D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 47me Année. Mercredi 10 Mars 1804. A0 4,847. PRIX DE L'ABONNEMENT. POUR Y PRES FR G.00 PAR AN. HORS VILLE 7,50 REVUE POLITIQUE. Nous signalions dans notre dernier n* le caractère aniichrétien el impie de toute la presse libérale. Nous avions mille preuves sous la main; mais nous n'avons appelé en témoignage que trois romans pervers en tre tous que tous les journaux libéraux ont acclamés avec enthousiasme et qu ils s'acharnent encore a propager avec une infernale ardeur. Nous avons nommé les .Misérables ce livre qui est une insurrection aussi bien contre la société civile que con tre la société chrétienne, la Vie de Jésus ce livre déicide, négation de la divinité du Christ, et le Maudit ce livre destructeur des dogmes, des vertus et de toutes les institu tions de l'Eglise de Dieu. De celle unani mité parfaite de la presse soi-disant libé rale pour attaquer le Christ et les œuvres du Christ, nous avons conclu d'une ma nière irréfutable la solidarité et la fusion du parti libéral et du parti anti chrétien. Tous les hommes réiléchis ont dû, avec la même autorité de raison, con clure pour les abonnés et pour tous les soutiens quelconques de la presse libérale, une complicité réelle et effective daos l'œuvre antichrétienne. Oui, la raison et la morale l'affirment, qui soutient el en courage la presse impie fait dans une certaine mesure l'œuvre de celle presse, et quand il y a solidarité dans l'acteil y a aussi solidarité dans la responsabilité de l'acte. Maintenant occupons-nous du Maudit. On le sail c'est l'œuvre d'un Judas du Sacerdoce, c'est le livre d'un prêtre inter dit. Ecoutons le jugement qu'en porte le meilleur des critiques français M. Alfred Nettement. Nous empruntons l'Union de Paris les passages qui vont suivre. Vient d'abord une remarque générale sur la propagande el la portée des livres semblables ceux dont nous nous occupons. On dit, et l'on ne peut en douter, qu'une société s'est formée pour la diffu sion des livres de ce genre, et que l'on compte préparer ainsi les esprits aux coups que l'on veut porter la religion et l'Église. Ce n'est pas d'aujourd'hui que la calomnie el l'injure auraient marché en avant, comme des fourriers, pour faire les logements de la révolution les mau vais livres sont les précurseurs naturels des mauvaises actions. Puis passant l'autorité et au crédit qui revient l'auteur, nous lisons Si un avocat chassé de sa compagnie par le conseil de l'ordre, si un agent de change forcé par le syndical de donner sa démission, si un notaire obligé de vendre son étude pour un abus de confiance, venaient diffamer le barreau, la compa gnie des agents de change, le notariat, non seulement ils ne trouveraient aucun crédit auprès de l'opinion publique, mais ils n'échapperaient pas aux poursuites judiciaires. Je ne demande Je poursuites judiciaires contre personne, l'arrêt de l'opinion publique me suffit. C'est celle- ci c'est la conscience publique, que je m'adresse, et voici ce que je lui dis Où et depuis quand appartient il au déserteur de juger l'armée, au parjure d'attaquer les fidèles? Quand un homme a rejeté le joug des devoirs qu'il avait acceptés, quaud il a prêté un serment el qu'il ne l'a pas tenu, d'où lui vient cette insolence de s'ériger en docteur, et de prétendre au rôle de réfor mateur de l'Eglise quand il n'a pas su se gouverner lui-même? Quelle confiance peut on avoir envers un homme qui n'ose pas même se nommer? Qui nous prouve que son interdiction n'a pas été provoquée par les motifs les plus honteux? La grande thèse du Maudit est celle ci Il faut réconcilier l'Eglise avec les idées de la société moderne. Voici le plan de ré conciliation D'abord la suppression du dogme de l'Immaculée Conception. J'avoue que je comprends mal en quoi cette suppression pourra améliorer la situation des sociétés modernes. Si par idées modernes, on en tend les idées des libres penseurs, ce n'est pas seulement ce dogme de l'Immaculée Conception qu'il faudra supprimer, ce sont tous les dogmes du catholicisme, de sorte que pour se réconcilier avec la société moderne il faut que l'Eglise re nonce croire et le catholicisme vivre. Dans les sermons de l'abbé Jules, le héros du livre, on voit qu'il voudrait re conduire l'Eglise aux catacombes. C'était, on le sait, l'époque des persécuteurs et des lions du cirque; et je crois qu'aujourd'hui, comme alors, les persécuteurs ne man queraient pas. 11 faudra supprimer aussi le célibat des prêtres, que le- prêtre interdit déclare in conciliable avec la nature