jourd'hui sur la vérité de ces paroles.
Mais est-ce assez clair? Est-ce assez
assommant, dirons-nous, pour nos feuilles
libérales? Celles-ci s'aviseront elles encore
de prendre texte chez leurs adversaires?
Qu'elles sachent donc, et qu'elles se disent
une bonne fois qu'il est une langue qu'elles
ne sont pas appelées comprendre, et que
cette langue est celle des hommes de bien.
C'est un beau mouvement national que
celui qui s'est produit ces mois derniers
dans notre pays, en faveur de la liberté
religieuse; et ce mouvement est d'autant
plus imposant qu'il a été spontané les
feuilles catholiques avaient peine le
temps de l'annoncer, qu'il envahissait tout
le pays les deux Flandres comme le
Hainaut, le Brabant comme le Limbourg,
comme les provinces d'Anvers, de Liège,
de Namttr et de Luxembourg, revendi
quaient l'inviolabilité de leurs cimetières
catholiques.
Nous avons pu suivre ce mouvement de
très-près, et nous pouvons attester que
dans son ensemble et dans ses détails,
il était tout fait digne du but élevé qu'il
s'agit d'atteindre.
Que veulent les catholiques? Une chose
très-simple, très-naturelle et très constitu
tionnelle; ils veulent que la liberté des
■cultes leur soit garantie, qu'ils l'exercent
dans le cimetière ou dans l'église; que leurs
morts soient enterrés comme ils ont vécu,
c'est-à-dire calholiquemeni.
Cette demande a trouvé de l'écho dans
le cœur de tous les hommes raisonnables,
et les pétitions qui ont circulé dans les
différentes localités, ont été signées par un
très grand nombre de personnes, qui en
politique n'adoptent pas les errements que
nous suivons.
Aussi, grâce ce concours, le pétition-
aement a-t-il eu un résultat inespéré: nous
avions dit, de prime abord, que si le nom
bre des signatures pouvait atteindre 400
mille et dépasser, par conséquent, de
80.000 celui si mémorable de 1829, nos
vœux seraient accomplis.
Or, non-seulement ce chiffre est atteint,
mais l'heure qu'il est, il va bien au-delà,
et quoique toutes les pétitions ne soient
pas rentrées, le dénombrement fait accuse
un total de six cent cinquante trois mille sept
cent trente-deux signatures (653,732).
Des pétitions de la Flandre occidentale,
il y en a encore un très-grand nombre en
circulation; le nombre des signatures con
nues s'élève 65,360.
Le pétitionnement va sa fin dans
la Flandre orientale, et hier soir on avait
constaté 150,141 signatures.
Dans l'arrondissement de Tournai, il y
avait la semaine dernière 37.000signatures.
Nous n'avons pas besoin de faire ressor
tir l'importance de celle démonstration
elle est tout entière dans le nombre impo
sant de catholiques qui demandent que
désormais la liberté du culte soit une
vérité en Belgique.
DES PROGRÈS ET DES ESPERANCES
DES CATHOLIQUES.
RÉVISION DES LISTES ELECTORALES.
PÊTITIONNEMENT CONTRE LA PROFANATION DES
CIMETIÈRES CATHOLIQUES.
Quels progrès oot fait les calholiqoes depuis que
l'émeute leur arracha le pouvoir des maios? Telle
est la question que nous allons essayer de résoudre.
Si l'on pouvait se fier aux paroles enthousiastes
des bardes des Lumières, le parti conservateur,
blessé psr Pa"" de Mai 1857, serait cette
heure i l'agonie. S'il fallait croire, au contraire,
certains esprits généreux qui aimeot voir l'avenir
en beau, les catholiques, mieux connus et luieox
appréciés, (routeraient maintenant de nombreuses
et puissantes adhésions dans tous les raugs de
la société et seraient sur le point de reprendre
définitivement la direction des affaires.
Nous ne pouvons partager l'avis des nos ni des
autres.
Tous les progrès que nous avons faits, nous les
avons faits par le libéralisme et malgré loi.
En visant au monopole de l'enseignement, en
volant les bourses d'étude, en menaçant la liberté
d'associations, en paralysant la liberté de la charité,
eu violant les cimetières et en méconnaissant les
droits les plus sacrés de l'Eglise, le libéralisme s'est
montré tel qu'il est: despotique, injuste et anti
religieux. Ses attaques, ses injures, ses embûches
continuelles, ses excès de tout geore se sont tournés
coutre lui-même. Les yeux d'uo grand uombre de
citoyens iudépeudauts, qui flottaient entre les deux
partis, indécis et aveuglés par les préjugés, se sont
ouverts; et leur conscience ies a poussés dans le
camp de l'anuée conservatrice.
Trois moyens d'action étaient entre les maios
des catholiques la plume, la parole et le vote ils
eu oui usé de leur mieux, beaucoup avec zèle,
quelques-uns avec gloire et c'est ainsi qu'ils sont
parvenus grossir leurs rangs.
Les injustices dont ils oui été victimes leur ont
servi davantage que leurs plus éclataots succès. Ils
oui gagné aux excès libéraux de se reconuaiire, de
se léunir, de se réchauffer entre eux; ils ont
comptis la nécessité d'uuir leurs efforts pour
résister aux ennemis de la liberté et se sout péué-
trés de l'importance d'une lutte soutenue et éner
gique. Ils ont mieux compris ledevoir de combattre
les sophistnes, de dévoiler les mensonges du fana
tisme auti-religieux, de mettre en lumière leuis
principes et de prouver que la Religion seule
possède une 1 épouse tous les problèmes difficiles
qui pèsent sur notre siècle. Ils marchent ainsi
au triomphe, appuyés sur le droit et la justice.
