D'YPRES.
47,nP Année. Samedi 28 Novembre 1803. A0 4,810.
LE PROPAGATEUR
wez&r m Hi - F0I CATHOLIQ|}E. - CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
Si le refus de l'Angleterre de prendie part au
congrès n'est pas encore officiel, il paraît a.oir été
ariêté daus les délibératiuns du dernier conseil des
ministres,et la réponse de la reine sera ce que l'on!
déjà dit le Morning Poat et le Times. La Russie
refuse aussi l'invitation de l'Empereur, mais sou
refus est plein de courtoisie et de condescendance.
On avait annoncé que le sultan avait promis d'as
sister en personne an congrès, mais celte nouvelle
est formellement démentie, par la voie de Vienne.
I.''Europe soutieot, contrairement an* assertions
de di.eis journaux, que la réponse de l'empereur
François Joseph l'invitation au congrès a été
remise a Paris, le 19 011 le 30 novembre. La lettre
de l'empereur d'Autriche porterait la date du 17
novembre.
L'affaire des duchés continue b rester la grosse
question du moment, en Allemagne. Le 33, une
assemblée populaire très-nombreuse a voté, b^
Francfort, une résolutioo énergique en faveur des
duchés. En Bavière, les manifestations se succèdent
saDS relâche, et les étudiants de l'Uni ver sité d'Er-
langen ont voté une adresse au duc d'Angusten-
bourg, où l'on fait appel b toutes les Universités
de l'Allemagne, au cri de Vive le duc Frédéric
de Holstein 1 Vive le Schleswig-Holslein indivisi
ble pour toujours
Un meeting a eu lieu, le 35, b Isliogton, fau-
bontg de Londres, pour exprimer des sympathies
en faveur de la Pologne. Il était présidé par lord
Campbell. MM. Pope et Hennessy, membres du
Parlement, ont proposé an meeting d'exprimer son
admiration pour les Polonais, et de déclarer qne
la Russie a violé les traités. Us ont critiqué la con
duite du comte Russell, ajoutant que l'empereur
Napoléon aurait fait la guerre pour les Polonais,
mais que le gouvernement anglais a refusé de se
joindre lui pour ce but; le meeting a, de plus,
adopté la résolution que l'Angleterre devrait
reconnaître les Polonais coiutue belligérants et dé-
ciater que le Czar a perdu ses litres sur la Pologne.
Un journal de Vienne raconte que l'archiduc
Maximilien, appelé tout récemment se prononcer
sur la question mexicaine, aurait dit qu'il attendait
toujours que les garanties demandées b la députa-
lion mexicaine loi fussent données, et qu'une des
conditions sine qud non de sou acceptation de la
couronne était le nou-rélablissemeut de l'Union
américaine.
Uoe dépêche de Suez annonce, d'après des avis
de Maurice, que le roi Radama II, de Madagascar,
est toujours vivaut et qu'abandonné comme mort
par ses assassins, il avait été retrouvé par ses parti
sans et caché par eux depuis l'atteotat dont il a
failli devenir la victime.
On lit dans le Moniteur de Louvain
Les élèves de l'Université catholique ont
obtenu celte année un magnifique succès devant les
jarys combinés de Liége-Louvaio. Voici les résul
tats des examens subis par les étudiants de cette
Université pendant la seconde session de 1863
431 récipiendaires étaient inscrits; de ce nombre
56 ne se sont pas ptéseolés, 4 se sont retirés, 68
ont été ajournés, t refusé et 33 2 admis comme
suit 21 avec la plus grande distinction 09
avec distinction212 d une manière salis/ai
santé. Un paieil résultat en dit plus que tous les
commentaires que uotis pourrions faire.
Avant hier, jeudi, 26 novembre, ont été
célébrées les funérailles de M. l'abbé
Charles Vanderougstraele, Principal du
Collège épiscopal et de l'École gratuite
épiscopale d'Ypres et Directeur des Dames
Bénédictines Irlandaises.
Nous déplorions sa mort prématurée
dans notre n° du 25 novembre, aujour
d'hui il nous reste rendre compte de ses
ob^ques solennelles.
Jamais aucunes funérailles on ne vit
assistance plus nombreuse et plus recueil
lie C'est qu'en effet tout le monde avait vu
en lui le type de l'homme de bien, du bon
citoyen et du saint Prêtre. C'était un der
nier hommage que toutes les classes de la
société voulaient rendre ses mérites et
ses vertus.
La ville toute entière, beaucoup d'étran
gers un clergé uombreux étaient venus
honorer la mémoire de celui dont la vie
n'a été que dévouement sans bornes au
bien être de tous. Tout le monde, no
blesse, bourgeoisie artisans ont tenu
honneur d'accompagner jusqu'à la tombe
les dépouilles mortelles du digne et re
gretté Principal. Les rues par lesquelles
le funèbre cortège devait passer étaient
bordées de personnes de tous les rangs qui
voulaient dire encore un dernier adieu au
défunt.
