D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
47me Année.
Mercredi 29 Juin 1804.
Ko 4.877.
POUR Y PRES FR G.00 PAR AN.
HORS VILLE 7,50
25 juin
Une correspondance de Copenhague, du
nous semble assez intéressante
pour être analysée Le parti de l'action,
dans celte capitale se montre rempli de
confiance et d'ardeur; mais il compte sur
deux choses qu'il n'obtiendra pas tout de
suite il compte sur la participation de
l'Angleterre et sur une guerre générale
dans laquelle la France s'emparerait des
provinces rhénanes.
Nous aimons mieux, quant nous,
compter sur l'entente de la France et de
l'Angleterre avec lord Derby pour garant
de la sincérité britannique. Le dénoûment
dans ce cas serait plus prompt et moins
sanglant.
Une crise ministérielle a éclaté Stock
holm; mais elle n'a été que passagère; c'est
la Gazelle de Cologne qui en parle sur la
foi d'une dépèche venue de la capitale de
la Suède. Le roi Charles XV aurait eu
l'idée de proposer au roi de Danemark la
fusion des deux monarchies pour arriver
la création d'un empire Scandinave.
Deux explications, échangées entre le Roi
et ses ministres, ont tout éclairci un dé
menti par voie diplomatique sera donné
celte correspondance intime qui avait tant
effrayé les ministres suédois avant de la
connaître.
On a parlé, comme de chose possible,
d'un mariage entre le grand-duc héritier
de la couronne de Russie et une princesse
autrichienne, la fille de l'archiduc Albert.
Il faudrait pour cela que l'archiduchesse
d'Autriche dont on parle renonçât la
religion qu'elle professe. Ces abjurations
là ne se rencontrent pas dans la maison
de Habsbourg.
Diverses versions circulent sur le résul
tat des entrevues de Kissingen et de
Carlsbad. Nous croyons que le plus sage
pour le moment est de ne rien admettre.
Le Moniteur français annonce que les
Prussiens ont ouvert le feu dimanche ma
tin contre les fortifications d'Alsen. Deux
vapeurs allemands ont traversé le canal
de l'Eider et sont allés mouiller sous le
canon de Frederiksort.
On expédie en Schleswig, par chemin
de fer un grand nombre de barques. On
pense qu'elles sont destinées au passage
des Prussiens en Fionie.
Dans la séance du 27 de la Chambre des
Communes, lord Palmerston, après avoir
fait la revue historique de la conférence,
a déclaré que le Danemark ayant eu tort
dans l'origine bien que depuis il eut fait
des efforts pour le réparer; que le Dane
mark ayant rejeté la dernière proposition,
et que la Russie et la France n'étaient
nullement disposées intervenir d'une
manière active, le gouvernement était
d'avis que l'Angleterre n'entreprît pas,
elle seule, une guerre contre l'Allemagne.
Le premier ministre a ajouté que si,
dans la suite, Copenhague était attaquée
ou si le roi de Danemark venait être fait
prisonnier de guerre, le gouvernement
anglais examinerait quelle résolution ulté
rieure il aurait prendre, mais que, dans
le cas où surviendrait un changement dans
sa politique, il en ferait immédiatement
part au Parlement.
M. Disraeli a annoncé qu'il saisirait
bientôt l'occasion d'attaquer la politique
suivie par le gouvernement.
Le roi Charles vient d'adresser une pro
clamation son peuple, par laquelle il fait
la promesse solennelle de maintenir in-
violahlemenl la Constitution du pays.
Le testament du Roi défunt, écrit de sa
main en 1844, contient ces lignes
Ma vie a été consacrée l'union,
l'indépendance et la gloire de l'Allema
gne. Je veux des funérailles simples; trois
personnes seulement et ma garde suivront
mon cercueil. Je veux reposer Rothcn-
berg et être enterré au premier rayon du
soleil.
