D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
47me Année
i\o 4,863.
POUR Y PB ES FR 6.00 PAR AN.
HORS VILLE 7,50
Nous avons sous les yeux une brochure
intitulée De la nécessité de réviser les lois
relatives aux attributions des dépulations per
manentes, et du devoir qu'a le corps électoral
de veiller la bonne composition des conseils
provinciauxpar un docteur en droit.
Les questions traitées dans la brochure
présentent le plus haut intérêt d'actualité;
c'est-ce qui nous a surtout engagé en
faire l'objet d'une lecture attentive. Nous
éprouvons la satisfaction de ne pas avoir
perdu nos loisirs. Nous demandions depuis
longtemps de trouver, groupées dans un
même cadre, les attributions si diverses et
si mullipliéesdesdéputaiions permanentes;
depuis longtemps nous sentions le besoin
de voir signaler au public les innombra
bles abus dont peuvent se rendre coupables
ces corps administratifs, (quand ils ont
cessé de prendre la justice pour guide,) et
les réformes opérer aux Uns de corriger
ces criants excès. L'auteur de la brochure
a heureusement répondu nos désirs.
Nous n'analyserons pas ici son remarquable
travail; nous nous bornerons le recom
mander l'attention de tous les électeurs,
et spécialement la plus sérieuse médita-
lion des membres du Conseil provincial de
notre Flandre. Contentons nous de dire
que la grande réforme que préconise l'au
teur anonyme, le remède infaillible qu'il
présente, c'est la bonne composition du
Conseil provincial, dans le sein duquel se
choisit la députaliou permanente. 11 n'y a
que cela. Quand nous aurons introduit
dans le Conseil de la province les éléments
d'ordre, de justice et d'impartialité qui
doivent faire sa force et peuvent seuls lui
valoir le respect, nous serons bientôt dé-
barrasses de ces pacbas au petit pied, qui
semblent n'avoir de volontés que pour les
soumettre aveuglément et bassement
celles du Satrape qui nous gouverne. Nous
nous réservons pour lors de faire valoir
les nombreuses réclamations que nous
jugeons plus utile maintenant de tenir en
poche. Car, aussi bien, de quoi sert il de
réclamer? Jamais plaideur songea t-il se
présenter devant des Juges qui l'avaient
condamné d'avance, quand il lui était
loisible d'attendre que l'équité se mît en
place du despotisme et de l'arbitraire?
Pourrait on, par exemple, trouver raison
nable que nous portions devant la députa-
lion de la Flandre Occidentale, telle qu'elle
est constituée, la moindre réclamation
concernant la révision des listes électo
rales? Mais ce serait par trop dérisoire
et par trop plaisant. Depuis que les hom*
mes éminents qui composent notre dépu*
talion permanente ont trouvé le moyen de
casser des élections communales régulière
ment faites, telles que celles de Courtrai,
Dudzeele, Reninghelst et autres, ils nous
ont trop amplement édifié sur leur manière
de voir et de statuer touchant les opéra
tions préparatoires ces mêmes élections
communales, pour que nous songions les
soumettre leur appréciation souveraine.
Nous disons leur appréciation souveraine.
En effet, bien que le recours en Cassatioq
soit ouvert contre les décisions de la dépu-
talion, pour toute violation de ]a loi, ce
recours est devenu, en pratique, purement
et simplement illusoire; nos députés pren
nent le soin, pour se mettre l'abri de
toute censure, d'esquiver les questions de
droit que l'on fait naître, pourse retrancher
derrière les questions de fait, celles-ci
étant plus commodes et plus flexibles;
ces questions de fait sont la notoriété publi
que, les renseignements fournis, l'ensemble
des pièces d'un dossier, ou toutes autres que
peuvent forger des imaginations complai
santes; or, il va de soi que cette notoriété,
que ces renseignements, que ces pièces
plaident toujours en faveur de l'électeur
libéral, et constamment contre l'électeur
conservateur. Quel est l'inévitable et l'in
variable sort de ce dernier? D'être plus ou
moins brutalement éconduit, et, ce qui pis
est, de se trouver en face d'une position
devenue irrémédiable par la faute qu'il a
commise de provoquer contre lui la chose
jugée. Certes, dans un pareil état des
choses, il vaut mieux ne rien provoquer
du tout et s'abstenir. C'est-ce que nous
avons résolu défaire, en règle généraledn
moins, en attendant des jours meilleurs,
en attendant un avenir où, au lieu de I3
passion et de l'injusticenotis aurons
placé, pour jyger les hommes, Ip désinté
ressement et la droiture. Cet avenir n'e^t
pas loin, nous en avons le; doux pressenti»
ment. Il y aura, pour nous le ménager, et
le bon sens des électeurs convoqués poRf
le 25 de ce mois, et les sentiments de
LE PROPAGATEUR
POjLÇATH1.1011'-- CONSTITUTION' BEI. Cf.
