Est ce assez fort, lecteurs, est-ce assez impertinent? Mais aussi, dites-le nous, est- ce assez niais, est-ce assez inepte? Quand on eu le rare courage d'écrire ce que dessus, il ne manque plus que de nier le soleil en plein midi, pour se poser du coup en héros, si pas de loyauté et de franchise, au moins d'audace et d'impu dence. Qu'on ne s'y méprenne pas cepen dant. Tout n'est pas bravoure dans les lignes que nous venons de transcrire. Il y a là le désaveu de tout un passé. Sous les dehors d'une conscience non troublée, l'on veut cacher le regret de s'être rendu cou pable devant le pays et la crainte de s'attirer de justes représailles. On recule devant une situation que l'on s'est faite! Ceci est-il assez lâche? Les travaux d'organisation du Congrès de Malines de 1864 continuent avec la pins grande activitéet tout fait prévoir que cette Assemblée sera plus nombreuse encore que celle de 1863. Elle prouvera que, sous tous les rapports les catholiques comprennent leur devoir et savent le remplir- Les feuilles irréligieuses promettaient de justifier leurs calomnies, lorsque le compte rendu de la première session au rait paru. Or, ce compte rendu est répan du depuis deux mois environ dans le pays; les feuilles doctrinaires en ont même reçu gratuitement un exemplaire, et elles n'ont pas osé en parler, parce que ce bel ouvrage détruisait toutes leurs impostures. C'est un trait qui mérite d'être connu. Plusieurs journaux ont donné la statis tique de la consommation du genièvre en Belgique, et ont avancé que nulle part on ne consomme plus de boissons alcooliques que chez nous. Ils portent celte consom mation 8 litres par tête. Le mal qu'on signale est réel, il est grand; mais on a tort da mettre la Belgi que au bas de l'échelle de la tempérance. L'Angleterre et surtout l'Ecosse sont des cendues notablement plus bas. Pour ce qui regarde l'Ecosse, la con sommation des boissons alcooliques y était en 1831 de 10 litres, et aujourd'hui on la porte H litres par tête. C'est 37 0/0 de plus qu'en Belgique. Association Agricole RESULTAT DU CONCOURS Tout le diocèse de Bruges est dans le deuil, tous les catholiques belges vieonent de faire uue perte des plus sensibles, la il le d'Ypres plus que toute autre prend part a la douleur générale et aux regrets universels. Monseigneur Nlalou dont mer credi nous annoncions la uiort était un Evêque accompli, il biillait par la science, par la chaiité et par toutes les vertus sacerdotales. Né Ypres il a porté pendant toute sa vie un attachement toot-b-fait cordial sa ville natale. Devenu Evèqoe il montra une sollicitude de pré dilection pour dos institutions religieuses et chari tables. Aucnne bonne œuvre qu'il n'encourageât et ne soutint. Il versait sur tontes les trésors de sou esprit, de son cœur et de sa générosité il eu était le père, le soutien et le guide. Riches et pauvres éprouvèrent ses bienfaits. Il faisait tout sans éclat, sans ostentation, uniquement pour le bieo. La jeunesse lui doit une reconnais sance particulière, il l'aimait d'un amour tout bfait paternel. Mgr Jean-Baptiste Malou était évêque de Bruges depuis le i*r mai 1849. Il avait été élevé 3 la digoité de prélat domestique et d'évêque assistant au trône de Sa Sainteté. Le courageux évêque a donc succombé b l'âge de 55 ans, au moment où il était encore si utile b l'Eglise et si utile au pays Sou passage sur cette terre laissera d'impérissables traces, car sou illustre nom est mêlé a toutes les bonnes oeuvres, et les services qu'il a rendus, sur tout b l'enseignement, sont incalculables. Sa mé moire sera eo vénération dans toote la chrétienté. Eu effet, sa réputation d'évêque et de savant est ooiverselle. Ou se rappelle avec quel succès Mgr Malou prit la parole, en latin, dans une réunion d'évêques convoquée Rome b l'occasion de la proclamation du dogme de l'Immaculée Concep tion. Son illnstre auditoire fut émerveillé de l'éloquence et de la haute science théologique de l'émitieotévêqcede Broges. Mgr Malou n'était doue pas seulement no glorieux soldat du Christ, c'était encore une des plus belles intelligences de Dotre pays. Son nom ne périra pas, car il est b la fois illustre par les plus précieuses vertus du ebrélieo, par le sacerdoce et par la science. Le corps de Mgr Malon a été déposé aujourd'hui samedi dans la cathédrale au caveau de ses prédé cesseurs. Les funérailles solennelles seront célébrées le 1 2 avril. Nous apprenons que Mgr Faict, désigoé der nièrement par Sa Sainteté comme évêque-coadju- teur, vieut d'être nommé vicaire- capitulaire par le Chapitre de la cathédrale de Bruges. LA PAPAUTÉ ET LA FRANCE* Les nouvellistes de la révolution italienne ont récemment jelé des bruits inquiélauts sar la santé de Pie IX; c'est un plaisir qu'ils se donnent de temps b autre, et ce soin fait partie de leurs des- seios. Ils regardeul Pie IX comme un obstacle qui seiail reuveisé par la mort, et penseot que des complicatious suivraient la vacance du Saint-Siège. Leurs espérances prouvent une foi* de plus qu'ils ne comprennent rien b la papauté et aux institu tions catholiques. Plaise b Dieu que de longs jours soient eocote donnés au Pontife courageux et couronné de gloire par le malheur même, au Pontife devenu d'autant