D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Samedi 23 Avril 1864.
iV 4,858,
47ine Année.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE* CONSTITUTION BLLl.L.
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PRIX DE LABOSBIIIIFST.
POUH YPRES
lions VII.I.E
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Dans notre dernier n". I" page, 5'
colonne, 2* alinéa, le compositeur typo
graphe ayant sauté une ligne le sens rie la
phrase se trouve dénaturé rie la manière
la plus évidente, il faut lire:
Pour l'homme impartial et éclairé, les
excès commis sous le sceptre de Philippe
II. avec lepée du duc d'Alhe et les bûchers
rie l'Inquisition sont la charge ries
passions rles hommes, et non pas ta charge
du catholicisme.
4" aliéna, au milieu de la phrase au lieu
de parce que lisez pour que.
REVUE POLITIQUE.
Nous trouvons dans la lecture des journaux et
des discours des ministres de la (.àiaude Bretagne,
des indices peu encourageants pour la durée de
l'entente qui «ienl de s'établir, dit-on, il propos de
la questiou danoise, entre l'Angleterre et la
France.
Ce qui frappe surtout,c'est l'absence de sincérité
parmi les organes de l'opinion anglaise; c'est une
inflexibilité dans si fiéce aitituJe, chez lord Pal-
tuerstoD.
t.ord Palmerston se montre de temps i autre
courtois envers les gouvernements étrangers, il est
allier presque toujours; il a beaucoup plus souvent
des formes cassantes qui éloignent de lui cent qu'il
devrai: rapprocher, dans l'intérêt de la politique
de paix, doul il dit ètie le plus gtaud champion
dans le inonde.
Aujourd'hui, eu effet, nous ne connaissons pas
de pays qui auriit plus perdre que l'Angleterre,
si le grand conflit eurnpéeu, qui parfois menace,
devait éclater un jour. Pourquoi donc l'Angleterre,
ou plutôt lord Palnierstou, mécouteute t-il succes
sivement les diverses puissances européennes?
C'est A peine, eu ce moment, si l'on oserait dire que
VicKr-Emmanuel doit être bien satisfait du spec
tacle que nous ont donné la ville de Loudres
et l'aristocratie anglaise. Dire de l'empereur Napo
léon qu'il u'a ressenti que de l'admiration pour ce
même spectacle, qui doit être et qui sera qualifié
de pins en plus sévèrement par les hommes de boo
sens de tous les pays, c'est une plaisanterie, c'est
uue dérision. Et voila cependant ce qui a été affirmé
d'uoe manière positive par le premier ministre de
la Grande-tiretague dans la Chambre des com
munes.
Nous le déclaroos bien baot, le gouvernement
fédéral de la Suisse a su donner une leçon de con
venance et de moralité, qu'on ne remarque pas
assez, k tous ces promoteors ou défenseurs d'extra
vagances révolutionnaires dans lesquelles vient de
se laisser entraîner la superbe Albion. Ce gouver
nement a remis eu vigueur l'arrêté d'expulsion qui
ferme Matziui le territoire de la Suisse. Il a
motivé cetie mesure sur ce qoe Maziiui a abusé de
l'hospitalité qu'on lui accordait, en veoaot tramer
des complots a Lugano.
Que répondront cela lord Palmerston et ses
collègues, eux qui disent si haut que Mazziui est
incapable de tramer des complots? Ils ne répon
dront rien; M. Siansfeld se taira; mais les bomnres
impartiaux et l'histoire sauront ce qu'ils ont dire!
ÉLECTION PROVINCIALE
A POPERINGHE.
Lts prochainès élections pour le renou
vellement de la moitié des Conseils provinciaux,
seront chaudement disputées, un cas curieux
et unique dans son genre, se présente
Poperinghe.
Il y u trois ans M. Van Merrts (Jules) eut
l'audace de se mettre sur tes rangs contre M.
l'avocat Cocvoet. Le ban et t'arriére ban de
l'opinion libérale crièrent haro! Pamphlets,
carricalures, discours furent promis l'im
prudent candidat, dont les allures et les gestes
n'avaient pas été épargnés dans un petit jour
nul, plus que piquant, écrit et publié par les
libéraux de Poperinghe.
M. Van Mer ris se retira devant ces menaces.
Toute médaille un revers. M. Van Merris,
jadis répudié, honni et banni pour cause par
Messieurs tes libéraux, est aujourd'hui lkuh
homme. Comme le monde est changeant!
