aujourd'hui que les catholiques ont pré senté un programme réformiste et sage ment progressif, M. Frère considère l'arri vée des catholiques comme un danger pour D'abord, il voulait bien d'un ministère catholique, mais pourvu qu'on put l'accu ser de subir la domination des jésuites. Aujourd'hui, il proteste contre l'avènement d'un ministère catholique, du moment que ce ministère témoigne le désir de marcher dans les voies du progrès; et, chose iu- croyable, il donne pour motif de sa pro testation la terreur que lui inspirent les jésuites Ne suffit-il pas de constater une pareille contradiction, pour faire justice de la harangue ministérielle et en démasquer toute l'hypocrisie? Le mot de la situation reste donc tel que M. Dechamps l'a défini. Les ministres ont est ainsi, si tout cela doit réussir, que devient notre régime constitutionnel? Si la violence doit l'emporter, quelle différence trouvera-t-on, entre notre sys tème gouvernemental et le despotisme? Aucune, si ce n'est un faux masque de liberté, pour mieux favoriser les attentats de pachas implacables. (Courr. de la Vesdre.) M. Dechamps a prononcé mercredi un discours qui est un événement. Que le pays lise cet admirable discours et c'en est fait des provocations et des calomnies parle mentaires de MM. Bara, Hymans, Frère et C". Nous ne nous arrêterons ici qu'à la question du programme secret delà droite. Nos adversaires ont agité le fantôme des couvents, et surtout des Jésuites. Pour quoi? Pour faire de la réclame électorale contre la droite. M. Frère avait dit que le clergé et les jésuites sont hostiles nos libertés, notre Constitution! M. Dechamps a lu un passage de l'admirable et patriotique lettre de l'Archevêque de Matines dans laquelle le Cardinal se plaît faire l'éloge de nos institutions politiques, et où l'illustre Pré lat belge engage tous les catholiques belges respecter la Constitution, la liberté, le Roi et la Patrie. Il a lu ensuite le fragment d'un magnifique mémoire, présenté au Congrès catholique par le R. P. De Buck, de la Compagnie de Jésus, où le célèbre Bollandiste déclare que le clergé, pas plus que les ordres religieux, ne voudraient le retour au passé; que le droit commun est préférable au privilège; que la liberté est plus efficace et plus salutaire pour tous que le monopole. Il a démontré enfin que le clergé et les catholiques belges sont attachés de cœur et d'âme nos institu tions, que leur patriotisme ne s'est jamais une seule fois démenti, et qu'ils peuvent aimer la liberté sans se mettre en désaccord avec l'Église et son vénérable Chef. M. Dechamps s'est occupé ensuite des couvents,sur le nombre des couvents,dont on a parlé avec tant de haine, de dédain et de mépris, les quatre-cinquièmes sont des institutions soit d'enseignement primaire, soit d'enseignement moyen, soit des éta blissements de charité, tels qu'ateliers de dentellières, des hôpitaux, des hospices, des asiles hospitaliers etc. Ainsi par haine du prêtre et du religieux, on proscrit l'instruction, gratuite et autre, on proscrit la bienfaisance en faveur des malades pauvres etc.! C'est vraiment n'y pas croire! D'après M. Frère, c'était au Congrès de Malines qu'avait été rédigé le programme secret des catholiques. Or le programmede Malines propose de régler renseignement absolument comme M. Rogier le proposait en 1835; absolu ment comme le Congrès pour le progrès des sciences socialesdont font partie presque tous les membres de la gauche; absolument enfin comme le voulait le Congrès national c'est-à-dire l'enseigne ment libre comme règle et l'enseignement de l'Etat comme exception, et lorsque l'enseignement libre ne répond pas aux nécessités. Quant aux doctrines de la Civillà caltolica M. Dechamps a rappelé que la revue romaine a protesté contre la traduction infidèle de la profession de foi qu'on lui avait prêtée; quant aux principes du Bien public l'orateur a déclaré que s'il y avait entre les honorables collaborateurs de celte feuille et la droite un dissentiment, ce dissentiment ne pot tait pas sur la Con stitution belge, dont l'organe catholique gantois demande, comme tous les catholi ques, une loyale et franche application pour tous les Belges, sans distinction de culte et d'opinion; quant la médaille décernée au Bien public par le Saint-Père, pour services rendus l'Eglise, la