Sur deux files marchaient tristes et les
yeux baissés les centaines d'élèves naguère
encore l'objet de sa sollicitude paternelle.
La croix, les prêtres officiants, leschanlres,
les acolytes précédaient le cercueil. Des
enfants de chœur en deuil, élèves du dé
funt, portaient les insignes sacerdotaux et
sur le cercueil reposaient ses ornements
sacerdotaux. Quatre collègues du défunt
portaient les coins du poêle c'étaient
M. Ducarin, curé de l'hôpital de Courlrai,
M. Mazureeldirecteur de plusieurs cou
vents d'Ypres, M. Oslyn, principal du col
lège de Poperinghe, M. Vanhove, supérieur
du Petit Séminaire de Koulers. Les parents
suivaient immédiatement le corps; M. Van-
derougslraete, curé de S1 Martin, Cour
lrai, frère du défunt, menait le deuil,
venaient ensuite tout le clergé, d'innom
brables amis, et tous ceux qui regardaient
comme un devoir de reconnaître les ser
vices éminents rendus la chose publique.
Le corbillard, tous les équipages de la
ville et des environs suivaient le cortège.
Après les dernières absoutes au bord de
la tombe deux discours funèbres ont été
prononcés, l'un au nom du corps profes
soral par M. Nutlin, le professeur de rhé
torique l'autre au nom de ses élèves
reconnaissants et désolés par M. Feys,
élève de la classe de rhétorique. Ces dis
cours que l'on a bien voulu nous commu
niquer ne sont pas des paroles d'apparat,
formes banales, souvent trompeuses ou
outrées, ils 11e sont que la louange juste
et vraie d'une vie uniquement passép
bien faire, le langage de la plus vive re
connaissance et des plus sincères regrets.
Ils furent religieusement écoulés au milieu
d'un silence profond et des larmes abon
dantes que versait toute l'assistance.
OuiMonsieur Charles Vanderougstraele
était aimé de Dieu et des hommes et parce
que, l'exemple de son divin Maître, il a
passé en faisant le bien sa mémoire res
tera en bénédiction parmi nous.
Voici comment s'est exprimé M. Nuttin
Messieurs,
An uinmerii où celle tombe »a se fermer sur les
dépouilles mortelles de uotre bien-aimé Principal,
je viens, an nom de mes collègues daas le Profes
soral, rendre un dernier hommage sa mémoire.
L'attente pleine d'anxiétéqui nous tenait suspendus
depuis quelque temps, vieut d'avoir enfin sop triste
et déplorable dénouement. Il y a peine trois ans
que nous goûtions le Loubeur d'avoir a notre tête
le révérend M. Vanderougstraele, dont les talents,
la sagesse et l'expérience avaient déjà produit de si
heureux fruits, quand la ruort est venue l'enlever
au milieu de la vie et des plus belles espérances.
Hélas! nous l'avons perdu celui que nous aimions
comme notre père, et que nous admirions comme
uotre modèle et uotre exemple! Frappés dans nos
plus intimes affections et nos plus chers intérêts,
dous nous disons au milieu des gémissements et des
pleurs: Il n'est donc pins, celui qui faisait notre
bonheur et notre joie! il n'est plus celui qui nous
aimait et nous guidait! celui qui était notre appui et
notre consolation! Les regrets universels que
celte triste mort arrache tous les rœurs, les larmes
que nous voyons couler autour de nous, pro
clament assez ses vertus et ses mérites, et disent
assez haut ce que nous perdons! Ah non! le sou
venir de sa bonté qui se faisait tonte h tous, et
s'épanchait pour le bonheur des autres; le souvenir
de sa douceur qui attirait les coeurs et s'en emparait
pour les gagner au bien; le souvenir de son dévoue
ment inaltérable au bien-être de tous ceux qui
vivaient sous sa paternelle autorité; non! ce sou
venir ne tombera jamais de notre mémoire! Son
zèle actif et éclairé avait porté le Collège de
S'- Vincent-de-Paul b un degré de prospérité et de
succès, qui le récompensèrent et le consolèrent de
ses travaux et de ses peines. Stimulés par ses leçons
et son exemple, professeurs et élèves, unis dans les
mêmes seotiments, travaillaient de concert avec lui
'a faire fleurir notre bel établissement, et tout pré
sageait les plus riches moissons pour l'avenir,
quand, hélas! la mort est venoe briser nos espé
rances! Mais que dirai-je! résumons en un mot
les éloges de Dotre digne et bien-aimé Supé
rieur éloges qui sont dans tontes les bouches
et daus tous les cœurs; et disons que sa vie toute
entière a été une vie d'immolation et de sacrifice,
et qu'il a passé en faisaol le bien. Sa vie a été
sainte comme sa mort, et sa mémoire sera en béné
diction! C'est, dans ce moment douloureux,
la plus douce cousolation pour uo frère éploré,
pour les autres membres de sa famille qui le pleu
rent, et poor tous ceux qui l'ont connu et aimé!
Bien qu'il soit grand, le coup qui nous frappe