D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 47,ne Année. Mercredi 17 lévrier 18t>4. >0 4.839 Un ministère d'affaires. - Pas de dissolution. LE PROPAGATEUR PRIX DE L'ABONNEMENT. POUR Y PRES FR 6.00 PAR AN. HORS VILLE 7,50 REVUE POLITIQUE. Les dernières nouvelles du théâtre de la guerre dans les duchés portent que l'armée danoise, qui tenait encore la campagne en avant de Duppel et en-dehors de la conirée appelée le Sundewilt, où est située la ville forte, s'est concentrée depuis deux jours dans celle partie dit territoire schleswi- geois, et occupe militairement l'île d'Alsen. Sur ce point, la résistance peut être telle, qu'il n'y a pas lien rie s'attendre une évacuation sans combat. Des lettres de Berlin expliquent les raisons qui ont fait ordonner l'occupation du Holslein par les tronpes prussiennes. î.e gouvernement prussien prétend que le gouvernement fédéral du Holstein a retardé par des formalités et des susceptibilités regrettables l'envoi des munitions et des vivres pour l'aruiée alliée; qu'il a essayé de soumettre ces envois ii la douane; que l'administration du télégraphe a expédié avec difficulté les dépêches ies plus insignifiantes, pendant que rien au monde n'a pu la décider expédier les dépêches officielles destinées au gouvernement prussien. Celui-ci a résolu de prendre possession provisoirement des trois points principaux du chemio de fer de Ham bourg Rendsbourg, afin d'avoir une communica tion facile et assurée avec l'armée. L'eropereor d'Autriche vient de prononcer un discours k l'occasion de la clôture du Reicbsratb. Ce discouis contient, sur ies motifs qui ont amené l'occupation du Schleswig par les troupes austro- prussiennes, des explications qui nous paraissent devoir être interprétées dans un sens pacifique. La question des duchés, élevée a la hauteur d'un conflit européen, a fait oublier depuis quel ques temps la Pologne. Le nom de cette raalhea- reuse nation a retenti le 13, dans l'enceiote du Sénat français. L'assemblée a repoussé, par l'ordre du jour, la pétition des trente membres du comité central pour la cause polonaise Paris, demandaot ao Sénat d'ioterveoir auprès du gouvernement français pour faire reconnaître les Polonais comme belligérants. Ce vote est la confirmation de celui de l'adresse qui engageait les Polonais k ne compter que sur des sympathies. Des nouvelles assez importantes soot arrivées de New-York k I'agence-reuter, elles portent la date du 3 février. Le président Lincoln vient d'ordonner UDe nouvelle levée de 300,000 hom mes; la flotte fédérale prépare une attaque contre Mobile. Les dernières nouvelles du Mexique ne sont pas favorables k la cause de Juarès. Elles nous mon trent son armée, forte de 30,000 hommes, battue trois fois en quinze jours, et lui-même fuyant sans escorte. Une dépèche de New-York, eo date du i5 février, dit que l'ancien chef du gouvernement mexicain était attendu k Matamoros. Devant l'équilibre des forces des deux partis qui ont divisé ces dernières années la Relgique, après l'expérience des déplo rables conséquences de l'exclusivisme, en présence du besoin extrême d'union et de liberté, en vue des dangers extérieurs qui menacent notre nationalité, et des dangers intérieurs qui inquiètent tous les honnêtes gens, que voulons-nous? Nous voulons un ministère d'affaires gouvernant par dessus la tête des partis, laissant là les questions irritantes; prenant pour règle suprême de ses actes le respect des principes de liberté, d'égalité et de justice; satisfaisant les justes intérêts de tous, non les passions de quelques uns; consultant en tout l'utilité générale, jamais la convenance des partis ou des person nalités ambitieuses. En tel ministère doit apaiser les esprits, calmer les pas sions, rétablir l'union et la concorde, assurer la puissance, la prospérité de la Belgique. C'est pour cela que nous persis tons vouloir un ministère d'affaires, c'est pour cela que nous ne désirons pas une dissolution dût-elle être faite par nos amis et au profit de notre parti. La dissolution en effet ne peut que sur exciter toutes les passionsrendre les animosités plus ardentes, l'antagonisme plus implacable et nos divisions de plus en plus désastreuses. Nous détestons la divi sion parce que fatalement elle mène