même médaille a été décernée M. Kersten, qui a été décoré par le ministère libéral, et M. Slas, ancien directeur du Journal de Bruxelles. L'argument que M. Frère a voulu tirer de ce fait est donc sans valeur. Au Cougrès de Malines les catholiques, le clergé tout le premier, ont acclamé avec enthousiasme le nom du Roi et toutes les allusions qui ont été faites la liberté, la Constitution et l'indépendance de notre pays. M. Dechamps a aussi réduit néant les déclamations injustes et illibérales de la gauche touchant l'abaissement du ceus électoral. Sur la question d'Anvers, il a été aussi précis qu'on pouvait l'être. Pour nous, il est évident que le cabinet conser vateur eût aplani ce très-grave différend. TACTIQUE DE LA GAUCHE. A l'approche de'l'ouverture de la dis cussion actuelle, ses chefs s'étaient mis d'accord sur ce qu'il y avait faire. Il fut résolu d'encombrer les tribunes publiques réservées (je la Chambre par les adeptes des loges, qui l'on donne le mot d'ordre. Bara et Hymans reçurent la consigne (qu'on nous excuse de répéter le terme employé dans le club doctrinaire) d'engueuler les jésuites, et on se rappellera que nous avons signalé le fait avant qu'il fut perpétré. Mais M. Frère, mécontent de voir que les chevaliers du lustre ne remplissaient pas leur devoir, fit doubler leur nombre, et prit lui-même la parole. On sait cequi arriva. A la fin du discours de l'ancien boudeur de la dynastie, éclata un tumulte difficile décrire. Les tribunes applaudirent M. Frère tout rompre, et les cris de A bas les calolins! retentirent généralement. M. Ernest Vanden Peere- boora seul ne les entendit pas. Celte tentative d'émeute produisit le plus détestable effet; et la cour même on en fut effrayé. Ordre fut donc envoyé M. Frère de mettre une sourdine sa voix révolutionnaire, et d'essayer d'atténuer la mauvaise impression causée par ses provocations. De là, dans Y Indépendance et dans d'au tres feuilles la solde du parti, des articles calomnieux qui représentent la droite comme Fauteur du tumulte que M. Frère a provoqué vendredi. La Belgique ne paie pas trop d'impôts. On le sait, le ministère catholique formé par M. Dechamps, voulait affecter l'excé dant des recettes la diminution des impôts qui grèvent le plus les contribua bles. Celte disposition du programme catho lique a trouvé sur les bancs ministériels une vive désapprobation, et M. Bara, l'ami intime des ministres, a dit dans la séance du Ie' juin Mais il s'agit de savoir si la Belgique paie trop d'impôts. Ce qui n'est nullement démontré. (Ann. parlem. page 424. Comment! le contribuable voit tous les ans ses charges augmenter! Tantôt c'est l'Etat, tantôt la province, tantôt la com mune, qui pratique une nouvelle saignée dans sa bourse; les centimes additionnels équivaudront bientôt les trois quarts de la somme capitale; le ministère grossit les dépenses, et M. Bara trouve que la Belgique ne paie pas trop d'impôts. Le gouvernement de la Flandre orien tale vient de commander, pour les écoles communales de la province, la méthode d'écriture simplifiée de M. Ch. De Jaeger, calligraphe de S. A. R. M,r le Duc de Brabant. Voici un extrait du discours prononcé par M. Galindo aux Cortès espagnols C'est au mépris du droit des gens et uniquement par la force des armes que le gouvernement piéraontais s'est annexé le royaume de Naples, et sans déclaration de guerre préalable. C'est au mépris du droit naturel, et par des lois draconiennes qu'il essaie de fonder son pouvoir tyrannique au sein de celle malheureuse nation; c'est en oubliant les devoirs que la religion chré tienne lui impose qu'il a réalisé l'usurpa tion sacrilège de plusieurs provinces qui avaient fait jusque-là partie des Etals pontificaux, et qu'il menace aujourd'hui publiquement de s'emparer de Rome. 11 est donc de toute justice de protester haute ment contre cette odieuse conduite et de le pays. voulu rendre les catholiques impossibles pour se rendre indispensables. Mais, s'il en LE DISCOL'RS DE M. DECHAMPS ET LE PROGRAMME SECRET DE LA DROITE. Avant hier matin a six heures a eu lieu, place de la Roquette, Paris, l'eiëcutiou de Cooty de I» Pommerais, condamné la peine de mort par la cour d'assises de la Seiue pour crime d'empoison nement sur la personne de la teu«e de Pauw.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 2