D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
47me Année.
N° 4.857.
PRIX lli: I. ABONNEMENT*
POUR Y PU ES ER 6,00 PAR AN.
HORS VILLE 1M
REVUE POLITIQUE.
Si l'on en croyait les journaux prétendus
libéraux les catholiques seraient les plus
haïssables des hommes, le parti catholique
ne rêverait qu'oppression, tyrannie, voire
même carnage. Le sceptre de Philippe II,
l'épéc du Duc d'Albe, le bûcher de l'Inqui
sition espagnole seraient le symbole de
leur idéal politique.
On voudrait faire croire que nous aspi
rons voir ce régime odieux, qui sévit au
16' siècle contre les hérétiques révolution
naires et les insurgés politiques et religieux,
sujets du roi d'Espagne, devenir le régime
normal des peuplescatholiques.Cet odieux
régime fut un mauvais accident dans l'his
toire de la monarchie espagnole, il ue fut
et ne sera jamais une règle de la catholicité.
C'est une des époques les plus néfastes
des annales de l'humanité que celle des
troubles religieux et politiques du 16" siè
cle. Pour se sauver de la violence, il fallait
user de violence; pour ne pas être opprimé,
il fallait devenir oppresseur. Aucune insti
tution ue pouvait tenir debout sans em
ployer la force ouverte contre ses assail
lants. Mettre le glaive au fourreau c'était
se livrer entre les mains d'implacables
ennemis. La jouissance de la liberté
réciproque, sous le régime du droit com
mun, était alors moralement impossible.
C'était par le fait des novateurs et des
gueux qu'avait été amenée celle funeste
silualiou. La guerre civile était inévitable:
l'étal social ne comportait plus, hélas! que
des vainqueurs et des vaincus.
Les hérétiques d'alors attaquaient non-
seulement la religion, mais tombaient
main armée sur les personnes, les pro
priétés, les corporations, les couvents, les
Eglises, sur toutes les institutions politi
ques et sociales des royaumes d'Espague,
ils conspiraient, se fédéraient avec les rois
et les peuples protestants pour abattre la
monarchie espagnole.
Jusque-là, dans tout ce vaste empire, il
y avait eu uuité religieuse, le catholicisme
était la hase de toutes les institutions
politiques et sociales, et les catholiques
avaient été les possesseurs incontestés, et
étaient les maîtres légitimes de toutes les
positions.
Ils défendirent ces positions, contre les
assauts furieux des hérétiques; ils le firent
en hommes qui avaient tout perdre la
défaite. Nous l'avons dit leurs personnes,
leurs biens, leurs foyers, leur autels, toute
la puissance politique et sociale étaient
l'enjeu de la lutte.
fatalement ils traitèrent en ennemis
leurs concitoyens insurgés.
Faut-il s'étonner que les défenseurs de
l'ordre et de la propriété, de la religion et
de la morale, de la vérité et de la justice,
soient tombés dans de déplorables excès?
C'étaient des hommes. Ils étaient menacés
des dernières extrémités, (l'histoire des
protestants et des gueux le prouve), pour
s'en préserver ils usèrent des dernières
extrémités.
Les passions humaines exagérèrent la
légitime répression delà révolte. Il faut
le déplorer. Mais c'est la nature humaine,
et non pas la religion, qui est responsable
de ces excès. C'est un lamentable malheur
que les hommes revêtus de la puissance,
lors même qu'ils en usent pour le bien,
soient toujours sujets aux passions hu
maines.
Pour l'homme impartial et éclairé, les
excès commis sous le Sceptre de Philippe
11, avec l'épée du duc d'Albe et les bûchers
de l'Inquisition sont la charge des pas
sions du catholicisme. Les catholiques
belges du 19' siècle n'ont pas la moindre
solidarité porter de ces excès des Espa
gnols du 16° siècle.
Il n'y a que des menteurs et des insensés
pour prétendre que l'odieux régime, qui
sévit alors, soit le type de gouvernement
rêvé par les catholiques.
Ces absurdes et déloyales accusations,
dont nous sommes l'objet, ne prouvent
qu'une chose, quaul nous, c'est que les
catholiques contemporains doivent être
bien innocents de tout crime parce que
leurs ennemis sentent le besoin de remon
ter le long cours des âges afin de trouver
une pierre leur lancer la tête.
