D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 47me Année. Mercredi 20 Janvier 1804. A° 4.831. -M» LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELLE, PRIX DE 1/ABONNEMENT. FOUR YPRES FR 6.00 PAR AN. HORS VILLE 7,50 REVEE POLITIQEE. 1,'uliiinaliim austfo-prussien esl parvenu Copenhague; le Morninç-Posl annonce que la dépêche collective des deux puissances allemandes a éié remise par leurs ministres au gouvernement danois. Elle demande l'abrogation immédiate de la Constitution de novembre. En cas de refus, les représentants de la Prusse et de l'Autriche ont ordre de quitter Copenhague. C'était avant-hier, i8, qu'expirait le délai fixé an roi de Danemark. D'un autre côté, les petits Etats de la Confédé ration, fort émns de la résolution anstro-prussien ne, se concertent pour aviser aux moyens d'en empêcher l'exécotion. La Ravière, le Saxe et Bade sont en négociations et discutent la question du passage des armées prussienne et autrichienne dans les dochés. Il ne faut pas s'attendre pourtant k ce que cette opposition aille jusqu'il une résistance par la foice. Quant an Hanovre, le Roi a accordé le passage sur son territoire aux troupes prossieo- oes, mais il ne s'y est résigné qoe sur les pressantes représentations de son ministère. Les démonstrations en faveur do prince Frédéric se continuent dans le Holstein. Une dépêche de Hambourg apprend qo'one députation monstre de tontes les villes et de tons les bourgs du Hol stein se rend k Francfort pour prier la Diète de reconnaître immédiatement ce prince comme son- veraio du doehé. La France assure que l'archiduc MaxiiniTieo viendra a Paris au roots de février avec le litre d'empereur et qu'il sera reçu avec les hooneors dus ao tang suprême. La crise ministérielle s'est termiuée a Madrid; le nouveau cabinet, esl considéré comme un mi nistère de transition. On écrit de New-York, le 5 janvier, qoe le gouvernement de Washington a reçu de nouvelles dépèches de M. Corvyn, ministre des Etats Unis k Mexico. Dans ces documents, le représeotaot américain, dont on connaît l'impartialité, constate que l'idée monarchique fait chaque jour des pro grès au Mexique et que les populations se retirent de pluseo plus de Juarez. On assure qn'k la suite de ces communications, le cabinet de Washington aurait décidé que l'archiduc Maximilien serait reconnu par les Etats Unis, si son prog amme de gouvernement était jugé satisfaisant. LA PATENTE DES ÉCOLES DENTELLIÈRES. Dans la discussion générale du budget du ministère des finances pour l'exercice 4864 s'est élevé une discussion incidentelle au sujet de la loi sur la patente des écoles dentellières. M. Rodenbacb, ce courageux et infatigable défenseur des intérêts fla mands, a déclaré qu'il est sa connais sance qu'on a fait payer la patente des écoles d'apprentissage où l'on enseigne faire de la dentelle, qui ne sont pas des fabriques, mais des écoles d'enfants; que l'on fait chercher le fil au chef lieu de l'arrondissement pour le compte des en fants, pour lecompte des mères de famille qui reçoivent le salaire. On a décidé que c'est un commerce. Cependant il y a des ateliers d'apprentissage où l'on apprend tisser de la toile aux malheureux, aux vagabonds, et là on ne fait pas payer patente. Vous avez donc deux poids et deux mesures. Quand on apprend un métier de pauvres enfants et quand on fabrique, non pas pour le compte de l'établissement, mais pour le compte des mères de famille, dans ce cas on ne devrait pas payer patente. On nous dit que la patente n'est que de 5 ou 40 fr., mais la patente esl considérable, dans une école, elle s'élève jusqu'à 400 ou 150 fr. Aussi dans le moment actuel ces ateliers sont presqu'anéanlis. Il est indispensable de changer la loi ou de donner une autre interprétation, car l'interprétation actuelle est tout-à-fait judaïque. M. Frère Orban, ministre des finances, qui n'est pas tenu plus d'égards pour les dentellières