D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
47me Année.
SOUSCRIPTION
POUR Y PRES FR 6.00 PAR AN.
HORS VILLE 7,50
VICTIMES DE L'INCENDIE DE BRIELEN.
fr. 101 00
Un anonyme. 10-00
Les pavés de Mai 1857.
En présence du concert d'imprécations
et de calomnies qui s'est élevé dans le
camp ministériel l'occasion des scandales
inventés plaisir autour du procès De
Ruck. nous dénoncions une conspiration
infâme, tramée dans les loges et exécutée
par toutes les feuilles libérales. Nous avions
vu les organes officieux de nos ministres
l'Echo du Parlement et F Indépendance don
ner le ton aussitôt tous les instruments
grands et petits de l'orchestre maçonnique
avaient jouée leur partie, les hâbleurs des
cabaréis avaient fait écho qui mieux
mieux. C'était la reprise de la comédie des
pavés de Mai 1857. L'ouverture est jouée;
elle n'a eu guère de succès.
On continue cependant la pièce, voici
que nous sommes au 1" acte. Nous venons
d'entendre le Solo de M. Bara. On jure
rait que la scène se passe au Paris de
1848 dans quelque club démagogique
poussant aux journées de Juin. C'est
l'émeute que l'on appelle contre les cou
vents, coutre le clergé, contre les évêques,
contre l'Eglise.
En 1857 notre ministère perpétuel M.
Frère eu avait donné le signal eu poussant
en plein Parlement le cri sauvage A
bas les Couvents! En 1864 M. Bara
reprend le rôle de M. Frère, et si le signal
de l'exécution n'est pas encore donné, la
sentence est déjà prononcée, les exécuteurs
sont avertis, les solidaires et les miliciens
de l'avenir sont mis sur pied ils n'atten
dent plus que leur heure. En attendant nos
ministres et nos députés exclusifs, encou
ragent leur orateur de la voix et du geste!
La Belgique est donc encore une fois en
face du plus triste et du plus indigne des
spectacles elle assiste la provocation des
plus mauvaises passions par ceux-là mêmes
qui sont préposés au maintien de l'ordre
public ceux qui ont reçu du pays la haute
mission de faire les lois, se sont chargés
de nouveau de faire I emcuie qui renverse
et les institutions, et les lois.
Au reste on peut comprendre que nos
ministres qui sont venus au pouvoir par
l'émeute, comptent sur l'émeute pour y
restei
Mais quel est le prétexte d'aujourd'hui
pour parler captation, personnes inter
posées, charité, couvents, réaction, mono
pole, moyen-âge? De prétexte? il n'y en
a pas le moindre. Mais l'occasion? Le
programme de la droite, dans lequel,
diaprés M. Bara, il ne faut voir que ce qui
n y est pas, parce que ce qui s'y trouve est
trop libéral, trop constitutionnel et trop
juste pour nos faux-libéraux.
Cette fois le piège est trop grossier, les
ficelles sont trop évidentes; le pays ne se
prêtera pas jouer le dernier acte de cette
comédie révolutionnaire. Les comédiens
et les ministres régisseurs tomberont sous
les sifflets et le mépris public.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITITIWI BELLE.
l'Il I DE L'ABOKSI MEKT.
pol'r les
Total fr. 111-00
REVEE l'OLITIQEE.
L'sititode du goaverneoient danois est devenue
très énergique, très-décidée. Toute idée de modé
ration ou de concessiou est mise de côté. On se
prépare S recommencer la lotte et l'oo compte celte
fois sur le concours de la Russie et sur l'impossibi
lité où se verra l'Angleterre de laisser les Alle
mands prendre le Jntland et le Schleswig. On
compte aussi sur les forces maritimes du pays, et
sur les dommages qu'ils causeront au commerce
allemand. On agit par tons les moyens sur l'opi
nion pour la reudrebelliquense et la tâche est facile.
En France, une chaire supprimée au collège de
France et remplacée par une antre chaire, doit cp-
peler aujourd'hui notre attentiou parce qu'A la
mesure se rattache un nom qui a daus ces derniers
temps acquis une notoriété que peu de personnes
Inieovieol. M. Renan était professear des langues
hébraïque, cbaldaïque et syriaque au collège de
France, son cours était suspendu depuis deux ans,
a la suite d'une émeute provoquée par une opinion
religieuse que le professeur avait exprimée et que
ses auditeurs avaient condamnée.
La chaire de M. Renan est supprimée. Dans soo
rapport b l'ErapereorM. Duroy, ministre de
l'iostroction publique dit Que les raisons d'or
dre public qui ont fait suspendre le cours de M.
Renan, il y a deux ans, subsistent dans toute leur
force. Le ministre propose en conséquence, de
faire rentrer M. Renan b la bibliothèque impériale,
d'où il était sorti, de lui douoer l'emploi de con
servateur sons-directeur adjoiot au département
des manuscrits, mais de faire disparaître la pomme
de discorde qu'on appelait la chaire d'hébreu.
Nous dootons que celte transaction plaise aux deox
opinions eu présence.
