D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 47me Année. Mercredi 18 Mai 1864. 1 3* 4.865. POUR YPRES FR. 6.00 PAR AN HORS VII.I.E 7.30 SOUSCRIPTION POUR LES VICTIMES DE L'INCENDIE DE BRIELEN. M. Barbier-Mulier, fabricant, fr. 25 00 l!n anonyme, 10 00 M. Breyne-Debandt, 5 00 Un anonyme, 10 00 M. Breyne, père, 5 00 M"' Clémence Volboul, 5 00 Totai. fr. 60 00 Enfin le pot aux roses est découvert. Ils avaient deviné juste ceux qui ont prédit que le ministère doclriuaire ne donnait sa démission que pour la forme et qu'il ne prenait les apparences de s'en aller que pour rester imperturbablement, comme ces visiteurs importuns dont le départ dure beaucoup plus longtemps que tout le reste. Que l'on se rappelle les incidents de 1a crise ministérielle, que l'on remonte par la pensée jusqu'aux élections de juin dernier, et l'on verra apparaître dans tout son éclat cette triple sincérité que M. Rogicr a inscrite sur le drapeau doctrinaire Le scrutin de 1863 avait amené la con damnation formelle de la politique pro gressivement illibérale, inique et violente du ministère. Pensez vous qu'il acceptera le verdict émanant de la moitié du corps électoral? Que les ministres résigneront leurs portefeuilles? Nenni. Ils se recueil lent, ils consultent, ils convoquent le con seil de famille sous la présidence du grand juge de guerre Tesch, et ils décident dans leur outrecuidante sagesse qu'ils feront casser l'arrêt prononcé par le pays daos une de ses assises solennelles. Une Cham bre, dont la majorité se distingue par un servilisme toute épreuve, invalide les élections de Bruges et de Bastogne parce qu'elles 6ont contraires la Camarilla et maintient celles de Caud parce qu'elles lui sont favorables, quoiqu'il saute agi* j*e« îles moins clairvoyauts que la traudea l'aruie favorite des doctrinaires «f, qge les conservateurs u'ont.fait qu* défomlre pied pied le terrain électoral. Mai» h» habiles, et leur léte le bilieux avaient compté sans leur hèle, l'esprit public. Les électeurs de Bruges, blessés dans leur honneur, repoussent l'outrage en portant au miulstère doctrinaire le coup le plus inortcj qu'un ministère puisse recevoir. u, La démission ne pouvait pl usêtre éludé*. On la remet entre les mains du Rqi. «M on est bien résolu de la rendre illnsoirat empêchant la Constitution de tout ministère. Nous nous trompoua, on l mettra qu'il se forme un ministère clérical. car on est sûr de le oulbuter au bout de deux fois vingt quatre heure». Alors tous les échos du ministère reten tissent des mêmes sons Pas de niftiMèw d'affaires! Les conservateurs conseillent Sa Majesté une trêve la lutte du clérical et du libéral, sans décliner toutefois le pouvoir; et voilà que 4a presse minis térielle crie tue-tête que les catholiques reculent devant la situation, qu'ils n'osent pas accepter le pouvoir, qu'ils reconnais sent leur impuissance... Les conseils de la droite sont déjoués, et six hommes remarquables par l'élévation de leur intelligence comme par la noblesse de leurs sentiments rédigent et soumettent au Boi un programme, modèle de libéra lisme vrai et de sage modération. Ici éclatent, avec J'aulant plus de force qu'elles ont été un moment contenues, toutes les colères du libéralisme repu, et des ministres machiavéliques détermi nent la Boyauté ne pas adopter ce pro gramme. Aussi longtemps qu'ils ont cru pouvoir décemment, c'est à-dire sans trop de honte, s'abstenir de donner leur démission les ministres se sont abstenus; aussi long temps qu'ils ont cru que les conservateurs ne parviendraient pas former un cabinet, ils ont dit Le pouvoir est disponible, prenez-le donc! Vous renversez des minis tres et vous n'osez pas les remplacer? Ce n'est pas la convoitise qui vous manque, c'est le courage. Nous du moins, nous joignons le courage la convoitise! Mais une fois les hommes trouvés et le pro gramme arrêté, changement vue ces catholiques-là ne sont pas des cléricaux, ce De sont pas les mandataires .des évê- quesce ne sont pas des Malou au cou* traire, ils sout plus libéraux que nous, impossible de les renverserUs nous joueraient sous jambe, nous n'en voulons pas. 101lOftluC* ■an litioi *»1IOrI JOUI JO Pftl CHKfJMQII.