YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
D'
47me Année.
i\o 4.835.
FOUR YPRES FR. 6,00 PAR AN.
HORS VILLE 7,50
Les électeurs voient, de jour en jour,
plus loin et plus clair, et ils prouvent, par
des indices que nous tenons pour infailli
bles, qu'ils sont fermement résolus sub
stituer des questions d'intérêt général et
pratique aux miuces et stériles questions
de coteries et de personnes.
Tel est le vrai sens de la révolution
électorale qui s'est accomplie en 1859, en
1861, en 1865 et qui s'achèvera dans les
prochains comices. Nos doctrinaires se
font singulièrement illusion cet égard
ils se plaisent attribuer leur chute aux
Evéques, que disons nous, uu seul Evê-
que, Mgr de Bruges, et quand ils préten
dent que Mgr de Bruges devrait être invité
par le Roi constituer un cabinet, ils ne
pensent pas être aussi plaisants qu'ils le
paraissent aux gens raisonnables. Ils ne
voient que deux choses dans le pays
le clergé droite et la maçonnerie
gauche; pour eux la lutte n'existe qu'entre
ces deux puissances; ils ne conçoivent
même pas que des dissidences sérieuses
puissent se produire en dehors du caté
chisme clérico libéral et si vous leur
parlez des intérêts économiques et sociaux
dont le pays se préoccupe visiblement, ils
haussent les épaules et vous tournent
le dos avec pitié. Leur erreur est si pro
fonde que nous commençons la croire
sincère ouiil devient vraisemblable
qu'ils s'imaginent sérieusement que la
Belgique sera assez prospère, assez heu
reuse et assez honorée le jour où l'univer
sité de Louvain sera dépouillée d'une rente
de 20,000 fr. environ, ou MM. les Bourg
mestres dirigeront en sacristains jaloux, le
ménage de MM. les curés, et où les libres-
Eli bien! répétons le satiété, il n'y a
rien de vrai dans cette appréciation deS
choses par les vaincus du 9 juin et du 12
janvier. Le cabinet doctr inaire est tombé
non seulement parce qu'il a vexé les catho
liques dans des questions où leur foi était
plus engagée que la loi, mais aussi et
surtout parce qu'il s'est obstiné ne satis
faire en aucun point les légitimes aspira
tions de l'opinion publique. Ce cabinet
négligé la fois les intérêts moraux et
matériels, nous pouvons ajouter qu'il les
froissés en maintes circonstances; il n'a
pas gouverné dans les voies tracées par le
Congrès national, il a diminué les libertés
politiques et augmenté lés impôlsr il n'a
réalisé aucune des réformes promises en
1848, il a supprimé quelques-unes des
améliorations réalisées celte époque, il a
consommé des divisions déplorables, il
a créé !e redoutable problême des fortifi
cations .l'Anvers basées sur une dépense
perpétuelle de 55 millions pour l'armée, il
a lassé, parfois indigné, lès libéraux indé
pendants et armé contre lui la masse des
catholiques.
Ce qui préoccupe le public, la masse du
public, le vrai public, c'est l'escompte
10 p. c. et l'exploitation des petits com
merçants par les marchands d'argent ou
plutôt par les marchands de signatures;
c'est le paiement des premiers douzièmes
de l'impôt, dont la charge s'alourdit
mesure que les ressources décroissent;
c'est la prochaine loterie militaire qui
alarme aujourd'hui 45,000 familles, et qui
en frappera cruellement dix mille demain;
c'est le maintien de taxes odieuses sur la
bière et le sel, c'est le refus de réformer le
Code de Procédure en faveur des petits
justiciables, c'est le nouveau déficit de six
millions de francs annoncé pour l'embas-
tillement de notre métropole commerciale,
c'est la crise financière et industrielle,
c'est le poids du présent, c'est la crainte de
l'avenir, en un mol, c'est le doute, c'est la
souffrance, c'est le désillusionnement, c'est
la désaffection, c'est le scepticisme politi
que, c'est le besoin d'une solution prompte
et aussi radicale que possible, de toutes ces
graves difficultés. Voilà ce qui a retovefsté
M. Frère, voilà ce qui effraie M. Decbàmps,
voilà ce qui entravera et culbutera toute
administration nouvellecatholique ou
libérale, qui essayera de suivre les orfiières
accoutumées.
LE
PBOPAGATEUB
l'RIX DE I/ABOXHEMEUT.
REVEE POLITIQUE.