que pour les commerçants d'Anvers, a répondu par les incroyables paroles que voici Des particuliers dirigeant des écoles dentellières, des couvents qui font fabri quer de la dentelle, résistent depuis long temps et s'obstinent résister la loi, cela est vrai. Je sais qu'en général les particu liers qui réclament, appartiennent une caste qui réclame un privilège, et qui, sans égard pour les décisions prises par tous les corps compétents dans un sens contraire leurs exigences, persiste refuser de se soumettre la loi. Mais quant moi, je n'ai pas le pouvoir de laisser la loi sans exécution. On peut la modifier si l'on veut; maisaussilongteraps qu'elle existera, il est de mon devoir de la faire exécuter. Or, les décisions, dont parle M. le minis tre, sont les décisions des Députalions permanentes, qui ont déclaré, en fait, que les écoles dentellières dirigées par des religieuses sont des fabriques de dentelle; de ces Députalions permanentes qui cas sent, du chef de corruption, les élections communales lorsque le résultat d'icelles déplait MM. Frère et comp", ces grands industriels politiques. Aussi M. B. Dumorlier est il venu pro lester contre les paroles acerbes du minis tre par un de ces magnifiques mouvements oratoires qui lui sont si familiers Il s'agit, dit M. le ministre des finances, d'une certaine caste. Mais quelle caste, Messieurs? Ce sont les pauvres. Voilà la caste. Eh bien, Messieurs, chaque fois qu'il s'agira des pauvres, des classes souffrantes, ma voix sera toujours acquise leur défense. Les établissements en faveur desquels on réclame, ne sont autres que des écoles, des ateliers d'apprentissage dans lesquels des femmes charitables s'occupent exclu sivement d'apprendre un métier aux pau vres; quand donc vous frappez cet éta blissement d'une patente, ce sont les pauvres que vous frappez. Or, quand vous citeriez tous les arrêts et toutes les jurisprudences possibles l'appui de votre opinion, je la combattrai toujours parce que c'est Un attentat tout ce qu'il y a de plus regrettable sur la terre, l'humanité souffrante. L'honorable M. Frère vient nous dire qu'il n'a pas fait de circulaire pour exiger l'impôt; il doit reconnaître cependant que c'est seulement depuis sa circulaire qu'on a exigé l'impôt. Et si vous êtes en droit d'établir un impôt sur les pauvres, pourquoi donc ne percevez-vous pas cet impôt la charge des ateliers créés par le gouvernement? Est-ce que par hasard les conditioos ne sont pas les mêmes? Est-ce que le pauvre qui va l'école du gouvernement doit être pins favorisé que celui qui va l'école de la liberté? Est-ce que, peut-être, vous classez aussi les pauvres en deux catégories vos pauvres et les autres? En présence d'un acte aussi souverai- nement bienfaisant que d'enseigner un métier aux malheureux sans faire de bénéfice, exiger une patente dans de pa reilles conditions, quelles que soient les dispositions légales, quels que soient les arrêts que vous puissiez invoquer, je dis que c'est aller directement contre le but de la loi, qui est d'établir un impôt sur le bénéfice réalisé. Dans le cas actuel, il n'y a pas de béné fice, ou il n'y a de bénéfice que pour le pauvre; cest dans la poche du pauvre que vous allez prendre l'impôt pour faire ensuite des largesses. Je dis qu'un pareil état de choses ne peut être assez Hétri, assez condamné. Il s'agit ici de pauvres sœurs qui enseignent, de pauvres religieuses qui enseignent; et en définitive ce sont les" pauvres que vous frappez. M. Frère-Orban admet qu'il faut qu'il y ait bénéfice pour qu'il y ail patente; mais il ajoute: Vous trouvez bon d'affirmer que les couvents ne font point de bénéfice. Eh bien, je le nie; ils réalisent évidemment un bénéfice. C'est une spéculation. Cela a été établi et parfaitement établi. Il y a là une source de bénéfices très-notables. La patente qa'on exige est extrêmement mi-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 1