D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
47me Année.
Samedi 6 Février 1SG4.
Ko 4.8Î56.
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
PRIX DE LA BONI* EMEUT.
POUR YPRES FR. 6.00 PAR AN.
HORS VILLE 7,30
REVUE POLITIQUE.
Une seconde rencontre a eu lien entre les Alle
mands et les Danois dans les duchés. Cette fois, ce
sont les troupes autrichiennes qui ont été engagées.
Ces troupes forment l'aile gauche de l'artnée d'in-
«asioo, tandis que les Pinssieris sont a l'aile droit.
Le télégraphe a appris que ces derniers, après a.oir
dépassé Eckernfoerde, avaient trouvé les Danois
Missunde, sur la Schlei, l'est de la aille de
Schleswig. Il parait que pendant ce temps les
Autrichiens, ayant passé l'Eider, s'avançaient sur
Schleswig en venant du sud. En effet, une dépêche
du 5 apprend qu'ils ont rencontré les Danois
Busdoi if, une lieue de Schleswig. Us les ont atta
qués et repoussés de concert avec la garde prus-
sienue. Les troupes confédérés oe se sont arrêtées
qu'au pied do Danewiike. Les Danois se sont
battus bravement, car ce n'est qu'après avoir son-
tenu trois charges la baïonnette qu'ils se sont
repliés; le rapport do général en chef constate que
la perte des alliés est considérable.
L'ooverture du Parlement anglais a eu lieu
avant- hier. La reine n'a point présidé eo personne
h cette cérémonie. Le discours royal d'ouverture, a
été lu par des commissaires royaux. Ce discours oe
répond nullement, il faut le reconnaître, ni k l'im
portance qu'on lui avait attribuée, ni k la gravité
de la situation.
Le discours s'arrête assez longuement k la ques
tion dano-allemande, mais il ne fournil k cet égard
aucun éclaircissement positif. Il se home, ponr
toute conclusion, k déclarer que la Reine conti
nuera k employer ses efforts dans l'intérêt de la
paix. Puis il passe aux affaires du Japon.
Après la cérémonie officielle de l'ouverture de
la session, les deux Chambres ont commencé leurs
travaux par le débat traditionnel qne provoqne !a
proposition de l'Adresse. La politique du gouver
nement a été vivement attaquée par lord Derby, k
la Chambre des lords, et par M. Disraeli, k la
Chambre des communes. Les deux leaders do
parti tory ont surtout blâmé la conduite du cabinet
k l'égard de la proposition d'un congrès européen,
et déploré la rupture de l'alliance française, qui en
a été la conséquence. M. Disraeli a, de plus, fait
ressortir la contradiction eotre l'opinion émise
autrefois par le comte Russell, sur le fond du con
flit allemand danois, et la politique suivie plus
técemment.
Un conflit des plus considérables vient de s'éle-
»er entre le pnuvoit législatif et le pouvoir exécutif
dans les Pitocipautés danubienne*. L'Assemblée
législative de Bucharest a décrété l'institution
d'une garde nationale dont elle s'attribue le com
mandement. Rien n'est plus contraire au principe
de la séparation des pouvoirs.
En répoudaot Qne observation de la Porte
Ottamaoe, le gouvernement des Priocipaolés s'est
réservé le droit de poursuivre les armemeots, ajou
tant que ceux-ci ne piésedltVui aui.uii catacteie
hostile k la Turquie, leui sent but étant I organi
sation militaire des Principautés.
L» question des couvents Hérités n'a pas encore
tecn de solution. Le cabinet mnldo valaqne en
réponse aux observations des puissances étrangères
soutient que la sécularisation des biens des couvents
dédiés est irrévocable. En ce q ri touche la question
des Lieux - Saints, le cabinet mnldo-vainque se
déclare disposer k accueillir favoiableuieui tous
les conseils qu'elles voudraient lui douner.
Mazztni commence reparaître sur la scène en
Italie. L'Unila ilaliana du 3 (éviter, publie un
aiticle signé Giuseppe Vlazzioi, sous la lubri
que: Force militaire de l'utile ht en Italie
L'auteur s'efforce d'établir pat des chiffres que,
dans une guerre contre l'Italie, il seiaii impossible
k l'Autiicbe d'aligner plus de ibo.ooo hommes
ou 170,000 hommes au plus. L'Italie peut lui
opposer 300,000 bonimes. Eu conséqueuce k
Venise, avec des lotces purement italiennes!
Venise, pour l'Italie et pour la Pologue Tel est
le cti de ralliement qui termine cet article.
BIBLIOTHÈQUES COMMUNALES.
Il se constitue des bibliothèques dans divetses
communes par l'innianve ou par la coopération des
administrations communales.
