D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 47,ne Année. iV 4,875. POUR Y PRES FR. 6,00 PAR AN. HORS VILLE 7,50 LES CATHOLIQUES AU POUVOIR SERAIENT UN DANGER POUR LE PAYS!! (Annales Parlementaires.) M. de Naeyer. Nous avons entendu des dissertations très-savantes, des disser tations philosophiques, historiques, et même théologiques, et tout cela, dans quel but? Dans le but de démontrer que la foi catholique, que l'orthodoxie catholique serait incompatible avec les libertés con sacrées par notre pacte fondamental. Nous avons eu beau protester éuergiquement, unanimement, sur nos bancs, contre cette prétendue démonstration, nos honorables adversaires ont persisté, et je crois qu'ils persistent encore Ils se sont donc posés ici comme les directeurs de nos consciences; ils ont la prétention de mieux connaître que nous les devoirs que nos convictions religieuses nous imposent. Maintenant quel est le but qu'on pour suit, en s'obslinant vouloir faire cette prétendue démonstration que nous repous sons éuergiquement? Eb bien, ce but a été avoué hautement c'est d'accréditer cette idée que la présence des catholiques au pouvoir serait un danger pour le pays. On a déjà fait remarquer avec raison la contradiction ilagranle qu'il y a entre cette doctrine et les invitations très-pressantes qui ont eu lieu il y a quelques mois afin que la droite acceptât le pouvoir. Passons- là dessus. Mais si votre doctrine était vraie au lieu d'être fausse, vous n'allez pas assez loin. Pour être logiques, vous devriez déclarer que tous ceux qui sont franchement attachés aux croyances catholiques doivent être écartés en général des emplois et des fonctions publi ques, car ce n'est pas seulement au pouvoir proprement dit qu'il faut des hommes profondément dévoués nos institutions et nos libertés, il est de notre devoir d'exiger qu'il en soit de même pour tous ceux qui occupent des emplois on fonctions publics. Et ne faites pas de distinction entre les catholiques religieux et les catholiques politi ques, car au point de vue où vous vous placez, ce sont précisément les catholiques religieux qui sont les plus dangereux, pourquoi? Mais, parce qu'à moins de se couvrir du masque de l'hypocrisie, il est impossible qu'un homme se dise religieusement catholique sans croire C infaillibilité de cette foi catho lique qui, suivant vos incroyables prétentions, serait incompatible avec notre Constitution. Donc, pas de distinction faire. Eb bien, quel serait le résultat final de ce système? C'est que, pour être en Belgique un citoyen, dans toute la force du terme, un citoyen jouissant de toutes les préro gatives attachées ce beau titre, en un mol ce que les Romains appelaient un civis oplimo jure, il faudrait nécessairement qu'on appartînt ce culte nouveau qu'on annonce sous le titre de libre pensée, culte qui a bien aussi son contingent d'ignorants et de fanatiques. Eb bien, croyez-moi, la Belgique n'est pas disposée se soumettre au joug de cette aristocratie nouvelle. Nous lisons dans le Bulletin du Dimancht journal libéral mais non ministériel Chacun se demande tout naturellement si les rôles vont être intervertis, si le parti catholique au Parlement et dans la presse va se poser en défenseur des libertés, si le parti libéral va devenir le parti de la résistence aux idées généreuses qui font leur chemin, entourées des sympathies et des vœux de la partie virile de l'opinion publique. On se demande si le parti catholique va prendre l'initiative de la réduction des charges publiquesqui pèsent sur le pauvre, tandis que le parti libéral sollicitera an contraire de nouveaux crédits nécessités par les besoins de notre système militaire. On se demande si le parti catholique va avoir l'honneur de revendiquer l'extension des prérogatives communales, la modifica tion des lois sur la presse, sur la police