plus cher aux cadibliques que sa croix a été plus pesante! Mais si demain Dieu le relirait de ce monde pour lui décerner la récompense promise b ceux qui ont souffer.t pour la justice, croit-on que quelque chose serait changé dans ce qu'on appelle aujourd'hui parmi 'nous la question romaine? S'imagine-i-on que les droits et les devoirs ne seraieol plus les mêmes, et que des règles nouvelles seraient tracées pour qui que ce soit? La souveraineté tentpoielle o'esl pas attachée b la personne de tel ou tel Pape, mais b l'institution. Lors même que viogt Papes disparaîtraient coup sur coup dans ce tombeau, toutes les voix catholi ques continueraient b répéter que l'Eglise ne doit dépeodre d'aucun pouvoir humain; pas un concile qui ce proclamât cette nécessité, si des assemblées étaient interrogées; et, du reste, neuf cents évêques ont assez clairement répondu. Ainsi donc, un Pontife daus la tombe ne chan gerait rien; le droit n'entrerait pas dans celte tombe, les plans providentiels c'y entreraient pas, ni le hou sens, ni la dignité, ni la liberté. Le successeur de Pie IX ferait comme lui, penserait et combattrait comme lui dans cette question capitale de l'indépendance de l'Eglise; un Pape a con ciliant, a comme dit aujourd'hui, c'est-b-dire gardien iofidèle des droits du Saint Siège, ne se rencontrerait pas; le Sacré Collége est unanime comme le corps entier de l'épiscopat dans le monde, et rien de semblable b vos pensées ce sortirait du scrutin. Le conclave, sur quelque point de la terre qu'il put se réunir, donnerait b l'Eglise un digne cbef. Il y aura toujours des Pie IX pour résister et protester, et, de même qu'b une autre époque le courage des Papes lassa les bourreaux, ainsi leur fidélité tranquille finira par lasser les spoliateurs. Il n'est pas donné b l'iniquité des'acharner toujours, f toujours sur le même point; elle a quelque chose de mobile et de variable sur la terre; elle assiège cb et Ib, mais n'enfonce pas ses racines là où elle est, et son équipage est un camp volant. La justice, au contraire, demeure; le principe de la résistance est dans l'infini; elle est solide, durable, et d'une éoer- gie immortelle. Elle a des promesses, et le mal n'a qu'une tolérance. D'on côté, Dieu promet; de l'autre, il permet; mais les permissions divines n'ont qu'un temps. Dans nos luttes persistantes pmi' l'indépendance de l'Eglise, il faut donc garder le sentiment profond d'une victoire défioitive et r certaine. Il y a, assure-t-on, des hommes politiques qui seraient d'avis de ne pas prolonger l'occupation française au-delb de la durée de Pie IX: ils penseraient avoir ainsi suffisamment payé la dette de notre nation, Voilb de singulières hypothèses. Est ce que nous sommes b Rome pour garder Pie IX, et lui mort, ne resterait-il plus rien b gar der? Ce saint et généreux pontife s'est toujours indigné contre la pensée que nos soldats fussent b Rome pour sa sûreté personnelle; les papes se lais- seul tuer, il ne se laissent pas garder. Pie IX bénit dans l'armée française le rempart vivant du dernier débris de la souveraineté pontificale, et non pas uue garde de sù'eté. Nous défendons Rome contre l'éirangtr b qui tant de choses ont été permises; Rome survivrait b Pie IX, et Rome serait b pré server tant que l'étranger serait menaçant. Nous fermons la porte de la ville des pontifes aux Piéiiiontsis qui se sont avaorés si librement l'ouvririons-nous quand Pie IX ne serait plus Ib avec l'ascendant de son nom et la grandeur de ses venus? Qui donc comprendrait de la sorte le devoir d'une nation catholique? qui donc recon naîtrait la France dans cette façon de profiter du veuvage de l'Eglise pour la livrerb ses ennemis? Le marché se signerait sur le cercueil de Pie IX! Ah! ces suppositions odieuses ne peuvent entrer que dans l'esprit des pnignardeurs embusqués le soir au coin des rues a Rome. Depuis trois ans, le Piémont attend le complé ment des dépouilles qu'il s'est promises. Il l'attend pat tous les chemins où peuvent passer des événe ments. Il a mis au rang de ses profils toutes les causes de trouble en Europe. Maintenant il compte les jouis de celui dont il a fait sa victime. Nous espérons que des jours nombreux sont encore réservés b Pie IX, et nous sommes sûrs que tout piinte de la batqne de Pierre continoera l'œuvre do devoir apos oliqtie. Le gouvernement de l'Eglise n'est pas l'affaire d'un hommesi digoité est le souci de tous ceux qui lui appartiennent, et son indépendance est un besoin profond et sacré qui n'est pas une opinion changeante, mais uue vérité faisant par lie du plan divin. DE L'ARRONDISSEMENT D'ÏPRES. POLR LE bétail reproducteur du 95 mars 1864. 1' concours. Vachrs pleine* élevée* dan* l'arrondiisement administratif depui* six moi* au moins. 16 concurrents, i' prix Une médaille eo argent et 1 prime de too fr., Delaoote, Dominique, b Roosbrugge- Hariogbe. 2' prix Une médaille eu argent et 1 prime de 70 fr., Vandromme, Pierre, b Westoutre. 3* prix Une médaille en atgeor et i prime de 4o fr., Desramault, Auguste, b Ploegsteerl. 4' prix Une médaille en brooze et 1 prime de 3o fr., Vandromme, Pierre, b Westoutre, et Vao- denbroele, Désiré, b Boesinghe.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 2