D'YPRES 47n,e Année. mercredi 2 Décembre 1863. i\o 4,817. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. REVUE POLITIQUE. On «mule de Copenhague que l'agitation re double d'intensité au sein des dochés malgré la présence des troupes danoises, on redoute de voir éclater, il chaque instant, quelque soulèvement. Deux navires de guerre cuirassés sont depuis quel ques jours mouillés dans le port de Kiel. Malgré le caractère populaire des démonstrations qui ont lieu en Allemagne pour les afTaires du Schleswig Holstein, les principaux organes de la presse de Berlin et de Vienne se pronobceut contre les tendances belliqueuses qui se manifestent sur tous les points de la Confédération. L'Europe annonce que le ministre anglais Francfort a reçu de 27 une dépêche de lord Bussell, relative li la question des duchés. Cette dépêche, qui porte la date du 24, a été communi quée M. de Kubeck et aux autres envoyés près de la Diète. Lord Bussell dit qu'ayant appris les démarches faites h Francfort pour soutenir les prétentions du duc d'Augustenboiirg la succes sion du Holstein, il se bâte de faire connaître au ministre britannique près de la Diète sa manière de voir sur cette question. Lord Bussell réclame la fidele observation du traité du 8 mai i852, en venu duquel tous les Etals, réunis a cette époqne sous le seeptre danois, ont été dévolus titre de succession il Christian IX. Le gouvernement anglais attend de toutes les puissances qui ont apposé leur signature ce traité, ou qui y ont adhéré, qu'elles suivent la même politique. La résistance ne faiblit pas en Pologne. L'insur- rectiou semble reprendre, au contraire, avec plus de fnice, et les journaux de Vienne, qu'on oe soupçonnera pas d'exagération, affirment qu'en Lithuaoie et en Podlachie les paysans prennent part de plus en plus au mouvement national. A Varsovie, les autorités russes ne se lassent pas,il est vrai, de sévir. Les arrestations continuent, et le nombre des femmes enfermées, pour cause de vèttraents défendus, a atteint près de mille en dix jouis. Les dernières nouvelles des Antilles annoncent que les Espagnols a Saint-Domingue ont reçu des renforts considérables et fait éprouver un grave êçhecaux insurgés Porte-Lalle. LE PAYS ET LE MINISTÈRE. Le jeu régulier de nos institutions constitutionnelles est au moins momenta nément enrayé. Les contempteurs de toutes les traditions nationales, les libé raux doctrinaires les adversaires du ca tholicisme, qui, depuis vingt cinq ans, ont mis en pratique la fameuse maxime diviser pour régner ont si bien réussi dans leurs funestes desseins, ont produit des divisions si profondes, qu'ils ont dé- Passé le butet que le gouvernement est Près de leur échapper. Quel triste, quel affligeant spectacle que celui que la Bel gique offre en ce moment elle est divisée deux partis, égaux par le nombre, sur 'es questions les plus vitales de son indé pendance divisée sur la politique inté rieure où les intérêts religieux sont avant tout engagés, divisée par la lutte impru demment provoquée entre les deux lan gues du pays, divisée sur la grave et solennellequestion de la défense nationale. Après avoir agité le pays au moyen de la dîme et de la main-mortedes abus d'un autre âge et de l'émeute les doctrinaires sont bout de ressources. Chaque fois que la population est rendue son calme na turel, elle réprouve les efforts insensés de ceux qui s'attaquent ses sentiments reli gieux et patriotiques. On a beau se le dissimuler, le scrutin du 9 juin est, par son résultat général, une nouvelle et sévère condamnation d'un système gouverne mental qui ne vaincra jamais des répu gnances séculaires. Alalgré ses fanfaronnades et ses colères, malgré ses intrigues corruptrices et ses audacieuses menaces, le ministère n'est point parvenu se rallier une majorité. L'enquête parlementaire sur les élections de Baslogne n'a été admise que par 57 voix contre 55. Et cinq ministres ont volé pour. Sans les voix ministérielles l'enquête eut été rejetée! Ce vote a ébranlé le minis tère, qui ne s'ébranle pas pour peu de chose. De même que M. De Decker avait eu la faiblesse de se retirer devant le résultat défavorable des élections communales lorsqu'il avait la majorité aux Chambres, de même Al. Rogier est resté la faveur des élections