Dans la séance de la Chambre haute de
Saxe le chambellan Zehmen a proposé
d'inviter le gouvernement insister auprès
de la Diète afin que toute l'Allemagne par
ticipe la guerre contre le Danemark, et
qu'elle soit déclarée guerre fédérale. La
Chambre a renvoyé cette proposition
l'examen d'une commission.
Le débat politique quia agitéla Chambre
et le pays pendant trois semaines s'est ter
miné, le 18 juin, par un vote solennel sur
la question de savoir si les ministres du
Roi avaient perdu la confiance de la nation.
Cinquante-six représentants ont répondu
oui, cinquante-trois ont répondu non, en
sorte que l'arrêt de condamnation est
formel, mais comme les quatre ministres
qui se trouvaient en cause ont eu l'indéli
catesse de prendre part au vote et l'outre
cuidance de déclarer qu'ils avaient une
entière confiance en eux mêmes, la fiction
parlementaire l'a emporté sur la réalité, et
le cabinet a pu se vanter le lendemain
d'avoir conservé une voix de majorité dans
le Parlement. La défaite morale est com
plète et écrasante; l'épreuve est décisive
aux yeux de6 hommes loyaux et sensés.
Le ministère a été repoussé par une Cham
bre qui a été quatre fois renouvelée par lui,
depuis 1857, et sous l'empire de toutes les
influences qu'il exerce; cette Chambre lui
reproche, en termes sévères et formels, de
gouverner sans la confiance du pays, con
trairement aux règles élémentaires du
régime représentatif et constitutionnel;
elle lui signifie un congé presque flétrissant;
elle affirme les aspirations non équivoques
du corps électoral tant de fois méconnues
et méprisées; cependant ce ministère fait
la sourde oreille au cri de la conscience
publique, il s'inscrit en faux contre le
verdict de la Chambre et il garde imper
turbablement les portefeuilles sous prétexte
qu'il possède encore une voix de majorité
fictive. Cette voix est un mensonge, car
l'opposition a réellement obtenu une majo
rité de trois voix, mais les passions ambi
tieuses savent que l'audace les sert, et, dans
les circonstances difficiles, elles n'hésitent
pas pousser l'audace jusqu'à l'effronterie.
La situation du pays est excessivement
grave; nous n'en trouvons aucun exemple
analogue dans les annales des peuples
constitutionnels. Notre Constitution est
altérée, pour ne pas dire dénaturée. La
souveraineté d'un parti, ou plutôt d'une
coterie, est substituée la souveraineté
nationale, et trois arrêts successifs du corps
électoral, nettement confirmés par un arrêt
suprême des élus, sont dédaignés comme
des manifestations sans valeur aucune.
Les condamnés récusent le tribunal qu'ils
avaient choisi et formé eux-mêmes; ils
désertent le terrain qu'eux-mêmes avaient
tracé,ils rétractent lesaveuxd'impuissance
que les votes de Bruges, de Bastogne et de
Dinant leur avaient arrachés, et, après
une syncope simulée de quatre mois, ils se
redressent, fiers et implacables, contre la
Chambre, contre le pays, ils disent que
toutes ces épreuves ne comptent pas et
que la partie politique est recommencer
sous leurdireclion partiale. Nousplaignons
le pays d'avoir traverser une crise aussi
humiliante pour son honneur, et aussi
dangereuse pour son avenir. (La Paix.)
On se rappelle qu'il y a quelques mois,
des bruits de la nature la plus grave se
répandirent dans le pays sur le couvent du
Sacré-Cœur de Jette on prétendait qu'un
ecclésiastique y avait commis des attentats
infâmes sur plusieurs pensionnaires de
l'établissement. Un journal de Bruxelles,
YUylenspiegel, se rendit, l'un des premiers,
l'organe de ces accusations. Dans deux
articles dont la précision et le caractère
affirmant ne laissaient prise aucun doute,
il dénonça un gros vicaire l'indignation
publique.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELLE.
PRIX DE I. ABONNEMENT.
REVUE POLITIQUE.
LA SITUATION.
AVIS AU PROGRÈS ET CONSORTS.