Les événements do Pérou ont caosé Londres
une sensation d'antant pins grande qu'ils étaient
ioatleodos. On peut être certain de rencontrer
presque toujours cher les Anglais ces deox idées
contradictoires en politiques Nous ne voulons pas
nous mêler des affaires des antres gouvernements;
mais nous voulons encore moins qu'il soit porté
atteinte par quelque Etat que ce soit b la supré
matie qui nous appartient dans le monde.
Faisons mention des nouvelles des Etats-Unis
arrivées par le Norlh-American et qui ne vont
que josqo'ao 3 1 mai. Un engagement b en lieu le t 9
en Virginie, mais ne doit avoir eu ancno résultat.
Si les confédérés ont perdo 3oo hommes laissés b
I ennemi comme prisonniers, les fédéraox ont, dit-
00, perdo 700 hommes laissés sur le terrain.
On s'occupe de combler les vides de l'armée.
Le gouvernement de Washington annonce qu'il
devra recourir de nooveao b la conscription d'ici
au 1" juillet; mais en atteodaot, le ministre de la
guerre se croit en mesure de renforcer l'armée de
Graot de s5,ooo hommes de vieilles troupes.
REPRISE DE LA C O .11 D I E
LA POLOGNE ET LE PAPE.
Quelques journaux bien disposés, disent-ils,
pour la Pologne, oui cherché b diminuer la portée
de l'allocution du Saint Père. On païaît redouter
que des espérances raines jetées aux Polonais ne
surexcitent chez enx des idées de résistance, et lie
soient la cause indirecte d'un redoublement de
rigueurs. Il y a là une erreur fâcheuse. L'acte du
Sou.erain- Pontife est un acte admirable; ce sera de
plus un acte utile par ses résultats
Jamais les Polonais n'ont pu attendre et n'ont
attendu du Souverain-Pontife un secours matériel.
Or, pour continuer la lutte aujourd'hui, il leur
tandrait la léalité, et non plus seulement l'espé
rance d'un secours matériel. Quelqoe généreuses
que soient les paroles pionoucées pour eux b la
Propagande, elles ne leur donneront ni on homrue,
ni un fusil, ni un écu. Epuisés par une lutte
héroïque, décimés par le fer et par l'exil, ruinés
par les contributions volontaires et les confisca
tions, les Polonais ne pensent aujourd'hui conti
nuer I* guerre, si une puissance matérielle ne leur
aient en aide; ils le savent, et nul d'entre enx ne
se bercera, en lisant l'allocution du Saint-Père, de
ces espérances décevantes que des amis timides ont
redoutées pour eux.
Mais il est une autre guerre, toute morale, daus
laquelle ces paroles du Pontife suprême pèserout
d'un poids considérable. Après l'enthousiasme de
la lutte, vient la prostration de la défaite; tant que
dure le cambat, on ce voit que le bot poursuivi; le
combat fini, on tombe écrasé devaot la réalité
terrible, et le découragement est proche. C'est
contre ce découragement que l'allocution pon
tificale sera puissante. Aux femmes,aux vieillards,
aux enfants, aux quelques blessés échappés, aux
bourreaux, b ces restes mutilés d'une oatiuo vail
lante, ces patoles porteront la résignation, le
courage, l'espérauce, non pas dans des secours
humains, mais daos une intervention plus haute.
Elles seront le baume qui cicatrisera tant de bles
sures; elles sécheront bien des larmes dans les
châteaux et dans les chaumières, où tenl de places
sont vides b cette heure.
Ces paroles feroDt plus encore. La Russie n'a
pas seulement pour bot de dénationaliser la Pologne,
mais aussi de la décatboliciser. Les paroles du
Souverain Pontife se dresseront comme une bar
rière invincible devant cette œuvre perverse. Ce
que les Russes font, ce qu'ils feront demain contre
les catholiques de Pologne, ils l'auraient fait même
lorsque le Saint-Père aurait gardé le silence; seu
lement, ils l'auraieut fait avec hypocrisie. Attaqués
eo face, ils ont crié leurs projets si haut, qu'ils
seront impuissants b les cacher désormais, ils ont si
bien fait conriaîne leur programme que les moin
dres parties n'en pourront être exécotées sans que
toos le sachent eu Europe.
Voila l'effet évident de l'allocution do Souverain-
Pontife; elle a rendu le mensonge désormais impos
sible; elle a forcé le bourreau b marcher lui-même
dans sa hideuse vérité. Les Rosses savent que leur
tragédie pansla*iste et schismatiqoe en Pologne se
jnue désormais au graud jour. Combien de temps
durera t-elle et quel eo sera le dénouaient Cela
est daos les maius de Dieu; mais il est certain que la
lumière n'a jamais nui qu'au coupable et a toujours
servi l'innoceot. Notre siècle est plein de ces carac
tères timorés dont la devise est Prodence! pro-
dence! qui redoutent l'extraordinaire et vivent
daus la crainte de ce qu'ils nomment l'exagération.
Ces geos-lir sont de ceux qui eussent trouvées
exagérées, il y a dix-huit siècles, les doctrioes nou
velles prêchées par le fils d'oo cherpeotier de
Nazareth, et qui, devant le bûcher des martyrs,