Paris, 15 mars. Le Mémorial diploma
tique annonce que l'archiduc Maximilieu sera
Mttamar pendant la semaine sainte et qu'il recevra
la députatton mexicaine après les fêles de Pâques.
FRANCE.
ALLEMAGNE.
SCHLESWIG—UOLSTEIN.
f
Aussi esl-ce raison qu'en préseoce de l'acci
dent survenu, on se demande si ces dispositions
réglementaires et la sorveillance des bâtisses sont
suffisantes pour assurer la sécurité publique.
Un malheur déplorable, écrit-on de Louvain,
vient de jeter le deuil daos uoe respectable famille
de notre aille. Ernest S., élève ao collège commu
nal, s'était tendu eu classe et se trouvait auprès du
poêle avec ses compagnons, attendant l'arrivée du
professeur, quand on autre élève, nommé V.,
généralement coosidéré comme ne jouissaut pas
de beaucoup de bon sens, entre en classe, tire de sa
pocbe uoe boite remplie de poudre, ouvre la porte
du poêle et la jette dans le feu. Il dit ensuite aux
élèves de s'étoigoer. Le malheureux Ernest et un
de ses compagnons restent, ne soupçonnant pas ce
qui leur arriverait bientôt. Quelques secondes
après, uoe détoouation terrible se fait entendre et
Ernest tombe avec sou camarade comme foudroyé.
Uo éclat de fer a «ait mis la cervelle découvert et
loi avait eolevé la partie supérieure du crâue. Ua
autre éclat était entré dans le bas-veutre du second.
On se hâta d'appeler des médecins, niais pour
Ernest tous les secours fuient inutiles. Quaul
l'aotre, on espère ençore le sauver.
Oo lit daus VEscaut Un événement des
plus graves, mais qui par un hasard providentiel
n'a pas eu les effets désastreux auxquels on aurait
pu s'attendre, vient d'avoir lieu en notre ville. Le
bateau vapeur hollandais Telegraafeu parlant
cette nuit vers 1 1/2 heures pour Rotterdam,
a dooné sur un bateau chargé de 1 5o,ooo kilgr. de
poudre, arrivé lundi dernier de Wettereu pour
décharger la citadelle du Nord. Le bateau a été
littéralement coupé eu deux el a sombré au bout de
quelques minutes.
a On frémit lorsqu'on songe aux suites qui
auraient pu résulter de cette collision. Outre qu'une
explosion de la chaudière du steamer aurait pu se
produire, il eut suffi de quelques flammèches
échappées de la cbeiuiuée, ou même de la commo
tion, pour mettre le feu cette énorme quantité de
matière explosible qui aurait pu réduire eu ruines
notre ville tout entière! Oo se rappelle ce que les
villes de Leyden et de Liverpool ont souffert
par suite de semblables accideots.
On lit daos VUnion de Charleroi Une
curieuse affaire a été introduite X la dernière au
dience de notre tribunal correctionnel. Si les fables
étaient justiciables, ou ïioiraii que c'en est uoe.
Un jeune homme de Prestes, beau, bien fait,
d'agréables manières, se désolait de u'avoir pas
de barbe au meutou et d'être appelé blanc bec
par les jeunes filles du village. Vaioeineut le rasoir
paternel avait coupé le léger duvet dont les joues
ne notre Adonis étaient ombragées; pas le plus
petit poil de barbe ne semblait vouloir poiudre
l'épiderme. Que n'eut-il douué cependant pour
avoir seulement une petite moustache blonde?
Uo jour que, se consumant en désirs mutilés, il se
promenait au hameau de Binge, i! rencontra,
cheminant sur une mule, uo petit vieillard aux
pieds tortus, et doot la barbe épaisse, semblable
celle de Termosiris, descendait h gros flocons
jusque sur la poitrine.
Ce vieillard est un descendant d'Esculape; il
habite les montagnes d'une commune voisioe, où il
étudie les simples, et prépare des remèdes homéri-
qnes par por dévouement l'humanité. Il est,
nous ne dirons pas connu, mais véuété dix lieoes
h la ronde. Quelques condamnations pour exercice
illégal de ce qu'on appelle l'art de guérir,
n'ont pas peu contribué S étendre encore sa répu
tation. Deboones gens viennent le trouver, même
des régions les plus lointaines.
