D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. POUR Y PRES FR. 6.00 PAR AN. HORS VILLE 7,50 47mo Aniuîc. Samedi 30 Janvier 1804. i\o 4,8:14. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION RELUE. PRIX IIK I. ABOAAERENT. REVEE POLITIQUE. I/A'iglelerre prend ses mesures comme si elle était réellement de'cidée a s'opposer par la force k l'occupa lion du Schleswig par les noupes ansuo- piussierines. Les journaux ministériels de Londres, le Morning Post et le Daily News, annoncent des prépaialifs militaires et mai inities pour venir au secours du Dauematk, et pour apprendre aux Allemands, dit le Morning Post, prendre l'An gleterre au sérieux. Les correspondances de Vienne et de Berlin n'apportent aucun fait précis; toutefois, de la lec ture de ces correspondances il résulte une impres sion incontestablement pacifique. Les troupes austro prussiennes continuent k se concentrer dans les duchés; mais ce mnn.ement de concentration est lent, il recule l'échéance d'une agiession contre le Schleswig, et par des atermoiements habilement dissimulés, il lasse les surexcitations populaires; k l'heure qu'il est, en Allemagne, le monvement unitaire parait être monte du fond k la surface; les échos multipliés qui répoudaieDt au NationaUerein s'éteignent un k un; les commissaires fédéraux deviennent sétères contre les manifestations; le duc d'Augusienbouig va probablement être forcé de quitter Kiel; le contingent fédéral remplacé II Rendsbourg se trouvera bientôt relégué a l'arrière- plan, et dès lors l'Autiiche et la Prusse, devenues la tête du mouvement, se trouveront seules, sur le terrain du traité de Londres, en face des grandes puissances. C'est la Pologne qui a occupé avant-hier le Corps législatif de France. Plusieurs orateurs, eotre autres MM. Pelletan, de Morny et Guéroult, pot été entendus dans cette séance. Une correspondance adressée de New-York ail Moniteur universel, fait ressortir le revirement qui s'est opéré dans la presse des Etats Unis au sujet de l'expédition mexicaine. Le New York Heraldqoi s'était montré jusqu'ici exnêmeraeot hostile k l'intervention fiauçaise, est forcé, dit la feuille officielle, de reconnaître les bienfaits qu'elle apporte avec elle. La candidature de M. Lincoln one deuxième présidence a été officiellement pose'e. Le vote des soldats sous les drapeaux a été autorisé. Des dis cussions animées ont en lieu au Sénat de Was hington. L'expulsion de M. Davis, du Keotuckj, a été demandée. On ne croit pas que la motion soit adopiée. Le général Longstreet réorganise sou armée et fortifie ses positions. La cavalerie confé dérée contiuoe ses incursions eu Virginie. REPONSE A QUELQUES OBJECTIONS. Les journaux libéraux disent tous les jours a Les catholiques veulent faire enterrer tousceux qui meurent en dehors de l'Eglise commedes chiens, ils voudraient lesenfouir dans des trous, voir jeter la voirie la dépouille mortelle de leurs semblables. Autant d'accusations, autant de met» songes. Les catholiques désirent que tout homme puisse être enterré décemment, convenablement. Ils demandent que tons les cultes, que toutes les sectes puissent avoir leur cimetière patliculier, ils récla ment l'inviolabilité de tous ces cimetières. Que les catholiques aient leur cimetière inviolable, que les protestants aient leur cimetière inviolableque les Israélites aient leur cimetière inviolable, que les libres penseurs aient le leur. Voilà les prétentions des catholiques, ils ne réclament pas autre chose: aucun pri vilège, chacun son droit, chacun chez soi. Nous voulons seulement que la dernière habitation des citoyens morts soit aussi inviolable que le domicile des vivants. Les journaux libéraux disent encore Les prétentions des catholiques vont un nouvel empiétement de l'Eglise sur le pouvoir civil la loi veut que le Bourg mestre détermine l'endroit des sépultures; mais la loi ne reconnaît pas ce droit au curé; cependant le curé veut être le maître absolu du cimetière, y admettre et eu exclure qui il veut. Pour que les catholi ques ne criassent pas la violation de leurs cimetières, il faudrait