D'YPRES. 47m0 Année. i\o 4,824. - 1 Les feuilles anglaises s'occupent de la réponse de l'Empereur des Français l'Adresse du Sénat et de la circulaire récente de M. Orouyn de Lhuys. Le Times considère comme pacifique la réponse de l'Empereur. La feuille anglaise pense qu'il dépend uniquement de Napo léon III que la paix soit maintenue. Si l'Empereur parvient réunir les puissan ces et s'entendre avec elles sur les questions pendantesl'Angleterre en éprouvera une réelle satisfaction, même si elle s'abstient de prendre part au Congrès. De son côté, le Morning Post dit a La proposition de la conférence actuelle est entièrement différente de la proposition antérieure qui avait pour objet un con grès général. Celui ci n'aurait pu qu'ag graver les difficultés existantes, tandis que le système proposé aujourd'hui tournerait s'il peut se réaliser l'avantage général. Celte dernière appréciation ne nous paraît pas très juste; nous ne nous expli quons pas cpmment un congrès restreint présenterait plus d'avantages qu'un con grès général nous croyons, au contraire, que plus celte réunion internationale au rait compté d'adhérents plus ses résolu tions auraient eu d'autorité et d'efficacité, C'est au point même que l'absence de l'Angleterre et de l'Autriche suffirait, selon nous, pour rendre un congrès impossible. Il est bien évident, du reste, que tous les petits États qui avaient adhéré la pre mière proposition de la France se consi déreront maintenant comme dégagés de leur parole et ne s'exposeront pas figurer dans un congrès qui ne serait plus euro péen mais français, ou qui du moins pour rait passer pour tel l'influence de la France et de ses alliés y étant prépondé rante. C'est sans doute contre cette éventualité que la Prusse veut se mettre en garde; car elle serait dès maintenant résolue, écrit- on de Berlin n'adhérer aux nouvelles propositions françaises qu'après avoir ob tenu communication de la liste des puis sances qui auront promis de participer ce congrès restreint, et sous la condition préalable qu'on n'y traitera aucune ques tion intéressant les puissances non repré sentées. Nous nous demandons alors quelle quelle question on y pourra traiter. Dans notre opinion l'Europe sortira difficile ment de l'impasse dans laquelle la place le refus de l'Angleterre; d'autant plus que cette puissance, quoi qu'en disent ses jour naux ne manquerait pas de contrarier, par les menées de sa diplomatie I action d'un congrès dans lequel elle ne serait pas représentée. L'attention doit se porter plus que jamais aujourd'hui sur les affaires dano- allemandes, dont le dénoûmenl approche. Le retrait des troupes danoises derrière l'Eider prévient une aggravation immé diate des événements, mais il y a lieu de se préoccuper maintenant du rôle que vont jouer les partisans du duc d'Augus- tenhourg, et des incidents qui peuvent se produire l'arrivée de l'armée fédérale dans le Holslein. On mande de Hambourg que les agitateurs holsteinois qui sont dans celle ville agissent auprès des officiers autrichiens pour les engager ne point combattre un soulèvement en faveur du prétendant. Toutes les mesures sont prises, en effet, pour opérer ce soulèvement, qui viendrait ainsi confondre la cause alle mande et celle du duc d'Auguslenbourg dans une même action. Mais on sait que la Prusse et l'Autriche ue se sont point prononcées pour le duc, et que ces deux puissances entendent séparer les intérêts plus ou moins légitimes de ce prince des droits de la Confédération. Nous avons déjà parlé des résolutions adoptées par l'assemblée des députés alle mands qui s'est tenue Francfort. La réunion, avant de se séparer, a nommé un comité central siégeant Francfort, qui devra diriger, avec la coopération des comités locaux le mouvement en faveur des duchés. Ce comité vient d'adresser un manifeste au peuple allemand, où il fait appel l'action individuelle et collective des populations; tout le monde est invité seconder la cause des duchés, soit par des secours d'argent, soit par des volon taires. Nous avons annoncé que le Saint Père avait pourvu récemment plusieurs évê- chés vacants dans les provinces pontifica les occupées par le Piémont. Comme il était facile de le prévoir, cet acte de légi time autorité a déplu au gouvernement de Turin, qui essaie d'y mettre son veto et qui a fait insérer ce sujet une protestation dans la Gazette officielle de Turin. Voilà comment le Piémont entend l'Église libre dans l'Etat libre. La Gazette de Venise avait annoncé que les garanties demandées par l'archiduc Maximilien ayant été refusées, S. A. I. ne maintenait pas son acceptation de la cou ronne du Mexique, a été démentie sur un ordre venu de Miramar. Les journaux ministériels se lamentent sur les progrès que fait en Belgique la corruption électorale c'est une lèpre, disent ils, qui attaque la base même de nos institutions et laquelle nous ne saurions appliquer de remèdes trop énergiques. C'est parler d'or; mais comment se fait- il que les mêmes hommes qui se montrent si alarmés des progrès de ce mal, soient précisément ceux qui, dans les élections, pratiquent sur la plus large échelle tous les genres de fraude? Billets marqués, achat de votes déguisé sous toute espèce de prétextes, promesses d'avantages maté riels, menaces, intervention abusive des fonctionnaires, pression des administra teurs sur leurs administrés, des commis sions des hospices civils sur leurs fermiers, des employés supérieurs sur leurs subor donnés, obsessions exercées sur les élec teurs ruraux pour les empêcher de voter selon leur conscience, escamotage et échan ge de bulletins, mesures de corruption et d'intimidation de toute nature, calomnies et mensonges propagés par voie de presse, appel aux mauvaises passions, manifesta- lions tumultueuses sur la voie publique, vociférations, insultes, sévices, charivaris; quel est celui de ces procédés qui ne soit pas familier aux faiseurs du soi disant libéralisme C'est chose facile et commode que de condamner tous ces abus comme le font en ce moment les journaux du ministère; il y a là, en effet, matière de belles tira des, de magnifiques protestations, qui passent, au jugement de certains lecteurs, pour le cri de l'honnêteté indignée. Mais ceux qui savent comment le parti soi-disant libéral se comporte dans les élections, ne sont pas dupes de cette vertu de parade; ceux là savent qu'entre le lan gage de nos purs et leurs actes il y a un abîme. Nous aussi, nous demandons qu'on ré prime sévèrement la corruption électorale, et nous avons de bonnes raisons pour le demander, puisque c'est surtout nos dé pens qu'elle s'exerce. Mais, la différence du parti doctrinaire, nous voulous opposer ce mal des remèdes sérieux, efficaces, et non des mesures inspirées par l'esprit de parti, qui ne peuvent qu'envenimer et étendre la plaie qu'il s'agit de guérir. Le vote la commune est une condition essentielle de cette réforme. Les voyages électoraux et les rapports d'argent qui s'en suivent entre le candidat et ses élec teurs, constituent une atteinte la dignité et l'indépendance de ces derniers c'est une cause permanente de démoralisation pour les deux tiers du corps électoral belge, qui est aujourd'hui la solde de ses mandataires. Il laut mettre un terme cet état de choses la morale publique et l'in térêt du pays, l'exigent. Il faut rendre la commune la place qui lui revient dans notre organisation politique il faut qu'elle soit, comme autrefois, le foyer principal de la vie nationale. Pourquoi toutes les élections ne se feraient-elles pas la com mune comme en Hollande? Est ce qu'on L£ PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE. -■ REVUE POLITIQUE. RÉFORME ÉLECTORALE.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1863 | | pagina 1