D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. A» 4,855. 47me Année. PRIX DE LABONNEMEUT. POUR YPRES FR 6,00 PAR AN. HORS VILLE 7,50 Des hommes, que l'orgueil et l'ambition inspirent, sont parvenus, en semant la division et la discorde dans le pays, se perpétuer au pouvoir. Us sont impertur bablement démissionnaires, mais ils res tent insolemment au ministère. Sans égard aux principes de liberté et d'égalité, que la Constitution consacre, ils ont abusé de l'autorité civile pour séparer la nation en deux castes, en deux partis, en deux camps opposés et ennemis. D'une part, leurs amis, leurs ilalleurs, les ambitieux, les cupides, les rationalistes, les adver saires de toute religion positive, et ceux- là toutes les fonctions, tous les honneurs, tous les bénéfices; d'autre part, les parti sans de la Constitution, fidèles son texte et son espritles défenseurs de l'ordre dans la liberté et de l'égalité devant la loi, le grand parti conservateurles hommes indépendants, les catholiqueset ceux- ci pas la moindre position officielle, pas même uue fonction gratuite; ou les traite en parias. Nos libertés fondamentales sont adrni- nislrativement rendues illusoires. L'Etat s'est emparé du monopole de l'enseignement les catholiques ue trou vent pour leurs enfants d'écoles catholi ques qu'à la condition de les créer leurs frais. Or, la Constitution donne la liberté, elle ne la vend pas. La liberté de la presse, que notre im mortel Congrès avait placée sous la sau vegarde du jury, est étouffée sous les étreintes de l'action civile en dommages intérêts. On suscite la liberté d'association de misérables chicanes puisées dans l'arsenal de la législation qui régit la propriété immobilière. Et la liberté des cultes! la liberté de conscience! qu'est-elle devenue lorsque les catholiques n'ont plus la faculté de choisir leur sépulture. Conçoit on qu'un peuple qui, en 1850, dans un élan généreux et enthousiaste, s'est donné une Constitution, laquelle fait la gloire du pays et l'envie du monde, ait laissé l'orgueil et l'intrigue dénaturer ses institutions au point que les plus précieu ses libertés soient confisquées au profit exclusif d'une coterie audacieuse et insa tiable? L'explication est très-simple et très- naturelle. Les doctrinaires ont organisé, depuis 1847, des associations, dites libéra les, sur tous les points du pays; ils ont agi avec union et ensemble c'est par ce moyen qu'ils ont conquis et conservé le pouvoir. Les conservateurs ont lutté isolément, sans concert, sans entente, sans unité; ils ont lutté, dans cet état de faiblesse, et contre les associations libérales-maçonni ques et contre le pouvoir qui les appuyait. La lutte était inégale, il fallait succom ber. Depuis longtemps la nécessité a été sentie par les conservateurs d'entrepren dre uue organisation analogue celle de nos adversaires politiques. Des efforts énergiques ont été couron nés de succès dans beaucoup de localités. Il importe, plus que jamais, qu'au moins chaque arrondissement ait son association électorale conservatrice. Il importe aussi que toutes ces associa- lions se rattachent un centre commun dont le siège est naturellement la capitale. Aussi nous constatons avec Une bien grande satisfaction qu'une Association constitutionnelle conservatrice vient d'êtro fondée Ypres. L'union fait la force, et procure le succès! On lit dans le Figaro Une nouvelle trop bouffonne pour être triste, et trop triste pour être gaie: M. Renan a des copistes. C'est le cas de dire que ce plagieur des Allemands fait écolé sur. école. Le mol n'est pas de moi; je l'ai ramassé dans la rue. A propos d'un livre qui inspire de pareils livres je ne pouvais guère le ra masser ailleurs. Donc,après la Viede Jésus, de M. Ernest Renan, voici le livre sur Jésus, de M. Alphonse Peyrat. Celui que Dieu trompe est bien trompé, a dit Gœthe. Ce mol profond, sagement entendu, peint ad mirablement nos petits philosophes pointus, hargneux éplucheurs de textes sacrés, que nous voyons jouer colin maillard dans le livre de Spinosa et