D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
47rne Aonée.
i\o 4.880.
PRIX DE L'ABONNEMENT*
POUR Y PRES FR 6.00 PAR AN.
HORS VILLE 7,50
REVEE POLITIQEE.
Dans la séance du 7 courant de la
Chambre des Communes, M. Layard a
déclaré que les paroles prononcées par
lord Paimerston savoir que si le
Danemark était attaqué, il ne sera pas
abandonné ses seules forces, n'impli
quaient pas une promesse générale de
secours de la part de l'Angleterre.
Ces paroles, a ajouté M. Layard, se rap
portaient seulement certaines éventua
lités.
Dans la séance du 7 courant de la Diète
fédérale, il a été résolu, sur la proposition
du comité pour l'affaire du llolstein de
réclamer auprès du gouvernement d'Ol
denbourg une prompte explicationau
sujet de la revendication de succession
formulée par le grand duc d'Oldenbourg.
On a .les nouvelles d'Alger, en date du
5, Le gouverneur général intérimaire a
publié un ordre du jour dans lequel il dit
qu'à la suite des opérations combinées par
les quatre colonnes des généraux Rose,
Liéberl, Martineau et Lapasset, toutes les
tribus des Flitlas ont été forcées dans leurs
derniers refuges; plus de quatre mille
prisonniers ont été faits. Les goums fidè
les ont pris un butin immense. Le gou
verneur de la province d'Oran est arrivé
le 2. Cinq cents représentants de tribus
venant faire leur soumission sont arrivés
au quartier-général du général Rose. Les
nouvelles de Dahra sont excellentes. Les
journaux d'Alger prétendent que les chefs
de la révolte seront déportés au Sénégal,
les tribus insurgées, désarmées, et qu'il
sera prélevé de fortes contributions de
guerre.
Une tricherie!!
La dissolution est imminente, inévitable.
Le ministère ne sait se résigner courir
au devant d'un échec certain.
Pour diminuer ses mauvaises chances
dans la lutte électorale qui va s'ouvrir il
veut faire autoriser par les Chambres une
augmentation illégale et frauduleuse du
nombre des représentants.
La loi organique du 2 juin 1856 porte
tl servira de base la répartition des
membres des Chambres législatives confor
mément aux art. 49 et 54 de la Constitution.
Ce 2 fut expressément introduit dans
la loi, comme le déclara le gouvernement,
comme le motiva la section centrale par
l'organe de M. Rogier rapporteur, pour
consacrer le principe de la fixité de la repré
sentation nationale pour un terme de dix ans.
Cest la suite de ces explications, et
sansqu aucune objection subséquente vînt
se produire, que ce 2 fut introduit dans
le projet de loi et vole l'unanimité par la
Chambre des représentants.
Il en fut de même au Sénat.
Entre autres sénateurs M. Van Sclioor
déclara qu'il volait ce 2 parce que celle
disposition aboutit lier la législature pour
dix ans. Aiusi, ajouta l il, on ne pourra
plus venir tout bout dechamp réclamer
une augmentation dans le nombre des
représentants.
M. de Decker, alors ministre de l'inté
rieur s'expriuiacommesuildevant leSénal
Les Chambres auront donc une fixité
dans leur composition pour un\lerme de dix
ans. Il me semble que tout le monde est
intéressé ce qu'une époque soit déter-
rainée, afin de ne pas laisser toujours
une porte ouverte une augmentation
du personnel des deux Chambres
Après cela sans aucune contradiction
relative au sens et la portée attribuée au
2 de l'art. 1" le Sénat vota cet article.
Il est donc de la dernière évidence
1° Que le recensement décennal doit servir
de base toute augmentation dans le per
sonnel des deux Chambres;
2* Que celte augmentation ne peut se
faire que tous les dix ans.
En conséquence l'augmentation actuelle
serait illégale, frauduleuse c'est une der
nière violence que le ministère voudrait
ajouter toutes ses violences, tous ses
coups de majorités, tous ses coups de
parti. Ce serait un véritable coup d'état
parlementaire que la droite ne peut, ni
ne veut subir.
