D'YPRES. 47",c Adiicc. Samedi 19 Décembre 1803. A0 4.822. LE PROPAGATEUR -w f0I CATHOLIQl'E. - CONSTITUTION BELGE. REVUE POLITIQUE. Le Danemark «ient de prendre one attitude qui ne justifie guère les espérances que l'on fondait «ut ses dispositions conciliantes. Une proclamation royale, eu date du i5, rappelle les soldats danois en congé, et lenr ordonne de se rendre sous ses dra peaux, dans le Holsteiu pour y défendre l'hon neur et la sécurité de la monarchie. En même temps on annonce que u le roi de Suède défirnri- eineiit résolu d'aller en petsnoue ao secours du Danemark, a Nous »ollà bien loir) de lTé*datation d'Altooa et de la rupture de l'alliance dano- suédoise! Tout cela paraît très grave, et la Bourse eu a conçu de *i»es inquiétudes. La Presse de Vienne annonce que, par one dépèche circulaire en date du 5, M. de Recbherg fait connaître officiellement aux cabinets de Lon dres, de Paris et de S' Pétfrsbnnrg la ferme résolutioo des deux grandes puissances allemandes de n'accorder ao roi Christian !X le bénéfice entier du protocole de Londres qu'il la condition qu'il remplira lui même les engagements pris en i851 - 5? par le gouvernement danois en faveor des dochés. a Celte dépêche est partie de Vienne le 7. Suivant la feuille autrichienne, M. de Bismark s'est exprimé en même temps, dans le même sens, auprès des mêmes cabinets. C'est la question de succession, on le voit, qui s'engage de la sorte. L'Antriche et la Prusse semblent avoir voulu il la fois établir nettement leur situation et peser les bases d'un arrangement amiable. Il est clair en tout cas, qu'après les dépêches, l'exécution des stipulations de 1 85 1 5a, si elle était ordonnée par le ministère de Copenhague, ne leur permettrait pins de contester au successeur de Frédéric VII la r.onronne des dochés, aussi bien que celle du Danemark. On a déjà remarqué sans doute qu'elles se sont ainsi placées sur le terrain que la Russie a adopté pour les instructions de M. Ewers. La dépêche circulaire de M. Drouyn de Lhoys relative au coDgrès restreint est aujourd'hui par venue la plupart des cours auxquelles elle est adressée, et les journaux d'Allemagne commencent s eu publier des extraits. Il parait que cette dépè che prend texte des complications survenues dans la question des duchés pour démoutrer l'utilité d'uue entente amicale eDlre les souverains. Cet argumeot est de nature b exercer uoe grande influence sur les cours d'Allemagne, qui se pré occupent beaucoup en ce moment des éventualités qui se produisent dans le Holstein. L'Adresse qui doit être proposée b la Chambre des députés prossiens au sujet du projet de loi concernant l'emprunt est une déclaration catégori que en faveur du prince d'Aogusteuboorg. Elle blâme la Diète de s'être coDieotée de l'exécution fédérale dans les duchés et le cabinet prussien de s'être prononcé pour le maintien des conventions de 1851 et de t85a. Ce document est très- accentué et donnera certainement lieu b des discus sions orageuses. Le btuit a couru, b Varsovie, que l'état de siège, d.«s le royaume de Pologoe, serait levé b la fin de ce mots. Une ooutelle plus positive, t'tsl qu'no ukase impérial vient d'ordonuer la mise sur pied de guerre de tous les légimeuts de la cavalerie de la garde et de 28 régiments de cavalerie de ligoe. Le» nouvelles du Mexique, fournissent d inté ressants détails sur les mouvements de 'roupes françaises commencés eo vue des prochaines opé rations, sur -les Itavaox en cours d'exécution pour améliorer les roules, et sur les mesures pttses dans te but (l'assurer ta Sécurité des cotuiuunlcalious. Il tesson <le l'ensemble de ces faits que la situation au Mexique tend b s'éclairclr de plus en plus et que l'expéditiou organisée pat le général Bazaine se présenta dans les conditions les plus favorables. C'est la quesliou du Mexique qui a eu les buti neurs de ia séance d'avant blet au Sénat. On y a aussi puilé de la Pologne, et un débat liés tnlétes- sani s'est élevé b ce piopos eutre MM. de Ségur et de Latocbejaquelein. Jusqu'à présent le guu«erue- uieut ne s'est pas expliqué sur celle question. LES CONFÉRENCES LITTÉRAIRES. Il circule en vil le des listes de souscription pour une conférence littéraire sur la Re naissance, a a donner par M, fiance!, dans un salon de l'Hôtel de-Ville. Les conférences, en général, sont le fruit de la liberté de la parole; mais, malheureusement, l'arbre de ia liberté produit, comme tous les arbres, de bous et de mauvais fruits. Les premiers qui ont abusé des con