cherchersous les semelles de la chaussure de Hegel, s'il y a assez de boue pour faire un système de matérialisme. M. Alphonse Peyrat est un journaliste inoccupé voilà l'explication et peut-être l'excuse de son livre; son châtiment c'est qu'on ne le lira pas. Donner un coup de poing dans une vître que d'autres ont fait voler en éclats, c'est s'exposer se couper les doigts sans produire l'explosion qui attire les badauds! Blessée ou non, retirez donc votre main, Monsieur! vous voyez bien que personne ne vous regarde! MM. Peyrat et Renan me représentent ces fai seurs de pièces exploitant une ide'e qui a momentanément la vogue dans le publié, une vogue malsaine. On nous donne au jourd'hui des Vies de Jésus, comme on donnait autrefois, sur le théâtre de la Restauration, des Bourreauxdes Enragés, des Espions, et des Pêcheurs napolitains. Mais en jouant une vieille pièce, M. Peyrat a eu la maladresse de mettre les stalles six francs. Son concurrent, mieux avisé, a considérablement baissé le prix des pla- LE PROPAGATEUR FOI CATnol.IQI'F. C0>"STTTÏJTIO\ IÎRLCE. - REVUE POLITIQUE. I.es dernières corres|tonHances de Constantinople rapportent un grave incident, succinctement an noncé par le télégraphe, puis a tort démenti Un jeune Polonais, échappé de Pologne et parvenu jusqu'à Constantinople su moyeu d'un passeport, a été découvert et ariêté par la chancellerie rosse. Les ambassadeurs de France et d'Angleterre se sont joints la Sublime-Porte pour demander sa mise en liberté au nom des lois internationales qui règlent le droit d'asile pour les réfugiés politiques. La légation rosse a résisté a ces sollicitations, en invoquant les capitulations qui accordent aux légations étrangères la juridiction de leurs propres sujets. L'ambassadeur français, M. de Moustier, a engagé la Porte mettre l'embargo sur le bateau rosse qui devait partir pour Odessa, et est parvenu après d'activés démarches obtenir de M. de Novicoff, son collègue de Russie, qu'il ne prit aucune mesure contre le réfugié avant d'en référer Saiiil-Pétersbourg. L'affaire en est là et l'on ue désespère pas qu'elle ne puisse se concilier. Mais en attendant elle a donné lieu b un conflit Galata, dans lequel le sang a coulé. Des Polonais ont cru recounaî'.re leur compatriote dans un pri sonnier qui se trouvait entre les mains de la police. Un combat s'en est suivi, dans lequel tin Polonais a été tué et deux ont été grièvement blessés. Les nouvelles du Jntland nous montrent les Prussiens déployant dans les journées des 8, g et 10 avril un acharnement soutenu contre Duppel. Dans la journée du 8, ils ont tiré plus de 1,000 coops de canon et se sont avancés jusqu'à huit cents mètres de l'aile gauche danoise. Le bombar dement de Sonderbourg continuait faiblement. Le io, la faveur du brouillard, les Prussiens ont pu mettre d'extension leurs travaux de trauchée. La canonnade a etfort vive. Il est évident pour tout le monde que la Prusse ne consentira aucun ar mistice avant la prise de Duppel. Si les renseignements qui sont transmis de Co penhague sont exacts, on peut dès présent affir mer que les instructions données aux plénipoten tiaires danois dç sont pas de nature faciliter les travaux de la conférence. v Nos plénipotentiaires, dit le correspondant, ont pour instructions positives de s'opposer toute idée de mettre en pratique dans les duchés un système quelconque de vole universel. Ils s'oppo- seroot aussi tout projet de rattacher les trois duchés, le Scbleswig, Holstein et Lauenbourg au Danemark par les liens d'une union personnelle avec la dynastie actuellement régnante. L'entrée de Garibaldi Londres a eu lieu avaut- hier. La mise en scène avait été longuement pré parée l'avance. Est-il donc besoin de parler après cela de l'enthousiasme que la population a fait éclater sur son passage L'on se promet Paris d'être fort attentif aux discours qui seront tenus le jour où Gaiibaldi viendra s'asseoir la même table que lord Palmers:on et lord Derby. L UNION FAIT LA FORCE.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 1