communales quoique la ma jorité lui échappât la Chambre des Re présentants. Quel rapport y a-t il donc entre les élections générales essentielle ment politiques, et les élections commu nalesessentiellement administratives? N'est-ce pas confondre les rouages de notre mécanisme constitutionnelque de faire réagir sur la politique et le gouver nement général, les résultats de luttes purement locales, souvent de famille, au sujet de l'administration des communes? Des hommes qui se respectent et qui eussent respecté leurs concitoyens auraient résigné leurs portefeuilles devant la signi fication éclatante des élections du 9 juin. Les ministres doctrinairesM. Rogier en tête ne résignent rien et ne se résignent rien. Ils ne donneront pas leur démission pour avoir le plaisir de s'écrier J'aurais voulu mourir ministre! A quelle détermination s'arrêteront-ils? Ou bien ils continueront une existence pénible et humiliée, ou bien le Roi les remerciera de leurs services et les rem placera par un ministère d'affaires. Nous n'ignorons pas que le parti libéral doctrinaire aspire une dissolution des Chambres et des élections générales, au cœur de l'hiver, sous la pression officielle du ministère actuel et de ses seize mille fonctionnai 11 es, tous plus ou moins asservis par l'espoir ou la crainte. Mais nous comp tons sur la sagesse du Roi. Nonil n'ac cordera pas la politique inaugurée en 1847-48 une troisième dissolution des Chambres (qui serait la cinquième pour M. Rogier). Il ne l'accordera pas des hommes que repousse la moitié de la nation, et qui compromettraient, si c'était possible, la popularité du Souverain le plus aimé du monde, des étrangers natu ralisés qui abusent de la confiance que le pays leur a accordée, des ambitieux qui s'arrogent le pouvoir absolu sous le régime de la Constitution la plus libérale de toutes les Constitutions. Voici, d'après uue correspondance de la Meuse les nouvelles difficullés qui surgissent ei qui causent assez de souci au cabinet de MM. Fière ei Rogier dans l'affaire des bourses d'e'tudes Là commission du Sénat chargée d'examiner le projet de loi sur les bourses d'études se compose de six libéraux et de qoatre catholiques MM. d'Anethan, Délia Faille, de Bobiano, de Rasse, Lonhieune, Pirmez, Forgeur, Dubus, Gbeldolf et de Cock. Uo membre a fait connaître son intention de proposer un amendement tendant reconnaître la capacité des communes pour recevoir des legs en faveur de l'enseignement snpérieur. Vous com prendrez la première vue la portée d'une telle proposition. Accueillie avec enthousiasme par la droite du Sénat, elle aura pour résultat de faire- amender la loi et d'en amener le renvoi la Cham bre des représentants. Là, qu'arrivera-t-il Dans le banquet tout récent de l'Union des anciens Etu diants, la question a été soulevée. Des paroles significatives ont été prononcées par des person nages officiels dans le sens de cet amendement. M. Bara, qui a combattu ces tendances la Chambre, a voulu répondre; il en a été empêché par ses pro pres amis. Oo je me trompe fort, ou ce dissenti ment renferme dans ses flancs les éléments de graves difficultés pour l'avenir, si l'on ne parvient pas persuader les libéraux égarés de l'erreur dans laquelle ils versent cette occasion. ACTES OFFICIELS. Un arrêté royal du 26 novembre annule la délibération du conseil communal de wervicq, en date du 29 septembre 1863portant que les tra vaux de construction d'une maison d'école primaire De seront commencés que lorsque le conseil aura ses apaisements an sujet des subsides de la province et de l'Etat. Mention de cette disposition sera faite au regis tre des délibérations du conseil communal, en marge de la délibération annulée. Un arrêté royal do 28 novembre institne un corps de sapeurs-pompiers communal Menin (Flandre occidentale). Par arrêté royal de la même date, sont nom més dans le corps de sapeurs-pompiers de Mémo capitaioe, M. J.-B. Duqnesooy; lieutenant, M. E. Plaideau; sous-lieutenant, M. Deny. NÉCROLOGIE. Un habitant de Perpignan, le nommé Bonaveo- tore Saleta, est mort le 18 novembre, l'âge de cent deux ans et deux mois. Il était né le 3o septembre 1761, et jouissait encore de toutes ses facaltés.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1863 | | pagina 1