D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 47me Année. ercredi 9 Mars 18C4. Ko 4.845. POUR Y PRES FR. 6,00 PAR AN. HORS VILLE 7,50 Les feuilles libérales se plaisent invo quer contre nous, quand elles pensent pouvoir le faire avec une ombre de raison, le témoignage d'une revue catholique esti mable, nous voulons parler du Journal historique et littéraire de Liège Celte inté ressante publication est dirigée, chacun le saitpar le vénérable M. Kersien que le parti catholique a toujours compté parmi les plus vaillants champions, et dont la plume habile et littéraire a rendu, dans notre pays d'inappréciables services la cause vraiment nationale. On comprend de quel poids doit paraître nos libéraux la parole de M. Kersten, quand elle leur semble se retourner contre ceux auxquels elle a toujours prêté concours et appui, et avec quel empressement ils doivent s'en saisir pour lâcher de nous accabler. Mal heureusement pour eux, nos adversaires se donnent, dans ce jeu, plus de joie qu'il ne convient. Ils lisent ou feignent de lire dans les textes qu'ils nous opposent tout autre chose que ce que ces textes expri ment; pour en tirer quelque parti, ils ont besoin de les tronquer, de les séparer du corps d'idées auquel ils appartiennent, et c'est ainsi que des propositions, qui ne devaient avoir qu'une vérité relative dans la pensée de l'auteur, se trouvent revêtir la forme de vérités générales, de sentences absolues. A preuve de ce que nous disons, voici une citation, puisée dans le Journal hislo- rique, que nous trouvons Jans une feuille de cette ville, et dont elle veut tirer le plus grand profil La Belgique est un pays catholique. S'en suit il que les libertés politiques dont elle jouit ne lui convien- ueiil pas? Mais il y a déjà longtemps qu'elle en fait usage, et il ne paraît pas que, même sous le rapport religieux, elle ail s'en plaindre. N'est ce pas que cette phrase, écrite par un prêtre conscien cieux et de bonne foi, est faite pour con fondre ses coreligionnaires? Que devien nent maintenant les déclamations et les doléances du parti clérical? Elles sont mensongères, elles sont factieuses. Elles n'ont d'autre but que de passionner le pays en faveur d'uu parti que dans son bon seDS il a réprouvé sans retour. Il est donc reconnu que la religion n'est ni per sécutée, ni menacée! Nous en avons pour garant la parole d'un de ses enfants les plus soumis, d'un de ses ministres; et contre cette parole ne prévaudront pas toutes les vaines clameurs d'hommes am bitieux et intéressés! Allons, noble Belgi que, fière patrie, jetez-vous avec confiance dans les bras du progrès moderne, et ue craignez plus d'y être étouffée! Est-il besoin de le dire? et faudra-t-il insister beaucoup pour démontrer qu'en faisant tenir M. kersien le langage qu'on lui prête, qu'en interprétant ses paroles comme ou le fait, on force sa pensée, disons mieux, on fait injure ses senti ments? Tout autre est l'idée qui a dicté les quelques lignes dont il plaît nos adver saires de se prévaloir. La question la quelle elles se rapportent, dans le Journal historique, est celle-ci Le régime consti tutionnel convient-il la religion catholi que, celte religion peut-elle s'accommoder des institutions représentatives? Oui, ré pond franchement l'auteur, avec le comte de Montalembertavec les fondateurs de notre nationalité, avec tous les catholiques de la Belgique! La religion n'a rieu re gretter dans les régimes passés, et elle n'a rien redouter, pour l'avenir, dans les institutions qui nous régissent. Non pas que tout soit souhait chez nous; non pas que nous n'ayons gémir sur des avanies; non pas que nous jouissions de toute la plénitude des libertés que nous a garanties notre pacte fondamental. Mais la religion, celte mère vénérée, aura par tout ses détracteurs, ses ennemis, et ceux- ci, partout et toujours, se feront un devoir de la honnir, de la maltraiter le mieux qu'ils pourront. A la douleur que nous causent ces criminelles attaques se joint pour nous la satisfaction de pouvoir nous dire qu'elles seront mieux paralysées sous le régime de la liberté, que sous celui du despotisme, quand même il serait celui de la protection. La religion se trouve bien chez nous mais relativementhumaine ment bien, c'est à-dire le mieux qu'elle peut se trouver au milieu d'ennemis con jurés pour la combattre et la détruire. Telle fut la pensée de l'auteur, quand il écrivit ces lignes dont on veut faire usage; c'était la seule aussi <jue son cœur de chrétien pouvait lui