Mais si les catholiques oot fait beaucoup de
chemin, ils sont loin du bot encore. Les obstacles
qui leur restent frauchir sont nombreux et les
eouemis qu'ils ont vaincre sont puissants.
Comment parveuir déblayer les mensonges
qu'une presse éhontée débile chaque jour? Com
ment dissiper les préjugés qui se sont enracinés
dans les esprits? Comment ramener la modération
tant d'hommes qui ne connaissent la liberté que par
ses excès? Comment guérir toutes les blessures que
la Constitution a reçues depuis 1857? Comment
réparer la machioe gouvernementale, ôter les
rouages inutiles, remplacer ceux qui ne valent rien,
et la faire fonctionner régulièrement Comment
enfin rameuer la Belgique aux grandes et géné
reuses traditions de i83o?
La lâche est giaride; mais elle est noble et
glorieuse et nous avons le ferme espoir que les
catholiques ne failliront pas k leur devoir. Pour la
remplir, ils n'ont qu'à continuer dans la voie où ils
se sont engagés.
Le parti de l'agitation, avant de faire dissoudre
les Chambres, se propose de fabriquer des faux
électeurs, en faveur de l'opioion libérale doctri
naire ministérielle.
La révision des listes électorales pour i864
devant se faire du 1" au tô avril, des libéraux
ministériels comptent porter sur les listes électo
rales uo grand nombre de faux électeurs pour
s'assurer la victoire.
Ce qui s'est passé en 1862 et en 1863 dans
plusieurs localités, démontrant k toute évidence,
que le libéralisme n'est scrupuleux pour ce qui
concerne les inscriptions électorales, il importe que
les conservateurs prennent dès aujourd'hui toutes
les mesures nécessaires et examinent avec soin
et exactitude les listes électorales, afin de demander
la radiation des noms qui y auraient été indûment
portés et d'y faire inscrire ceux qui auraient
été omis.
La joie règne dans le camp doctrinaire; mais
cette joie n'est qu'apparente. La tristesse et le
dépit remplissent tous les cœurs.
Et pourquoi donc? Les journaux de la doctrine
s'en vont répétant depuis deux jours que la dioite
hésite; que M. Decbamps est désavoué. Les jour
naux qui parlent ainsi trompent le public et ils le
sa veut.
Aujourd'hui, comme mardi, i"mars, la droite
se déclare prête k prendre le pouvoir, mais elle
persiste k dire, aujourd'hui encore, que ia meil
leure combinaison, dans les circonstances actuelles
eût été la formation d'un ministère de trêve ou
d'affaires.
Si ce o'est l'a qu'une illusion, si, comme tout
semble l'annoncer, l'idée d'un ministère de conci
liation, dans lequel le prince de Ligue devait en
trer comme élément principal, est définitivement
abandonnée, les hommes de la droite, obéissant au
sentiment de leur devoir envers le pays et envers
les Chambres, sout aujourd'hui comme hier k la
disposition de la royauté! Depuis mardi 1" mars,
les résolutions de ce côté de la Chambre n'ont pas
varié, mais pleins de respect pour la prérogative
royale, ces honorables représentants doivent atten
dre. Nous conseillons aux organes doctrinaires de
faire de même et de se taire.
Le ministre des finances rappelle aux intéressés
que la loi du 8 novembre 181 5 prononce la dé
chéance de toute créance ou prétention charge
de l'État dont les titres ne sont point présentés
dans le délai de six mois après l'année courante de
la dette.
Toutes les persoones qui ont effectué pendant
le couraul de l'année 1863 des travaux, fournitu
res, livraisons, etc., pour compte de l'Etat, et qui
n'ont pas encore reçu le montant des sommes qui
leur reviennent, sont invitées ii faire, avant le 1"
juillet prochain, sous peine de déchéance, la remise
de leurs déclarations, mémoires ou états aux ad
ministrations, autorités 00 fonctionnaires qui ont
ordooné les travaux, fournitures, etc.
(Moniteur.)
L'Institut fait feu des quatre pieds. Ce corps
savant a pour science principale d'être voltairien
et voilà qu'un caprice do hasard a fait découvrir
que la dépouille mortelle du demi-dieu s'était
évaporée. Sa tombe est vide!
M. le marquis de Villelte avait de longue main
en sa possession le cœur de Voltaire. Ses héritiers
ne sachant plus trop où fourrer cette libéiale reli
que, longtemps promenée de porte en porte saos
qu aucune coosentlt a s ouvrir de bonne grâce, se
sont décidés k l'offrir au gouvernement, comme on
offre au commissaire de police on poopard aban
donné sous un porche.
L Empereur ne pouvait se soustraire au précieux
cadeau. Il l'a accepté du même air que l'adminis
tration do jardin des plantes accepte uo mastodonte
du poids de cinq It six mille kilogrammes offert par
un géologue qui ne sait où le mettre.
Portez cela, dit I Empereur, dans le sépolcre
du grand homme avec ce qui nous eo reste, et qu'on
n'en parle plus.
On va su Panthéon. Oo visite officieusement le
dernier gile de Voltaire. Plus rien. Pas même on
exemplaire de la Henriade entre les quatre ais de
marbre blanc.
Grande romeur chez les preux de l'Institut
Qui aura soustrait la vénération publique les
détritus de ce superbe génie?
Personne, répondent les cléricaux. Il doit y
avoir des légendes do côté des libres-penseors
comme il y en a du nôtre. Voltaire a disparu Sa
tombe apparaît béante? Ne cherchez pas. C'est le
diable qui l'aura emporté, en vertu de l'axiôme
je prends mon bien où je le trouve.
Croiriez-vous qu'ils n'acceptent pas celte lé
gende? On a ouvert une enquête. On interroge dea