Lorsqu'on parcourt les catalogues dêj'a publiés
daus plusieurs localités, on s'aperçoit avec regret
que nulle pensée, nous ne dirons pas religieuse,
mais simplement morale, n'a présidé a leur forma
tion. A côté d'ouvrages tiès-reconiiuaodables
figurent le plus souvent des livres et des pamphlets
qui, tombant eo des mains inexpérimentées, pré
sentent les plus grands dangers. Dans l'intérêt
même de l'institution, qui peut purter d'excellents
fruits, si elle est bien ditigée, et surtout si elle reste
entre les mains de la liberté, il faut éviter qu'elle
ne dégénèie eu instrument de propagande irré
ligieuse et antisociale.
L'action du gouvernement k son tour est d'une
extrême importance. Parmi les ouvrages qu'il
patronue et dont il stibsidie les auteurs ou les
éditeurs, il eu est plusieurs qu'il répartit entre les
bibliothèques communales; mais est il bien sûr de
ne pas propager par cette voie des publications qui,
loin de contribuer k l'instruction, k l'agrément et
l'amélioration des lecteurs, rie peuvent au coolraire
servir qu'a les égarer et k affaiblir, sinon k détruire
chez eux les principes d'ordre et de religion qu'il
faudrait s'efforcer de leur inculquer?
11 ue faut pas oublier que c'est k l'aide de l'argent
des contribuables, eo très-grande majorité catho
liques, que l'on encourage de la sorte les écrivains
dont l'unique mérite et le seul titre est la guerre
insensée qu'ils font k toot ce que nous aimons
et respectoos. Les populations ouvrières ont déjà
assez de moyens de se pervertir, sans que le gou
vernement se serve du trésor public ponr hâter ce
travail de sourde décomposition dont il serait le
premier victime, si les efforts des bons citoyens ne
s'unissaient pout le coutre-balancer et le neutraliser.
Nos faiseurs se vantent d'avoir orgaoisé Ypres
une Bibliothèque populaire k l'instar de celle de
Liège.
Ot, voici ce qu'on lisait naguère daos la Gazelle.
de Liège
Nous avons sous les yeux le supplément au
catalogue de la Bibliothèque populaire commu
nale de notre ville,
D'après celle nomenclature, la collection des
livres hostiles l'Eg'ise on condamnés par eiie
s'est singulièrement atetoe dans les rayons muni
cipaux.
L'oigane trimestriel de la libre pensée en
Bulgiqtie y figure au grand complet, avec ce volume
même dans lequel uu de ses tédacieiits reproche k
Renan de n'aller as assez loin daus ses blasphèmes
coniie le Chi tst.
La Bibliothèque populaire s'est encore
enrichie de l'Emile de Jean Jacques; du roman de
Goethe, Wertherqui conduisit k tant de suicides;
de dtveis volumes de Michrlei, de Lutté, et auties
auteurs signalés par Index k la tépiobaiioo des
consciences honnèies; du Coran de Mahomet,
et du coiiiiui-niaire belge de ce dernier ouvrage;
des Eludes sur l'histoire de l'humanitédans
lesquelles M. Laurent, pour la plus grande gloire
de l'immonje imposteur de l'Arabie, le met en
parallèle avec Jésus Christ!
Etait ce k ces éuiits té voilants que faisait
uaguè'e allusion M. l'écheviu -GiJlon en qusltfiaut
sa Bibliothèque officielle de moyen de moralisa-
tion par l'instruction?
Est-il croyable que nos administrateurs commu
naux aillent choisir et imiter un pareil exempte, et
ue faut-il pas qu'un de leurs subordonnés affirme
le fait pour que l'on puisse eu aduiettie la réalité.
Eh bien, nous sommes obligés de le due, cela
ue suffit pas encore aux gens de cet laine opinion
pour eux, cela u'est pas encore assez impie, pas
encore assez immoral. Et l'ou n'a pas le courage de
résister k ces courauts de la débauche intellectuelle
et morale
Espétous que le bou sens des masses les éloigoera
de ces sources imputes qui faussent l'esprit et
coriompeui le eœur.
Nous venons de recevoir, de la part
d'un homme qu'entourent l'estime et la
considération publiques, uu témoignage
bien flalleur d'adhésion. Un ancien mem
bre du Congrès, quoiqu'étranger notre
arrondissement, nous adresse ses félicita
tions au sujet de l'attitude que le Propaga
teur a prise, et que uous comptons garder.
Notre honorable correspondant veut
bien, tout spontanément, nous autoriser
publier sa lettre dans uos colonnes.
Celle autorisation, quelque honorable
qu'elle soit pour nous, ne laisse pas que de
nous embarrasser grandement. Nous avons
deux parts faire dans les lignes qui nous
sont adressées. Il y a d'abord la part des
encouragements si précieux ou, pour mieux
dire, si indispensables dans les combats
arides et incessants de la presse quoti
dienne; il y a la part des sympathies pour
nos travaux modestes et désintéressés,
rémunération inestimable alors surtout
qu'elles émanent d'un de ces hommes de