D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 4 7111,1 Année. i\" 4,832. POUR YPRES FR. 6,00 PAR AN. HORS VILLE 7,50 L'on ne sail vraiment pas ce qu'il faut admirer le plus chez nos doctrinaires, ou leur insupportable orgueil et leur ridicule fatuité, ou leur merveilleuse adresse induire en erreur le lecteur assez bénévole pour ajouter foi leurs raisonnements. Cédant leurs sentiments égoïstes ils avancent sans vergogne, en plein parle ment, qu'eux seuls sont capables de con duire le char de l'Etat, oubliant et mettant de côté un fait considérable de notre histoire contemporaine, savoir que le parti conservateur a depuis 1830 bien plus longtemps occupé le pouvoir que les libé raux, et cela dans un esprit d'ordre et de vraie liberté, respectant les droits de tous; tolérant toutes les opinions, toutes les doctrines, tandis que les prétendus libé- raux ne savent pas se résoudre tolérer le catholicisme. A présent toute l'adresse des doctri naires est mise en œuvre pour souteuir un nouveau sujet de dénigrement contre les conservateurs, et, sur toute la ligne, tous leurs journaux soutiennent que le parti catholique doit assumer la responsabilité d'une situation qu'il a créée. Cette impu tation serait odieuse si elle n'était parfai tement ridicule. Comment! le ministère libéral par sa politique de révoltante partialité et de violence a jeté l'irritation dans tous les esprits, et a de la sorte pro voqué une véritable réaction contre cette espèce de tyrannie, et on ose imputer ses victimes, qui ont enfin ramassé le gant du défi, et ont fait usage de leurs droits dans les comices électoraux, les embarras qui résultent de la situation. Mais ce compte, le parti conservateur, ce parti incontesta blement le plus nombreux dans la nation, devrait tout jamais se soumettre au joug d'uu libéralisme égoïste et despote. Ah! nous le servions depuis longtemps, telles sont vos prétentions, mais vous avez, comme on dit, compté sans votre hôte, et les belges ne sont pas d'humeur se laisser imposer un joug quelconque. Néanmoins, et c'est une chose éton nante, incroyable si on ne l'avait sous les yeux, un grand journal a eu l'adresse et le courage de remplir deux graiules colonnes pour soutenir cette thèse. Il est vrai qu'il a dû recourir de subtiles ergoleries, faute d'arguments; le simple bon sens doit conclure de ce système, et c'est la seule conclusion logique qui en découle, qu'il est interdit aux conservateurs d'exer cer leurs droits électoraux lorsque le parti libéral occupe le pouvoir; car si quelques- uns des leurs restent sur le carreau, et si par suite le pouvoir leur échappe, oh! alors une tempête se lève, et l'indignation coule plein bord contre ces audacieux catholiques, qui ont osé troubler le som meil des libéraux et on les traite de révolutionnaires, ni plus ni moins. Oui, voilà la qualification odieuse qu'on ne craint pas de lancer contre ceux qui n'ont fait qu'user de leurs droits. A quelles ex trémités ne doit-on pas s'attendre de la part d'un parti qui traite ses adversaires avec autant de duplicité que de fourberie? avec autant d'outrecuidance que de faus seté? Une correspondance de Louvain au Journal de Bruxelles rapporte, au sujet de la nomination du nouveau bourgmestre de Louvain, le curieux épisode suivant: Voici ce qui s'est passé, l'égard de la nomination de M. Peemans, si j'en crois des informations qui ine sont données Comme certaines M. Vandenpeereboom, ministre de l'intérieur, qui a souvent des premiers mouvements qui sont bons, mais qui cède plus souvent encore de seconds mouve ments qui sont mauvais et que lui imprime la volonté de M. Frère, M. Vandenpeere boom donc hésitait; il était peu disposé proposer au Roi la nomination de M. Peemans. Un haut dignitaire de la Loge maçon nique, membre de la Chambre, est allé demander M. Frère la nomination de M. Peemans. M. le ministre des finances ne pouvait rien refuser aux frères et amis des Loges; il exerça sa pression sur son collè gue de l'intérieur, et le projet d'arrêté de nomination de M. Peemans fut