avez excommuniés vous les excluez du bud get, vous les plongez dans les ténèbres extérieures du budget, vous les jetez dans le coin des réprouvés du budget, car le budget, lui aussi, son coin des réprouvés! Nous avons des abonnés nos journaux, c'est un titre être exclu du budget; nous avons des écoles, des écoles que nous avons fondées sans rien vous demander, que nous avons fondées au moyen de contribu tions volontaires (interruption) et de legs si vous voulez, car les legs n'ont rien d'im moral; il n'y a que les captations qui soient immorales et celles-là vous avez le droit de les poursuivre devant les tribunaux. Quand nous avons fait une école dans une localité où vous n'aviez pas songé en faire, vous vous empressez de venir dire la commune Vous avez adopté une école; il y a des frères, il y a des nonnettes, vous devez renoncer cette adoption vous devez créer une école communale. Voilà comment vous venez faire concurrence la liberté, non pas parce que votre école est nécessaire, mais parce qu'il y en a une autre qui vous gène. Aujourd'hui, dans un pays de liberté et de publicité, le parti qui fait toujours appel la publicité est précisément le seul qui conserve les sociétés secrètes. En effet, dès qu'un jésuite est entré dans l'ordre, tout le monde le connaît; mais il y a bien des maçons que l'on ne connaît pas. Je faisais observer que nous avons au jourd'hui l'ordre maçonnique; que cet ordre a une doctrine, une hiérarchie, un caractère universel... Par conséquent, il a tout ce qu'il faut pour constituer une Eglise aussi régulière que l'Eglise romaine. Pourquoi l'ordre maçonnique se cache- t-il? Est-ce que l'ordre maçonnique est composé de gens qui aient peur? Je ne le crois pas; je connais trop d'ho norables maçons qui avouent hautement et leurs principes et leurs tendances et leurs actes. Voici pourquoi l'ordre maçonnique se cache c'est que s'il se produisait ouverte ment, il devrait se déclarer Église; alors le pouvoir civil, pour rester indépendant, devrait se séparer de lui comme il se sépare de l'Église catholique; et alors aussi ta caisse séculière ne serait plus son service. Comment, dans un pays de publicité et de liberté, peut il y avoir un danger suffi sant pour qu'on croie devoir se cacher l'ombre? Ce n'est pas pour y tramer des complots, pour y aiguiser des poignards, ce n'est plus de notre époque. Si donc vous ne restez dans vos loges, ni pour tramer des complots, ce que je ne crois pas, ni pour aiguiser des poignards, ce que je crois encore moins, vous y restez pour que le pouvoir séculier ne vous échappe pas, pour que vous puissiez, au besoin, faire appel au bras séculier et la caisse séculière et pour que le budget, que nous payons tous, soit employé pour vous seuls et contre nous. Voilà la raison pour laquelle Trous n'osez pas avouer ce que vous êtes. On est unanime Bruxelles pour louer la magnifique éloquence que M. Dechamps a déployée dans son beau discours de mercredi la gauche elle-même a été tenue sous les charmes de cette parole persuasive et convaincue, que rehaussait la justice et la vérité de la cause plaidée par l'honora ble député de Charleroi. Vainement la presse ministérielle vou drait-elle cacher la profonde impression produite par l'admirable discours de M. Dechamps la vérité se fait jour malgré elle, et on a entendu les membres de la gauche rendre hommage au talent de l'éminent orateur. L'Indépendance écrit ces paroles On l'a entendu avec un vif intérêt, et nous devons lui rendre celle jus- tice de reconnaître que, pendant cette impro- visation de trois heures, il n'a jamais été inférieur lui-même. L'erreur ne saurait arracher de pareils sentiments des adversaires systématiques et de mauvaise foi, et si grand que soit le talent de M. Dechamps, il n'obtiendrait pas ce brillant résultat s'il le consacrait la défense d'une mauvaise cause. Si le doctrinarisme ministériel n'est pas un dissolvant, qu'est-ce donc? Dans son discours du 4 courant, M. Rogier a fait l'énumération de ses projets de dissolution des Chambres et des disso lutions qu'il a réellement prononcées. Celle nomenclature estaussi longue qu'édifiante. En 1833, M. Rogier dissout la Chambre des Représentants. En 1840, il veut la dissoudrede nouveau. Le Roi s'y oppose. En 1843, même demande, même refus. En 1846, même situation M. Rogier demande la dissolution; il ne l'obtient pas. En 1848, il dissout