Malgré tant de gloire, l'ermite dont nous parlons
est affable comme 00 l'était au boo vieux temps; il
a de bonnes paroles pour tout le moode, surtout
pour ceux qui paraissent souffrir. Aussi ne passa-
t-il point près do jeune imberbe sans l'inviter h
verser daus un cœur ami le sujet de son chagrin.
Il ne tiendra qu'à vous, jeune homme, dit-il
après les premiers mots de la confidence, d'être
aussi barbu que moi; seulement ma barbe est
blanche et la votre sera plus noire q«e l'aile du
corbeau. enez chez moi, je vous donnerai uoe
liqueur barbtfique dont vous vous arroserez le
mentonsoiret matin, et quinze jours ne se passeront
pas avant qu'une puissante végétation pileoae
3
n'apparaisse sur les parties imbibées; vous voos
défierez seolemeot de laisser tomber où il ne faut
pas, uoe goutte du merveilleux liquide.
Le jeuoe homme courut l'ermitage et en
reporta no petit flacon d'une matière huileuse,
imprégnée d'one forte ode«r de colornbine. Il la
paya dix francs, dit-il, car ici nous ne pouvons
plus affirmer. Mais, uialbeui il eut beau se
frotter la peau du visage, il eut beau promener un
doigt impatieot sur sa lèvre supérieure, le long de
ses joues et autour du menton, plus de six semaines
se passèrent et il ne sentait rien venir. Furieux il
écrivit M. le procureur du roi, et dénonça le mé
decin empirique; l'affaire, appelée jeodi au tribunal
correctionnel, a été remise quinzaine.
DÉPÊCHE TÉLÉGRAPHIQUE.
Ce même jour, l'empereur du Mexique procla
mera soo avènement au trône par un acte solennel
revêtu de la signature de tous les membres de la
députaiioo et de celle d'un ministre sans porte
feuille, qui restera attaché sa personne.
Le Mémorial ajoute que le traité parafé aux
Tuileries sera converti eu un acte solennel et offi
ciel, aussitôt que l'archiduc MaximilteB aura notifié
sou avènement au trône du Mexique.
Ce traité règle d'une manière définitive deux
questions importantes l'occupation française et
les créances du trésor français.
A dater du mois de janvier i864 jusqu'au rap
pel complet des troupes françaises, leur entretien
reste la charge du Mexique.
Les dettes contractées par le Mexique vis-à-vis
de la France seront payées par quatoize annuités
de 5o millions chacune.
Toutefois, le Mexique aura la faculté de se
libérer plustôl, si la chose lui est possible.
L'accord le plus complet est désormais assuré
entre les deux souverains.
On lit dans le Pays
L'Empereur, l'archiduc Maximilien et leor
suite sont revenu^ dnuaucbe soir veis cinq heures
au palais des Tuileries, après une chasse très -
heureuse dans les bois de Versailles.
Leurs Altesses impériales, qui devaient accom-
paguer ce soir Leurs Majestésà l'Opéra,ont renoncé
au spectacle dès qu'ils ont appris la mort du roi de
baviere.
a Demain l'archiduc et l'archiduchesse quitte
ront Patis pour se rendre Londres, où, ainsi que
nous l'avons du, l'atcbiduchesse va prendre congé
de sou pèie le roi Léopold, et l'archiduc faire une
visite la reine Victoria.
Après uo très court séjour Loodres, LL.
AA. 11. se rendront Vienue pour prendre congé
de l'Empereur François- Joseph, puis Miramar où
elles recevront la dépotaiion mexicaine qui décer
nera l'archiduc le litre d'empereur du Mexique.
Le jour de l'embarquement a Trieste n'est pas
encore fixé. Ou croit cependant que ce sera l'on des
derniers jours de ce mots. L'archiduc Maximilien
et l'archiduchesse Charlotte prendront passage
sur la frégate aolrichteuue Novara, qui les con
duira la Ctvita-Vecchta. Ils iront jusqu'à Rome
faire une visite ao Saiut-Père, el le nouvel Empe
reur réglera avec Sa Sainteté la question cléricale
au Mexique.
La Novara partira ensuite directement de
Civita-Vecchta pour la Vera-Cruz. Les bâtiments
destinés former une escorte d'honneur l'empe
reur Maximilien ne sont pas eocore désignés.
Nous croyons savoir que l'archiduc est entière
ment d'accord avec l'Empereor Napoléon sur tous
les points de la question mexicaine, et que son
acceptation de la couronne est faite sans aucune
réserve.
Ou nous écrit de Cannes Le doc de Brabant
qui a passé quelques sematues parmi nous, a trouvé
daos noire climat si enchanteur qu'avant soo départ
il a acheté une très-belle propriété.