La seule protestation efficace est l'ab
stention. Pour n'être ni complice, ni dupe,
ni victime, la droite se retirera.
Quand on triche au jeu, les honnêtes
gens se retirent et laissent les tricheurs
dans leur isolement et dans leur impuis
sance.
La tricherie doctrinaire ser3 ainsi dé
jouée et les six représentants et les trois
sénateurs de contrebande libérale n'obtien
dront pas de laisser passer.
El que l'on n'aille plus répéter ce men
songe doctrinaire que la retraite de la
droite va compromettre la marche des
services publics.
La droite se déclare prèle voler sans dis
cussion les crédits provisoires dont le gouver
nement pourrait avoir besoin, feffet de ne
compromettre, administrativement parlant,
aucun service publicjusqu après ta dissolution.
La droite même daus ses résolutions les
plus énergiques se montre toujours sensée,
modérée, gouvernementale.
Ce n'est pas ainsi qu'en agissait, en
1856 MM. Frère, Devaux, Rogier et autres
doctrinaires qui se retiraient le 22 mai de
la dernière séance de la Chambre, pour
empêcher le vote d'un crédit destiné
Y amélioration du matériel du chemin de fer
de CÊtat!
La nécessité et la justice imposent au
jourd'hui Yabslenlion la droite, elle s'ab-
tient en sauvegardant les intérêts des ser
vices publics et elle est traitée de révolu
tionnaire.
En 1856 MM. Frère, Rogier et les leurs
s'abstenaient sans égards pour les néces
sités d'un grand service public, et seule
ment pour faire pièce des ministres
qu'ils proclament maintenant tous les jours
modérés, et leslibérauxapplaudissaient
alors des deux mains i'abslentioii de
MM. Frère, Rogier et consorts!
M. Frère veut autoriser l'augmentation
qu'il propose par ce qui s'est passé en
1859. lors de la dernière répartition des
membres de nos Chambres.
Alors comme aujourd'hui, dit M. Frère,
nous avons pris le recensement de 1856
pour base en y ajoutant les chiffres fournis
par les derniers relevés des registres de
population.
Ceci demande deux mots d'explication.
En 1859, il y avait 12 ans qu'une répar-
liliqn nouvelle n'avait été faite. Les émeu
tes de 1857 avaient empêché M. de Decker
de la proposer au terme légal de 10 ans.
Ce retard anormal rendait la révision
nécesaire et inévitable en 1859, c'était
une réparation. Mais la droite prétendit
avec raison que c'était le recensement
général qui devait servir seul de base, elle
refusa de compter l'appoint fourni par les
registres de population. La majorité en
décida autrement. Mais il fut entendu que
conformément la loi de 1856 une nou
velle répartition ne pourrait plus être
proposée avant le recensement décennal
de 1866. Ce fut M. Rogier lui même qui
déclara qu'il n'entendait nulieraentdétruire
le principe de la fixité de la représentation
nationale pour un terme de dix ans.
Rien ne justifie donc, si ce n'est l'intérêt
du parti doctrinaire, la proposition d'aug
mentation qui vient de surgir.
Elle n'aurait d'ailleurs pour fondement
que des données qui n'ont pas acquis un
degré suffisant de certitude ni de perma-
d nencr pour servir de base solide une
juste répartition le recensement dé
cennal présentant seul ces caractères
comme le disait si bien M. Rogier en 1856.
En effet les accroissements de population
constatés depuis 1856, c-à-d tout ce qui
pourrait motiver aujourd'hui nne augmen
tation de représentants et de sénateurs
n'ont nullement pour base le recensement
général, mais uniquement 8 relevés des
registres de population, dont l'autorité et
la valeur ne sont pas reconnues par la loi.
Le recensement de 1866 est nécessaire
pour qu'une nouvelle répartition soit pos
sible et encore une fois Yabslenlion unanime
de la droite est le seul moyen d'empêcher
une fraude manifeste, une illégalité fla
grante, une tricherie éhontée destinée
vicier l'essence de nos institutions repré
sentatives.
LE PHOFACATEUB
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION IIF.LI.E.
Art. i". 1. Un recensement général
de la population est opéré tous les dix ans
dans toutes les communes du royaume.