les deux Chambres. Ici nous avons mentionner une autre dissolution que le ministre perpétuel a dissimulée: en 1831, M. Rogier dissout le Sénat. En 1837, il dissout la Chambre des Représentants. En 1864, il va la dissoudre encore une fois. Ainsi, nous comptons cinq dissolutions et trois projets de dissolution, toujours formulées par le même ministre en faveur de la même opinion! Le Roi avait raison dedire M. Dechamps que la dissolution de 1864 équivaudrait un coup d'État; mais M. Rogier a eu raison du Roi, et le coup d'Etat se fera par le dissolvant doctrinaire. Samedi dernier M. Rogier disait la Chambre que MM. De Decker et Vilain Xllll a jouissent de l'estime de toute la gauche. Et cette estime se traduisait au mois de mai 1837 en une émeute provoquée par la gauche contre le ministère dont M. De Decker était le chef. Singulière estime! Comme nous l'avons dit, le Journal de Saint-Pétersbourg annonce que le chargé d'affaires russe Rome, M. de Meyendoff, a reçu l'ordre de remettre au cardinal Antonelli les lettres de rappel de M. de Kisseleff. Ces lettres de rappel constatent que la mission de M. de Kisseleff Rome est terminée. Ainsi, parce que le Saint-Père a élevé la voix contre les persécutions que la Russie fait peser sur la catholique Pologne, le Czar rompt les relations diplomatiques avec le Saint-Siège. C'est un grand hon neur pour la Papauté. Et si tous les gou vernements de l'Europe avaient le courage de suivre l'exemple de Pie IX, s'ils prenaient même l'initiativede rompre toutes relations avec la cour de Russie, on peut espérer que celie-ci, mise au ban de la chrétienté, comprendrait enfin la nécessité de rendre justice aux Polonais. (Patrie.) Le prince Ferdinand-Léopold, comte de Hai- uaut, a accompli dimanche dernier sa cinquième année. S. A. R. est oée au château de Laekeole 12 juin 1859. Le baptême solennel de la princesse Stépha nie Ciotilde sera célébré, au palais de Bruxelles, le 5 juin. L'enfant royal sera tenu sur les fonts baptismaux par son oncle, l'arcbiduc Etienne, qui sera présent k la cérémonie, et parla piincesse Ciotilde de Saxe Cobourg. ACTES OFFICIELS. Un arrêté ministériel do 9 join institue dans la province de Flandre occidentale quatre nouvelles sections vétérinaires. Les 3* et 4* sections soot composées de la ma nière suivaote Une section comprenant les communes de Pol- lincho«e Loo Lampernisse Oude-Capelle Nieuw Capelle et Saint-Jacques-Capelle, dont le service est confié, a titre provisoire, pour un terme de trois ans, au sieur A. Pattyeu, médecin vétéii- naire a Westeude, avec résidence k Loo; Uue section comprenant les commuoes de Clercken, Woumen, Merckem, Noordschote et Reninghe, dont le service est confié, provisoire mentpour un teinte de trois ans, au sieur L. Verfaille, médecin vétérinaire k Vootmezeele avec résidence Merckem. CHRONIQUE JUDICIAIRE. Dans de nombreuses audiences, le tribunal de Bruges s'est occupé d'un procès intenté MM. Aog. K«rvyn-Van Zuylen et Félix Van Zuylen, préve nus d'avoir, eu plaçant ou en recommandant le placement des actions des mines de Berncastel, commis le délit prévu par l'art. 4o5 du Code pénal. Un très-grand nombre de témoins k charge et h décharge ont été entendus. Le ministère public a concln k l'acquittement de MM. Kervyn et Van Zoylen. Dans son audience de vendredi, le tribunal les a renvoyés des fins de la plainte, a déclaré les de mandeurs non recevables ni fondés, et les a con damnés au frais de l'instance. NÉCROLOGIE. M. l'abbé Charles Doignon, chanoine honoraire de la cathédrale de Tournay, dont la santé était ébranlée depuis longtemps, est mort en cette ville vendredi matin dans sa 75* année. Il est peu de carrières en ce monde qui aient été remplies comme la sienne. Avocat et secrétaire de 1 administration des hospices civils, il fut porté par le suffrage de ses concitoyens k la dignité de mem bre de la Chambre des Représentants, et pendant plusieurs années il fut l'une des gloires de la dépn- tatioo tournaisienoe. Nommé ensuite commissaire de district, puis commissaire général de monnaies, i! remplit ces diverses fonctions avec distinction et avec hon neur. Le désir de consacrer k Dieu son existence, désir qui travaillait depuis longtemps son âme ardente, le fit alors songer k la retraite. Il qoitta I» fie civile, embrassa l'état ecclésiastique, et le reste

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 2