Ceux qui connaissent l'histoire contem
poraine savent bien que dans tout le 19'
siècle les rigueurs du pouvoir, la tyrannie
et l'oppression sont généralement exercés
contre nous, nulle part par nous et pour
nous.
Les progrès des catholiques au 19' siècle
sont dûs la liberté, non au pouvoir. Nous
aimons cent fois plus la liberté que le
pouvoir.
L'Eglise a un droit absolu la liberté
dans tous les temps et dans tous les lieux;
elle en a un besoin absolu pour remplir sa
mission divine parmi les hommes.
Les catholiques veulent donc par-dessus
tout la liberté de l'Eglise.
L Eglise n a que faire du pouvoir sécu
lier: quand I Etat et les mœurs lui tecon-
naissent et lui procurent la liberté, elle est
satisfaite et contente.
Dans notre Belgique et dans les temps
modernes il est de la dernière évidence
que la plus solide garantie de la liberté de
l'Eglise se trouve dans le droit commun et
dans la liberté générale.
Voilà pourquoi, nous catholiques, nous
ne pouvons ne pas aimer d'un même
amoui notre Eglise et notre Constitution,
voila pourquoi nous voulons consacrer
la défense simultanée de l'EgJise et de la
Constitution toute notre activité et toute
notre énergie.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. -- «i.NSTITl TION BELGE.
Si nous «oulotismoir une niée exacte de la situa
tion actuelle du pieimei niimstie de la (.imiile-
R eta^ne, nous devons nous teptésenler un hnintue
qui donne la raain droite fa Garibaldi et oflfie la
gauche fa l'empereur Napoléon. qui citante aujout-
d'bui uu hymne a la paix et enlntinera demain le
chaut île la gueire, qui boit ce matin fa la ptospé-
tité du commerce et boita ce soir au triomphe de
la ré.olutiou, qui enfin se du le champion du drnit
et de la justice apiès avoir exalté jusqu'au ciel
ceux qui déchirent les entrailles Voila lord
Paliueiston et sa politique, cet allié de l'Autriche,
ruais surtout l'admirateur de Raribaldi et le protec
teur de Mazzini
La santé do Souverain Pontife est parfaite.
L'aiii>i»eitaire de la rentrée du Pape Rome, en
i35o, a été célébré avec un éclat qui a dépassé
toutes les prévisions. Le spectacle des illumina
tions était grandiose. On a pu facilement compter
les maisons qui n'ont pas pris paît celte manifes
tation pleine d'enthousiasme.
(.'événement que faisaient pressentir les der
nières correspondances du quartier général de
l'ai tuée danoise s'est accompli dans la journée
d'avant-hier malin Les redoutes de Duppel ont
été enlevées par les Prussiens, qui ont fait en outre
2,000 prisonniers. Vuilfa la nouvelle telle qu'elle
est iiansiiiise de Betliu. Sauf quelque exagéraliou
dans le uomhre des piisonnieis, il faut tenir le fait
pour «rai; et nous ajoutons qu'au lieu de tieo
enlever aux sympathies qui s'attachent au nom
danois, ce teveit ue pourra qne lui en conqoéiir de
nouvelles. La prise de Duppel est le liiomphe de
la fotce, mais aussi celui de l'injustice.
L'atlentiou doit «ujoutd'bui se porter sur la
lettre de l'empereur Napoléon, qui est apportée
par le Moniteur universel.
Après avoir témoigoé la satisfaction que lui
cause l'heureuse solution de l'afTaire du Mexique
et témoigné le désir qu'elle rende possible on
dégrèvement d'impôts, ce souverain termine ainsi
sa lettre
Celte mesure jointe aux espéiaoces de paix
qui devienuerii de jour eu jour plus certaines,
coutribueia, je l'espèie, au développement de
la prospérité publique.
Met» t ion non s parmi les nouvelles satisfaisantes
celles que le Moniteur universel publie sur la
situation eu Mexique, [.es troupes du président
Juarez sont dispersées. Ou a perdu ses traces. Nous
aimerions mieux appreudre que le président Juarez
a définitivement abandooué le Mexique.
LE RÉGIME ESPAGNOL DU 16* SIÈCLE ET LES CATHO
LIQUES BELGES DU 19' SIÈCLE.