L'empereur Napoléou a reçu, avant-hier, aux
Tuileries, la dépnlatiori chaînée de lui présenter
l'Adresse du Corps législatif en réponse au discours
du Trône. C'est M. le duc de Morny qui a donné
lecture de l'Adresse, laquelle l'Empereur a ré
pondu que, quoique la sessiou lut omette depuis
trois mois, il n'y avait pas eu de temps perdu, car
la liberté des discussions rivait servi faire mieux
apprécier la marche de son gouvernement. S. M. a
particulièrement insisté sur le besoin de stabilité
après tant de secousses, et a teioriné sa petite
allocution par le voeu que chacun teste dans sou
droit. A bon entendeur, demi mot suffit.
L'empereur n'a donc fait aucune allusion aux
événements extérieurs. Il a seulement insisté sur le
besoin de siabililé, après laut de secousses. Nous
accueillons avec plaisir le présage de paix. Cepen
dant, uous le disons regret, la situation s'aggrave
de plus en plus en Alleraague,el les leuteuisappor*
lées jusqu'ici une action militaire dans les duchés
rr'auioiit servi qu'à diminuer les chances d'une
soluliou pacifique.
Les troupesaustro prussiennes ont franchi avant-
hier mutin la frontière du Schleswig sur deux
points. Les Prussiens partis de Kiel sont entrés dans
le Schleswig sept heures, sans rencontier de
résistance. Les Autrichiens ont passé l'Eider
Reudsbourg, sur le porit du chemin de fei. Quel
ques coups de fusil ont été échangés, qui n'ont
blessé personne. Le quaitier général du maréchal
Wrangel était avant-hier raatiu Gettorf, quel
ques lieues d'Eckernfoetde, où les Danois se sout
retranchés. On s'attend s un engagement. La glace
est donc rompue, et le saug va être versé. Où cela
inènera-t-il Voilk ce que chacun se demande
avec une anxiété facile comprendre.
Le roi de Daoemark est parti pour l'armée au
milieu d'uue foule immense, qui a fait entendre
les plus chaleureuses acclamalious. L'enthousiasme
patriotique est son comble ttkr tous les points du
royaume.
Les ministres de Prusse et d'Autriche ont quitté
Copenhague, dimanche au soir. La rupture diplo
matique est donc un fait accompli.
Des lettres de Berlin apprennent que le duc
d'Aoguslenbourg refuse de quitter les duchés, et
que les gouvernements prussien et autrichien ont
décidé que, quoi qu'on atrêie Francfort, ils
proposeraient d'indemniser ce prince pour son
droit de succession sur une partie du Holsteio, ce
qui confirme déjà un desaccord persistant entre les
Eiats secondaires et les deux puissances.
De nombreuses arrestations ont encore élé opé
rées Varsovie dans la nuit du 36 au 27 janvier.
Les adresses de dévouement ont peo de soccès
parmi les propriétaires de la provioce de Varsovie.
M. deCbynct, de R adom, ayant refusé sa sigoatore,
il loi a élé signifié d avoir partir pour la Russie.
Les nouvelles de Londies, se botneui une
mention de l'arrivée prochaine dans celle capitale
de la reine de Daoemaik, belle-mère du- prince de
Galles.
On mande de Vienne que décidément l'année
va être augmentée. Un nouveau recrutement de
«5,000 hommes serait sur le point d'èire décrété.
Cette mesure serai! prise surtout eu vue des éven
tualités italiennes. On est toujours fort inquiet,
Vienne, de ce qui se prépare Turin.
Après son expédition victorieuse contre le Sal
vador, le président du Guatemala, général Cariera,
est rentré la tête de ses troupes dans sa capitale,
le 29 novembre dernier, au milieu du plus «if
enthousiasme. On sait qu'à la suite de sa défaite, le
général Barrios esi parvenu échapper aux pour
suites dirigées contre lui. Quant aux prisonniers
de guerre, les mesures de rigueur ont élé leur
égard fort peu nombreuses. Les officiels étrangers
au service de Barrios, capturés lors delà prise de
Sau Salvador, ont obleuu la vie saine. Conduits
la frontière, ils oui été rendus la liberté. Le
cousui général de France était intervenu eu leur
faveur.
SB-f-a B -ÎS~
LA SITUATION.
FOI CATHOLtytJfe. - COXSTITI tlON BELGE.
penseurs seront parvenusàse faireinhumer
en terre bénite. Au fond voilà tout le pro
gramme du libéralismê doctrinaire.
On lit dans la Patrie de Broges
Le procès en diffamation intenté frt jugé d'iù-
strnction Kbuopff «a marcher de f>triV ave<! tine
action semblable dirigée contre an individu de