envoyé au Roi. Le Roi, jugeant probablement que, dans la situation où se trouvait le minis tère, cette nomination serait un détestable coup de parti in extremis, se refusa signer l'arrêté. Colère de M. Frère, qui s'irrite de toute résistance opposée sa dictature. Le moindie sentiment des convenan ces eût fait cesser toute hésitation chez un ministre placé entre son dévouement au Roi et la satisfaction illégitime exigée par le haut dignitaire des Loges. M. Frère n'en jugea pas ainsi. s 11 força la main au Roi, en lui en voyant sa démission, et son collègue le ministre de l'intérieur eut la faiblesse d'envoyer la sienne. LE PROPAGATEUR PRIX RE l/ABOAAEMEUT. REVUE POLITIQUE. La réponse du Danemark k la sommation des cabinets de Vienne et de Berlin n'a pas le caractère d'un refus définitif. Une dépêche de Londres annonce, que le cabinet anglais a conseillé au gouvernement danois de retirer la Coustitntion de novembre et qu'on a reçu mercredi soir au Foreign- Office l'assurance que ce conseil sera suivi. Dans ce cas, l'occupation du Scbleswig par les troupes aostto-prussiennes ne s'effectuera pas et il devient très-probable que celles-ci ne franchiront pas l'Eider. Une dépêche de Berlio, affirme que le véritable ultimatum n'était pas encore lancé et qu'il ne l'aurait été qu'après l'arrivée d-i corps d'exécu tion sor la frontière du Schleswig. On prévoyait tellement Berlin que le Danemark céderait devant celte roeoace, qu'on songeait sut tout fe demander au cabinet de Copenhagne des garantiepositives et c'est sous cette préoccupation que l'ultimatum devait être rédigé. La Chambre des députés de Wurtemberg, dans sa séance du ao janvier, a résolu 5 l'unanimité de prier le gouveinemeut de mettre immédiatement des troupes k la disposition de la Diète et de pren dre les mesures nécessaires pour la mobilisation de tout le contingent Wurierobergeois. Un revirement paraît s'être produit bBerlin dans les dispositions de la Chambre des députés b l'égard drs crédits demandés pour l'expédition du Schles wig. Ce revirement serait dû, dit le télégraphe, aux explications franches et complètes que M. de Bismark aurait donnéesausein de la commission des fioances sur la politique que suivent les deux grandes puissances. On croit iiiaiuleuanl que la Chambre ne poussera pas les choses i l'extrême et qu'elle accordera les crédits demandés. L'Europe, de Francfort, prétend que le gou vernement français est décidé b rester absolument neutre daus le conflit dano allemaud et b ne point se laisser entraîner b une intervention quelconque, aussi longtemps que l'accord ne sera pas établi eutre toos les membres de la Confédération ger- raaniqoe. Le Corps législatif de Fraoce s'est occupé avaut- bier de la loi de sûreté générale, qui, viverueut attaquée par MM. Picard et Favie, a été défendue par M. Rouland, comme nue ga'aulie indispensable b la sécurité de l'Etat. L'ameudeuient de l'opposi tion n'a obtenu cette fois que 35 suffi âges, tandis que la rédaction du projet d'Adresse a été voté par ao3 voix. La Chambre a abordé ensuite la discussion des ameoderaeuts sur la presse. M. Jules Simon a critiqué la loi de février i852. En Amérique, les généraux confédérés déploient uue activité inattendue. Par un mouvement latéral, ils ont envahi la Virginie occidentale et menacent le Maryland par le haut Potomac. Les corps fédé raux, qui ont voulu s'opposer b ce mouvement, dont il est impossible de préciser la potiée jusq-i'b présent, ont subi une séi ie d'échecs. l.a disette d'nuiomes setail plus grande dans le Nord qu'on ne l'a.ait signalé jusqu'ici. Une ptnpu- sition a été faite au Sénat de Washington pour appeler un million de volontaires en quat>e vingt- dix jours sons le commandement de (jiant. La Chambre des représentants a adopté, une uinjui ité de 88 voix contie 21, line motion portant que toute proposition de négociation avec les confédérés doit être rejetée. L ORGUEIL DES DOCTRINAIRES. FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION IIEU.E.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 1