des étrangers, tandis que le parti libéral se posera en défenseur de la prérogative royale et des lois réactionnaires dont nous poursuivons l'abrogation. Pour conclure, nous le répétons, il n'y a d'administration viable, qu'on le veuille ou non, que celle qui prendra la déter mination de pratiquer franchement et hardiment la politique libérale progres sive. Nous désirons ardemment qu'on en découvre les éléments dans les rangs de la gauche, que celle-ci trouve la couronne mieux disposée eu subir les nécessités, mais nous ne craignons pas, dans tous les cas, que la dioite arrive aux affaires même en déployant notre drapeau. Nous saurions bientôt alors si ses couleurs sont de bon teint ou si c'est seulement la parodie dq libéralisme qu'elle prétend représenter an pouvoir. Nous sommes las de l'amour platonique pour la liberté dont nos doctrinaires font nn si pompeux étalage dans les discours de la couronne. Nons vonlons une liberté féconde dont les rejetons fassent honneur la Belgique et la placent la tête de la civilisation européenne. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE PRIX I>E L ABONNEMENT. REVEE POLITIQUE. Dans les non.elles d'aujourd'hui, on doit re- marqner comme fait saillant et digne d'attention, nue crise ministérielle qui «ieut d'éclater en Dane mark. Ou n'eu explique pas la cause; mais on dit que le miois're danois, eu Russie, le baron de Scheel -Plesaen, étant arrivé de Saint-Pétersbourg Copenhague, il a été tout aussitôt désigné comme le successeur de M. Monrad. Puis, ou journal de Copenhague, le Dagbladet, a rapporté qu'une crise tenait d'éclater, que M. Monrad et ses collè gues avaient offert leur démissioo an Roi. Nous ne savons si la royauté a jamais été pour le souverain qui règne en Daaemaik le bot de ses rê«es, le sujet de sa vive ambition sans crainte de se tromper, l'on peut dire qu'il doit être bien dé sabusé. Quelle lutte et quelle série de mécomptes, depuis qu'il a gravi les degrés du trône! Et noos le craignons, il n'a pas encore épuisé la coupe de l'amertume. Le Times en dépit de son humeur pacifique, avoue que la semaine actuelle auièuera la paix ou la guerre, et une guerre h laquelle prendraient part d'autres puissances que le Danematk et l'Al lemagne. Les élections qui vieonent d'avoir lieu en France pour le renouvellement d'une partie des membres des conseils géuéraux et d'arrondissement laissent la sitoatiou respective des partis sans changement important. Le combat naval qui a eu lieu dimanche dernier entre le corsaire confédéré VAlabama, et la cpr- vette fédérale Kearsage a g milles au large de Cherbourg occupe la presse française. Le corsaire IAlabama a été coulé après une heme de com bat. Quarante hommes de sou équipage, parmi les quels sou capitaine blessé la main et treize offi ciers, ont pu se sauver bord du steamer le Deer- hound qui observait le combat. Le reste est pri sonnier k bord du navire confédéré le Kearsage. Les papiers de bord du capitaioe Sooimers, qui commandait VAlabama, ont été sauvés. On s'ac corde k reconnaître que la destruction de ce cor saire a de l'importance pour la marine fédérale. L'Algérie se pacifie; mais Abd-el-Kader, reve nant du pèlerinage de La Mecque, est au Caire. Oo en parle et l'on s'en inquiète en France, non sans motif. C est k La Mecque qu'a été décidée l'insurrection des Arabes de l'Algérie. De la population indigène de l'Algérie k celle de Tunis, la distance n'est pas grande. Il semble donc rai sonnable d'admettre que la coïncidence entre les deux insurrections n'est pas fortuite, qne la pré sence d'Abd el-Kader en Egypte B'est pas non plus le résultat do basard. La conclusion devient donc facile tirer. Le repos k la fin poorrait bien peser k Abd-el-Kader. H INCONSÉQUENCES ET MALADRESSES DU PARTI DOCTRINAIRE.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 1