humaine, qu'il juge du bas de sa faible nature. Il faudra supprimer encore les ordres religieux Ces grands apôtres de la morale et de la liberté ne veulent pas reconnaître celle du monastère où l'on fait vœu volon tairement de chasteté et de vertu, mais ils acceptent celle du lupanar où l'on se voue aux vices. Il faudra encore pour achever de récon cilier l'Eglise et le catholicisme avec la société moderne, abolir la souveraineté temporelle du Pape el le budjet ecclésias tique. Alors tout sera pour le mieux dans le meilleur des mondes, avec des prêtres dé pourvus de toute supériorité morale, ré duits l'aumône et accablés de famille comme les popes de Russie, avec une reli gion sans dogmes, sans autorité; une Église sans ressource, un Pape placé dans la dépendance d'un souverain temporel, un clergé séculier absorbé par les sollici tudes de la vie matérielle, tous les ordres religieux, qui sont comme les bras de l'Eglise, supprimés, les sémiuaires où se forment les prêtres, fermés toute vie éteinte, tout moyen d'action retranché. Ce plan n'est pas nouveau. Le premier qui le conçut s'appelait Julien l'Apostat lui aussi disait que le catholicisme n'était pas en harmonie avec la société moderne de son temps, qu'il choquait la nature humaine; lui aussi voulait le faire entrer aux catacombes. On sait ce qui est ad veno. Les apostats de notre temps ne seront pas plus heureux que l'empereur Julien ils ne triompheront pas de l'Eglise. Leur présomption sera aussi impuis- LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. Enlie la Fiance el l'Angleterre, il y a un espiil de rivalité et d'antagonisme difficile a détruite. Là te rencontrerait, punr lord Derby, rentrant au pnoroir, la pierre d'acho|ipeiuenl qui ariête eu ce ntoiuent lord Palwerston. Les journan* anglais le font parfaitement com prendre dans leur langage, depuis quelques jours; le Times entre autres consacre a la Chambre des lordsel l'opinion qu'elle »ien! d'exprimer sur II guerre actuelle un article, dans lequel, a plusieurs reprises, il signale l'attitude de la France, altitude douteuse entre le Danemark el l'Allemagne; puis l'iucootesiable prépondérance que la Frsiice doit assurer celle des deux parties belligérantes laquelle l'empereor Napoléon finira par donner l'appui de son épée. Une chose nous a paiu surtout temaïquable dans le langage du Timrs, c'est le sacrifice complet qu'il fait rie l'amour-propre bri tannique. L'ariuée française, ses yeux, est un instrument auquel il n'y a pas de puissance en Europe capable rie résister les deux armées réunies de l'Autriche et de la Prusse ne le pourraient pas. Le Times s'est dispensé de mettre en scène la Russie, il «oulail donner réfléchir aux membres de la Chambre des lords; nous croyons qu'il est parvenu Nous ne sommes pas surpris après cela du désir immodéré que ce journal éprouve, de voir le Danemark se sacrifier pour meure un terme la fausse positioo dans laquelle se trouve eu ce motueni l'Angleterre. D'après une correspondance de Hambourg la Prusse vise évidemment conquérir les duchés pour elle. Le langage de l'organe officiel du gouvernement prussien dllgtmeine nord deul- sche Zeitung est cité comme preuve l'appui Pourquoi, dit ce journal, le prioce Frédéric d'Augusienbourg n'a t-il pas levé le drapeau de l'iusurrectiou en faveur de ses droits? Il est tnaiutenaot trop latd. Il y a quelques semaines, si le prince eut, comme il l'a tenté, le>é ce drapeau, on n'eût pas manqué de loi dire C'est trop tôt. Cet infortuné prétendant a joué, son insu, un rôle fort triste, celui de mannequin que la Prnsse a montré k l'Europe comme uo danger auquel, par son entrée dans les duchés, elle allait la soustraire. La comédie est jouée; M. de Bismark n'a plus qu'uu désir, c'est de faire disparaître cet instiumeut. D'après les renseignements qui nous viennent de la même source, les trains de siège que l'artillerie prussienne desiioe au siège de Dùppel et de Fré- déricia en Jutland, sont considérables. Il passe journellement des canons et des mortiers du plus gros calibre; des préparatifs se foot en outre, sur uoe grande échelle pour recevoir les blessés. Les nouvelles du Jutland, transmises par le télégraphe de Hambourg, sont d'un triste carac tère quatre habitants de Veile ont été exécutés, âpres avoir été reconnus coupables par un conseil de guerre, d'assassinat sur des soldats de l'armée alliée. On ne poorra pas dire que la population du Jutland attendait les Allemands les bras ouverts. L'ON DES TROIS ROMANS LIBÉRAUX.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 1