PRIX DE I. ABONNEMENT.
I i i m m i i
REVEE POEITIQEE.
Les effurls de la conférence de Londres «iennenl
enfin de donner un premier résultat que les minis
tres de la Grande-Bretagnesir G. Grey et lord
Rtissell se sont empressés d'annoncer, le premier
la Chanibre des communes, le second A la Chambre
des lords: t
L'armistice est consenti pour on mois, partir
du 12 mai; le blocus maritime sera suspendu pen
dant ce temps de même que la lutte entre les
armées de terre.
A>aut la conclusion de cette armistice, la flotte
danoise a eu l'uccastun de faire coottaîire sa supé-
tiotité sur mer A ta marine autrichienne.
Les préoccupations de la journée d'avant-hier
ont été surtout financières. La Bauqne de France
venait de faire subir une nouvelle élévation d'un
pour cent an isux de son escompte; chacun sentait
aotour de soi la défiance se tépandte; on entendait
les caisses se ferrnet et tnus les beaux ou les grands
projets conçus, eu partie réalisés déjA, semblaient
se dissiper eu fumée. M. Pereire doit le reconnaître:
dans celle bataille, qui dure depuis quinze jours, il
est vaincu. La maisou Rothschild l'a battu sur tous
les points; elle lui a prouvé qu'elle connaît mieux
que la maison Peiette l'esprit des bourses et leurs
ressources réelles.
L'emprunt mexicain est tout particulièrement
atteint par le discrédit. Cet emprunt qui était
hypothéqué, disait-ou, sur l'avenir le pins brillant,
que le gouvernement français devait patroner,
puisqu'une partie des valeurs émises était tout de
soile entrée dans son porlefeuile, est descendu h
deux ou trois pour cent au-dessous do cours
d'émission. Que serait-ce donc si des nouvelles
fâcheuses pour le nouvel ordre de choses nous
ariivaient du Mexique?
Uo des grands obstacles an rétablissement des
affaires en Europe, sur un pied satisfaisant, paraît
se rencontier aux États Unis. Il n'y a pas seule
ment guerre civile dans cette grande république,
lutte entre les républicains et les démocrates pour
la noniioation do présideot; il règne, en outre, un
discrédit sur le papier-monnaie, une rareté de
numéraire qui donne des craintes sur la possibilité
d'une banqueroute. Les envois eo marchandises
d Europe sont presque entièrement suspendus A
cause de I impossibilité presque complète des
retours.
Le prince Napoléon (Jérôme) vient d'adresser
au comité vénitien une lettre qui prouve, que l'har
monie n existe guère plus eotre les membres des
familles impériales qu entre les gouvernements.
Dans cette lettre, le prince s'exprime ainsi
Je pense que la question veoitienne réclame
une prompte solution et je fais des vœux ardents
pour que bientôt l'Italie, suivant la parole de
Napoléoo III, soit libre des Alpes jusqu'à l'Adria-
tiqoe.
Comme on le ooit, |e prince Napoîe'on fait des
vœux pour que la prédiction pacifique, que faisait
l'Europe son cousin, dans la lettre 'a M. Fould,
soit bientô' démentie par une bonne guerre géné
rale, la fin de laquelle il se peut que Venise sr.it
libre, comme il peut arriver aossi que I echnffau-
dage tout entier du royaume italien s'écroule et
soit remplacé par des combinaisons qui répondent
un peu moins anx vœux exprimés pat le prince
Napoléon.
De nouveaux bruits qui oot couru sur la santé du
Souveraio - Pontife ne sont pas plus dignes de
confiance que les précédents- Les plus légères indis
positions qui atteignent la personne du S'-Père
sont A l'instant même transfotmées eu maladies et
donnent lieu des pronostics qu'on ne se lasse pas
de renouveler, de grossir, pour que l'on sache bien
que la haine veille toujours.
CE QU'EST UNE DKPUTATION PERMANENTE,
OU
UNE BROCHURE DE CIRCONSTANCE.