férences sur le sol de la libre Belgique, ce sont les démagogues français. Exilés de leur pallie ils oui reçu l'hospitalité dans notre pays et ils y payent leur dette de reconnaissance en y propageant leurs doctrines anti sociales et auli catholiques. M. Bancel est un de ces réfugiés politi ques. Il douoa, Bruxelles, des conférences sur Corneille, Molière, Montesquieu, Vol taire et J. J. Rousseau. En 1858, il fut appelé avec Deschanel, autre expulsé politique, la Société littéraire de Cand, c'est-dire, au club de M. de Kercbove-Delimon. M. Deschanel a écrit des livres impies, il en a aussi écrit de licencieux, tels que le Mal qu'on dit des femmes. A Gand, M. Bancel avait choisi pour sujet les Provinciales de Pascal, et I on comprend tout ce qu'un pareil sujet doit inspirer de haineuses diatribes un libre-penseur exotique qu'exaspèrent les témoignages d'estime et de confiance dont la Compagnie de Jésus se voit entourée dans notre pays. Un des principaux titres de M. Bancel l'admiration du libéralisme maçonnique, c'est la traduction qu'il a publiée du livre d'un démagogue italien, Ausouio Franchi, intitulé le nationalisme; il s'est fait l'in troducteur de ce livre en Belgique, il lui a accordé son patronageil s'attache le répandre. Or, le livre d'Ausonio Franchi est un des ouvrages les plus cyniques qui aient paru dans ces dernières années; il attaque toute la révélation chrétienne et notamment la croyance au ciel et l'enfer; il se dispense de a discuter sérieu sement les absurdités de cette partie du système chrétien, il se borue déclarer que l'enfer des chrétiens est une fable, leur Dieu une chimère, leur foi une absurdité, et après avoir Cuit table rase de louie religion révélée, il conclut ainsi ce que le rationalisme soit propagé dans les classes populaires Nous voulons, dit il, que le peuple devienne rationalisteparce que nous voulons qu'il cesse d'être agenouillé vos pieds; nous voulons qu'il se redresse, qu'il vous regarde en face, qu'il marche de pair avec vous, et qu'il soit votre frère non seulement de nom, mais aussi de fait. La reliijiou de la pauvreté cl de la pulience, il ne l'a que trop pratiquée, et si, comme vous le dites, elle est indispensable l'existence de l'ordre social, alors, Mes sieurs, c'est le moment d'intervertir les rôles; vous, princes, nobles, banquiers, vous Seigneurs de tout litre et de tout rang, d'essayer votre tour des béatitudes de la faim, de goûter tes délices de la misère, de vous enivrer des joies de cette longue agonie, qui est la vie du prolétaire. El le peuple prendra votre place; il ira faire pénitence dans vos palais, pleurer dans vos jardius, jeûner autour de vos tables et pleurer devant vos coffres-forts! Cet appel la révolution sociale, celte brutale excitation des passions populaires contre les inégalités du rang ou de U richesse, n'ont pas fait reculer M. Bancel, ne l'ont pas empêché de faire connaître le livre d'Ans, Franchi la Belgique. En 1859, M. Bancel fui l'objet d'une ovation de la part des èves de l'univer sité libre de Bruxelles, l,e» admirateurs de ce personnage lui ont offert alors un témoignage de reconnaissance consistant en une médaille de bronze accompagnée d'un discours de Boniface Defré. Nous plaignons notre pauvre pays con damné assister des pasquinades aussi grossières. Ah! c'est bien le cas dedtre: on ne sait plus siffler!... El ce libéralisme aveugle et stupide qui s'associe bénévole ment des ovations en l'honneur d'un des chefs de la propagande révolutionnaire en Belgique, connaît il au moins le person nage auquel il prodigue ses médailles et ses compliments? Sait-il bien que M. Ban cel ne se contente pas de faire la guerre au cléricalmais qu'il enveloppe dans sa haine tout ordre social fondé sur le christianisme? Eh bien, voilà l'homme auquel le collège échevinal d'Ypres se propose d'ouvrir les portes de l'Hôtel-de-Ville! La séance do 1 5 cl. de la Chambre des représen tants s'est passée toot ea scrutins pour la constitu tion du Bureau définitif et la nomination de la com mission d'Adresse. Oot été nommés M. Ero. Vaudenpeereboom, président, par 59 »oix contre 48 données a M. le ticomte Vilain XIIII; premier »ice-président, M. Moreau, par 57 »oix contre 5o données b M. De Naeyer; second «ice-président, M. Crombez, par 55 »oix contre 4g données M. Royer-de Behr. Les secrétaires sont MM. Thieo-- pont, de Flotisoue, Van Hnmbeeck et De Moor

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Le Propagateur (1818-1871) | 1863 | | pagina 1