- CflTSTITimW KÎ.LCt. IMtIX Il F I. AHO^IIHKUT. REWR POLITIQUE. Les biuiM c] .i traversent l'horison politique, ressemblent pour la plupart ani éclairs ri'one nuit il'é'é; ils sunl nombreux, mais ne laissent mienne trace après eux. Le plus persistant, dans les columies de l'In dépendance et nullement aillems, est celui qui est relatif la maladie du Souverain Pontife. Rien n'a pu jnsqn'iri réprimer la honteuse ardeur de ce journal renuti»eter""flne pf^rltction stoujours trompée, qrtoiqne Toujotiis refaite arec la même assurance. Si l'on en croît I'1 ^dépendancela santé de Pie IX, qoi s'était améliorée, s'est de nouveau dérangée de manière ré.eiller toutes les inquiétudes; et tout aussitôt, a Paris, des négry:ia- tions se seraient ouver tes entre le ministie des af faires étrangères et 1e représentait! de Victor- Emmanuel auprès de l'entpeieur Napoléon. Voici un autre bruit qui ne nous paraît pas avoir plus rie fondement Le combat naval d'He- ligoland, et snrtnut les manifestations dont il a été l'occasiou dans la Chambre des communes, ont inspire'a l'Autriche on mécontentement si profond, qu'après avoir visiblement incliné pour une solu tion pacifique du conflit danois, elle vient de se reporter du côté Je la Prusse avec colère, et témoi gne l'intention de soutenir celle-ci quand même vis S- vis des autres membres de la conféieuce. Des jeunes gens sout capables rie quelque coup de tête de ce genre; mais nous sommes loin d'admettre de pareilles suppositions quand il s'agit d'bommes *1 Etat, graves comme cetu qui composent le con seil de l'empereur François Joseph. Un troisième broit serait peot -être plus sérieux tioos voulons parler d'un changemeut de ministère en France. M. de Persiguy, dans cette combinai son, serait placé la tète du miiiistète d'Etat, mats déchargé du fatdeau que M. Routier supporte en ce moment d'une mauière brillante; celai de dé- feodre la politique du gouvernement dan»1e Sénat et dans le Corps législatif. Le comte Walewski rentrerait aux affaires étrangères; mais comme il s'agit d'nn projet qoi ue se réaliserait, dit-on, qu'après la clôtuie de la sessioo du Corps législa tif, et que cette session est prorogée jusqu'au a5 courao', non» croyons, de ce côté, plutôt quelque nousel imprévu qu'i ce qui s'annonce et se pré pare longtemps Favauee, ,tec le publie admis h circuler dam les coutisses. Le prince Couxi fait en ce uniment beaucoup de bruit dans le monde. Il est en plein coup d'Étal] Il tait voter son nouveau système électoral par le peuple roumain, qu'il a con voqoé dans ce but pour le 23 mai et les deux joins Suivants. Quatre pro clamations, émanées de lui, ont paru I une au peuple loamain, pour lut exposer les faits; I autre, l'ai niée, pour faite appel a sa fidélité; la tioisièiue est la convocation dans le but de volet sur le olébiscite; la quattterne contient les termes du nouveeu statut que le prince soumet l'adoption dn pays. Le Dogbladetjournal des Danois de l'Eider, c'est le nom qu'on donne art parti national, assure que malgré la suspension d'armes, les Prussiens continuent leurs exactions dans le Jutland. Us ont fait encote du pillage, dit ce journal, le 3 et le t t Cl.ii bus et le i 2 i Randers. Ou évalue la som me de 18 ii j9 millions de ftaucs, l'importance des cuiitrtbuiiuus de guerre qu'ils out levées sur uue population pauvre et qui ue dépasse pas 700,000 âmes. La division que le conflit dauois a introduite dans la iamtl.'e loyale d'Angleleire se dessine de plus en plus. La teine Victoria a vu avec douleur les manifestations de la Cbauibre des communes eu faveur du Danemark. Le prince de tàalies, au contraiie, s'y associe saus réserve et peut êtte aussi sans trop s'occupei du uouveau degid'amertume que sa mère doit en ressentir. LES POLICHINELLES.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 1