au despotisme et nous voulons l'union laquelle préside la liberté. Ho! si la droite voulait se servir de la mesure laquelle elle-même a été mesu rée; si elle usait de partialité et de violence, que M. Frère serait content! que nous ferions bien les affaires de M. Frère! Il tempêterait, il tonnerait, provoquerait les pavés sortir des rues, il soulèverait la partie turbulente de la nation, et par le droit de l'émeute on tenterait d'asseoir jamais la suprématie du faux-libéralisme sur les ruines de nos libertés. Mais les catholiques ne veulent pas jouer dans ce jeu-la. Ils aiment trop la liberté et leur patrie pour prêter la main aux coups de parti. Pussent ils dominer et régner en maîtres absolus, ils aimeraient encore mieux êtie libres citoyens d'une libre patrie. Nous ne voulons donc de la dissolution ni par la droite, ni par la gauche. Nous n'en voulons pas par la gauche parce que ce serait un véritable coup d'Etat tenté au profit du despotisme; nous n'en voulons pas par la droite parce que nous persistons croire qu'un ministère d'affaires est pos sible et nécessaire et que la dissolution développerait de plus en plus au sein de la nation l'irritation, la discorde, la haine. Nous ne voulons pas contribuer rendre nos divisions irrémédiables. Encore une fois nous ne voulons pas la dissolution parce que nous voulons unir, FOI CATHOLIQUE. -• CONSTITUTION BELhE. et les faux libéraux la veulent parce qu'ils veulent diviser. Ils ne savent que trop que sous le régime de la division les pins tur bulents et les plus osés l'emportent,' et ils savent aussi, comme nous le savons, que les révolutionnaires et les aventuriers sont dans leurs rangs, non dans les nôtres. D'ailleurs quels seraient les résultats électoraux de la dissolution? Quel dépla cement apporterait elle dans les forces des Chambres. D'après les calculs et les supputations les plus probables et les mieux autorisés, les forces parlementaires des partis continueraient se balancer. La bascule parlementaire n'inclinerait sensi blement ni droite, ni gauche, elle oscillerait et un ministère de parti pour- rail aussi peu se tenir debout alors qu'à présent. Alors comme présent il faudrait appe ler un ministère d'affaires; mais ce minis tère se trouverait devant des difficultés plus grandes, devant une division plus fatale. La dissolution aurait sorti tous ses mauvais effets, sans avoir amené'rien de bon. La dissolution est un de ces remèdes héroïques qui usent la Constitution des Etals, comme les applications les plus violentes de la thérapeutique usent la constitution des individus; c'est une de ces ressources extrêmes dont on ne peut user que dans les cas extrêmes; on ne peut en user souvent sous peine de com promettre la vie au lieu de sauver la santé l'absolue nécessité en rend seule l'usage légitime. MAi*DEMENTS DE CARÊME. Mgr l'Evêque de Bruges, s'attache démontrer que les chrétiens doivent avoir, en toute occasion, le courage de leur foi; il signale les différentes sphères où cette vertu doit s'exercer: la vie privée, la famille, l'éducation des enfants, l'exercice de l'autorité, l'accomplissemenldes devoirs civiques, etc. Nous regrettons de ne pou voir citer tout entière cette brillante et solide instruction. Voici du moins l'exhor tation qui la termine Vous tous enfin, qui que vous soyez, accom plissez-fous les devoirs de citoyens par amour pour Dieu, de qui émaneot la force et la consécration des actes législatifs du pouvoir; ê:es-»ous attachés de cœur aux institutions de la patrie commune, jaloux des libertés que la Constitution garantit h vos croyances, l'exercice de votre religion, aox asiles de la perfection chrétienne, fondés en vertu de la liberté d'association vous sentez tous le conrage de défendre consciencieusement toutes ces libertés, l'Eglise catholique et i'hooneur de ses ministres, par les armes légales, par l'usage sincère des droits civiques, que la Constitution vous a octroyés? Voos tous, voos obéissez aux inspirations de la foi. Vous pratiquez cette foi que nos pères nous ont légoée comme l'héritage le plus cher des vrais enfants de la Belgiqoe. O sainte Foi, don ineffable que le Fils de Dieo nous a apportée du ciel, Foi tant dédaignée, tant

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 1