avoir inspirée. Il s'in cline devant notre belle Constitution et lui rend un sincère hommage, lui sachant gré de désarmer, mieux que toute autre, les bras des ennemis de la foi. Mais il ne commet pas la naïveté de croire que la religion qu'il aime et laquelle il a dévoué tout son beau talent, est aujourd'hui déga gée de toutes entraves, affranchie de tous périls. Cet honorable ecclésiastique sait que l'Eglise aura combattre éternelle ment, qu'elle aura toujours lutter en Belgique comme daifs tous les pays, contre les hommes de désordre contre les sec taires de l'impiété. Ces derniers se cache ront le mieux qu'ils pourront, et ils n'en seront que plus dangereux; ils se décore ront des noms les plus honnêtes, pren dront pour enseignes les titres les plus respectables, afin d'en mieux imposera une foule ignorante et de faire plus aisé ment des dupes. Mais leurs œuvres seront toujours là et contre leurs œuvres leurs protestations seront vaines. Ces hommes pervers, ces ennemis jurés de la foi catho lique se trouvent chez nous, au milieu de nous, autour de nous; il suffit d'avoir l'in stinct du bien pour les flairer, et c'est le moindre mérite du sagace auteur du re cueil liégeois de nous les montrer du doigt là où tout le monde bien pensant les a toujours signalés, c'est-à-dire dans le camp du soi-disant libéralisme. Ils s'ap pellent les libéraux!!!,Oui, parce qu'il y a longtemps que l'effronterie n'a plus de borneset que l'impudeDce de certaines gens ne connaît d'égale que la méchanceté salanique de leurs âmes. Ecoutons Mon sieur Kersien, dans l'appréciation qu'il fait des causes de notre crise ministérielle, n" 4" mars 1864 Les libéraux feraient sagement de se rappeler sans cesse que la Belgique est un pays catholique et qu'il ne dépend pas d'eux de la changer sous ce rap- port. Des princes puissants l'ont tenté inutilement, et après les essais qu'ils ont faits, la Belgique est restée toujours la même, et ce sont eux qui ont succom- bé. Nous n'insisterons pas davantage au- LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQl'E. -- CONSTITI TION BELGE. PRIX DE LA BONN EH EUT» REVEE POLI'IIQCE. M. de Bismark, le pieuiier ministre du roi de Prusse, nous donne un noo.el exemple que la for tune aime k tendre sou.erit la main aux audacieox. Naguère, était il un ministre plus chancelant et plus déconsidéré? Aujourd'hui loui seuilde lui réttssir. Il a réconcilié l'Autriche et la Pttisse, le roi Guil laume avec l'empereur François Joseph, imposé silence k la Chambre des dépotés prussienne; enfin, il est eu train de conquérir sur le Danemark des provinces qu'il espère tnui bas réunir un jour k la Prusse. Voila pour le moment M. de Bismark dans la situation la plus spleudide Mais qu'il prenne garde, le terrain sur lequel il inarche est glissant, la moindre chute peut tout changer. Les troupes prussiennes vont attaquer en même temps la position de Piippel e! la place de Frede- ricia, dans le Julland. Le succès sur l'un et l'autre point oe nous paraît pas eucote démontré le moin dre échec relèvera le courage des nombreux enne mis que ce ministre compte eu Allemagne. L'Au triche pourra trouver qu'oo lui fait jouer un rôle dans lequel elle a tout k perdre et rien a gagner La Frauce, son loms peut démasquer l'impro- is'e ses inieniioos. Telles sont les mauvaises chan ces que M. de Bismark peut lencontrer sur sa routel Une seule de ces mauvaises chances suffit pour changer son triomphe err un désastre. Uoe correspondance de Saint- Pétersbourg s'ex prime ainsi sur la question pendante du centre de l'Europe Oo ne voit ici, tenez le pour certain, de solu tion possible que par la guette et la victoire; et l'oo s'y prépaie de tous côtés sans trop le dissi muler. a Ou sait k Saint-Pétersbourg tout ce que l'in surrection polonaise réunit d'efforts pour les pte- miers jours da printemps; tuais on compte sur l'éuergie du général de Berg, et l'on attend aussi de grands résultats do décret qui prônonce l'émao- cipalion des paysans polonais. Si de Russie, nous passons en Italie, noos trou vons qu'k Turin le parti de la guerre gague da terrain. L'armée qui doit opérer an premier signal dans la Vénétie est organisée sur le papier. Le commaodant est ootnaié; ce serait le général Cialdioi. Enfin pour compléter ce lableao, qui, nous le reconnaissons, n'est pas raisoraot, on écrit de Paris que le camp de Chàlons se forme et aura cette aooée one importance inaccoutumée. BONNE EOI LIBÉRALE.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 1