que le Bourg mestre violât la loi. Voilà les déclamations libérales. Voici la législation existante. D'abord nous avons l'art. 14 de la Con stitution nationale, cet article est la con sécration la plus solennelle de la liberté des cultes. Or le cimetière comme le temple ont été de tout temps nécessaires l'exercice du culte. Ce sont deux lieux consacrés, l'un pour la réunion des fidèles vivants, l'autre pour la réunion des cotps des fidèles trépassés. El comme l'autorité civile ne peut dans nos églises côté des autels catholiques élever des autels étran gers, sans la violation la plus manifeste de nos droits, et sans sacrilège; l'autorité civile ne peut non plus dans nos cimetières bénits au milieu des tombeaux catholiques ouvrir des tombes profanes, au mépris de la sainteté du lieu et des prescriptions formelles de notre culte, sans la plus odieuse violation de la liberté des cultes. Nous avons ensuite l'art. 13 du décret du 23 prairial an XII qui ordonne d'établir dans les communes où l'on professe plu sieurs cultes, un cimetière pour chaque culte, ou, s'il n'y a qu'un cimetière, de le partager en autant de parties qu'il y a de cultes différents. La loi est donc formelle, positive, et ne peut donner lieu des interprétations diverses et contradictoires la loi veut que les cimetières soient séparés et par consé quent que les catholiques, comme les autres, aient leur cimetière inviolable. Le Bourgmestre détermine l'endroit des sépul tures des catholiques dans le cimetière catholique, des protestants dans le cime tière protestant et ainsi pour les autres. Telle est la loi. On lit encore dans les journaux libéraux Les catholiques sont les contempteurs de l'administration civile. Ils veulent faire du Bourgmestre le serviteur du curé, ils méconnaissent tous les droits de l'autorité civile. Nouvelles contre vérités. I.es catholi ques disent simplement chacun son droit. Aussi dans leur pétition les catholi ques affirment ils la mission de surveillance et de police du pouvoir civil sur tous les cimetières, mission embrassant I* la salu brité publique, 2' l'ordre des sépultures, 3° les moyens de reconnaître la place assignée aux inhumés. Voilà la vérité vraie Que le public nous j»ge LE PÉTITI0.1NEMENT SUR LES CIMETIÈRES. Depuis quelque temps le pays est dou loureusement ému par les violations du droit public qui surgissent presque chaque jour en matière d'inhumations. Celte émotion reçoit en ce moment une forme légale et se traduit énergiqueméul dans la pétition que nous publions plus lias et qui circule sur tous les points du pays. Tout homme qui a conservé intacte la norion du droit naturel et des vrais principes constitutionnels voudra donner son adhésion ce document qui revendique hautement et comme il convient aux citoyens d'une libre nation, un droit inscrit dans la conscience humaine et que sanc tionne l'assentiinenl universel des peuples. Ici comme partout la protestation se couvre de nombreuses signatures. Toutes les classes de la Société veulent prendre part telle imposante manifestation faite contre les violations de la liberté religieuse. Encore quelques jours, et la pétition sera déposée sur le bureau de la Chambre des représentants, appuyée par de cen taines de milliers de signatures. Nous pourrons dire alors, ce que disait O'Connell d'un mouvement pétitionnaire de la presque unanimité de ses com patriotes. C'est le droit, armé de la revendication en masse, qui proleste et redemande sa liberté, et vous devez lui faire justice peine de déchéance so- ciale. Ce que les catholiques réclament par ce pétilionnement ce n'est pas un privilège c'est tout simplement le droit commun, dont on ne refuse le bénéfice ni aux pro testants, ni aux juifs. Les protestants, les juifs, les dissidents ont ou doivent avoir leurs cimetières distinctset personne jusqu'à présent ne leur a contesté le droit d'y ensevelir leurs morts conformément leurs convenances ou aux prescriptions de leurs cultes. Pourquoi les catholiques ne peuvent-ils pas jouir de la même liberté?

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 1