procureur général n'ont abouti qu'a
faire disparaître le pauvre muet
Le Roi d'Italie a signé, avant de quitter Niples,
nne amnistie poor crimes politiqoes et autres.
D'après les dernières nouvelles reçues k Madrid,
par voie d'Angleterre, de Saint Domingue, la
révolte a pris des proportions très grandes. La
Correspondencia, qui aoalyse ces nouvelles, dit
q*e la guerre est bien désormais une guerre de
races. Les négresse livrent aux plus atroces cruau
tés k l'égard des blancs qui leur tombent entre les
mains. Ils mettent le feu k toutes les villes où ils
pduètrent, comme s'ils voulaient se réduire k la vie
sauvage des bots. Par suite de cette dëvastatiou, les
soldats espagoois luttent non pas seulement coutie
uii ennemi qui luit devant eux, tuuis eucuie se
liou-eut privés d'abri et de subsistances.
L'iusuriecliuo s'est étendue plus ou muins k
tous les districts, k l'exception de la province nù le
généial Santana a ses parents, ses amis et ses pro
priétés. Celui ci, avec plusteu's hatailluijs d'Espa
gnols, sous les ordres du général Gouda»», proté
geait la capitale; il se tiOivait assez fort pour
résister et attaquer,au besoin,leser nemis L'ariivée
do nouveau capitaine général Vargas a ranimé les
esprits; le moral des soldats est toujours bon.
La Chambre des représentants a validé mardi dr,
l'élection de M. de Kerchove de Limon. Elle s'est
occupée ensuite de l'élection de Kustogne.
La Chambre des représentants a validé mercredi
les élections de Dînant, et MM. de Liedekerke et
Thibaut ont été admis k prêter serment; elle a
ensuite décidé, par 57 voix contre 55 et une
abstention (M. Pirinez), une enquête parlementaire
sur l'électiou de Baslogne.
On lit dans \e Journal d'/énvers
Le bruit court dans notre ville que plusieurs
conseillers voot inviter prochainement notre con
seil communal k retirer le concours finaocier ré
cemment offert pour résoudre la question anver-
soise, jusqu'à ce que M. Frère Orban, dont l'inqua
lifiable discours a révolté Anvers, ail quitté le
ministère.
Parmi les Jurés appelés k siéger k la Cour d'as
sises delà Flandre Occidentale, peudant la session
qui s'ouvrira le 7 du mois prochain, nous remar
quons les noms suivants
MM. Van Reuynghe, Charles, bourgmestre, k
Poperiughe;
De Codt, Gustave, propriétaire, k Ypres;
Slragier, Ivoo, conseiller communal, k Moor-
slede;
Casier-Vaodauime, Louis, conseiller com
munal, k Wervicq;
Van Renyogbe, Louis,échevin,Poperiughe.
NÉCROLOGIE.
Frédéric VII (Charles-Chrétien), roi de Dane-
maik, fils de Cbristiau VIII et de la princesse
Cbarlotte-Frédérique de Mecklembourg Scbwérin,
vient de moutir. Il était né le 6 octobre 1808. De
1826 k 1828, il visita l'Allemagne, l'Italie, la
Suisse, et fit uu long séjour k Genève, où il étudia
l'art militaire et la politique. De retour eu Dane
mark, il épousa, le 1" novembre 1829, la princesse
Wilbelmine Marie, fille cadette du roi Frédéric
VI, dout Christian VIII était cousio germain
et héritier présomptif. Cette union resta stérile et
fut dissoute par uu divorce pronooeé en 1837.
Cette mesure avait suivi de près l'ordre royal qui
exilait le prioce k Frédéricia, en Jutiand. Christian
VIII, monté sur le Itôoe eu 1859, rappela soo fils
de l'exil et le nomma gouveroeur de Fionie. Eo
i84t, nouveau mariage do prince Frédéric avec la
priocesse Caroline-Marianne de Mecklemboorg
Strélilz, mariage suivi encore d'un divorce eu
i846. N'ayant pas d'enfaiiis, il voulut épouser une
princesse de Suède; mais les négociations entamées
k ce sujei n'aboutirent pas. Le 20 janvier 1848, il
succéda k son père, dont il était l'unique fi's Quatre
grands fonctionnai! es furent chargés par le nouveau
toi d'élaborer une constitution commune an Dane-
roatk royal et aux duchés de Schleswig-Holstein-
Lauenbourg. Mais ce projet, qui était destiné k
resserrer l'union, trouva une grande hostilité dans
les duchés qui, k la nouvelle de la révolution
de Février, sesoole'èrenten masse. Ce mouvement,
appuyé par l'Allemagne, se prolongea pendant
deux ans et fut comprimé avec beaucoup de peine,
f.e 21 mats, ie parti du Casino, dirigé par M.
Monrod et les ptinripattx chefs de cette couleur,
avait été mis k la tête des affaires; c'était le
triomphe des idées libérales; niais, dès le mois
d'octobre de cette année, le gouvernement appela
aux affaires des hommes moins avancés, et no
cabinet fut formé dans ce sens. La constitution do
royaume, trouvée trop libérale par certaios gouver
nements allemands, subit des influences intérieures
et extérieures, et fut modifiée, en i854 et en
i855, de manière k pouvoir être adaptée b toutes
les parties de la monarchie. En i852, le traité de
Londres avait résolu la question de la succession au
trôoe, et le prince Christian de Glucksbourg fut
reconon comme héritier présomptif.
En i85o, le roi avait fait consacrer solennelle
ment son mariage morganique avec la comtesse
Danner.
Le roi de Danemark est tombé malade au châ
teau de Glucksbourg où i! a succombé. Il était âgé
de cinquante- cinq ans.
NOUVELLES DIVERSES.
S. M. le Roi voulant donner au Corps de
Sapeurs-Pompiers de la ville d'Ypres, uo témoi
gnage de Sa satisfaction vient de lui faire doo
d'an très joli drapeau.
Un fait assez singulier s'est passé k la suite
du triste événement qui a si douloureusement
impressionné la commune de Boosso. M. Wattier
avait k son service, depuis longtemps, on vieux
jardinier dont la femme était elle-même gouver
nante chez ce notaire.
Le vieux jaidinier, doot on se servait aussi
comme commissionnaire, avait toujours manifesté
le désir de mourir eo même temps que M. Wattier.
Cette idée le poursuivait sans cesse, et il en faisait
part k tout le monde. Or, le 9 au soir, date de la
mort de M. Wattier, le vieox serviteur se rendit
chez lui, comme d'habitude, et alla se coocber.
Le lendemain matio, ses voisins, ne l'apercevant
pas comme de coutume, et trouvant chez lui porte
close, fureot très - intrigués ils le furent davantage
encore le mercredi, n ayant pas eocore aperçu le
brave homme ce jour-lk ils ue savaient que penser
quand, dans l'après-midi, des enfants s'étaot bissés,
en jouant, sur une des fenêtres de l'habitation du
jardinier, aperçurent celui-ci, coocbé sur soo lit et
comme plongé dans nn profood sommeil. Ayant
informé les voisins de ce qu'ils avaient vu, ceux-
ci avertirent l'autorité, 00 crocheta la porte et on
se trouva bientôt en présence d'an cadavre le voeu
do vieux serviteur était exaucé.