Celui, contre lequel il y avait grief, est main
tenant l'ami des libéraux, qui, finissent par lui
donner l'accolade fraternelle!
Qui peut résoudre cette énigme inextrica
ble? Les libéraux eux mêmes. Il nous est
égal, disent ils, par quel chemin nous art ivons,
pourvu toutefois que nous arrivions faire
triompher non des principes solides et vrais,
mais une opinion tarée, qui peut nous conduire
au pouvoir.
Ecoulez plutôt le dicton d'un chef de file
de Poperinghe M. Van Merris est la houle
dout nous nous servons pour abattre le jeu
de quille catholique. Celle expression dit
plus que nous ne pourrions dire nous même,
pour prouver que le candidat libéral est un
instrument dont on fait fi
Lorsqu'on fait partie d'une association
assermentée, on se fait un devoir et une
obligation d'agir en aveugle et de s'exécuter
malgré la conviction que l'on a de la mauvaise
cause que l'on embrasse. Que d'assermentés
l'association libérale dïpres disent tout haut
que la candidature libérale de Poperinghe est
une lionte pour leur parti. Voilà où conduit
un serment illicite!
Pourquoi donc a-l-on accepte le candidat
répudié il y a trois ans
On s'est dit Il est riche il peut employer
ses écus pour se former de l'influence, pour
intimider des simples et des peureuxpour
promettre monts et merveilles. Tout cela est
très-possible; mais ce qui est détestable, c'est
que tout cela sent le despotisme.
Le public se préoccupe déjà de faits de
corruptions électorales, qui sont loin de faire
honneur au candidat assermenté de fassocia
tion littérale WVpres.
Il est doue candidat assermenté? Certes
qu'il l'est, malgré ses protestations auprès de
bonnes gens, auxquelles il (ail croire qu'il est
candidat catholique.
La loge et les associations libérales asser
mentées ne (ont qu'une et même association,
tenez-le f>our dit, électeurs du canton de
Poperinghe, si vous donnez votre vote pour le
candidat libéral, vous votez pour la loge
maçonnique.
Le candidat conservateur, M. l)evos-Van-
deubusscliea fait sa profession de foi,
la face, non d'une loge, mais de tout le pays.
Il est unioniste, comme on était en 1850;
il veut la liberté eu tout et pour tous; il est
homme dévoué son pays, ne voulant aucun
privilège. Il pose sa candidature avec franchise,
convaincu que ses concitoyens, tous bourgeois
comme lui ne demanderont pas quelle est sa
fortunemais quelles sont ses connaissances,
pour aller défendre leurs intérêts agricoles et
industriels devant un corps d'hommes expéri
mentés, qui n'ont pas s'occuper de politique
mais de faits tnalériels, qui doivent porter la
Flandre l'apogée d'une richesse qu'elle peut
puiser dans son sol fécondé par le génie de ses
enfants indépendants.
Le candidat du canton de Poperinghe aux
élections provinciales est
M. DE VOS VAKDENBUSSCHE.
(Communiqué.)
EN PRIVILÈGE.
Une seule catégorie de contribuables se
trouve puissamment représentée aujour
d'hui sur les listes électorales, c'est celle
des débitants de boissons alcooliques. Les
Chambres sont formées par 95,000 élec
teurs, dont 29,000 cabaretiers et 21,000
agriculteurs seulement. Pour la nomina
tion des conseils communaux, notamment
dans les villages, la composition des listes
des votants offre des anomalies plus mon
strueuses encore. Là tout cabarelier est
électeur, en vertu de sa seule patente de
15 francs, quand même il ne possède
qu'une table et des verres, tandis qu'une
foule de fermiers propriétaires d'un mobi
lier rural plus ou moins considérable,
d'un cheval, de vaches, d'ustensiles ara-
aratoires, etc., n'ont pas le droit de mettre
le pied dans les comices. Leur contribu
tion personnelle est presque nulle, puisque
tout ce mobilier n'y est pas soumis, et
leur contribution foncière est acquittée
par eux pour compte du bailleur. Tel
fermier qui a 50,000 fr. de capital et qui
entretient plusieurs ouvriers n'est pas
électeur, alors que son voisin, le détaillant
de genièvre, qui il ne prêterait pas uu
écu sur parole, vieut, aux jours solennels,