Le roi Maximilien II de Bavière, qui vient de
mourir, était Dé le 28 novembre 1811 il n'avait
donc pas atteint sa cinquante- troisième année.
Fils aîné du roi Loois (né le 25 août 1786), il
fut l'éiè«e de l'illustre philosophe Scbelliog, et
après avoir terminé ses études l'université de
Gœttingoe (1829-1831), il parcourut la France,
l'Italie et la Grèce.
Quoique son père l'eût nommé major-général
en i83o, et loi eût donné place au conseil d'Etat,
eu i336, il l'éloigna systématiquement des affaires
publiques jusqu'à l'époque où, forcé par un mou
vement populaire, il abdiqua en sa faveur le 21
mars i848.
Le toi Maximilien accorda une amnistie générale
pour tes crimes et délits politiques, et sanctionna
les décisions législatives qui établissaient la res
ponsabilité ministérielle, abolissaient les corvées et
les fiefs, et établissaient la liberté de la presse. En
i84g, le Roi céda la réaction comme tous les
autres souverains de l'Allemagne, mais nous devons
dire sa louange qu'il a été le premier qui est
revenu uoe politique plus libérale.
Depuis plusieurs annéesun accord parfait
régnait en Bavière entre le souverain et les repré
sentants du pays, et le toi Max était deveuo très-
popolaire.
Comme son père Louisle roi Maximilien
protégeait efficacement les lettres et les sciences. Il
a appelé Munich uo graud nombre de célébti'.és,
telles que l'illustre M. de Liebig, MM. Pfeufer,
Siebold, Carrière; les poètes Geibel, Paul Heyse,
etc.
En 1857, le roi Maximilien est venu Paris, et
il a passé l'hiver dernier Rome, d'où ii fat
rappelé par les complications politiques doDt
l'Allemagne est eocore actuellement le théâtre.
Ou sait qu'il avait pris très cœur la question de
Schleswig-Holsieio, et qu'il était la tête des
souverains allemands qui soutenaient les préten
tions du duc d'Augustenbourg sur les deux duchés.
Le roi Maximilien était marié depuisle i2octobre
i842, la priucesse Frédérique-Marie de Prusse,
née le i5 octobre )82Ô; il laisse deux fils, le prince
royal Louts-Othoo, né le 20 août i845, qui lui
succède, et le priuce Othon-Waldemar, né le 27
avril i348.
Dans uoe feuille norvégienne, le Morgenblad,
un officier danois qui se trouvait bord du navire
cuirassé Rolf-Krake pendant le combat do 18
février, rend compte des effets produits sur ce
navire par les ccuoos rayés de 12 de la batterie
prussienne.
Après un combat d'une heure et demie, écrit-
il, nous nous retirâmes Sonderbourg. Le Rolf-
Krake a bien fait ses preuves. Il a reço daus sa
coque 66 boulets, doot chacno aurait suffi faire
couler un navire en bois; les deux tours n'ont eu
guère moins de coups supporter. 16 boulets ont
traversé la cheminée, 3 le mât d'artimon, 1 le grand
mât, 2 le mât de misaine et 60 70 ont passé
travers les bords, les voiles, les canots, la boussole.
Le pont a été sillonné en tous sens, les bastingages
sont endommagés en tous les endroits, et il ne
restait pas une seule petite place sur le pont où un
homme aurait pu se tenir pendant l'engagement
sans être tué. D'après nos calculs, 2,5oo kilo
grammes de fer, pour le moins, ont été lancés
contre le Rolf Krake.
Ou écrit de Flensbonrg, 6 mars, la Bcer-
senhalle
Les Danois ont accumolé Dùppel des obstacles
de tout genre. Quand on a passé les fossés loop,
les chevaux de frise, les pièges ressort, on trouve
une barrière composée de pieux plantés une
distance de cinq six pas l'un de l'aotre et reliés
entre eux par quatre ou cinq forts fils de fer. Enfin,
entre cette barrière et le fossé, on a convert le sol
de planches percées de grands clous dont la pointe
est tournée en l'air et dépasse les planches de
quelques ponces. Ces planches ont été légèrement
couvertes de terre pour cacher les cloos. Il y a lieu
de croire qu'on a également disposé des mines.
Enfin, l'escarpe et la contrescarpe du fossé sont
garnies de fortes palissades au sommet desquelles
sont plantés des sabres bien aiguisés.